Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Volker Schlöndorff

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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyDim 26 Jan 2014 - 9:41

Volker Schlöndorff - Page 2 Coup0210

Le coup de grâce (1976)

Citation :
1919, la grande guerre vient de s'achever. Dans un château du Courlande, région de la Lettonie, une jeune femme propriétaire terrienne survit aux bouleversements du conflit. Une nuit, un groupe de "corps francs", constitué de soldats et officiers vaincus en 1918, se replient au château. Conrad de Reval, frère de la châtelaine, fait partie de ce groupe, ainsi que son ami d'enfance, Erich von Lhomond. La jeune fille s'éprend d'Eric, alors que celui-ci voue un tendre admiration à Conrad...


Le château devient un bastion dans lequel cohabite une population disparate constituée de hobereaux allemands, de nationalistes lettons et estoniens ainsi que d'anciens officiers de l'armée russe blanche. Mais les rouges progressent sans relâche...

Avec Margarethe von Trotta, Matthias Habich, Mathieu Carrière.

Adapté du roman de Marguerite Yourcenar (que je n'ai pas lu(e)).

Forcément difficile de parler d'un film pareil avec sa très singulière relation amour/haine (ou amour très très contrarié) entre Erich et Sophie sur fond de guerre, de petite guerre oubliée et d'opposition de deux mondes entre les officiers, châtelains désargentés et les communistes.

Ne pas oublier la dédicace à Jean-Pierre Melville. Ni cette impression de froid (filmé dans les mêmes coins que Törless ?). Ni le noir et blanc polymorphe entre l'austérité très Volker Schlöndorff, un certain naturalisme et des moments très esthétiques sans ostentation.

Un film qui montre l'évidence que les tenants et aboutissants dans un film peuvent rester incertain et qu'une atmosphère recherchée n'exclut pas une brutalité recherchée. Il y a encore le double point de vue, le narrateur est cet officier qui a une certaine prestance mais n'est peut-être aussi que ce qu'il est, un rustre, opportuniste attaché à un prestige mal placé ou mal acquis... mais pas que. C'est diffus. Parce qu'on ne quitte jamais vraiment Sophie, la sœur et femme amoureuse mais qui n'en a pas moins des affinités de raison avec l'autre camp.

Et puis la neige, le château, le vide de ces champs, le mélange des langues, de l'anglais et du français, toute la grandeur déchue... toutes les distances.

Complexité des rapports et des états, grande pudeur, fulgurances glaçantes... une reconstitution tardive en noir et blanc qui mêle une ambiance passée dans le contenu et la forme mais actualisé, interrogé, comme si quelque part avec ces personnes le passé, ou le film, la fiction ce n'était pas qu'une histoire différente.

Un beau film magnétique et inquiétant qui garde ses zones d'ombres.
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyLun 27 Jan 2014 - 7:18

quelques images (on effleure parfois l'expressionnisme, on remarque la présence d'une actrice de ce moment, et on s'imagine que ça ne rend pas compte de tout des images fixes extraites d'un film) :

Volker Schlöndorff - Page 2 Vlcsna24 - Volker Schlöndorff - Page 2 Vlcsna25 - Volker Schlöndorff - Page 2 Vlcsna26 - Volker Schlöndorff - Page 2 Vlcsna27 - Volker Schlöndorff - Page 2 Vlcsna28

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Volker Schlöndorff - Page 2 Vlcsna34 - Volker Schlöndorff - Page 2 Vlcsna35 - Volker Schlöndorff - Page 2 Vlcsna36 - Volker Schlöndorff - Page 2 Vlcsna10 - Volker Schlöndorff - Page 2 Vlcsna37


et puis sur le dvd on bénéficie d'entretiens avec Margarethe von Trotta et Volker Schlöndorff et ça aussi c'est une valeur sûre pour le contenu et pour la forme. plus ça va plus mon estime et ma reconnaissance vont grandissant pour cette œuvre...
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyLun 27 Jan 2014 - 8:16

ah oui, la sublime Margarethe... encore du temps quand elle n'était qu'actrice...
par après elle est devenue réalisatrice elle-même (d'ailleurs, je viens de voir qu'on a deux fils d'elle dans la section 'films', on pourrait lui ouvrir un fil 'réalisatrice')
entre autre elle a fait une bien bonne adaptation du livre de Heinrich Böll, L'Honneur perdu de Katharina Blum
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyLun 27 Jan 2014 - 22:39

et une bande-annonce

deux jours après ça me turlupine toujours au moins autant.
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyMar 18 Fév 2014 - 7:06

animal a écrit:
et bonne nouvelle (du coup on en cherche) un film en préparation : Diplomatie.

Citation :
Le 24 août 1944, la destruction de Paris semble inévitable. Des explosifs ont été placés sur la tour Eiffel, Notre-Dame, le Louvre, le Sacré-Coeur, les ponts sur la Seine. Hitler avait donné des ordres : si Paris devait tomber aux mains de l’ennemi, ce devait être un champ de ruines. Heureusement, le pire a pu être évité. Ce qui explique peut-être que cet épisode de la Deuxième Guerre mondiale soit un des chapitres les plus méconnus de l’histoire franco-allemande.

Dans Diplomatie, son dernier drame historique, le réalisateur Volker Schlöndorff s’intéresse à la nuit où tout a basculé. Le tournage a commencé fin août à Paris.

    arte.tv

La bande annonce
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyLun 10 Mar 2014 - 21:16

Volker Schlöndorff - Page 2 59037911

Diplomatie

Un film très décevant. Le matériau d'origine, pièce de théâtre de Cyril Gély, est relativement caricatural et naïf tout en détournant maladroitement la trame historique. Schlöndorff n'apporte rien sur le plan de la mise en scène et seul le duel entre André Dussollier et Niels Arestrup parvient à faire illusion, unique moteur du récit. Les deux acteurs sont investis et efficaces, notamment Arestrup dans sa rigueur blessée mais cela ne sauve pas un projet sans personnalité. L'introduction et la conclusion, qui traduisent une vision de Paris comme icône détachée d'un contexte, renforcent cette impression d'échec.
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyLun 10 Mar 2014 - 22:17

Avadoro a écrit:
Un film très décevant. Le matériau d'origine, pièce de théâtre de Cyril Gély, est relativement caricatural et naïf tout en détournant maladroitement la trame historique. Schlöndorff n'apporte rien sur le plan de la mise en scène et seul le duel entre André Dussollier et Niels Arestrup parvient à faire illusion, unique moteur du récit. Les deux acteurs sont investis et efficaces, notamment Arestrup dans sa rigueur blessée mais cela ne sauve pas un projet sans personnalité. L'introduction et la conclusion, qui traduisent une vision de Paris comme icône détachée d'un contexte, renforcent cette impression d'échec.
Pas très tentant, de ce que tu en écris... En plus, je viens d'écouter le Masque et la Plume où ils ont mis l'accent sur tout ce qui a été inventé là-dedans...
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyLun 10 Mar 2014 - 22:19

Pratique que tu postes le premier Avadoro, je ne savais trop comment m'y prendre !

Volker Schlöndorff - Page 2 52efc210

Diplomatie

Je ne connais ni l'épisode historique, ni la pièce de théâtre... Au premier abord je partage la déception, presque télévisuel et Dussollier beaucoup moins immédiat (l'air un peu trop rapide ?) que Arelstrup. Et puis pour un film qui parle de Paris on ne la voit que rarement et par la fenêtre.

Au début nous avons donc cet homme qui exécute les ordres, pas froidement mais avec une implacable détermination, arrive le diplomate qui tourne autour du pot pour essayer de le faire dévier. Il y a cet enjeu de fond qui n'est pas tant un symbole culturel qu'un nombre de vies humaines et un symbole de cité (et d'histoire). Encore moins un symbole "d'exception culturelle".

Le suspens de la confrontation est assez solide bien que le film soit relativement court et se ménage quelques articulations assez grosses mais pas forcément sans intérêt, et puis on peut imaginer que ça vienne du côté théâtre.

D'ailleurs le bureau dans lequel se déroule l'essentiel de l'action semble coupé du monde, son luxe préservé s'imposant par devant les circonstances avec une violence assez crue. La violence c'est aussi celle de l'officier allemand qui bien que diminué sait encore user des rouages élémentaires du pouvoir pour s'imposer...

Mais passons quelques épisodes.

Cet homme condamnable malgré des excuses et des actes, cet autre louable malgré... un trouble certain et quelques autres perdus dans l'entre deux (l'ingénieur, l'aide de camp, la sentinelle). Si on peut conclure par un "quelle connerie la guerre" au passage nous sommes confrontés à un brassage de sentiments historico-européens et de réflexes comme qui dirait conditionnés devant l'histoire. A travers ce bureau et ces fenêtres se sont aussi des frontières qui ne sont pas étanches, un brassage humain, des circonstance, une histoire qui n'est pas monolithique, qui est aussi mouvante, insuffisante à la perception. 

Comme ces hommes c'est compliqué, pas si manichéen même si le message reste positif, il n'y a pas de vision d'une résistance ou d'alliés tout puissants et bons (rare dans un film sur la période). Le message de cohabitation (mauvais terme), d'histoire et d'espoir, un espoir pas tant de réparation ou de survivance à l'histoire qu'un espoir résolument interrogateur et critique des pouvoirs, un espoir moral, c'est asses simple mais assez touchant.

Qu'y a-t-il de fugace derrière les rares extérieurs et l'étrangeté d'une ville sans lumières ?

Je comprends et partage d'une manière la déception formelle, mais peut-être parce que plus dedans en ce moment (La mer à l'aube je l'ai vu il n'y a pas si longtemps) je me suis attaché à ce qu'on peut trouver de moins commun derrière cette forme qui semble volontairement  très (voire trop ?) neutre. Je n'ai pas marché à 100% tout le temps mais je me suis trouvé assez ému et mis en face d'idées reçues qui font partie du décor ou du réflexe même si quelque part on peut en être conscient.

Je dirai que c'est un film subtilement à côté de la plaque et que c'est par là qu'il en devient intéressant.
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyLun 10 Mar 2014 - 23:04

La bande annonce était déjà totalement répulsive pour moi. Vos commentaires ne me donnent pas envie de réviser cet a priori.
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyMar 11 Mar 2014 - 6:12

c'est peut-être dommage quand même.  tongue 
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyMer 26 Mar 2014 - 22:47

Volker Schlöndorff - Page 2 Ra103910

Le faussaire (1981)

D'après un roman de Nicolas Born
Avec Bruno Ganz, Hanna Schygulla, Jean Carmet, Jerzy Skolimowski

1976, un reporter Allemand par à Beyrouth pour un reportage sur la guerre civile. Entre les questions sur son couple et une maitresse qu'il retrouve là-bas, il y a surtout cet autre monde, en total opposition avec le "temps de paix" de son quotidien.

Difficile de parler de ce film qui laisse volontairement exister ses points d'interrogation. D'autant plus difficile de par la parenté entre le sujet et les conditions du film. Filmé sur place, dans la ville, avec des gens du coin qui vivent ou ont vécu les événements reconstitués, enfants compris.

Les journalistes se retrouvent dans un hôtel de luxe, préservé, et ne sortent que le jour quand il n'y a pas de combats dans les rues. Ou moins, il y a des snipers tout de même et des contrôles armés divers. Notre bonhomme, parfois accompagné de son photographe, traverse cette ville et ces scènes y compris de combat comme un étranger, à comprendre qu'il n'apparait pas comme une cible, mais comme un témoin halluciné et ambulant.

Il y a une marchandisation de la guerre pour les médias, montrée sans détour, et la plus diffuse culpabilité, plus composite surtout. Le fait d'être extérieur à une action concrète, de pouvoir ne pas voir, savoir, vivre, simplement en rentrant chez soi.

Cette violence est desserrée par l'histoire sensuelle avec cette Allemande qui reste, vit sur place avec la sœur de son mari, mieux lotie certes mais ayant choisi de rester (et d'adopter l'enfant qu'elle n'a pas eu). 

Le décor réel, les ruines, les marques, la reconstitution dans la ville des combats provoque un mélange de gêne et d'hébétude, c'est inévitablement dérangeant.

Le making-off est intéressant car il montre un réalisateur plus... moins humble qu'on ne le voit maintenant, mais certainement déterminé, et des acteurs pas forcément d'accord avec ses choix d'adaptation du roman (les reconstitutions de combats notamment), voire un Bruno Ganz inquiet de le voit tout gérer en même temps.

Une part de volonté néoréaliste, et le souffle ne peut qu'être coupé par les images, et une grande (qui a l'air trop grande) indétermination du sujet. Pourtant on peut assez facilement imaginé que concentré sur le reportage de guerre et sur cette question de l'image, la part d'existensialisme qui ne pèse pas pour rien dans les questions qui restent ouvertes et le malaise bien irrésolu.

On pourrait dire que le film est choquant, son côté "presque" sur le vif et irréel de fiction à travers son personnage principal ont de quoi laisser une impression durable.

Plus évident peut-être que le tout récent Diplomatie, pourquoi ne pas prendre cet exemple, mais autre vision d'un cinéma qui n'a peut-être bien jamais l'air tout à fait normal.

C'est cauchemardeux mais c'est un bon film, et consciemment doublé de son rapport précis à l'histoire.
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyJeu 1 Jan 2015 - 20:27

titete a écrit:
Deux films ces derniers temps :

Baal - Volker Schlöndorff

Adaptation de 1970 de la pièce du même nom de Bertolt Brecht. Les déambulations d'un poète déchiré et un peu destroy. Le film vaut pour les poèmes déclamés, les dialogues sans queue ni tête dans la tradition absurde la plus totale. J'y suis allé sans vraiment connaitre Bertolt Brecht mais le côté complètement décousu m'a fait penser à du Ionesco sans l'humour et en encore plus absurde. Pas très long mais assez dur à suivre (il faut être en forme et s'accrocher - j'étais fatigué et j'ai failli m'endormir), une bonne expérience.

forcément ça m'intéresse, et je cherche :

telerama a écrit:
Ce drame de Brecht adapté en film par Schlöndorff fit scandale dans l’Allemagne des années 70, au point d'être interdit. Quarante-quatre ans plus tard, il sort en salles. L'ogre Fassbinder y faisait ses premiers pas à l'écran.

article : “Baal”, ou comment Volker Schlöndorff a donné naissance à Rainer Werner Fassbinder...

je n'y connais rien mais ça m'intrigue.

[/quote]
[/quote]
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyLun 14 Mar 2016 - 21:32

en recherchant des âneries sur le fil des rattrapages DVD je suis retombé sur cet avis dont je n'étais pas sûr qu'il était bien arrivé sur ce fil, en fait oui. Mais je le reverrais bien ce film, ça fait un bout de temps que j'y pense, alors...
Marie a écrit:
Volker Schlöndorff - Page 2 19242611

Non sorti en salles en France, car non sélectionné à Cannes , le sujet n'est pas très.. attirant?
Librement inspiré du Journal du Père Jean Bernard, Le bloc des prêtres 25487.
Jean Bernard avait été interné à Dachau en mai 1941.
Il a été " mis en permission" 9 jours , pour des raisons inconnues, et c'est sur ces motivations inconnues ( et uniques en leur genre..)que se fonde ce film.
Plus de détails:
http://www.cinemotions.com/article/9463




C'est un film bien sûr très dur.. et difficile à commenter sur le plan cinématographique, le sujet domine le tout. Il y a en tout cas des scènes magnifiques. Un peu.. académique, Traversay l'a dit.
Il était suivi d'un débat qui regroupait le cinéaste, un prêtre, un historien et même Tavernier, venu en ami.
J'ai appris que de nombreux prêtres ont été internés à Dachau - qui n'était pas un camp d'extermination-dans un bloc spécial mais où ils étaient soumis au même régime que les autres. Travail, absence de nourriture, etc. Seul aménagement, ils étaient autorisés à dire la messe, et quelques prisonniers des autres blocs parvenaient à se soustraire à la surveillance des kapos pour venir assister à ces messes. Dont Edouard Michelet qui l'a raconté. Il y a même eu une ordination à Dachau.
Du vin leur était livré par le Vatican pour ces messes, vin que de temps en temps, les nazis les obligeaient à boire sans en verser une goutte à côté, pour se distraire un peu. De même qu'en cas de faute, ils n'hésitaient pas à en crucifier un.
La part de mystère de ces jours de pseudo-liberté sert au réalisateur à s'étendre un peu plus sur l'attitude du Vatican et de Pie XII, qui a fait l'objet de bien des débats après la guerre.
Schlöndorff, d'ailleurs, montre bien à quel point tout était très difficile .. et s'attarde plus sur les désirs du gouvernement hitlérien de voir le Vatican adopter un appui franc et massif..
Mais le vrai sujet du film est bien sûr le " choix" qu'a ce prêtre , même si , c'est peut être le problème de cette histoire, en tant que prêtre il n'en a pas, à mon avis. Mais il en a un en tant qu'homme.
Cela donne lieu à des dialogues d'ordre théologique entre ce prêtre et un officier allemand, qui sont à la fois glaçants et passionnants.
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyLun 14 Mar 2016 - 21:45

animal a écrit:
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Le coup de grâce (1976)

Citation :
1919, la grande guerre vient de s'achever. Dans un château du Courlande, région de la Lettonie, une jeune femme propriétaire terrienne survit aux bouleversements du conflit. Une nuit, un groupe de "corps francs", constitué de soldats et officiers vaincus en 1918, se replient au château. Conrad de Reval, frère de la châtelaine, fait partie de ce groupe, ainsi que son ami d'enfance, Erich von Lhomond. La jeune fille s'éprend d'Eric, alors que celui-ci voue un tendre admiration à Conrad...


Le château devient un bastion dans lequel cohabite une population disparate constituée de hobereaux allemands, de nationalistes lettons et estoniens ainsi que d'anciens officiers de l'armée russe blanche. Mais les rouges progressent sans relâche...

Avec Margarethe von Trotta, Matthias Habich, Mathieu Carrière.

Adapté du roman de Marguerite Yourcenar (que je n'ai pas lu(e)).

Forcément difficile de parler d'un film pareil avec sa très singulière relation amour/haine (ou amour très très contrarié) entre Erich et Sophie sur fond de guerre, de petite guerre oubliée et d'opposition de deux mondes entre les officiers, châtelains désargentés et les communistes.

Ne pas oublier la dédicace à Jean-Pierre Melville. Ni cette impression de froid (filmé dans les mêmes coins que Törless ?). Ni le noir et blanc polymorphe entre l'austérité très Volker Schlöndorff, un certain naturalisme et des moments très esthétiques sans ostentation.

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Et puis la neige, le château, le vide de ces champs, le mélange des langues, de l'anglais et du français, toute la grandeur déchue... toutes les distances.

Complexité des rapports et des états, grande pudeur, fulgurances glaçantes... une reconstitution tardive en noir et blanc qui mêle une ambiance passée dans le contenu et la forme mais actualisé, interrogé, comme si quelque part avec ces personnes le passé, ou le film, la fiction ce n'était pas qu'une histoire différente.

Un beau film magnétique et inquiétant qui garde ses zones d'ombres.


Je me rappelle de ce film magnifique mais glacant vu il y a une quarantaine d'années!!!
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MessageSujet: Re: Volker Schlöndorff   Volker Schlöndorff - Page 2 EmptyLun 14 Mar 2016 - 22:50

Glaçant c'est peut-être bien le mot.

Un réalisateur que j'apprécie vraiment beaucoup.
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