Samuel Richardson

Samuel Richardson (1689-1761)

Source : Wikipedia

Fils d’un menuisier, placé comme apprenti chez un imprimeur, Richardson s’éleva, par le travail et la bonne conduite, à la considération et à la fortune. Il devint imprimeur de la Chambre des communes, maître de sa corporation, imprimeur du roi. Ses dernières années se passèrent dans une agréable retraite, au milieu d’un cercle d’admiratrices dévouées, qui l’entouraient de leurs soins.

Richardson avait cinquante ans lorsque, à la demande de plusieurs libraires, il se mit à écrire un recueil de lettres morales ; à mesure qu’il poussait son travail, une idée dramatique s’y joignait et il en résulta Paméla ou la Vertu récompensée (Londres, 1740, 2 vol.). Le succès énorme de cet ouvrage fit instantanément de Richardson un des écrivains les plus connus et admirés de son époque. Henry Fielding a parodié Pamela à deux reprises, l’une avec le roman épistolaire anonyme Shamela, puis avec Joseph Andrews, histoire du frère de Pamela. Eliza Haywood s’est également mise de la partie avec son Anti-Pamela (1741) qui a été un de ses romans les plus connus.

Ce succès durait encore lorsque, huit ans plus tard, Richardson publia son second et son meilleur roman, Clarisse Harlowe (Ibid., 1748, 7 vol. in--8 °). Ce roman a été porté plusieurs fois à la scène, notamment par Lessing, dans Miss Sara Sampson et, en France, par Népomucène Lemercier.

Le troisième roman de Richardson, Histoire de Sir Charles Grandison (Ibid., 1753, 8 vol. in--8 °), offre l’idéal d’un gentilhomme vertueux comme Clarisse offrait l’idéal d’un élégant scélérat ; malheureusement le type est monotone et, l’auteur ne connaissant pas assez le grand monde pour les peintures qu’il voulait en faire, le génie de l’auteur ne se retrouve que dans l’épisode de Clémentine, une jeune Italienne devenue folle parce qu’elle ne peut pas épouser le gentilhomme protestant qu’elle aime.

Grand en Angleterre, le succès de Richardson, fut encore plus grand en France. Diderot le loua dans son Éloge de Richardson en ces mots : « On m’interroge sur ma santé, sur ma fortune, sur mes parents, sur mes amis. Ô mes amis ! Paméla, Clarisse et Grandison sont trois grands drames ! »[1] Les trois romans épistolaires de Richardson ont facilement été transposés à la scène grâce à son génie éminemment tragique qui fait de la passion sa spécialité.

Considéré comme un des plus grands écrivains du XVIIIe siècle, Richardson a influencé des écrivains tels que Jane Austen, Goethe, Jean-Jacques Rousseau ou Choderlos de Laclos. Ses romans ont été traduits en français par l’abbé Prévost, Letourneur, Monod, Yves Barré.

Paméla ou la vertu récompensée.

Paméla est une jeune fille de milieu modeste (mais nous n'apprendrons jamais vraiment ce que font ses parents). Elle a été prise à son service par une dame riche, dont elle est la femme de chambre. Mais la patronne de Paméla décède, et le fils de la bonne dame n'a d'autres idées pour notre Paméla que de lui manifester des bontés d'un tout autre genre. Mais Paméla a reçu une éducation qui lui fait placer sa vertu plus haut que l'argent, et elle saura résister à toutes les tentations, braver tous les dangers et tous les risques pour la conserver intacte. Le jeune gentilhomme ne pourra parvenir à ses fins criminelles, même s'il a réussi à faire enlever Paméla.

C'est évidemment terriblement daté, on a du mal à comprendre que ce texte a pu avoir un succès immense. Néanmoins cela reste très lisible, même si c'est un petit peu long. Les longues tirades morales sont finalement assez drôles. Et puis je ne m'attendais pas à quelques scènes presque un peu leste, et un côté sado-maso dans les relations amoureuses, parce que plus le jeune seigneur se montre odieux et plus finalement il plaît à Paméla, même si cette attirance ne fait que d'avantage renforcer sa résistance. Une curiosité pour ceux qui s'intéressent au XVIII siècle.

Oh que oui c'est long, et même si c'est devenu un classique je ne suis pas sûre que ce soit un incontournable.
Dans le genre "roman édifiant" je préfère de loin le picaresque Heurs et Malheurs de la fameuse Moll Flanders de Defoe que tout amateur de littérature du 18e se doit de découvrir, je te le conseille !

Shamela, le détournement de Pamela par Henry Fielding (Joseph Andrews, Tom Jones) mérite le détour aussi.

J'ai déjà lu Moll Flanders, et pour le coup je me suis vraiment ennuyé. Mais j'ai beaucoup de mal avec l'écriture de Defoe.

Pamela m'avait un peu ennuyée aussi, c'est très moralisateur (c'était un des auteurs de licence, si je me souviens bien). Mais Defoe j'adore, je crois bien les avoir lu plusieurs fois chacun !! Et j'aimais bien aussi Tobias Smolett, plus léger, plus drôle.

Je n'ai pas encore lu Shamela...ca viendra sans doute, ça fait longtemps que j'en ai envie. J'aime le 18ème siècle dans la littérature anglaise.

Moi aussi! Et ce sont surtout les oeuvres satiriques, comiques qui me plaisent (Defoe, Swift, Sterne, et les dramaturges Congreve, Sheridan...). C'est pour cela que Pamela m'a moyennement emballée...Ce moralisme teinté d'hypocrisie (car comme tu le dis Arabella, il y a quelques scènes "licencieuses") n'est pas très attrayant.

Dom, si tu n'as pas Shamela je le tiens à ta disposition en VO quand tu te sens de le lire.

Smolett me tente et puisque tu en dis du bien Domreader, je sens que je ne vais pas tarder à succomber.

Nezumi a écrit:

Moi aussi! Et ce sont surtout les oeuvres satiriques, comiques qui me plaisent (Defoe, Swift, Sterne, et les dramaturges Congreve, Sheridan...). C'est pour cela que Pamela m'a moyennement emballée...Ce moralisme teinté d'hypocrisie (car comme tu le dis Arabella, il y a quelques scènes "licencieuses") n'est pas très attrayant.

Dom, si tu n'as pas Shamela je le tiens à ta disposition en VO quand tu te sens de le lire.

Merci nezumi, c'est gentil! Par contre je ne connais pas les dramaturges de cette époque, enfin que de nom, je n'ai rien lu d'eux. Je me demande si j'avais lu quelque chose de Sterne, peut-être bien des récits de voyages en Italie...mais c'est loin tout ça, il faut que je vérifie.

Arabella a écrit:

Smolett me tente et puisque tu en dis du bien Domreader, je sens que je ne vais pas tarder à succomber.

Humphrey Clinker, si je me souviens bien est un roman épistolaire assez savoureux ou chacun des membres d'une même famille donne de ses nouvelles à ceux qui sont restés à la maison. Les mêmes choses racontées par les différents membres de la famille selon leur caractère et leurs intérêts. C'est léger et ça se lit sans faim !

Dans quelle édition avez-vous trouvé la fameuse Pamela ?
Je rêve de lire cet ouvrage, mais je le veux en entier.

tina a écrit:

Dans quelle édition avez-vous trouvé la fameuse Pamela ?
Je rêve de lire cet ouvrage, mais je le veux en entier.

Je n'en sais rien, c'était un livre de la bibliothèque et il est rendu depuis longtemps. Et Dom a du le lire en anglais je pense.