Alexandre Romanès

Descendant de la grande famille du cirque et d'origine asiatique, Alexandre Romanès
s'en éloigne pourtant à l'âge de 25 ans lorsque le cirque commence à
ressembler à une entreprise. Il va alors quitter le cercle familial et
survivre dans une caravane installée au sein d'un camp tzigane en
faisant de la musique baroque, en rempaillant les chaises ou en montant un numéro d'équilibriste dans la rue. Au bout de trois ans, il prend la route avec Délia, sa femme, en suivant la tradition tsigane. A cinquante ans, l'homme (qui a été acrobate, équilibriste et dompteur de fauve) est devenu patron d'un petit cirque sans prétention, "Cirque tsigane" composé d'un orchestre venu des Balkans et de gitans. Alexandre Romanès a toujours aimé la poésie et a, au curs de sa vie, rencontré de nombreux poètes comme Jean Genet, Jean Grosjean ou encore Dominique Pamer. Il s'est donc, tout naturellement mis à en écrire. Son recueil, intitulé "Paroles perdues" est paru en 2004 chez Gallimard. Et puis le cirque le rattrape. Un chapiteau, un terrain vague à Nanterre et Alexandre Romanès en revient aux amours de famille. Et en famille, avec enfants et sa femme. Son cirque épuré enchante et rencontre bientôt le succès. Le cirque tsigane d'Alexandre Romanès est une invitation au voyage.

"Un peuple de promeneurs" d'Alexandre Romanès, chez Le temps qu'il fait (2000)

"A 45 ans, Alexandre Romanèes est resté presque inculte lorsqu'il se met à noter les premières phrases de son livre. Il n'a guère lu plus d'une dizaine d'auteurs, mais son expérience est telle que les histoires et les réflexions qu'il nous livre le mettent naturellement dans le sillage des grands intuitifs de l'Histoire. Il n'est pas un lettré, mais sa façon de saisir le réel va plus vite que sa pensée. Si ses
décisions sauvages frôlent parfois le crime, il sait aussi vider ses poches dans celles d'un pauvre, et sa droiture lui fait toujours trouver le coeur de l'autre. A force de faire des folies et de dérouter la raison, il a fini par être un sage."

Je viens de découvrir cet auteur, familier de Jean Genet qui l'a poussé à écrire. Ce livre n'est pas un roman, c'est une sorte de journal, de témoignage, de cahier de réflexions qui dévoile à petites touches une personnalité généreuse et profondément humaine, éprise de liberté. On me l'avait conseillé mais je n'étais pas convaincue d'avance, maintenant, je le suis et je vais aller fureter pour voir si je peux mettre la main sur ses autres créations.