Lyonel Trouillot [Haïti]

Harelde a écrit:

Parabole du failli


Un poète est mort, défenestré du 12ème étage d’un immeuble d’une grande ville étrangère. Un de ses amis d’enfance, resté en Haïti lui adresse cette oraison de 180 pages. Le ton est résolument narratif et le texte écrit à la seconde personne du singulier : les « tu » émaillent le récit dans lequel l’homme revient sur la vie du défunt.

Trois amis d’enfance : le narrateur, né pauvre mais sorti des quartiers grâce à ses études (il est aujourd’hui journaliste) ; l’Estropié, pauvre et féru de poésie ; le mort, né au sein d’une famille riche et qui a fait le choix de renier sa condition pour ne pas devenir un arriviste cupide vivant en piétinant ses semblables.

Un éloge funèbre qui m’a laissé de glace, et ce, de façon totalement incompréhensible car le texte est superbe : une très belle écriture empreinte de poésie, conformément avec ce que je connaissais de Lyonel Trouillot. Mais la mayonnaise n’a pas réussi à prendre. Je ne suis jamais parvenu à entrer dans le texte, jamais parvenu à entrer dans le récit que j’ai abandonné avant la fin, le livre m’étant tombé des mains.

Une note très basse que ni l’auteur ni le livre ne méritent à n’en pas douter. Mais une note qui reflète néanmoins mon état de profonde lassitude à l’issue de ma lecture manquée.

Un loupé : dommage…

Je fais, malheureusement le même constat.
Impossible de me laisser porter par la lecture.
Une certaine froideur, peut être contenue dans le texte lui même qui crée une distance avec le lecteur.
Je vais persévérer un peu pour tenter de comprendre pourquoi ça ne fonctionne pas.
Le point de vue de Traversay est intéressant pour une telle analyse.

Désolée Lyonel, j'abandonne! Pas pour moi "la parabole du failli".
Je tenterai un autre titre car, d'après vos commentaires chers parfumés, je n'ai pas choisi le bon.
Affaire à suivre...

La belle amour humaine

Malheur à l'homme qui, oubliant son devoir de merveilles, a, par voeux de puissance ou par avidité, trahi la main tendue et le rite de partage. Mais honneur à ceux qui vont et viennent et partagent avec l'autre la douceur de la halte.

J’ai vu que vous l’avez aimé…Moi aussi. Lyonel Trouillot arrive en trois mots à créer  l’émotion. En trois mots tout est dit. Et on ne reste pas sur sa faim puisque cela continue à chaque phrase. Quel amour pour ses concitoyens et quelle lucidité sur nous, d’où l’on vient, mais sans animosité. Il a imaginé un dialogue entre ce chauffeur de taxi et la jeune femme qui est en quête de son père, mais c’est un dialogue qu’il pourrait avoir avec nous et quand au détour d’une page il dit : Tu souris ? On sourit effectivement. Il y des auteurs dont on se dit : Je veux être eux. Je veux écrire comme eux. Lyonel Trouillot en est un pour moi. Quelle émerveillement. Quelle émotion. Un grand coup de cœur.  

Voilà ce quíls te diront, s'il leur vient l'envie de parler. Là-bas à vivre de mer et d'arc-en-ciel, les couleurs souvent leur suffisent. Ils savent rester des journées entières à arpenter leur bord de mer sans mettre des mots sur leurs pensées. Ce n'est pas comme ici où la vie a peur du silence. Ici, si au réveil on ne s'est pas préparé à partir au combat, on n'a pas la vie devant soi. Le pain, ça se chasse comme le gibier, et vu qu'il n'y en pas pour tout le monde, le bruit a remplacé l'espoir.




Gesner Abelard

Je note (grand soupir). Je ne m'en sortirai jamais...  

 

j´espère qu'il te plaira! plus que La montagne volante dans lequel tu n'avais pas réussi à rentrer!   

J'espère aussi.   

Arabella a écrit:

Je note (grand soupir). Je ne m'en sortirai jamais...  

ON ne s'en sortira jamais.   

Si ça peut vous rassurer, ça ne s'arrange pas pour moi non plus!   

La belle amour humaine


Une jeune femme occidentale se rend à Haïti pour voir le village dont est originaire son père, qu’elle  n’a pas vraiment connu. Un homme la conduit, qui a l’habitude de conduire des touristes, mais le village où ils vont est aussi un peu le sien, et il connaît beaucoup de choses sur le père et les grands parents d’Anaïse. Il parle pendant tout le voyage, raconte en partie ce qui s’est passé, sans tout dévoiler. Une deuxième partie beaucoup plus courte donne la parole à Anaïse, et une troisième partie à la troisième personne conclut l’ensemble.

Incontestablement c’est prenant, Lyonel Trouillot a une belle écriture, sait maintenir une progression dramatique, et intéresser son lecteur. Et il rend Haïti très palpable, le sentiment d’être là-bas, de voir, de sentir, d’entendre, est présent tout le long du roman.

Mais je n’ai pas été complètement séduite. Le livre m’a semblé quelque peu manichéen par moments : les méchants sont vraiment méchants, sans la moindre petite chose à sauver. Les touristes sont vraiment insupportables, aucun ne semble avoir le moindre petit côté sympathique. Et la vie au village m’a paru un peu trop idyllique.

Je pense que peut être la première partie, dévolue à Thomas est trop longue par rapport au reste du livre, qui du coup n’est pas assez un dialogue entre deux personnes, cela devient plus complexe lorsqu’Anaïse prend la parole et remet en perspectives certains points de vue développés par Thomas.

Au final un livre qui malgré ses qualités m’a autant agacé qu’intéressé. Je remercie Pia de me l’avoir proposé, c’est une lecture que je ne regrette pas et qui s’est faite presque toute seule, sans doute grâce à l’écriture de Lyonel Trouillot.

Mais c'est un bon écrivain ?

tina a écrit:

La rue des pas perdus




C'est âpre, rude et remarquable, mais j'en sors laminée.

Arabella a écrit:

La belle amour humaine




Incontestablement c’est prenant, Lyonel Trouillot a une belle écriture,


Au final un livre qui malgré ses qualités m’a autant agacé qu’intéressé. Je remercie Pia de me l’avoir proposé, c’est une lecture que je ne regrette pas et qui s’est faite presque toute seule, sans doute grâce à l’écriture de Lyonel Trouillot.

Merci Arabella pour ton commentaire. Tu n’es pas complètement séduite mais tu as trouvé intéressant de le lire, tu n’as pas complètement perdu ton temps. C’est sûr que ce bouquin a un côté contes pour enfants. Cela peut être merveilleux, idyllique. Les méchants peuvent être méchants, extrêmement. Si on se laisse embarquer, on y prend du plaisir, sinon ça peut être agaçant. Je suis d’accord avec toi, qu’il nous fait ressentir Haïti, le palper. Le début m’avait totalement emballé, et puis il y avait quelques longueurs au milieu. Si je me souviens bien, je me suis perdue un peu. Entre leurs conversations, le retour sur le passé d’Anaïse qu’elle raconte….Mais tu reconnais qu'il a une belle écriture et ça me fait plaisir.

Oui, je penser que le monologue de Thomas est trop long, et que du coup on se détache un peu au milieu du livre. C'est le genre de livre dans lesquels il faut embarquer à fond, et cela n'a pas été mon cas, même si au début j'avais vraiment été séduite par l'écriture.

[quote="pia"]

tina a écrit:

La rue des pas perdus




C'est âpre, rude et remarquable, mais j'en sors laminée.

Totalement zappé.

Tina, tu lis trop.