Mars 1995. Jean Meckert disparaît. Découvert par Raymond Queneau, cet anarchiste admiré par Gide, a publié aussi sous le pseudo de John Amila.
Mars 2005. Les œuvres de Jean Meckert ont été ré-éditées.
Il évoque souvent la solitude existentielle et la difficulté de communiquer.
«Je suis un ouvrier qui a mal tourné... je me suis mis à raconter des histoires populistes d'abord, puis, dans ce langage qui était le mien, j'ai raconté des histoires noires.»
C'est ainsi que Jean Meckert résume sa vie d'écrivain, à sa façon bourrue et directe. Cet enfant de Belleville qui passa plusieurs années dans un orphelinat après la mort de son père et l'internement de sa mère a connu tous les petits métiers, s'instruisant seul, lisant beaucoup. C'est pendant sa mobilisation, en 1939, qu'il commence à écrire son premier roman, Les coups.
Chez Série noire, il a publié des polars, sous le pseudo de John Amila. John Amila aime la langue pure, le dialogue vif et juste.Le cinéma s'intéresse à lui: Quand la femme s'en mêle, d'Yves Allégret, est adapté de Sans attendre Godot, paru en 1956, et Fleur d'oseille, de Georges Lautner, est inspiré de Langes radieux.
On verra même l'écrivain suivre l'affaire Dominici et rédiger en une dizaine de jours La tragédie de Lurs pour Gallimard.
Méconnu du grand public, Jean Meckert a pourtant son fan-club, composé de gens aussi divers que Jean Vautrin, Didier Daeninckx, Jean-Jacques Pauvert.
«Voyez-vous, ronchonnait Jean Meckert, je ne veux pas être traité en écrivain, c'est une pose au-dessus de ma taille.»