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| Audur Ava Olafsdottir [Islande] | |
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Auteur | Message |
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eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] Dim 20 Mar 2011 - 21:13 | |
| Rosa Candida. 2007. Traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsson en 2010. Zulma. 333 pages. - Citation :
- "Comme je vais quitter le pays et qu'il est difficile de dire quand je reviendrai, mon vieux père de soixante-dix-sept ans veut rendre notre dernier repas mémorable. Il va préparer quelque chose à partir de recettes manuscrites de maman - quelque chose qu'elle aurait pu cuisiner en pareille occasion.
« J'ai pensé, dit-il, à de l'églefin pané à la poêle et ensuite une soupe de cacao avec de la crème fouettée. »" (page 11). Le gentil héros-narrateur est un spécialiste des plantes, un pro du jardinage. Il va quitter l'Islande pour un pays non précisé, et plus exactement un monastère fameux depuis des siècles pour sa roseraie. - Citation :
- "À vrai dire, je ne sais pas ce qui m'attend dans le jardin. Il n'y avait rien dans la lettre sur le travail de jardinage à proprement parler. Même si je préférerais être affecté aux roses, je serais également disposé à tailler les arbustes et à faucher l'herbe, du moment que j'aie [aïe ! eh oui, il faudrait un indicatif et pas un subjonctif, dommage ! Mais c'est vrai que ça coûte trop cher, les éditeurs ne peuvent plus se le permettre] l'occasion de mettre mes boutures en terre. J'ai tout de même trouvé étrange que l'abbé du monastère, avec qui j'ai correspondu, m'ait demandé quelle était ma pointure." (page 62).
Il laisse au pays un gentil père (qui expérimente de gentilles recettes), veuf d'une gentille femme. Et puis il a un gentil frère, pas un demeuré, non, mais plutôt du genre un peu autiste. Il est dans une institution, le gentil frère, mais il revient manger chez papa toutes les semaines. Le livre dans son ensemble ne fait pas très islandais, je veux dire qu'il ne se déroule quasiment pas en Islande, et le lecteur en mal de dépaysement froid n'en aura pas pour son argent. Par contre, on a une notation intéressante, page 279 : - Citation :
- "Je lisais des livres étrangers parlant d'enfants qui avaient une cabane dans un arbre."
C'est vrai que ce détail si américain, le père qui construit une cabane dans un arbre pour son rejeton, un des pires lieux communs de la culture américaine, paraît quasiment magique dans un pays qui a si peu de vrais arbres (il y a la fameuse blague islandaise : "si tu es perdu dans une forêt, lève-toi"). "À vrai dire, je pensais que tu n'étais pas porté sur les femmes" (page 193), lui dit quelqu'un à qui il a montré la photo de sa fille. Parce qu'il a une fille, notre gentil héros. Un petit bout de chou super gentil. J'oubliais de préciser que sa mère est méga-gentille et drôlement sympa. Pour alimenter un peu l'histoire (il n'y a pas de drame - à part la mort de la mère, mais c'est avant le livre, et ça sert à mettre un petit peu de gravité et d'émotion, et tout le monde est super gentil), on voyage avec notre gentil héros jusque dans le joli monastère qui abrite des gentils moines. Il lui arrive deux ou trois trucs, à notre héros, il rencontre quelques personnes (très sympathiques), et puis on se rend compte que tous les personnages ont un trait original, pour bien les caractériser, et rendre le tout intriguant. Notre héros est un pro des roses, sa fille sera probablement une latiniste distinguée, le père est toujours avec les recettes de sa défunte femme, le frère est ce qu'il faut d'autiste pour intriguer, mais point trop n'en faut. Et puis il y a un moine cinéphile multilingue (il parle 19 langues). Original, non ? Alors, si on cherche vraiment à gratter le verni de gentillesse, il y a des fêlures, mais elles sont invisibles de la plupart des lecteurs (je ne me vante pas : j'ai l'esprit tordu, et ce n'est pas forcément le cas de tout le monde), il faut lire avec attention. Par exemple, le moine cinéphile, il a l'air normal, comme ça, enfin pour un moine cinéphile, bien sûr. Mais lisons attentivement l'ouvrage. Page 146, on lit : - Citation :
- "Il y a là des films des quatre coins du monde, en diverses langues - à vrai dire de tout, sauf des films de Hollywood. « Les héros de guerre et les imbécillités affectées m'ennuient », dit frère Thomas, avançant une chaise vers moi pour m'inviter à m'asseoir." (page 146).
Et hop, page 20, on peut lire : - Citation :
- "Le thème de la semaine chez mon voisin de la pension est - une fois n'est pas coutume - les films de jeunesse des stars oubliées de Hollywood. Je décide de sauter le film qui a propulsé Jane Wyman au firmament pour nettoyer l'appartement."
Curieux, non ? Qu'est-ce à dire ? Peut-être que notre gentil moine a des problèmes liés à l'âge. Mémoire ? Ou pire ? Premiers signes d'une démence cachés sous une grande gentillesse ? De même, notre héros. Il a l'air à peu près normal, comme ça. Mais en fait, il semble sexuellement attiré par les plantes. Il est père, bien sûr : il a couché avec une fille, de manière impulsive, dans une serre, donc parmi plein de végétaux. Et après ça, le bébé s'appelle Flóra Sól, quoi de plus normal ! Quand il n'y a pas de plantes à proximité, il a plus de mal avec les filles. Et on en a la preuve, en lisant attentivement. Page 113 : "Elle avait une belle bouche" (il parle de celle avec qui il a eu une gosse)... ce que l'on comprend mieux page 196 (eh oui, près de 80 pages d'un incroyable suspens : pourquoi la bouche de la fille est-elle belle ?) : c'est qu'elle est en forme de cerise ! Eh oui ! Et ça le fascine tellement, notre héros, qu'il a oublié qu'il lui trouvait une belle bouche 80 pages plus tôt : - Citation :
- "-Pouvez-vous la décrire ?
- Mal. -Et la bouche ? - Moyenne. - Que voulez-vous dire par moyenne ?" (page 196). C'est très étonnant, finalement, tant de profondeur laisse songeur et quasiment harassé. Pour résumer, serait-on en présence d'un roman subtil sur une perversion peut-être inédite en littérature, le type sexuellement porté sur les plantes ? Et, qui plus est, face à une vaste métaphore sur l'oubli : les langues qui disparaissent (il y est fait mention à plusieurs reprises), les contradictions d'un bout à l'autre du roman... Tout se tient ! Ou bien tout simplement un gentil et sympathique roman mal relu, ce qui expliquerait les problèmes de cohérence ? Et un livre un peu léger, parce que l'auteur ne dit pas dans quel pays le monastère est situé, ce qui est bien pratique : aucune recherche à effectuer, pas de documentation à compulser, l'auteur écrit ce qu'elle veut, c'est tellement plus facile ; et puis la cinéphilie du moine se résume à vraiment pas grand chose, Godard et Andreï Roublev, c'est à la portée de n'importe qui : le lecteur qui s'attend à découvrir des pépites du cinéma Tchouktche en sera pour ses frais. Et pourquoi malgré tous les clichés et tous les câbles, ne puis-je pas dire vraiment du mal de ce bouquin, qui est franchement sympa, une gentille détente qui se lit très vite ? C'est que ça peut être désarmant, la gentillesse, parfois.
Dernière édition par eXPie le Dim 20 Mar 2011 - 21:58, édité 2 fois | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] Dim 20 Mar 2011 - 21:36 | |
| Et bien c'est bizarre, même si tu n'arrives pas à dire du mal du livre, moi je n'ai pas vraiment envie de le lire après ton commentaire. Remarque avant ton commentaire non plus, mais là c'est une autre affaire. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] Dim 20 Mar 2011 - 21:39 | |
| - Arabella a écrit:
- Et bien c'est bizarre, même si tu n'arrives pas à dire du mal du livre, moi je n'ai pas vraiment envie de le lire après ton commentaire. Remarque avant ton commentaire non plus, mais là c'est une autre affaire.
Heureusement que je ne travaille pas dans le marketing, alors ! Enfin, les contradictions grossières dans les livres, ça m'étonne toujours. Comme si personne ne l'avait relu ! Ou comme si l'écrivain s'en fichait, pensant que de toute manière, 80 pages plus loin, le lecteur a tout oublié... Je ne comprends pas... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] Lun 21 Mar 2011 - 19:56 | |
| - eXPie a écrit:
- Rosa Candida. 2007. Traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsson en 2010. Zulma. 333 pages.
Et pourquoi malgré tous les clichés et tous les câbles, ne puis-je pas dire vraiment du mal de ce bouquin, qui est franchement sympa, une gentille détente qui se lit très vite ?
C'est que ça peut être désarmant, la gentillesse, parfois. Et ça peut aussi faire du bien... | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] Lun 21 Mar 2011 - 20:57 | |
| - coline a écrit:
- eXPie a écrit:
- Rosa Candida. 2007. Traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsson en 2010. Zulma. 333 pages.
Et pourquoi malgré tous les clichés et tous les câbles, ne puis-je pas dire vraiment du mal de ce bouquin, qui est franchement sympa, une gentille détente qui se lit très vite ?
C'est que ça peut être désarmant, la gentillesse, parfois. Et ça peut aussi faire du bien... Oui, et puis l'auteure a le bon goût de ne pas faire un livre simple mais prétentieux, il n'y a pas de pensées faussement profondes. Ca reste gentil, mais simple, ce n'est donc pas horripilant. C'est pas mal, entre deux bouquins super sérieux sur les Grandes Misères de ce Monde. | |
| | | MartineR Main aguerrie
Messages : 364 Inscription le : 10/09/2010 Localisation : essonne
| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] Mer 30 Mar 2011 - 12:10 | |
| - coline a écrit:
- Marko a écrit:
- En vous lisant j'ai l'impression de voir un film de Bergman. Je note ce livre évidemment...
Il est justement fait allusion à des films de Bergman dans ce roman... Des références cinématographiques mais aussi de Dreyer et de l'âge d'or du cinéma italien. J'ai beaucoup aimé ce roman plein d'ironie, d'auto-dérision quelques fois, sur ce jeune garçon amoureux de sa rose, de sa fille et de la vie malgré la mort & la maladie. Les descriptions sur la nature (les champs de lave, la mousse,la rose aux huit pétales) sont poétiques. Les portraits sont justes & discrètement caustiques; Frère Thomas,moine polyglotte amoureux de films et de liqueurs, son père âgé toujours inquiet pour son fils, Anne, la mère de sa fille, son frère jumeau autiste, élégant avec beaucoup de fantaisie..... Une écriture enlevée; que du plaisir à découvrir cette auteure islandaise | |
| | | Theo Envolée postale
Messages : 259 Inscription le : 30/07/2011 Age : 53 Localisation : Région parisienne
| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] Lun 29 Aoû 2011 - 11:34 | |
| Mais je m'insurge! je ne vois pas ce que la gentillesse a affaire là-dedans Expie, certains personnages sont même inquiétants (le couple sur la route) voir mesquins (la réaction de l'abbé à l'annonce de l'arrivée de l'enfant par exemple) On peut s'interroger aussi sur la réaction de la femme à la fin, pas vraiment exemplaire. J'y ai plus vu le récit des aventures d'un jeune homme que son innocence protège et que la vie récompense de son courage par l'arrivée de cette enfant extraordinaire. Un conte moderne en somme avec le père qui met en garde le fils, les ogres (le couple sur la route), la bonne fée dans la personne de la mère décédée et cette fin qui relève du merveilleux. C'est d'ailleurs parce qu'on est dans le domaine du merveilleux que le le lieu reste incertain ,qu'on ignore le pays dont il s'agit. Enfin c'est ce que j'y ai lu. Excellent bouquin en tout cas | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] Lun 29 Aoû 2011 - 14:50 | |
| Il est dans ma PAL, faudrait que je me décide à le lire. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] Lun 29 Aoû 2011 - 15:19 | |
| - Arabella a écrit:
- Il est dans ma PAL, faudrait que je me décide à le lire.
Oui : faudrait ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| | | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| | | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] Lun 29 Aoû 2011 - 18:08 | |
| ça frôle le SM par moments sur parfum, c'est dingue | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| | | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] Lun 29 Aoû 2011 - 20:55 | |
| - Theo a écrit:
- Mais je m'insurge! je ne vois pas ce que la gentillesse a affaire là-dedans Expie, certains personnages sont même inquiétants (le couple sur la route) voir mesquins (la réaction de l'abbé à l'annonce de l'arrivée de l'enfant par exemple) On peut s'interroger aussi sur la réaction de la femme à la fin, pas vraiment exemplaire.
J'y ai plus vu le récit des aventures d'un jeune homme que son innocence protège et que la vie récompense de son courage par l'arrivée de cette enfant extraordinaire. Un conte moderne en somme avec le père qui met en garde le fils, les ogres (le couple sur la route), la bonne fée dans la personne de la mère décédée et cette fin qui relève du merveilleux. C'est d'ailleurs parce qu'on est dans le domaine du merveilleux que le le lieu reste incertain ,qu'on ignore le pays dont il s'agit. Enfin c'est ce que j'y ai lu. Excellent bouquin en tout cas C'est intéressant qu'on puisse lire un livre de façon totalement différente. J'ai vu de la gentillesse, parce que tous les personnages sont gentils. Il n'y a pas de drame (historique ou autre). Il n'y a pas vraiment de problème. Le couple sur la route ne m'a pas plus marqué que ça, il m'est déjà sorti de la tête (cinq mois ont suffi). Tu parles de merveilleux, j'ai parlé de gentillesse, finalement, est-ce si différent ? Je ne mettais pas de connotation négative dans la gentillesse, hein. Mais à part les bouquins de Stifter, je n'avais pas lu, je crois, de romans où il y avait autant de personnes gentilles, serviables, et aussi peu de problèmes. La réaction de l'abbé, bien sûr... et là j'ai tout de suite pensé : ah la la, tu vas voir qu'il va trouver le bébé Flóra toute mimi ! N'oublions pas que sous des apparence parfois un peu rudes te se cache un petit coeur qui bat (ah, les religieux attendris !) ; et puis ça fait une difficulté pour notre héros. C'est une lecture très agréable, à laquelle on ne croit pas une minute, qui ne va pas loin dans la psychologie parce que ce n'est pas son propos. C'est juste de passer un bon moment, et puis voilà. J'aime bien les bonbons. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] Dim 9 Oct 2011 - 21:06 | |
| Rosa Candida Je suis un peu dans la même problématique qu’eXPie : comment dire du mal d’un livre aussi débordant de gentillesse et de sentiments positifs et optimistes ? Sauf à passer pour un être aigri, c’est difficile à dire critiquer un livre aussi plein de bons sentiments sans être vraiment mièvre. Notre gentil héros, entouré dès la naissance de l’amour de deux merveilleux parents, la maman morte certes d’une façon tragique, mais en ayant eu le temps de communiquer l’amour des plantes à son fils chéri, et laisser en souvenir à son mari ses recettes de cuisine. Arnoljotur digne héritier de la passion maternelle, part s’occuper d’un jardin merveilleux dans un lieu indéterminé, et là une jeune femme à qui il a fait un enfant par inadvertance dans une serre vient le rejoindre et lui laisse leur fille, petite merveille, qui ne pleure pas, ne semble jamais malade, et qui a un effet bénéfique sur son entourage. Malgré le départ de la maman du bébé, Arnoljotur baigne dans une douce béatitude et sa vie semble prendre la meilleure des directions possibles. Il ne faut surtout pas chercher le moindre réalisme dans ce livre, il en est totalement dépourvu. C’est une sorte de conte pour grandes personnes. On peut se laisser porter par cette douce petite histoire ; si la vie pouvait être aussi merveilleusement simple, c’est sûr que nous serions infiniment plus heureux. Pourquoi ne pas s’abandonner à cette petite douceur, qui sait ne pas être trop sucrée quand même, mais j’avoue préférer des nourritures plus épicées. | |
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| Sujet: Re: Audur Ava Olafsdottir [Islande] | |
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| | | | Audur Ava Olafsdottir [Islande] | |
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