Stephen Crane

darkanny a écrit:

C'est assez noir et cauchemardesque , pas étonnant que cet auteur ait été un grand lecteur de Edgar Poe , en tous cas , c'est à lui qu'on pense quant au style et non à Zola , pourtant le réalisme ou naturalisme est bien présent mais le style est flamboyant .

C'est intéressant ce que tu dis, car il est tout le temps comparé à Zola, je ne le connais pas sous cet aspect-là (mais je le connais assez peu en fait!).

Quelquefois , c'est proche du fantastique , on y évoque le Diable , les spectres , les lutins , c'est un vocabulaire courant chez lui , de même que l'emploi des couleurs , c'est pourquoi je le trouve bien loin de Zola .

J' ai lu trois recueils de nouvelles, je crois, mais j' en ai un qui s' appelle Maggie, fille des rues
et qui raconte la déchéance de Maggie et sa fin tragique, après une vie misérable d' expédients.
C' est un récit plutot brutal, violent comme en raconte Fox dans Cote Ouest.
Et je me demande s' il figure dans un recueil en français.

Oui ils en parlent dans la préface de Maggie , prostituée en fait , Stephen Crane les appelle "fleurs de l'asphalte".

darkanny a écrit:

Oui ils en parlent dans la préface de Maggie , prostituée en fait , Stephen Crane les appelle "fleurs de l'asphalte".

C' est dans le texte anglais ou dans la traduction ?

Le texte en entier ne figure pas dans le recueil dont je parle , il est juste mentionné dans la préface
Je ne sais pas si on le trouve traduit .

Après la lecture en commun du livre de Edmund White, Hotêl de Dream, j'ai l'impression de "connaître" Stephen Crane, tellement ce livre était rattachant.. et attachant..
merci pour ce nouveau aspect sur Crane, Darkanny, je note

La Conquête du Courage
The Red Badge Of Courage
Stephen Crane

Dans ce roman Stephen Crane nous raconte les batailles d’une jeune recrue qui se retrouve au combat pendant la guerre de Sécession. C’est surtout le côté psychologique du combat qui est abordé ici, et malgré le fait qu’il ait été publié en 1895, je trouve l’approche vraiment assez novatrice. Bien sûr quelques scènes de batailles sont rapportées, mais c’est véritablement l’état d’esprit du jeune homme qui est raconté par le menu.

Le jeune est confronté à la peur et tout d’abord à la peur d’avoir peur et de se conduire en lâche. C’est bien sûr ce qui va lui arriver lors de son premier assaut : il fuit. Mais ensuite le récit se transforme en roman d’apprentissage, celui du courage. Notre jeune s’endurcit, se conduit même avec bravoure et enfin fait preuve d’une indifférence féroce presque irréelle face aux dangers des combats. Il y gagnera une blessure, gage de son courage d’où le titre anglais ‘The Red Badge Of Courage’.

Dans ce récit d’apprentissage Stephen Crane explore très finement les différentes formes que peut prendre le courage et les sentiments des hommes au combat. Il ne cite pas de lieu précis et fait obliquement référence à l’époque, de même il ne nomme pas ses personnages et ne les aborde que par ce qui fait leur caractéristique principale. C’est sans doute ce qui contribue encore aujourd’hui au caractère d’universalité et d’intemporalité du livre.

Pas étonnant que ce roman ait connu un tel succès lors de sa parution et qu’il soit devenu un classique. Fait surprenant, Stephen Crane n’a jamais lui-même combattu, mais en tant que reporter de guerre il a dû se montrer assez proche des soldats pour pouvoir percevoir et analyser leurs sentiments de façon aussi minutieuse.

Oui, un excellent petit livre et dont le succès durable était  tout à fait mérité.
Sa vision de combats auxquels il n' a pas participé est étonnante, et ça m' a fait penser à celle de Fabrice dans La Chatreuse de Parme.

Merci pour ton commentaire, Dom ; je l'ai en anglais dans ma PAL, je l'avais déjà remonté un peu, et je crois qu'il va poursuivre son mouvement ascensionnel...