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| Sujet: Francois Boyer Mar 5 Oct 2010 - 8:38 | |
| - Citation :
- François Boyer est né en 1920 à Sézanne (Marne) et décédé le 24 mai 2003. Il commence à écrire tout de suite après la deuxième guerre et obtient son premier grand succès avec "Jeux interdits" (1947). Ce livre a été traduit en douze langues et un film devenu classique du cinéma a d'ailleurs été tiré de ce roman. Il publie ensuite "L'émeute" (1953), "La gare du ciel" (1954), "Bébert et l'omnibus" (1963) qu'il adaptera lui-même pour l'écran, ainsi que "Le petit Bougnat" (1970). Il écrit aussi une pièce de théâtre "Dieu aboie-t-il ?" (1970). On lui doit l'adaptation d'un grand nombre de films à succès dont "Chiens perdus sans collier", "Un singe en hiver", "La guerre des boutons", etc.
C’est un livre clair et simple. - Citation :
- Résumé :
Sur une route de campagne, un flot pressé de gens, de bêtes, de chariots : on est au mois de juin 1940, en plein exode. Un avion survole et mitraille le convoi. La petite Paulette voit tomber ses parents. Un chien blessé rôde autour d'elle puis s'éloigne à travers champs. Machinalement, elle le suit, le ramasse quand il meurt, s'arrête enfin, le cadavre dans les bras, au bord d'un ruisseau. C'est là que la rencontre Michel, fils cadet des Dollé, qui l'emmène à la ferme de ses parents. L'enfance est une période féerique contre laquelle la guerre ne peut prévaloir. Tout au plus risque-t-elle d'infléchir le cours des jeux et des rêves. Dans l'espèce d'état second où la plongent l'exode et la disparition des siens une seule notion vague émerge pour la petite Paulette à la surface dé sa conscience, c'est qu'un mort doit être enterré, donc que son chien doit l'être et que tout ce qui meurt doit avoir sa tombe. Tel est le point de départ de la tragi-comédie qui se joue au hameau de Saint-Faix. Le plaisant se mêle au sévère et le burlesque à la gravité des evenements dans cette histoire de deux enfants réunis par le hasard, dont le cinéma a tiré un des films les plus célèbres de l'après-guerre. A travers l’histoire de cette petite parisienne de 5 ans subitement devenue orpheline lors d’un bombardement et plongee dans la bauge paysanne de 1940, c’est la guerre « vue d’en bas » que se propose l’auteur. On y decouvre une France pas aussi enthousiasmante, et pas aussi patriote qu’on aurait pu l’imaginer a cette époque. La guerre est une curiosite, quelque chose qu’on suit dans le journal mais qu’on redoute de voir de trop pres, sinon anime par une curiosite morbide. Le paysan est presente sans aucune concession : vulgaire, insensible, mechant. Le frere aine de Michel meurt suite d’une blessure, mais dans la famile on ne voit ni peine, ni souffrance. Le travail, les disputes, les prieres, c’est cela dont cette mocro societe se soucient. Tout abrutis qu’ils soient, les paysans sont preoccupes plutot de l’etat du corbillard que de la perte d’un fils dans la famille. Il y a toutefois quelques personnages hors du commun comme le petit Michel ainsi que, par moments, son pere. La relation au culte est elle aussi mise sur la sellette. On s’insurge pour des vols de croix mais on hésite pas à se donner des coups de poings au fond d’une tombe fraichement creusee. La mort est presente tout le temps, mais vue que par les yeux d'enfants. Comme dans une autre realite, comme l'etat dans lesquel pourrait etre une fille de 5 ans apres avoir assite a la mort de ses parents. - Citation :
- En sanglotant, Paulette s'agenouilla près de Michel.
Michel n'avait pas une parole, pas un geste, pas un cri, la bouche entrouverte, les yeux clos, inerte. Paulette, le visage ruisselant de larmes, regarda autour d'elle. La croix était là tout près, tachée de sang. Et soudain, au pied du buisson, elle vit une boule hirsute, un hérisson. Paulette n'avait jamais vu un hérisson de sa vie. Ses sanglots redoublèrent, elle se pencha éperdue sur le visage de Michel, le caressant, l'embrassant, l'inondant de ses larmes qui se mêlaient au sang rouge, et de longues minutes le tint serré contre sa joue. Et la tres celebre melodie du film de Rene Clement. | |
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