Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 R.J. Ellory

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tina
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyMar 24 Avr 2012 - 11:20

Pour moi, gore, c'est ce qui est complaisamment décrit : "la tête d'un côté, la jambe de l'autre...".
C'est bon, on sait ce qu'est la barbarie.
Je pense qu'un bon polar insiste sur le côté social ou psycho ou le suspens, ou les 3 ensembles, et là, c'est du très bon polar.
Dans la montagne de livres qui paraissent dans le genre, combien évitent l'écueil du voyeurisme ?
Vu mon ignorance, je vous laisse répondre.
Remarquez, on peut répondre Ellory !


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odrey
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyMar 24 Avr 2012 - 16:58

darkanny a écrit:
Déjà j'ai du mal à associer le terme gore à un livre, à un film oui, pas de problèmes, ce terme évoquant souvent sang, images dégoutantes, visqueuses et plus encore.
Or dans le livre, je ne me souviens pas de ce genre de descriptions, mais alors pas du tout. Maintenant si chaque fois qu'on parle d'un crime et qu'on y assiste en fait par le biais de la lecture, on le qualifie de gore, alors c'est une nouvelle définition pour moi.
Et je trouve que le livre insiste beaucoup plus sur la complexité de l'enquête et sur la traque du psychopathe, sur le timing qui sera crucial pour enrayer cette machine à tuer.

Je ne vais pas me lancer dans un débat sur ce qui est gore ou ne l'est pas. Si Darkanny tu arrives à trouver une définition du mot gore autre de celle que wikipedia, je suis preneuse. Quoiqu'il en soit, Stevens décrit certaines scènes de crime avec forces détails. Je me souviens d'une paire de seins posée sur une table de cuisine... je ne sais pas si c'est "gore" mais c'est assez cru.
Tout est question de sensibilité. Personnellement ces scènes ne me gène pas (voire j'aime bien quand ça saigne) mais je peux comprendre que d'autres trouvent ça débectant. Et j'insiste sur le fait que je l'ai trouvé moyen, la fin d'au-delà du mal est décevante. De mon point de vue.

Sinon, Tina, il y a Les feuilles mortes de Thomas H. Cook qui est très accès sur la psychologie du narrateur. Et dans mon souvenir, pas de scènes de meurtres sanguinolentes.
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darkanny
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyMar 24 Avr 2012 - 22:07

C'est juste que dans Au delà du mal, l'aspect gore ou un peu voyant du crime ne me paraît pas être une fin en soi, j'ai été scotchée par le minutage de la traque et l'aspect urgentissime pour mettre la main sur ce psychopathe et tous les ressorts de la sécurité, des différents agents policiers et politiques confondus qui s'emploient à cette tâche, perpétuellement face à un nouveau crime et impuissants, jusqu'au dénouement qui, contrairement à toi, m'a plutôt impressionnée.


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tina
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyMer 25 Avr 2012 - 9:52

Votre échange pique mon attention, je vais le prendre en médiathèque, ce Shane Stevens , ainsi que Thomas H. Cook (jamais entendu son nom).
Sur les 2, il y en aura bien un que j'aimerai !
Merci pour toutes ces infos. dentsblanches
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odrey
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyMer 25 Avr 2012 - 13:26

Oui, Tina, le mieux c'est que tu te fasses ta propre opinion. Tu nous diras.
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zazy
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyMer 25 Avr 2012 - 14:08

Tina, je vais faire comme toi
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Mordicus
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyMer 9 Mai 2012 - 10:20


Seul le silence

Je me suis laissée faire.
Le héros, Joseph Vaughan, du haut de ses 12 ans, m'a prise par la main pour me faire lorgner son quotidien, ses peurs, ses doutes, son chemin de vie tortueux.

La Géorgie. Les années 30-40-50 et suivantes... New-York.
Quelle évolution.
Quelle précision du détail, de l'ambiance, je sens le vent, je vois la chaussure blanche en haut de la colline, j'entends l'accent de Reilly, je vois la silhouette du shériff Dearing, je cahote sur le siège du vieux pick-up...

J'ai suivi Joseph sur ce sombre chemin parsemé de cadavres de fillettes. J'ai senti sa frustration, de ne pas comprendre, de ne pas savoir, de ne pas pouvoir se battre. Une sorte de persécution aussi : la vie a décidé de malmener ce petit gars.
Mais quelle force aussi. Cette obstination à vouloir comprendre et protéger, ne rien lâcher et débusquer, seul, la piste d'un redoutable chasseur de petites filles. Ce même chasseur qui rôde autour de la vie de Joseph.

Chaque description m'a enveloppée immédiatement, j'ai plongé en Georgie, aux côtés de Joseph, des Anges gardiens, d'Alexandra, du shériff Dearing...

Et le petit plus... Les femmes ne font pas que des tartes aux pommes. Elles posent des questions, révèlent les hommes et elles-mêmes. Là où l'auteur aurait pu se faciliter la vie de clichés misogyne et raciste, on découvre des dialogues où les personnages sont dotés de bon sens et de quelques grammes d'esprit critique.


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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyVen 11 Mai 2012 - 8:55

J'l'ai dans ma PAL depuis un moment.
Un peu parce que c'était le buzz, sans grande conviction.
Je ne lis pas trop trop les avis non plus, en diagonal ça a l'air toujours très positif. Faudrait peut-être que je plonge dedans si toi aussi tu t'y met.

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Mordicus
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyVen 11 Mai 2012 - 9:44


L'ambiance... Les personnages... L'histoire aussi un peu (on veut savoir)

Mais tout est dans le paysage, les gens, les discussions dans les cuisines mal éclairées, l'institutrice, la tristesse...

Essaie pour une jour un peu grisouille avec du thé.
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyLun 25 Juin 2012 - 17:36

Seul le silence
J'‘ai aimé ce roman car c’est plus qu’un policier, il pourrai aussi bien être dans la rubrique “contemporain” que "policier"

Le sujet principal est le narrateur, Joseph qui est, malgré lui, lié à des meurtres en série de petites filles. Nous sommes au départ juste avant la 2° guerre mondiale, d’autres préoccupations vont occupés les Américains ; le peu de moyen donne à l’assassin une liberté d”action. Ces meutres vont continuer pendant 20 ans sans que personnes s’en préoccupe car le coupable idéal s’est pendu ; Les rumeurs d’une petite ville, où tout a commencé, vont fausser les conclusions.

Le fait que cela se passe dans les années 30/40 m’ont plu, la proximité des gens, leurs peurs et leur façon de vivre est interressante. J’ai moins aimé la période où joseph vit à New York, bien que celle ci est son importance pour la suite.

La fin est surprenante, je n’avais aucun doute sur l’assassin, les pistes créés pour nous embrouiller sont réussis, je garderais un bon souvenir de ce livre, très riche et complet.

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Igor
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyMer 18 Juil 2012 - 19:54

Les Anges de New-York
Je viens de lire le commentaire de Mimi et elle a tout dit. Frank Parish est bien comme elle le décrit, l'écriture est sans fioritures, à la hache.
Le livre est impossible à lâcher, bref du bon polar!
Mais je me pose quelques questions sur ce que veut nous raconter Ellory. La société dont il nous parle et ce qu'il en pense.
J'ai relevé dans ce livre des réflexions concernant les seringues supposées trainer dans les couloirs de certains immeubles en tel nombre que le partenaire de Parish est prié de mettre des chaussures de type sécurité pour y pénétrer.
Et surtout page 308/309 (broché) on peut lire ceci:
Citation :
Ce que je pense c'est que tout le monde peut être mauvais. Ce n'est pas une question de gênes ni de chromosomes, bon sang! C'est une question de dynamique situationnelle, d'environnement, et peut être aussi même de maladie mentale, et je ne crois pas que quiconque perçoive ne serait qu'un tant soi peu cette vérité. Peut être les gens sont-ils naturellement destructeurs, et peut être que certains ont la capacité de maîtriser et d'autres pas. Je crois que la psychiatrie et la psychologie ne sont guère plus que des conjectures. Je crois quelles estompes les frontières. Merde, avant, c'était facile de faire la différence entre les criminels et les victimes. Et puis ces gens qui sont censés être des autorités sur le sujet, débarquent et commencent à nous raconter que ces connards sont eux aussi des victimes. Victimes de la société, victimes de violence parentale, victimes de négligence. Bon Dieu! (il est en colère) si toutes les personnes qui ont subi des mauvais traitements pendant leur enfance devenaient des tueurs en série, alors il n'y aurait plus un pékin sur terre. Alors d'après moi, ces autorités ont réussi une chose. Elles nous ont convaincus que les connards qui font chier les autres ne le font pas parce que ce sont des connards, mais à cause des saloperies qu'on leur a fait subir pendant leur enfance. Elles nous disent que ce n'est pas de leur faute, qu'ils sont un produit de la société que nous avons créée. Et tous les avocats suivent le mouvement. Les procureurs deviennent des avocats de la défense. Les experts ajustent leurs conclusions pour faire plaisir à celui qui rédige le plus gros chèque. Ils vont même jusqu'à contredire leurs propres témoignages en invoquant de nouvelles recherches, et vous découvrez que c'est uniquement parce que les avocats de la défense ont ajouté un zéro à leur chèque. Au bout du compte, il n'est plus question que d'argent. Il ne s'agit plus de culpabilité ou d'innocence, il s'agit uniquement du talent qu'ont les avocats pour manipuler les jurys. Jadis, les théories s'effondraient quand on les confrontait aux faits. Mais aujourd'hui les faits sont devenus fluctuants.
Et là, je vais me payer un fusil à pompe et je demande qu'on m'amène un de ces "connards" (mais en le tenant bien quand même) ou plutôt je répond oui au sondage concernant le rétablissement de la peine capitale en place publique.
Une tirade digne de la droite décomplexée ou de la droite extrême...
On est loin, très loin des réflexions et des doutes de Vallander dans les polars de Mankell.
Allez, c'est pas tout de critiquer, il me reste une centaine de pages et je ne vais pas le lâcher!
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyMer 18 Juil 2012 - 20:10

Je suis en plein dans "Seul le silence". Du coup, j'essaie de ne pas lire vos commentaires, histoire de me faire ma propre opinion sur ce bouquin.
Tout ce que je peux dire, c'est que j'arrive à la page 200 et j'aime beaucoup pour le moment. Je le dévore (environ 70-80 pages par jour), je l'ai commencé il y a deux jours. cheers cheers
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MessageSujet: Seul le silence   ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyMar 8 Jan 2013 - 20:55

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Seul le silence.


Quelle ambiance. J'ai été tout de suite dedans. Ellory sait décrire les vieilles baraques, les chemins de terre, les cours de récré, les salles de classe, et New York avec ses bagnoles partout, les gens qui bousculent, le bruit qui cognent, l'étourdissement, l'alcool et les tentatives d'ivresse de toutes sortes. Les tourbillons. En quelques phrases, j'y étais. Dedans. Avec Joseph Vaughan. A le talonner. A regarder tout autour de lui pour voir si j'apercevais ce tueur sanguinaire.

J'ai trouvé les personnages tous incroyablement justes dans leurs silences, dans leurs mots, dans les non-dits et dans les peurs et les colères. Dans l'amour aussi. Ellory met des phrases qui parlent, qui disent, qui font ressentir. L'impression d'être à table avec eux, d'écouter leurs histoires, et de comprendre toutes leurs difficultés.

Et le personnage de Joseph est vraiment bon, avec cette double voix que lui donne l'auteur, avec ses obsessions auxquelles il s'accroche, qu'il ne lâche pas. J'en devenais aussi obsédée que lui par l'obscurité, les plumes blanches annonciatrices de mort, et les gens.
Suivre Joseph Vaughan de son adolescence à l'âge adulte, c'est permettre un tel attachement qu'on lui tient la main tout du long. Parfois, le lecteur tire un peu, a l'impression de devoir l'aider à se lever, à regarder, à sortir de la mélasse, parfois c'est le personnage qui prend fermement notre bras, serre les poings si fort qu'il en a les marques des ongles comme des croissants de lune dans la paume. Et on avance. Cahin Caha. Vaille que Vaille. Dans la noirceur.

Un rythme parfait tout au long du livre, avec un style qui joue sur les répétitions, ce qui souligne parfaitement la trace indélébile et obsédante en Joseph, tout en permettant de rester dedans, à fond, plongé. Presque en apnée. Et si on lâche un peu le livre, quand on le retrouve, Ellory nous redonne illico toutes les saveurs, les odeurs, les couleurs, les sons et les mots : immédiatement on se souvient, ça nous saute dessus, submerge et on ne lâche plus les pages.

Bémol sur la fin, peut-être, je ne sais pas.
A la fois, ça traîne, l'impression qu'il a voulu maintenir le suspens en rallongeant de quelques pages. A la fois, ça va trop vite (heureusement on évite l'explication à rallonge. Merci Ellory, d'ailleurs, de toujours très bien savoir éviter tout étalage inintéressant).
J'aurais bien réduit de 100 pages (ou alors, c'est juste que j'ai du m'arrêter de lire pendant trop longtemps... Peut-être un livre qui s'avale plus qu'il ne se déguste... Et pourtant... il y a aussi des passages terriblement bien écrits, presque poétique, avec des métaphores et des symboles. Parce que Vaughan ressent les choses, comme il ne comprend rien, il compense, et voit des Signes, donne un Sens au monde, essaye d'en trouver un à tout prix.)

Je lirais bien un autre livre de lui.
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyLun 4 Fév 2013 - 11:10

Seul le silence

Joseph, un gamin de douze ans habite dans une petite bourgade provinciale en Géorgie, dans le Sud des Etats-Unis. Bourgade qui, dès 1939, est plongé dans l’horreur avec la découverte du cadavre d’une fillette : nue, violée, mutilée, démembrée… Et pleins d’autres détails propres à soulever le cœur de n’importe quel humain normalement constitué. Mais ce n’est que le premier corps. Car c’est un tueur en série qui, durant des années, va sévir dans le coin.

Bien évidemment, on commence par taper sur « étrangers », les vagabonds, les marginaux. Et sur l’allemand qui a fuit son pays livré au nazisme. Le malheureux Günter doit subir l’opprobre générale jusqu’au drame qui coûte la vie à sa propre fillette et conduit le reste de la famille à partir sous d’autres cieux qu’ils espérèrent plus cléments. Et curieusement, les meurtres semblèrent suivre l’errance teutonne.

Joseph, le narrateur fait le choix de jeter l’éponge : il quitte lui aussi la région et s’exile à New York. Car sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille dans son trou sudiste : il a perdu son père, il a lui-même découvert un des cadavres (ou partie de cadavre), sa meilleure amie qu’il avait promit de protéger (la fillette de Günter), sa mère a virer folle furieuse et ne le reconnaît même plus, sa femme est morte alors qu’elle attendait un enfant… Bien plus qu’un gars normal ne pourrait en supporter ailleurs que dans un thriller dans lequel l’auteur s’amuse à martyriser son héros.

On le croyait au fond du gouffre le Joseph. Et lui aussi d’ailleurs. New York devait être un second départ. C’était sans compter sur Ellory qui, décidemment, a décidé que Joseph ne serait pas heureux dans ses charentaises. Sitôt après avoir retrouvé l’amour, le tueur de Géorgie débarque dans son nid douillet et découpe madame (qui elle aussi était enceinte). Joseph est au 36e dessous. Il ne comprend plus ce qu’il a bien pu faire pour mériter une telle vie. Le lecteur que je suis se pose la même question et j’en viens à m’interroger sur la sanité d’esprit de l’auteur. Auteur qui en garde encore une dernière en réserve : c’est Joseph lui-même qui est reconnu coupable du meurtre et emprisonné à perpétuité.

Une fin à la mord moi le nœud dans laquelle l’auteur nous annonce que l’auteur des meurtres n’est pas celui que les indices indiquaient. Et de nous balancer le nom du coupable dans les trois dernières pages en guise de coup de théâtre abracadabrantesque.
Un thriller, donc. Bien écrit. L’ambiance « grand sud défavorisé » du début m’a fait penser à Steinbeck. Et curieusement (coïncidence ?), Joseph se voit offrir un livre de cet auteur. Ensuite, les personnages que j’ai trouvé bien campés, écorchés par une vie impitoyable m’a évoqué Joyce Carol Oates. Et curieusement (autre coïncidence ?), l’un des enquêteurs du FBI s’appelle Oates. Pour le reste, le suspens est inexistant car on assiste à aucune enquête. Comme le narrateur, le lecteur ne fait que subir l’ambiance poisseuse et les détails immondes que Ellory croit utile de donner sur les corps suppliciés. Je ne peux m’empêcher d’y voir du racolage morbide, de la surenchère sensionaliste du plus mauvais goût. Agatha Christie et ses corps sobrement poignardés dans la bibliothèque et dont le scandale se limite à tâcher la moquette immaculée ne feraient-ils plus recette aujourd’hui ?

Une grosse déception !
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MessageSujet: Re: R.J. Ellory    ellory - R.J. Ellory  - Page 3 EmptyLun 4 Fév 2013 - 11:20

Harelde a écrit:
Une fin à la mord moi le nœud dans laquelle l’auteur nous annonce que l’auteur des meurtres n’est pas celui que les indices indiquaient.
C'est bizarrre, autant je me souviens bien de l'histoire en général, autant la fin m'échappe, je l'ai complètement oubliée et serais bien incapable de dire qui est le meurtrier. La fin serait donc ratée de ce point de vue. Mais dans mon souvenir, ça reste une bonne lecture globalement parce qu'elle m'a tenue en haleine tout le long sans faiblir, et c'est ce que j'attends surtout de ce genre de lecture.
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