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| Theodore Dreiser | |
| | Auteur | Message |
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domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Theodore Dreiser Sam 23 Oct 2010 - 19:12 | |
| Theodore Dreiser (1871-1945) est connu pour ses romans réalistes, ‘naturalistes’ qui décrivent sans concessions l’atmosphère sociale de son époque. C’est un écrivain qui lutta toute sa vie contre la censure qui considérait ses livres comme immoraux – il y parlait sans complexe d’adultère, de contraception, de désir sexuel irrépressible… Il est né dans l’Indiana en 1871, le neuvième d’une fratrie de 10 enfant dans une famille d’immigrés allemands catholiques. Son enfance fut pauvre, très pauvre et sa scolarité précaire, mais c’était un lecteur invétéré qui a apprécié les plus grands écrivains classiques tels que : Hawthorne, Poe, Balzac, etc.. En 1892 il commença à écrire pour le Chicago Globe, puis pour le St Louis Globe-Democrat, il publia aussi quelques nouvelles dans un mensuel. En 1898 il épouse Sara White, une institutrice mais ils se séparent une dizaine d’années plus tard. Il faut dire que Dreiser aimait les femmes et que son appétit sexuel intense l’amenait à avoir plusieurs maîtresses en même temps. A cause de sa conduite il eut bien des ennuis dans le courant de son existence : procès, licenciements, poursuites et scandales – l’époque ne badinait pas avec la morale dans les apparences du moins. Il débute sa carrière de romancier en 1900 avec Sister Carrie, qui ne rencontre pas un franc succès lors de cette première publication, il faut dire que son éditeur Frank Doubleday, n’approuvait en rien cette histoire où disait-il le vice n’était pas puni, mais récompensé et il ne fit aucun effort pour le promouvoir. Seuls 500 exemplaires en furent alors vendus.Lors de sa deuxième publication en 1907, le roman devint un vrai succès commercial et fut même adapté au cinéma par Frank Wyler. 1911 verra la sortie de son deuxième roman ‘ Jennie Gerhardt’, l’histoire d’une jeune femme séduite par un sénateur marié et qui aura un enfant hors mariage, encore un roman dont une partie du contenu fut censuré. Puis une trilogie inspirée de la vie du magnat des affaires Charles T. Jerkes fut publiée : The Financier (1912), The Titan (1914) et enfin le dernier volet The Stoic (1945). Un roman autobiographique ‘ The Genius’ (1915) fut censuré jusqu’à sa ré’édition 5 ans plus tard, puis en 1925 ‘ An American Tragedy’ paraît et connaît encore un grand succès commercial (même s’il est interdit de vente à Boston en 1927), il est ensuite adapté une première fois par Josef Von Sternberg en 1931 puis une deuxième fois en 1951 par George Stevens (A Place Under The Sun) avec Elizabeth Taylor et Montgomery Clift. Dreiser fut mécontent des deux versions, trouvant qu’elles polissait son œuvre, la rendait plus lisse, plus socialement acceptable. En 1919, Sherwood Anderson écrivait à son propos : ‘…il est très, très âgé. Je ne sais pas combien d’années il a vécu, peut-être bien quarante ou cinquante, mais il est très vieux. Il personnifie quelque chose de gris, de sombre, de douloureux, quelque chose qui a peut-être toujours existé dans le monde.’ Dreiser est mort en 1945 en Californie. Il ne fut membre du parti communiste que pendant les derniers mois de sa vie, mais fut considéré par Hoover comme un risque pour le pays à partir des années 30. On dit qu’il a considérablement influencé la littérature américaine pendant le premier quart du 20ème siècle et qu’il avait su tirer de son enfance misérable le talent et la force nécessaires pour parler d’individus aux destins brisés. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Theodore Dreiser Sam 23 Oct 2010 - 19:22 | |
| Sister Carrie Theodore DreiserCarrie, une jeune provinciale de 18 ans prend le train pour aller vivre à Chicago où elle compte trouver du travail. Dans le train, elle rencontre un voyageur de commerce, Drouet qui lui fait la court et lui laisse sa carte. Carrie débarque chez sa sœur, qui est mariée à un homme travailleur et taciturne. Elle trouve de petits emplois qui suffisent tout juste à payer sa pension chez sa sœur et finit par revoir Drouet et devenir sa maîtresse. Elle déménage alors dans un petit appartement avec lui. C’est à travers lui qu’elle rencontrera un de ses collègues de travail, un certain Hurstwood, un homme bien plus âgé, installé dans la vie et père de famille. Hurstwood perd la tête devant la fraîcheur de Carrie, vole dans la caisse de son entreprise pour fuir avec elle à New York. Elle, naïve, ne sait rien du vol ni du statut d’homme marié de Hurstwood. A new York, les choses ne tournent pas comme Hurstwood le pensait et bientôt, c’est lui qui va se retrouver dans l’obligation de faire de petits boulots précaires et mal payés alors que Carrie, elle va finalement entamer une très prometteuse carrière théâtrale. Et la vie continue….jusqu’au dénouement dramatique. Dreiser sait vraiment décrire les choses de la vie, la condition des ouvriers et les petites gens de son époque. Ce que j’ai aimé, en dépit de procédés littéraires parfois un peu surannés, c’est qu’il ne juge pas ses personnages et cela les rend plus humains, plus crédibles. Ses personnages ne sont pas punis pour leurs actions peu morales. Car Dreiser n’est pas moralisateur, il décrit simplement la vie telle qu’elle va avec ses fortunes et ses infortunes, chose qui n’était pas pour plaire à la critique d’alors. Le livre sera très mal reçu dans les Etat-unis hyper puritains de l’époque, mais acclamé en Grande-Bretagne. Intéressant aussi de voir comment évoluent les personnages de Hurstwood et de Carrie et comme ils vont à contre-courant de tout ce que l’on attendait d’eux. Ces personnages nous surprennent jusqu’au bout, en particulier Hurstwood que l’on pressentait plutôt comme opportuniste, dominateur et manipulateur mais qui se révélera être un homme fragile, finalement digne, presque un homme d’honneur. Un grand classique, dont j’effleure à peine les grands thèmes, mais qui gagne à être découvert pour l’habileté de Dreiser à nous peindre les hommes. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Theodore Dreiser Sam 23 Oct 2010 - 19:24 | |
| Ah je suis bien contente de ce fil , j'avais posé la question (qui a lu ?) au sujet de "Sister Carrie" Merci pour cette intro , le livre me tente diablement | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Theodore Dreiser Sam 23 Oct 2010 - 19:31 | |
| - darkanny a écrit:
- Ah je suis bien contente de ce fil , j'avais posé la question (qui a lu ?) au sujet de "Sister Carrie"
Merci pour cette intro , le livre me tente diablement You are welcome !! En fait, après Sister Carrie, j'ai trop envie de lire 'An American Tragedy', Dreiser est vraiment un classique avec tous ses bons côtés, je veux dire des thèmes et des personnages qui ne vieillissent pas et qui nous touchent encore. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Theodore Dreiser Dim 24 Oct 2010 - 10:23 | |
| - kenavo a écrit:
- domreader a écrit:
- les Etat-unis hyper puritains de l’époque
cela a changé entretemps? Disons que c'est un peu moins présent dans certains milieux. Mais dans l'ensemble, je ne crois pas que cela ait vraiment changé. Aussi, la censure est probablement moins forte aujourd'hui qu'au début du 20ème siècle. | |
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| | | | Theodore Dreiser | |
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