Marco Polo, Tome 1 : Vers l'OrientUn roman d'aventures historiques tout en contraste, avec du bon, du très bon, mais aussi du moins bon et même du franchement mauvais.
L'histoire débute avec l'adolescence vénitienne de Marco Polo. On apprend vite que, comme tous les jeunes de son âge, il est prompt à la rébellion. D'autant que sa mère est décédée et que son père, parti pour l'Orient de nombreuses années plus tôt, est également supposé tel. Le jeune Marco est donc livré à lui même, sous la responsabilité de la gouvernante de la maison.
Mais Marco va vite déserter les bancs de l'école pour trainer sur les docks. Il va rapidement nous dire sa grande impatience de perdre sa naïveté à l'égard des femmes. Ce sera chose faite, assez rapidement d'ailleurs, et on apprendra tous les détails. Même ceux qu’on préférait ignorer. Surtout ceux-ci d’ailleurs. Car, c'est ma grande désillusion : l'auteur va nous décrire abondamment la sexualité de son héros et de ceux qu'il va côtoyer. Personnellement, j'attendais un récit du périple du grand homme. Récit que j'ai eu, mais émaillé de détails que je n'attendais pas, qui m'ont surpris dans ma lecture et choqué. Livre que je peux séparer en deux parties constamment entremêlées :
Marco voyage : les récits sont alors extraordinaires et captivant
Marco stationne au cours d'une étape ou d'une autre, et là, c'est l'orgie
Nous avons tout d'abord une sexualité hétérosexuelle avec Marco qui perd sa virginité avec une pauvrette pas farouche des docks vénitiens. Puis une expérience bien plus poussée avec une noble locale (mariée...). On poursuit ensuite à St Jean d'Acre, avec la découverte de l'homosexualité (masculine). L'Islam est très stricte sur les rapports homme-femme, mais se trouve être moins regardante sur les rapports homme-homme. C'est du moins ce que dit Gary Jennings. Masturbation croisée et sodomie pointent donc leur nez. A Bagdad, on revient à l'hétérosexualité. Mais avec un trio. Comparé à St Jean d'Acre, c'est facile. Ca choque moins mes tabous.
Le passage à Kachan (en Iran) va être très difficile pour moi. Et j'ai même faillit laisser tomber ma lecture. La spécialité de la ville est les beaux et jeunes garçons. Ils sont élevés pour être vendus aux plus riches qui les enferment dans leurs harems. Car, et je viens de l'apprendre, les riches sultans avaient aussi des harems emplis de jeunes éphèbes. L'auteur nous détaille alors copieusement l'éducation préparatoire de ces enfants. Je passe sur les détails, très pénibles : 60 à 70 pages (très) difficiles.
Les copulations suivantes de Marco laisseront froid le lecteur. S’il a survécu à la Perse, il est blindé et ne sera plus choqué par le dernier tiers du livre qu’il trouvera passionnant.
Un grand sentiment de frustration : un superbe livre que je suis obligé de déconseiller vivement.