Lecture en commun - John Knittel : Via Mala

Pas de soucis Marie.
Je suis même ravi ce matin en constant que cette LC fonctionne toujours. J'avais déjà fait mon deuil. J'ai même pris un autre bouquin ce matin pour prendre le relai de celui que je devrais finir ce soir.
Je modifierai mes plans et enchainerai comme prévu avec Via Mala. Sauf si vous voulez décaler notre LC (on peut la reporter à lundi prochain : 17/01) afin que Marie reçoive le sien. Ca laissera aussi le temps à Domreader de prendre un peu d'avance.

Ca va aussi à Sentinelle et Orientale ?

Pas de problème en ce qui me concerne. D'autant plus que je les ai un peu trop enchaînés les LC ces dernières semaines, un peu de temps de latence entre deux ne me fera pas de mal

Marko a écrit:

Harelde a écrit:

Tiens, un bouquin de Knittel en cadeau au cas où tu ne le trouverai pas à la bibliothèque :

Super cette couverture!

Et bien c'est cet exemplaire qui est devant mes yeux : Livre de Poche Volume double, éditions 1968 (même pas née).
Visiblement plus emprunté depuis... 1977 ! Doit être content de s'aérer un peu cet exemplaire.
Et je parie sans trop de risque que la typographie est aussi petite que l'exemplaire plus récent d'Aériale

J'ai le même exemplaire acheté à un bouquiniste pour 0,50 centimes d'euro ! Les caractères sont vraiment petits !! Alors au 17 janvier donc !

Au 17 alors ! Mais je vais tout de même commencer avant vu le nombre de petits caractères qui m'attend

Harelde a écrit:

Ca va aussi à Sentinelle et Orientale ?

Que oui, merci Harelde (Je peux t'embrasser ), ca me va parfaitement...apres mon echec avec "La princesse de Cleves", j'ai besoin de me remettre...l'annee lectures commence mal, je ne sais pas pourquoi ...mais c'est passager, chaque livre a son temps.

Au 17, donc.
Et nous serons au moins 3 avec la même vieille édition. Je crois, de toute façon, qu'il n'y en a pas eu de plus récente en français.

J'attends toujours l'adresse de Marie, peur que l'ancienne BP ne soit pas pratique pour elle, je ne sais pas...

sentinelle a écrit:

Marko a écrit:

Harelde a écrit:

Tiens, un bouquin de Knittel en cadeau au cas où tu ne le trouverai pas à la bibliothèque :

Super cette couverture!

Et bien c'est cet exemplaire qui est devant mes yeux : Livre de Poche Volume double, éditions 1968 (même pas née).
Visiblement plus emprunté depuis... 1977 ! Doit être content de s'aérer un peu cet exemplaire.
Et je parie sans trop de risque que la typographie est aussi petite que l'exemplaire plus récent d'Aériale

Mais c'est exactement celle que j'ai (et même plus ancienne, de 1962!!) et que nous avons tous il me semble. Donc bon courage pour la lecture...
J'ai vite renoncé (en plus du manque de temps)

Merci, Aériale, c'est très gentil, mais en ce moment, la poste commence à finir de livrer les paquets envoyés début décembre, donc...
Commencez votre lecture commune sans moi, j'ai tenté de lire les premières pages en allemand, et même avec un dictionnaire, j'ai trop de mal !!

Ca y est : j'ai commencé ma lecture ce matin.
Une grande émotion pour moi. Relire 10 ou 15 ans après un livre solidement ancré dans mon TOP 5... J'espère également ne pas l'avoir trop idéalisé et ne pas me révéler déçu.
Je prends un risque !

J'arrive à la page 70 ou 75. Au début donc de ce bouquin de 500 pages.
John Knittel décrit merveilleusement la montagne, ses pics enneigés, ses forêts sombres et humides au sol couvert de mousse d'une épaisseur de plusieurs centimètres, ses torrents tumultueux, le fracas de ses cascades assourdissantes que les habitants de la scierie Lauretz n'entendent même plus. L'austérité de la Via Mala, la brutalité du père, la crainte des siens... Knittel se révèle un maître qui me fait penser à Giono et à son immense talent de conteur. Knittel me fait vivre la l'âpre montagne comme Giono me plonge dans sa Provence natale. La montagne de Ramuz n'est également pas bien loin.

Un début envoutant.
Et inquiétant...

Oui Harelde, c'est moi aussi ce qui m'a frappée au début du livre, cette description très fidèle des montagnes. Knittel nous campe la famille Lauretz dans sa scierie isolée au bout de la Via Mala, avec ce père violent et tyrannique qui brise sa famille au propre et au figuré, puisqu'il a estropié plusieurs de ses enfants et qu'à cause de ses excès en tous genres il les plonge dans une pauvreté noire. Niclaus l'aîné trime, Anna aussi et Sylvelie la plus jeune travaille en plus à l'auberge pour ramener quelques sous de plus (en cachette du père) qui les boirait. Mannli, le petit dernier est simple d'esprit et la mère nous fait l'effet d'une femme brisée, terrorisée.
On se demande bien comment toute cette folie va finir, comment tous ses ressentiments accumulés vont exploser. L'atmosphère est lourde, menaçante et toutes ses montagnes qui entourent la scierie ajoutent à l'impression etouffante qui règne, à la menace qui planne.

La narration est de facture très classique, mais très soignée et je comprends pourquoi il y a 30 ans ces romans me prenaient, et pourquoi je les lisais d'une traite sans m'arrêter. Certains personnages sont un peu manichéens - par exemple, le père est l'incarnation du mal et Sylvelie serait l'incarnation d'un ange sur terre. On identifie bien les méchants et les gentils, reste à voir si les personnages vont évoluer et se complexifier au fur et à mesure que le récit avance.

Je trouve le début du texte tout à fait significatif pour décrire l'atmosphère étouffante de la scierie et de la maison des Lauretz :

Citation :

Dans une étroite vallée latérale du haut Rhin, la vallée de l'Yzolla, une maison isolée se dressait à côté d'une scierie. On l'appelait la maison Imyeff, et les gens du pays aussi loin que remontât leur mémoire, ne lui avaient jamais connu d'autre nom; elle était habitée par la famille Lauretz. Bien des voyageurs traversaient le col de l'Yzolla sans la remarquer car elle était située à une centaine de mètres de la grande route, reléguée dans un coin sous la muraille grise et nue d'une montagne qui la surplombait d'une hauteur de sept cent mètres.

Dans un coin aussi isolé et encastré dans la montagne, l'atmosphère ne peut pas être paisible !

Lors de ma relativement récente lecture de ce roman, ce côté un peu manichéen du début ne m'avait pas trop gêné, on était délibérément dans quelque chose d'extrême, l'excès des personnages s'accorde d'une certaine façon aux paysages. Et en même temps les petits détails de la vie quotidienne rendent ces personnages très réels, charnels. Mais il est certain qu'il ne faut pas s'attendre à des études psychologiques fines et réalistes, mais à des situations extrêmes et paroxystiques, dramatiques et un peu mélo. Mais c'est très prenant et réussi dans le genre.

J'ai du mal à m'accrocher et vu la longueur du récit, je vais déclarer forfait, je suis vraiment désolée d'abandonner cette LC mais je n'ai pas envie de me forcer à le lire non plus
Je repasserai tout de même par ici pour citer quelques passages qui ont retenu mon attention sur les 300 pages que j'ai lues jusqu'ici