David Lean

Quand je pense que tu as le culot de nous traiter de "diaboliques".

La poutre, l’œil, tout ça...  

Heyoka a écrit:

Quand je pense que tu as le culot de nous traiter de "diaboliques".

La poutre, l’œil, tout ça...  

 

j'en ai vu quelques uns de lui, mais je pense que mon préféré reste Passage to India
et dans un autre genre je dirais même que The Bridge on the River Kwai figure parmi mes favoris de films de guerre

Marko a écrit:

Queenie a écrit:

J'ai réservé La fille de Ryan à ma mediathèque.
Les autres n'y sont pas (y'a Les grandes espérances, Le docteur Jivago, Oliver Twist : ils valent le coup ?)

Carrément!  J'espère que pour La fille de Ryan ils ont le DVD de la copie restaurée... Moi j'ai pris celui-ci après avoir vu le film au cinéma et il est parfait malgré sa jaquette hideuse:



Si tu as une copie moche arrête tout et je te l'envoie...

P.S S'il passe encore en salle sur Paris vas-y! Il faut voir ça sur le plus grand écran possible.

P.S. 2: il est encore au Champo et à partir du 13 septembre à Saint-Ouen...

A mon avis, ils ont une vieille version à ma mediathèque, je te dirais ça.
Pour la version ciné, j'essaierais (c'est vrai que c'est souvent bien mieux).

Tu te démènes en tout cas ! J'ai l'impression de sentir ton bras autour de mes épaules, et que tu me montres de façon déterminée et encourageante le "bon chemin" !

Queenie a écrit:

Tu te démènes en tout cas ! J'ai l'impression de sentir ton bras autour de mes épaules, et que tu me montres de façon déterminée et encourageante le "bon chemin" !

C'est un film qu'il faut voir dans de bonnes conditions parce qu'il est fragile. Il a été très mal reçu à l'époque pour de mauvaises raisons à mon avis. En commençant on se dit aïe aïe aïe ça va être guimauve et on peut être surpris d'un parti pris de légèreté dans la musique notamment. Et puis ça décolle parce que ce qu'il raconte de ce couple "à la Madame Bovary" et tout ce qui se passe dans cette communauté est très réussi tout en jouant avec l'imagerie d'Epinal. On est parfois à la lisière du too much et puis ça passe (le trauma de guerre du militaire). Les images, la couleur, les trognes d'acteurs, cette ambiance de bord de mer, Michael l'idiot du village surtout qui ressent tout, qui regarde tout, ce prêtre bourru et humain... J'ai complètement marché et c'est un monde où je me suis senti bien (d'un point de vue d'univers de cinéma). J'espère que ça te fera le même effet. Va au champo!

kenavo a écrit:

j'en ai vu quelques uns de lui, mais je pense que mon préféré reste Passage to India
et dans un autre genre je dirais même que The Bridge on the River Kwai figure parmi mes favoris de films de guerre

J'ai un lointain souvenir de Passage to India que j'ai vu à sa sortie. Je l'ai commandé pour le revoir. Je vais d'ailleurs tous les voir progressivement.

Marko a écrit:

Queenie a écrit:

Tu te démènes en tout cas ! J'ai l'impression de sentir ton bras autour de mes épaules, et que tu me montres de façon déterminée et encourageante le "bon chemin" !

C'est un film qu'il faut voir dans de bonnes conditions parce qu'il est fragile. Il a été très mal reçu à l'époque pour de mauvaises raisons à mon avis. En commençant on se dit aïe aïe aïe ça va être guimauve et on peut être surpris d'un parti pris de légèreté dans la musique notamment. Et puis ça décolle parce que ce qu'il raconte de ce couple "à la Madame Bovary" et tout ce qui se passe dans cette communauté est très réussi tout en jouant avec l'imagerie d'Epinal. On est parfois à la lisière du too much et puis ça passe (le trauma de guerre du militaire). Les images, la couleur, les trognes d'acteurs, cette ambiance de bord de mer, Michael l'idiot du village surtout qui ressent tout, qui regarde tout, ce prêtre bourru et humain... J'ai complètement marché et c'est un monde où je me suis senti bien (d'un point de vue d'univers de cinéma). J'espère que ça te fera le même effet. Va au champo!

Je vais essayer de planifier ça !

Queenie a écrit:

Je vais essayer de planifier ça !

 

La fille de Ryan.

Poussée par l'enthousiasme et les jolies images partagés par Marko, j'ai franchit les portes du Champo, légèrement craintive.
Le film dure 3h.
Avec des côtés mélo-romantiques.
Il date de 1970.
Musique qui pourrait faire crisser mes tympans.

Mais, j'me suis organisée : armée de mon Chaï et d'un petit paquet de noisettes, je m'installe dans le fauteuil.

J'étais parée.

Et...
Je n'ai pas (trop) vu le temps passer. Je me suis retrouvée très facilement embarquée dans cette histoire. Finalement le film tourne beaucoup autour de la communauté de ce petit bled paumé, avec toute la crasse humaine, la vulgarité, la méchanceté, l'envie, la colère, dont peuvent faire preuve des gens enfermés les uns sur les autres.
Bravo à David Lean pour avoir bien décortiquer le quotidien et l'âme de l'humain (question ambiance petite ville où tous se connaissent, où tous se jugent, où le poids de la communauté pèse lourd sur les épaules, ça m'a rappelé des films que j'ai beaucoup aimé dans le développement de cet aspect, comme Dogville ou, plus récemment, La cinquième saison).

Ensuite, il faut reconnaître qu'en effet, David Lean sait filmer. Des images incroyables de brumes, la mer, la roche, les chemins boueux, les bouts de forêts et les petites fleurs. De grands plans larges qui laissent à l’œil tout le temps d'être immergé dans l'ambiance. L'impression de sentir l'air marin et l'humidité m'entourer pendant la projection.
Une Nature pas franchement cordiale, encore sauvage, difficilement domptable, et belle.

Bon point, aussi : Pas d'encombrement psychologique longuet. Les choses se font, elles sont de l'ordre de la vie, de l'animal presque. Et la culpabilité, la colère, la déception, le désir, l'amour se joue plutôt dans des traits du visage qui se plisse, dans des pincements de lèvres, des doigts qui tremblent, des sourires qui se figent, des yeux qui pétillent.
C'est du coup, assez fin et naturel, pour ne pas nous obliger à un sentimentalisme exagéré.

Bon. La musique, c'était un peu particulier, et ce qui fait que ce film prend un léger coup de vieux, voir deux scènes où les montées "lyriques" sont carrément CulCulNuches, alors qu'il n'y en avait vraiment pas besoin.

Cela dit, je suis restée assez spectatrice de ce film. Et de toutes les histoires. En distance alors que des drames et des situations très fortes se déroulaient devant moi. Peut-être que cela vient de la retenue et de la sobriété du film en lui-même, et de cette impression récurrente de regarder de beaux tableaux où se jouent des drames, certes, mais qui font partis d'un tout cohérent et serein.
A cause de cela, je ne suis pas certaine de retenir longtemps un souvenir de ce film. Je n'ai pas été transportée ou fascinée. "Juste" admirative et bercée tranquillement.

En tout cas, c'était une bonne découverte, et de m'avoir captivée 3h, ça mérite une hola de félicitations.

Ouf!  

Tes petites fesses l'ont échappée belle hein ?!
Un peu plus, et je te privais de cinéma pendant un mois !

(Par contre, rien à voir, j'ai tenté Tarkovski-Roublev hier à 23h, après 15 minutes je ronflais... Je retenterais un peu mieux réveillée...)

Queenie a écrit:

(Par contre, rien à voir, j'ai tenté Tarkovski-Roublev hier à 23h, après 15 minutes je ronflais... Je retenterais un peu mieux réveillée...)

Accroche-toi Queenie, il est vrai que le début est euh plutôt rude mais tu seras récompensée. Zut quoi, passe pas à côté.

Nezumi a regardé La fille de Ryan lorsqu'il passait à la télé, il y a quelques jours. Elle a posté quelques images sur le fil tv, que je remets ici, tant elles sont chouettes!

Nezumi a écrit:

Si. Mais pas jusqu'au bout, je l'avoue, c'est long et lever tôt le lendemain matin.

Je l'avais déjà vu, ado, et je me souvenais de l'histoire dans les grandes lignes, Madame Bovary dans le Kerry, mais pas de la beauté de l'image qui est proprement époustouflante. Il a d'ailleurs eu l'Oscar de la meilleure photographie.









et je pourrais continuer comme ça longtemps...

Ah!!!!  

Le pont de la rivière Kwai (1957)

Même pas une semaine après Furyo ça fait rapproché pour deux films de prisonniers des japonais. Heureusement les deux films sont assez différents. Plus classique (et occidental ?) le pont de la rivière Kwaï nous brosse néanmoins un portrait de militaires dans l'adversité en évitant lui aussi pour l'essentiel le fait guerrier pour se recentrer sur le bras de fer moral.

C'est là qu'on retombe sur du plus classique et du plus vindicatif, jusqu'à un certain point. Le méchant japonais veut faire construire son impossible pont, les prisonniers travailleront pour leurs officiers et pour eux et ne seront ainsi pas des esclaves. En fait c'est presque un film sur le management... et sur certaines conditions de l'humanité.

D'un point de vue cinématographique la jungle et le charisme d'Alec Guinness font très largement l'affaire, d'autant que ça voit volontiers grand et avec beaucoup de monde à l'écran comme dans cette fameuse arrivée des prisonniers qui sifflotent.

Et puis il faut reconnaître que, le film se permettant de prendre le temps, cet assez sympathique entêtement britannique laisse progressivement la place à une forme de réalisme qui n'est pas seulement plus américaine, disons que l'américain fait intermédiaire scénaristique, mais permet de prendre en compte des notions comme la vanité. Sans que ce soit forcément hyper simpliste. De toute façon on est accroché à l'histoire et à l'action alors tout ça reste comme une impression qu'on garde pour plus tard.

Enfin, quoiqu'il arrive, la "victoire" du colonel Nicholson avec son pont reste un drôle de truc à la fois admirable et profondément anormal car ce pont, sorte de pied de nez on ne peut plus sérieux, est aussi un immense cadeau à un ennemi capable du pire. Et puis il y a un passage comme le vol de ces énormes chauve-souris, ça aussi c'est fou.

Si on se rappelle que l'américain est rajouté à l'histoire pour le scénario on en serait même curieux d'aller jeter un œil du côté de Pierre Boulle qui a signé le livre dont est adapté le film (ou à la Planète des singes d'ailleurs).

Classique donc et avec des compromis mais assez un cran trop loin, assez "anormal", assez grand pour rester un film remarquable.