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| Julien Blanc-Gras | |
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+6zazy Marko Suny Bédoulène colimasson Queenie 10 participants | |
Auteur | Message |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Touriste Sam 25 Juin 2011 - 13:29 | |
| TOURISTEUn gars, l'auteur-narrateur, décide ou plutôt écoute son désir, son besoin, de partir à travers le monde, de découvrir le plus de pays possible. Sans guide, ou pas tellement, sans bagage, ou quelques bricoles, sans se donner d'objectif incontournable (ou presque), il part. Ce livre est découpé en plein de chapitre. Chaque chapitre un monde différent, un continent, un pays, une ville/un village (plus souvent). Des rencontres sous les étoiles, en plein désert, dans la jungle, sur une route cabossée, dans un bus au bord des ravins, dans un bar poussiéreux... Des anecdotes plus que des histoires, un peu du mal au départ à m'accrocher au propos un peu décousu, plein d'ellipses. Comme si on me fourrait dans les mains des photos de plein de voyages et de pays dont je n'ai jamais (ou très peu) entendus parlés jusque là, et surtout que j'ai du mal à visualiser dans son intégralité. Et puis... au bout de quelques pages... envie de se dire Qu'importe et accepter de se plonger dans ces lignes, sous le regard comme un guide de ce baroudeur. Parce que Julien Blanc-Gras en très peu de mots donne à voir : des contours vagues de l'ensemble, il parvient à croquer des détails saisissants, émouvants, révoltants. Un livre qui fait voyager au cœur de l'humanité, de ses contradictions et de ses beautés, et au cœur du monde avec ses richesses et ses détresses. Un beau regard sur tout ce qui nous entoure d'un peu loin. Sans prétention, avec beaucoup d'intense superficialité. C'est qu'il émeut parfois, et fait sourire, et énerve aussi. Aucun discours écolo-bio-altero-ushuaïa, et ça c'est un point fort vu le thème du livre. Il ne nous donne pas de leçon, n'essaye pas de nous convaincre. Il dit son amour et son plaisir, sa peur et sa colère. Après... est-ce qu'il restera grand chose de ce livre d'ici quelques temps, ce n'est pas certain. Peut-être, sûrement, parce que malgré tout ce n'est pas le lecteur qui a vécu ces expériences, et ça reste évanescent ce partage en bouts d'instants pris sur le vif. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Julien Blanc-Gras Dim 26 Juin 2011 - 16:03 | |
| Touriste, Extraits. Des descriptions de gens qui font mouche, un poil d'exagération, d'humour, mais qui fait parfaitement ressortir le Vrai et l'Authentique. - Citation :
- Mark est un des guides de l'expédition. Il fait partie de ces hommes qui claquent une bise à leur femme et reviennent quatre mois plus tard avec la malaria et une blessure infligée par une corne de buffle pour prendre le thé comme si de rien n'était. Mark peut sortir un 4x4 d'une ornière avec ses dents, retrouver son chemin dans une jungle inconnue en pleine nuit, recoudre une plaie avec des boyaux d'antilope, pister un lion et réparer un générateur en trois minutes. Pour résumer, on dira que Crocodile Dundee et Mc Gyver réunis ne pèsent pas bien lourd face à cet homme-là.
Parfois, des communions avec la Nature et les Animaux, dans une simplicité et une forme de respect sacralisé. - Citation :
- Nous nous asseyons sur la berge, nos jambes pendent au-dessus de la rivière. Trois être humains s'immobilisent et un hippopotame sort les narines de l'eau. Un deuxième. Un troisième. Huit.
- Ils se réveillent, chuchote Mark. Les mastodontes braquent leurs grands yeux sur les visiteurs. Ils sont là, à dix mètres de nous, paisibles et curieux de notre présence. Nous communiquons. Ils s'enfoncent régulièrement sous la surface et se relaient pour rejaillir dans une expiration bruyante, comme pour garantir la permanence du spectacle aquatique. Nous sommes au cinéma et eux aussi. La séance dure une heure et elle est tellement captivante que j'ai l'impression de me transformer en hippopotame. Je dois me retenir de traverser l'écran pour aller batifoler avec mes congénères. Une mélopée lointaine s'échappe du ciel. C'est la prière du soir du pêcheur tanzanien qui enjambe le fleuve. Elle sonne l'heure du départ. Nous quittons les lieux, les huit têtes d'hippopotames sont émergées. Elles pivotent pour nous suivre du regard. Je ne peux m'empêcher de leur faire un signe de la main et de lancer un "au revoir, les amis" qui me semble être la moindre des politesses. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Julien Blanc-Gras Dim 26 Juin 2011 - 16:11 | |
| Tous ces moments à survoler les pays, ça réveille l'imagination et la rêverie, forcément. - Citation :
- Tahiti est composé de deux parties distinctes, une île principale rattachée à une presqu'île par l'isthme de Taravao. L'intérieur est montagneux, toute la population vit sur les côtes. Vu du ciel, on dirait un morceau de terre qui en allaite un autre, ou une cellule scissipare accouchant de sa jumelle. A terre, les rêveurs allongés dans les champs imaginent des formes en regardant les nuages. Je préfère procéder dans le sens inverse. Si vous vous concentrez bien, vous remarquerez, par exemple, que l'île de Bornéo a la forme d'un panda en train de baîller.
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| | | Suny Main aguerrie
Messages : 522 Inscription le : 17/02/2007 Age : 40 Localisation : Rhône
| Sujet: Re: Julien Blanc-Gras Mar 16 Aoû 2011 - 10:57 | |
| C'est fou comme les avis sont très divers sur ce bouquin... Mais ta critique me confirme que j'ai quand même envie de le lire ^^ | |
| | | zazy Sage de la littérature
Messages : 2492 Inscription le : 19/03/2011 Age : 75 Localisation : bourgogne
| Sujet: Re: Julien Blanc-Gras Mer 8 Fév 2012 - 12:32 | |
| Je viens de terminer "Gringoland" | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Julien Blanc-Gras Mer 8 Fév 2012 - 13:04 | |
| - zazy a écrit:
- Je viens de terminer "Gringoland"
Et ? | |
| | | zazy Sage de la littérature
Messages : 2492 Inscription le : 19/03/2011 Age : 75 Localisation : bourgogne
| Sujet: Re: Julien Blanc-Gras Mer 8 Fév 2012 - 13:49 | |
| Mitigée Il faut que je rédige mon avis !!!! | |
| | | zazy Sage de la littérature
Messages : 2492 Inscription le : 19/03/2011 Age : 75 Localisation : bourgogne
| Sujet: Re: Julien Blanc-Gras Mer 8 Fév 2012 - 22:27 | |
| GringolandFuyant la compagnie des Cons, Valentin s’enferme chez lui et regarde la télé avec son chien. Le jour où celui-ci meurt, lassé de sa propre lassitude, il jette tout par la fenêtre et part loin. J’ai vendu mon sofa et j’ai acheté un billet d’avion. Nous le suivons au Mexique, à la rencontre de gens totalement improbables…. Ce voyage a le goût des années post-soixantuitardes. Valentin se promène, effleure la vie des autochtones comme tout bon Gringo qu’il et qu’il restera, le tout bien arrosé d’alcool, de fumettes et autres substances illégales !!! Il parcourt l’Amérique du Sud, fais une incursion à Sans Francisco et Los Angeles, mais toujours en compagnie de ses « amis » plus vrais que nature. Est-ce un roman sur les clichés ? car ce bouquin en est plein. Cela agace un peu beaucoup lorsque l’on quitte le second degré. Tous les personnages sont trop fils de bonne famille, hippie, écolo, trop gringos…. Les rencontres selon les points cardinaux, sur le Zocal, étaient de bon augure, mais la suite m’a déçue. Avec ses élucubrations sur le mondialisme, les méfaits du tourisme et du capital réunis, de la corruption…. Valentin nous assène des vérités archi-éculées. Je lui reconnais un style enlevé, vivant et alerte. Quelques belles pépites qui m’ont permis de ne pas terminer ce livre comme un pensum. Comme c’est son premier livre, je lui donne le bénéfice de la première fois et je relirai un autre bouquin de Julien Blanc-Gras. Et si j'avais passé la date limite de consommation | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Julien Blanc-Gras Ven 2 Aoû 2013 - 1:36 | |
| Touriste Le Livre de poche
En fait, au Masque , ils avaient dit beaucoup de bien de Paradis ( avant liquidation).Mais à les écouter, je trouvais que les îles Kiribati et ce que et auteur en disait me faisaient quand même beaucoup penser à Tahiti et à son avenir.. J'ai préféré commencer par Touriste. Queenie en a fort bien parlé, succession de petits chapitres, certains sont drôles, d'autres moins. Il a de l'humour, ce garçon,et un bon sens de l'observation. Je ne lui conteste pas. Mais il y a aussi pas mal de platitudes qui m'ont quelquefois agacée. Tout est forcément survolé, j'aurais aimé qu'il s'attarde un peu plus sur certains pays, mais, en fait, tout est dans le titre! Un touriste, ça passe, ça ne s'attarde pas.
J'espère simplement aussi qu'il a donné le nom véritable de l'abominable scientifique à Madagascar qui n'a pas accepté de passer un coup de téléphone pour déclencher des secours pour des pêcheurs perdus en mer en pirogue. Seize morts, quand même..
Un extrait sur Tahiti qui m'a fait rire, car des couples comme Martine et Henri, j'en connais tant!
Nous sommes logés dans une grande maison tropicale face à l'océan ( précision superflue, ici on donne toujours sur l'océan). Chez Martine et Henri. Elle: tahitienne, un ouragan de dynamisme ménager, 55 ans. Ancienne reine de beauté, toujours le sourire. Lui: contre-amiral de l'armée française à la retraite, tours du monde à gogo, 75 ans. Il fait toujours la gueule, mais j'adore parler avec les vieux. Il me briefe sur Tahiti. Ici, il faut se méfier: des poissons-pierres ( très méchants, un journaliste brésilien a fait quinze jours d'hôpital l'an dernier), du corail ( vivant) , des scolopendres ( venimeux), des vagues ( qui tuent), des chiens ( très bâtards) des moustiques ( très nombreux), des coupures en dessous du genou ( infection galopante, gangrène, amputation, mort). Selon Henri, il faut surtout se méfier des Tahitiens, très sauvages quand ils sont bourrés: " L'alcool détruit les hommes. C'est une société matriarcale. Ce sont elles qui font tourner la boutique."
Henri soupire chaque fois que Martine lui demande quelque chose. Ils ne communiquent que pour des raisons strictement utilitaires, aucun signe de tendresse ne s'immisce dans leurs relations. Tous les matins, Henri fait le tour de l'île à vélo. Le reste du temps, il bricole et se consacre à Princesse, petit teckel ridicule qu'il couvre de caresses pour un oui ou un non. Henri est attendrissant , dans le genre vieux réac. Il achève une vie bien remplis aux antipodes , une profonde insatisfaction semble miner son âme. Sous les étoiles, qui sont disposées n'importe comment, il explique whisky en main qu'il pleut parfois pendant trois semaines , jour et nuit, sans discontinuer. Henri finit son verre. Dans le ciel, la Croix du Sud veille sur sa mélancolie et visiblement, ça ne le console pas. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Julien Blanc-Gras Dim 4 Aoû 2013 - 15:12 | |
| - Marie a écrit:
- Un extrait sur Tahiti qui m'a fait rire, car des couples comme Martine et Henri, j'en connais tant!
Nous sommes logés dans une grande maison tropicale face à l'océan ( précision superflue, ici on donne toujours sur l'océan). Chez Martine et Henri. Elle: tahitienne, un ouragan de dynamisme ménager, 55 ans. Ancienne reine de beauté, toujours le sourire. Lui: contre-amiral de l'armée française à la retraite, tours du monde à gogo, 75 ans. Il fait toujours la gueule, mais j'adore parler avec les vieux. Il me briefe sur Tahiti. Ici, il faut se méfier: des poissons-pierres ( très méchants, un journaliste brésilien a fait quinze jours d'hôpital l'an dernier), du corail ( vivant) , des scolopendres ( venimeux), des vagues ( qui tuent), des chiens ( très bâtards) des moustiques ( très nombreux), des coupures en dessous du genou ( infection galopante, gangrène, amputation, mort). Selon Henri, il faut surtout se méfier des Tahitiens, très sauvages quand ils sont bourrés: " L'alcool détruit les hommes. C'est une société matriarcale. Ce sont elles qui font tourner la boutique."
Henri soupire chaque fois que Martine lui demande quelque chose. Ils ne communiquent que pour des raisons strictement utilitaires, aucun signe de tendresse ne s'immisce dans leurs relations. Tous les matins, Henri fait le tour de l'île à vélo. Le reste du temps, il bricole et se consacre à Princesse, petit teckel ridicule qu'il couvre de caresses pour un oui ou un non. Henri est attendrissant , dans le genre vieux réac. Il achève une vie bien remplis aux antipodes , une profonde insatisfaction semble miner son âme. Sous les étoiles, qui sont disposées n'importe comment, il explique whisky en main qu'il pleut parfois pendant trois semaines , jour et nuit, sans discontinuer. Henri finit son verre. Dans le ciel, la Croix du Sud veille sur sa mélancolie et visiblement, ça ne le console pas. (et en même temps, c'est assez horrible...) | |
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| | | | Julien Blanc-Gras | |
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