Karen Knorr [Photographe]

Ses photographies ont été achetées par des collections prestigieuses : The Arts Council of Great Britain, la Fondation NSMVie, la Caisse des Dépôts et Consignations, la Fondations Cartier, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, certains Frac de France, San Francisco Museum of Art, Texaco Corporation. Son travail est régulièrement montré à l'occasion d'expositions de groupe et personnelles à travers le monde. Parmi les expositions personnelles, voici une brève sélection : "Sanctuary" à The Wallace Collection (Londres, 2001), "Karen Knorr : Academies, Gentlemen, Country Life" au Museu Nogeira da Silva (Braga, Portugal, 1999), "Karen Knorr : Academies, Gentlemen, Country Life, Connoiseurs and Capital"au Moderna Museet (Stockholm, Suède, 1993), "Composture" au Musée d'Art Moderne de le Ville de Paris (1987).

L’œuvre de Karen Knorr se répartit depuis les années 1970 en sept séries. La première, sans doute la plus importante car déterminante pour la suite de son travail, fut Belgravia. À l’origine, cet ensemble d’images s’inscrit dans un périmètre clairement défini : celui d’un quartier londonien. Pour l’occasion, l’artiste convoque un ensemble de personnages placés dans un décor. Jouent-ils leur propre rôle ? Sont-ils des figurants engagés pour l’occasion ? Les photographies ne permettent pas de répondre. Cette indétermination est renforcée par la tension entre la part de fiction et la part de documentation. Toutes traitées avec le même réalisme froid, ces images offrent l’exemple d’espaces privés à la décoration normative et parfaitement représentative des conditions sociales de leurs occupants. L’adéquation est même tellement parfaite que le spectateur en vient même à douter de l’authenticité de ces «reportages». Cependant, le texte imprimé sous l’image – texte décrivant très précisément ce qui est présent dans la prise de vue – conduit le spectateur à s’interroger sur le rôle de l’image dans une société structurée par des codes de représentation figés. À la fois charge critique sur les ambiguïtés de notre culture et tentative de jouer avec tous les registres de la figuration, l’art de Karen Knorr ne cesse de nous interpeller sur la manière dont nous concevons nos vies et notre rapport aux autres.