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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Ce film d'1h10 entre documentaire et fiction a été primé un peu partout. En filmant la grande barrière de corail de Banco Chinchorro au Mexique (promise à devenir Site d'héritage mondial par L'UNESCO où elle figure déjà comme réserve naturelle de la biosphère), le réalisateur a voulu montrer la fragilité et la précarité de cet environnement menacé par le tourisme sauvage. Il a choisi de raconter une histoire de transmission entre un père, Jorge, et son fils Natan (ils sont père et fils dans la réalité même si Jorge n'a jamais pêché la langouste comme il semble l'avoir toujours fait dans le film). Une relation elle-même envisagée comme une parenthèse fragile et éphémère puisque les parents de Natan sont séparés et que la mère vit en Italie.
Jorge et Roberta se sont aimés et Nathan est né de leur bonheur passager. Puis ils se sont éloignés, Roberta ne supportant pas le mode de vie de Jorge. Elle est donc repartie en Italie avec l'enfant. Jorge n'a plus qu'à accueillir Natan le temps de quelques vacances et le film démarre alors qu'il quitte avec tristesse sa mère pour suivre son père. Il va découvrir un mode de vie proche de la nature, des animaux (même un crocodile ou un ibis, épatante Bianchetta!), les gestes ancestraux de la pêche, de la fabrication de maisons sur pilotis, et surtout une complicité et une tendresse père/fils qui lui manqueront au moment du départ (scène très émouvante et discrète). Il y a aussi le personnage du grand père qui se dit heureux de cette vie simple, qui parle de sexe avec les autres pêcheurs, et qui philosophe modestement.
Le film ne raconte rien d'autre et pourrait avoir des fausses allures de film de vacances mais c'est justement cette simplicité et cette vérité des relations entre ces hommes et leur environnement qui crée la beauté de ce film où on accompagne cet enfant étape après étape. Rien n'étant plus essentiel finalement que ces gestes de transmission et d'amour dans ce monde des origines.
C'est très bien filmé sans tricherie numérique ou effets esthétisants. On passe 1h10 dans un environnement qu'on redécouvre loin des clichés touristiques.
Pedro Gonzalez-Rubio dit s'être inspiré de la philosophie de vie et l'expérience de Kerouac, du Vieil homme et la mer d'Hemingway, et de quelques films:
En attendant le bonheur d'Abderrahmane Sissako
Le scaphandre et le papillon de Julian Schnabel
Lumière silencieuse de Reygadas
The white Diamond de Werner Herzog
Bande Annonce:
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
C'est très bien filmé sans tricherie numérique ou effets esthétisants.
J'ai regardé la bande-annonce... l'image est très soignée!...
Le genre du documentaire/fiction est en pleine explosion. A croire que les cinéastes recherchent cet effet de réel de plus en plus. Et ça marche bien en salle!
Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
J'ai eu le plaisir de découvrir Alamar au printemps et je confirme que c'est une petite merveille. On se sent glisser sur la même eau en accompagnant père et fils au quotidien et la transition avec les premières images de la ville est saisissante, non dénuée d'humour. La photo est superbe. Je ne sais même pas si on doit parler de docu-fiction. C'est plutôt l'un de ces tournages qui touche l'intime, sans se départir de la réalité à 100 pour cent et qui donne ses lettres de noblesse au documentaire qu'on avait tendance à prendre pour du "reportage". Ici, le documentaire est cinéma. Sinon, je ne sais rien de Pedro Gonzalez-Rubio. Je vois citée "Lumière silencieuse" et je me souviens que ce film démarre par un lever de soleil qui n'en finit pas. C'était très singulier.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Alamar de Pedro Gonzalez-Rubio Ce film d'1h10 entre documentaire et fiction a été primé un peu partout. En filmant la grande barrière de corail de Banco Chinchorro au Mexique (promise à devenir Site d'héritage mondial par L'UNESCO où elle figure déjà comme réserve naturelle de la biosphère), le réalisateur a voulu montrer la fragilité et la précarité de cet environnement menacé par le tourisme sauvage. Il a choisi de raconter une histoire de transmission entre un père, Jorge, et son fils Natan (ils sont père et fils dans la réalité même si Jorge n'a jamais pêché la langouste comme il semble l'avoir toujours fait dans le film). Une relation elle-même envisagée comme une parenthèse fragile et éphémère puisque les parents de Natan sont séparés et que la mère vit en Italie.
Quand Pedro Gonzalez-Rubio, jeune réalisateur mexicain, essentiellement documentariste, est venu présenter son film Alamar au festival de La Rochelle, en juillet dernier, le public a été frappé par son enthousiasme, son humilité et son fervent plaidoyer pour l'environnement et le métier de travailleur de la mer, en voie de disparition. De son film, il a dit : "c’est une histoire inventée dans le cadre d’une situation réelle, une invention ancrée dans la réalité", tout en expliquant qu'Alamar était la contraction d'Al mar et d'Amar (A la mer et aimer). Pour être juste, après ce discours, l'assistance a été plutôt décontenancée par le film. La fiction y est très ténue et s'efface devant le documentaire, certes très beau, mais forcément décevant pour qui s'attendait à une trame narrative plus élaborée. Aujourd'hui, c'est davantage l'intervention de Gonzalez-Rubio qui me reste en mémoire que son film, pas vu dans des conditions idéales (ce devait être le troisième de la journée) et qui m'a laissé en rade. Tant pis pour moi.