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 Vitorino Nemésio [Portugal]

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MessageSujet: Vitorino Nemésio [Portugal]   Vitorino Nemésio [Portugal] EmptyJeu 23 Déc 2010 - 19:15

Vitorino Nemésio
(Terceira, Açores, 19/12/1901 - Lisbonne, 20/02/1978)

Vitorino Nemésio [Portugal] Nemesi10

Vitorino Nemésio était un poète et romancier portugais, né aux Açores. Il a aussi écrit une pièce de théâtre, des biographies, des critiques
Il a été doyen de la Faculté des Lettres de Lisbonne et président du comité de l'Alliance-Française pour le Portugal.


Dernière édition par eXPie le Jeu 23 Déc 2010 - 19:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Vitorino Nemésio [Portugal]   Vitorino Nemésio [Portugal] EmptyJeu 23 Déc 2010 - 19:15

Gros Temps sur l'archipel (Mau tempo no canal, 1944, traduit du portugais par Denyse Chast). Editions de la Différence, 451 pages. Préface de Vasco Graça Moura. Ce roman est également connu sous le nom de Le Serpent aveugle.
La préface commence ainsi : "Commençons par la fin [...]".
Comme on le voit tout de suite, c'est une très mauvaise préface. Non content d'avoir raconté la fin, Vasco Graça Moura raconte par la suite la totalité de l'histoire, agrémentée de jolies choses, comme "une incarnation du principe de l'éternel féminin au sens goethéen du mot (das ewige Weibliche)" (page 8 ), "synecdoque", "analogon", etc.
Il dit quand même une chose très vraie : "Le livre foisonne de personnages et d'incidents." (page 11).

A la fin de son texte qui glorifie la portée de l'ouvrage et sa complexité, après avoir consciencieusement raconté le roman, le préfacier fait un dernier pied de nez (pour ne pas dire un bras d'honneur) au lecteur, en écrivant :
Citation :
"Il est temps maintenant de laisser le lecteur partir à la découverte de ces îles [...]" (page 15).
Sans rire !
Et il finit par : "Mais non sans l'avertir que Gros Temps sur l'archipel est, avec Amour de perdition, de Camilo Castelo Branco, et Les Maia, de Eça de Queiroz, l'un des trois chefs-d'oeuvre absolus de la fiction portugaise." (page 15). Si après ça on n'est pas totalement enthousiaste à la fin du livre...

Le roman commence. Nous sommes donc dans les Açores, vers la fin de la Première Guerre Mondiale :
Citation :
"- Tu ne reviendras sans doute pas de sitôt...
João Garcia l'assura qu'il serait bientôt de retour. Les yeux de Margarida, profonds et bleus, avaient une lueur évasive, lointaine.
Elle baissa un instant ses paupières et reprit :
- Sait-on jamais ?
- Je resterai peu de temps absent, je te le garantis ! A l'Ecole des officier de réserve les cours ne durent pas longtemps... Trois mois pour les fantassins. Ensuite, s'il y a une session cette année, je me présenterai au concours pour le poste de secrétaire général de la Préfecture." (page 21).

On fait ainsi connaissance avec les deux personnages principaux, un tout petit peu Roméo et Juliette : ils s'aiment, mais leurs familles pas vraiment. Le père de Margarida, Diogo Dulmo, est maintenant à la tête d'une entreprise de commerce, dans laquelle le père de João travaillait jusqu'à son renvoi, "diffamé" par ce Diogo Dulmo. Depuis, il gagne sa vie comme avoué et voue une haine féroce, quasi Balzacienne, à la famille de Margarida. Le père de João est un des personnages intéressants du livre.
Diogo Dulmo, lui, est un pauvre type alcoolique qui mène sa famille à la ruine. Il y a donc une famille qui part de haut et qui descend, et une famille de "parvenus" qui monte, avec des moyens parfois à la limite de la légalité.
C'est un roman du temps qui passe : les petits événements, les grands, les maladies, la chute probable d'une famille...

Les histoires, les personnages ne sont pas présentés de façon claire dès le début, le lecteur débarque en plein milieu. Curieusement, il y a une sorte de petit résumé page 124, qui permet peut-être de faire le point, au cas où le lecteur serait trop perdu, car les personnages sont vraiment très nombreux. Que de frères, de soeurs, de cousins, de grandes tantes... il est parfois difficile de les situer (au bout d'un moment, perdu, je me suis fait un petit schéma).


A part cela, on a une page sur la condition de la femme :
Citation :
"Dans un pays où tout n'est qu'une question d'héritage et de négoce, que vaut une jeune fille ? Les robes, le bal, l'anniversaire, quelque fête, voilà les seules préoccupations qui lui sont permises ! Si mes parents n'ont plus d'autre ressource, n'est-il pas naturel que je leur vienne en ade ,? Oui... On dispose de moi ! Evidemment ! Je suis une espèce d'immeuble qui par hasard est resté libre." (page 181).

On a aussi de la couleur locale :
Citation :
"Au printemps, les cérémonies en l'honneur du Saint-Esprit donnent à la vie des îles une animation exceptionnelle, comme si les hommes et les femmes, imitant les champs, se mettaient aussi à fleurir. Les sept ou huit semaines, entre Pâques, la Pentecôte et la Trinité, sont consacrées à des rites d'une espère ce floralie chrétienne, adaptée au rythme des cultures et à l'opulence des pâturages, de ces pâturages tout imprégnés d'humidité et couverts de trèfle au milieu des scories de lave." (page 215).

Il y a quelques facilités romanesques. Par exemple, à un moment, il y a un télégramme qui est envoyé à une personne, lui disant que quelqu'un de sa famille, mettons son "cousin" (je ne vais pas dire qui c'est, je n'écris pas de préface) est malade. Mais la personne qui a envoyé le télégramme n'a pas pensé à préciser lequel. Et hop, on a droit à des pages et des pages d'interrogations : si c'est un tel, ô mon dieu... mais c'est peut-être un autre... oh là là... on saura de qui il s'agit, vingt-quatre pages plus tard.

"Vitorino Nemésio réussit dans ce roman un équilibre de construction, une richesse concrète d'incidents et de tableux, un enchaînement profond de liens, une revalorisation du romanesque authentique qui, à la vérité, sont rares dans la fiction portugaise. [...] A l'enchantement de la narration, émaillée de grandes fresques des travaux maritimes s'ajoutent la séduction d'un style puissamment suggestif, une langue colorée, pleine d'images : découverte magique du monde par la parole" (Dictionnaire des oeuvres, Robert Laffont).
Oui, enfin... il ne faut pas s'attendre (comme moi) à de grandes descriptions de chasse à la baleine : elle sont escamotées.


Ce n'est pas un roman inintéressant, mais il n'est franchement pas du niveau des Maia, et il est un peu long (ce n'est pas toujours passionnant).
Le plus intéressant (pour moi), c'est la découverte des Açores (peut-être parce que je n'y suis encore jamais allé ; ça donne envie d'aller y voir de plus près).


Dernière édition par eXPie le Jeu 23 Déc 2010 - 20:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Vitorino Nemésio [Portugal]   Vitorino Nemésio [Portugal] EmptyJeu 23 Déc 2010 - 19:34

Il ne te reste plus qu'à lire Amour de perdition alors Wink
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MessageSujet: Re: Vitorino Nemésio [Portugal]   Vitorino Nemésio [Portugal] EmptyJeu 23 Déc 2010 - 19:59

Arabella a écrit:
Il ne te reste plus qu'à lire Amour de perdition alors Wink
Exactement !
En plus, il est plus court que les 450 pages grand format de Nemésio...
Et je reviendrai à de Queiroz...
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MessageSujet: Re: Vitorino Nemésio [Portugal]   Vitorino Nemésio [Portugal] EmptyJeu 23 Déc 2010 - 20:03

Je crains toutefois que tu n'ais commencé par le meilleur, et que tu ais déjà lu le meilleur roman portugais. dentsblanches

Personnellement j'ai préféré Signes de feu ou La confession de Lucio à Amour de perdition. Mais c'est évidemment subjectif.
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MessageSujet: Re: Vitorino Nemésio [Portugal]   Vitorino Nemésio [Portugal] EmptyJeu 23 Déc 2010 - 21:35

Arabella a écrit:
Je crains toutefois que tu n'ais commencé par le meilleur, et que tu ais déjà lu le meilleur roman portugais. dentsblanches

Personnellement j'ai préféré Signes de feu ou La confession de Lucio à Amour de perdition. Mais c'est évidemment subjectif.

Ah oui, Mário de Sá-Carneiro, je ne l'ai pas encore lu non plus !
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MessageSujet: Re: Vitorino Nemésio [Portugal]   Vitorino Nemésio [Portugal] EmptySam 28 Nov 2015 - 4:58

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Gros temps sur l’archipel
Citation :
Présentation de l’éditeur
Gros temps sur l'archipel est l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature romanesque portugaise.
Le roman se déroule de décembre 1917 à août 1919 aux Açores dont l'auteur est originaire. Les héros de l'histoire, João Garcia et Margarida Dulmo, sont, comme Roméo et Juliette, les enfants de deux familles rivales. Margarida qui rêve de quitter cette société fermée qui vit au rythme des tempêtes, des intrigues et badinages de salon, d'expéditions de baleiniers, d'épidémies de peste, de promenades à cheval et de cérémonies religieuses, finalement, se résigne à rester prisonnière de l'île où tout est question d'héritage et de négoce.
Gros temps sur l'archipel est à la fois le portrait d'une jeune fille des Açores, une fresque magnifique et cruelle de la société insulaire qui ne connaît de la guerre qui ravage l'Europe que le départ de quelques pauvres hères qui quittent l'île pour s'engager, et un hymne vibrant à la beauté et à la gloire des neuf îles qui composent l'archipel.

Je ne sais plus si j’avais zappé l’ouverture de ce fil ou si je n’avais pas accroché au sujet… il a fallu de notre LC des îles pour que je découvre ce livre.

Contrairement à eXPie, je ne m’attendais pas à des expéditions de baleiniers, en fait, je ne savais pas trop ce qui m’attendrais dans ce livre. Mais ce que j’ai pu lire, m’a enchanté.

L’image de cette société de 1917 sur les Açores est tout à fait intéressante. En quelque sorte, on pourrait s’imaginer Lisbonne où toute autre ville européenne. Ce n’est pas que j’avais une idée de ‘sauvagerie’ de ces îles, mais que le Portugal a non seulement acquis cet archipel pour sa couronne, mais y a aussi introduit son mode de vie… assez impressionnante !

Nous voilà donc dans la ‘bonne société’ de Horta, sur l’île Faial. Et on trouve tous les ingrédients d’un bon roman du début du XXème siècle.

L’écriture est fluide et à part les coutumes et le rythme de vie, tout ça n’a pas pris une ride. L’histoire n’est pas ‘moderne’, mais je trouve que le style l’est.

En tout cas j’ai adoré lire ce roman dans lequel il faut vraiment s’immerger. Plus de 500 pages, avec parfois des longueurs (si on n’adhère pas, je ne les ai pas trouvées nuisibles au récit), il faut assumer.

Mais si on accroche à ce genre de livre, c’est un vrai tourne-page qui donne plein de bons moments.

Je ressors enthousiaste !

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