Henriette Grindat [Photographe suisse]

Henriette Grindat naît en 1923 à Lausanne (certains biographes la font naître à Bienne ). Enfant elle est foudroyée par la poliomyélite, ce qui lui vaut de claudiquer sa vie durant, mais ne l’empêchera pas d’entreprendre toutes ses voyages.
De 1943 à 1946 elle suit les cours de Gertrude Fehr – une portraitiste, photographe de théâtre et expérimentale- à l’Ecole de photographie de Suisse romande. C’est grâce à cette prof qu’Henriette Grindat s’engage sur une voie d’expérimentation avec la caméra et s’intéresse aux surréalistes. Elle visite André Breton à Paris, approche Brasaï et finalement entre en contact avec René Char et Albert Camus. Dans le sillage des surréalistes ses œuvres comprennent des montages-photos, des collages, des photogrammes, des solarisations, des expositions multiples.


Dans les années 1950, Henriette Grindat découvre les pays du pourtour méditerranéen. Elle y voyage et ramène de des livres de photographies le plus souvent commandités et publiés par la Guilde du Livre à Lausanne.

Henriette Grindat est une femme moderne, sûre d’elle et de sa valeur professionnelle, comme le montre très nettement ce reportage et interview de la Télé Suisse Romande où elle décrit son travail et surtout la réalisation de « La postérité du soleil » livre qu’elle a fait conjointement avec René Char et Albert Camus.


Une exposition itinérante – que je viens de découvrir – montre de multiples facettes de son talent. A voir si elle passe près de chez vous pour redécouvrir ce style photographique typique des années 1950, élégiaque, en noir et blanc, plein de reflets, de textures et de surfaces variés.

Le titre de cette exposition « Méditerranées » rappelle un sujet central de l’œuvre de la photographe lausannoise, les rivages de la Méditerranée, de l’Espagne à l’Italie (de superbes vues de Venise), de l’Egypte en remontant le Nil jusqu’en Somalie et à l’Algérie. Il ne faut pas s’imaginer qu’il s’agit là d’une photo documentaire, non du tout, Henriette Grindat photographie ce qu’elle a ressenti en parcourant ces pays, ses impressions, ses passions.


Reconnue par ses collègues, comme par les éditeurs, elle expose aussi bien en Suisse, qu’en France, en Italie ou aux Etats-Unis. Son mari, le graveur Albert-Edgar Yersin, meurt en 1984 ; Henriette Grindat se suicidera en 1986, moins de deux ans après son décès.

Un bon choix de photographies d'Henriette Grindat se trouve à la banque de données de la Fotostiftung Schweiz. Passez le curseur sur l’image et vous verrez le titre de la photographie.

Merci pour ce fil, je ne connaissais pas et j'aime la découverte

aussi, et j'apprécie d'autant plus que ce n'est pas tous les jours que j'accroche sur les photos !