Natasha Solomons

Arabella a écrit:

Je vais quand même dire quelques mots sur Jack Roseblum rêve en anglais, même si je ne partage pas vraiment l'avis très positif de Madame B. Il y a des qualités, c'est indéniable, pourquoi ne pas essayer d'alléger le sujet en parlant des émigrés fuyant l'Allemagne nazie avec un angle plus humoristique, en gardant le côte touchant par moments seulement. Mais même s'il y a des bonnes idées, et le golf en était une, il y a à mon sens quand même beaucoup de facilités, et d'aspects prévisibles. Quand Jack rentre à Londres, semble-t-il vaincu, j'attendais le happy end qui semblait programmé, tellement programmé, que je n'ai pas pu m'empêcher de ricaner méchamment quand il est arrivé. Je trouve la couleur campagnarde d'un pittoresque légèrement trop prononcé, même si par moment c'est plus réussi et même amusant. C'est un peu un conte pour grandes personnes, et la vraisemblance est quand même souvent mise à mal, et j'ai un peu de mal avec ça, sauf si c'est soutenu par un style et une écriture exceptionnel, et à mon sens ce n'est pas le cas ici.

C'est un livre plutôt sympathique, avec quelques passages amusants, mais pas plus. Cela dit je pense que cela ferra un film efficace et qui aura du succès, et sans doute plutôt agréable à voir. Mais pour décrire ces vies brisées et ces difficultés à continuer après à donner un sens aux choses, j'ai le souvenirs d'une lecture récente de Sebald, et cela place peut être la barre trop haut.

Je partage pleinement l'opinion d'Arabella : petit livre bien léger sur une excellente idée de départ. S'assimiler en oubliant ses racines, ou refuser d'avancer en s'accrochant au souvenir. Ce sont les choix qui se proposent à nos héros. Et il auront la surprise d' arriver à conclure que c’est dans le juste milieu qu'est la solution! Tout ceci grâce à plusieurs Deus ex machina arrivés là par l’opération du Saint -Esprit (ma grand mère disait cela mais les héros de l'histoire suggéreront que c'est sans doute plutôt grâce à Yahvé)
Dommage les 100 premières pages d’exposition étaient plutôt touchantes mais après, l'histoire du golf , marrante au départ, traine en longueur et les stéréotypes lassent un peu (les paysans ont de bottes terreuses et l'aristocrate une veste de tweed). Bref, j'ai fini en survolant+++, histoire de pouvoir donner mon opinion sur un livre complet et non sur un livre abandonné.

Je signale au passage que j'ai, comme dit plus haut, en effet ouvert le fil sur Baddiel et les intentions secrètes qui partent du même surjet des émigrés juifs en Angleterre mais que je situe cent coudées plus haut, avec une finesse une émotion (et plein de choses à apprendre) qu ma relecture n'a absolument pas entamée.(Vous avez compris, je le recommande)

topocl a écrit:

Arabella a écrit:

Je vais quand même dire quelques mots sur Jack Roseblum rêve en anglais, même si je ne partage pas vraiment l'avis très positif de Madame B. Il y a des qualités, c'est indéniable, pourquoi ne pas essayer d'alléger le sujet en parlant des émigrés fuyant l'Allemagne nazie avec un angle plus humoristique, en gardant le côte touchant par moments seulement. Mais même s'il y a des bonnes idées, et le golf en était une, il y a à mon sens quand même beaucoup de facilités, et d'aspects prévisibles. Quand Jack rentre à Londres, semble-t-il vaincu, j'attendais le happy end qui semblait programmé, tellement programmé, que je n'ai pas pu m'empêcher de ricaner méchamment quand il est arrivé. Je trouve la couleur campagnarde d'un pittoresque légèrement trop prononcé, même si par moment c'est plus réussi et même amusant. C'est un peu un conte pour grandes personnes, et la vraisemblance est quand même souvent mise à mal, et j'ai un peu de mal avec ça, sauf si c'est soutenu par un style et une écriture exceptionnel, et à mon sens ce n'est pas le cas ici.

C'est un livre plutôt sympathique, avec quelques passages amusants, mais pas plus. Cela dit je pense que cela ferra un film efficace et qui aura du succès, et sans doute plutôt agréable à voir. Mais pour décrire ces vies brisées et ces difficultés à continuer après à donner un sens aux choses, j'ai le souvenirs d'une lecture récente de Sebald, et cela place peut être la barre trop haut.

Je partage pleinement l'opinion d'Arabella : petit livre bien léger sur une excellente idée de départ. S'assimiler en oubliant ses racines, ou refuser d'avancer en s'accrochant au souvenir. Ce sont les choix qui se proposent à nos héros. Et il auront la surprise d' arriver à conclure que c’est dans le juste milieu qu'est la solution! Tout ceci grâce à plusieurs Deus ex machina arrivés là par l’opération du Saint -Esprit (ma grand mère disait cela mais les héros de l'histoire suggéreront que c'est sans doute plutôt grâce à Yahvé)
Dommage les 100 premières pages d’exposition étaient plutôt touchantes mais après, l'histoire du golf , marrante au départ, traine en longueur et les stéréotypes lassent un peu (les paysans ont de bottes terreuses et l'aristocrate une veste de tweed). Bref, j'ai fini en survolant+++, histoire de pouvoir donner mon opinion sur un livre complet et non sur un livre abandonné.

Je signale au passage que j'ai, comme dit plus haut, en effet ouvert le fil sur Baddiel et les intentions secrètes qui partent du même surjet des émigrés juifs en Angleterre mais que je situe cent coudées plus haut, avec une finesse une émotion (et plein de choses à apprendre) qu ma relecture n'a absolument pas entamée.(Vous avez compris, je le recommande)

Je trouve en effet que vous placez la barre à un trop haut niveau en comparant le roman de N.Solomons avec d'autres auteurs. Il s'agit d'un premier roman qui cherche à traiter différemment le sujet des juifs (d'autant plus intéressant qu'il montre la façon dont les juifs étaient perçus pendant la guerre entre autre, dans un pays qui précisément combattait Hiltler). Ce n'est pas si léger que cela, c'est le traitement qui peut le paraître volontairement pour mettre à distance les problèmes des juifs. Cela adopte finalement le point de vue de Jack Rosenblum qui veut être un vrai anglais. C'est plutôt touchant et je persiste à dire qu'il y a des passages très poétiques.

On peut avoir des participations différentes d'un même livre Madame B. Tu as visiblement été sous le charme, alors que personnellement, ce ne fut pas le cas. Je place pour ma part toujours la barre haut, et j'ai été déçue par ce livre, que j'ai trouvé sympathique et avec de bonnes idées, mais pas abouti, ce qui n'est pas forcement anormal pour un premier roman. Tu y a été plus sensible, peut être d'autres lecteurs suivront d'avantage ton avis que le mien, c'est à chacun de se faire son opinion.

Arabella a écrit:

Citation :

On peut avoir des participations différentes d'un même livre Madame B.

Ah bon, merci de me l'apprendre .

les moments les plus touchants pour moi ont été ceux parlant non de Jack, mais ceux concernant sa femme, qui est dans un arrachement complet par rapport à son pays, sa culture, sa famille abandonnée puis exterminée. C'est finalement dans ces moments graves que N Solomons donne la mesure de ce que pourrait être son talent; l'optimisme presque négationniste de Jack m'a gênée et lassée, et j'ai trouvé bien longue et prévisible son histoire de golf.

Franchement si tu trouves que ce livre donne un point de vue intéressant sur les Juifs en Angleterre, lis les intentions secrètes, on en apprend infiniment plus, c'est très fouillé tant au niveau de l’information que de l'émotion, sans manquer d’humour, et il existe en poche. (là j’enfonce mon clou avec persévérance)

Quant au fait de placer la barre un peu haut, je l'assume complètement.