Vincente Minnelli

Vincente Minnelli (1903-1986) est avant tout connu pour ses comédies musicales et, accessoirement, pour avoir été l'époux de Judy Garland et le père de Liza. Homme de théâtre, à ses débuts, Minnelli trouvait les comédies hollywoodiennes bien trop statiques et, influencé par les fauves, les impressionnistes et les surréalistes, il va donner au genre une noblesse et un clinquant que le genre n'avait pas auparavant. Minnelli a prouvé, par ailleurs, qu'il pouvait exceller dans le drame, la comédie, l'adaptation littéraire et la comédie.
Il a remporté deux fois l'Oscar du meilleur film (Un américain à Paris, Gigi) et deux fois celui de meilleur réalisateur (Tous en scène, Gigi).

Les indispensables :




Les quatre cavaliers de l'apocalypse, Celui par qui le scandale arrive, Comme un torrent, La vie passionné de Vincent Van Gogh, Brigadoon, Tous en scène, Les ensorcelés, Un américain à Paris.

Et mon appréciation, toute personnelle des films de Minnelli :

1943 : Un petit coin aux cieux (Cabin in the sky) X
1943 : Mademoiselle ma femme (I dood it) X
1944 : Le chant du Missouri (Meet me in St. Louis) XX
1945 : Yolanda et le voleur (Yolanda and the thief) X
1945 : L'horloge (The clock) XXX
1946 : Ziegfield follies XX
1946 : Lame de fond(Undercurrent) XXX
1948 : Le pirate (The pirate) XXX
1949 : Madame Bovary XXX
1950 : Le père de la mariée (Father of the bride) XX
1951 : Un américain à Paris (An american in Paris) XXXX
1951 : Allons donc papa ! (Father's little dividend) X
1952 : Les ensorcelés 5the bad and the beautiful) XXXX
1953 : Tous en scène (The band wagon) XXXX
1954 : La roulotte du plaisir 5the long, long trailer) XX
1954 : Brigadoon XXXX
1955 : La toile d'araignée (The cobweb) XXX
1955 : Kismet XX
1956 : La vie passionnée de Vincent van Gogh (Lust for life) XXXX
1956 : Thé et sympathie (Tea and sympathy) XX
1957 : La femme modèle (Designing woman) XX
1958 : Comme un torrent (Undertorrent) XXXX
1958 : Gigi XX
1958 : Qu'est-ce que maman comprend à l'amour ? (The reluctant debutante) XX
1960 : Celui par qui le scandale arrive (Home from the hill) XXXX
1960 : Un numéro du tonnerre (Bells are ringing) XX
1962 : Quinze jours ailleurs (Two weeks in another town) XX
1962 : Les 4 cavaliers de l'apocalypse (Four horsemen of the apocalypse) XXXX
1963 : Il faut marier papa (The courtship of Eddie's father) XX
1964 : Au revoir Charlie (Goodbye Charlie) XXX
1965 : Le chevalier des sables (The sandpiper) XX
1970 : Melinda X
1976 : Nina X

Images :


Mitchum faramineux dans un mélodrame flamboyant : Celui par qui le scandale arrive.


Le chant du Missouri ou le sens du visuel de Minnelli.


Cyd Charisse dans une scène culte de Tous en scène.


Une adaptation somptueuse de Madame Bovary.


Les ensorcelés. Le film le plus intense de Minnelli.


L'enchantement de Brigadoon.

Regardé le Van Gogh hier ! On en vient vite à se laisser faire et entraîner par l'assez grosse cavalerie déployée. Visuellement méthodique, dramatique en force d'un condensé de Kirk Douglas. Sentiment de débordement avec, ce n'est pas sans charme, quelques prononciations américanisées dans les noms des peintres.

En passant par la mine et quelques autres étapes dont, bien sûr, le séjour de Gauguin et le contraste avec ce frère attentif, tout concourt à donner toute l'épaisseur et l'urgence nécessaire (et oui, plus de 2h de film quand c'est bien fait ça reste urgent) pour qu'on ne puisse pas lutter.

Et plus que les échos entre les scènes, les décors et les toiles, c'est l'ensemble et leur grande présence à l'écran aux toiles, dehors, et surtout dans les intérieurs, leur foisonnement lumineux qui est d'une puissance phénoménale. Et en esquivant l'anecdotique pour rester large, il n'y a pas une oeuvre, il y a une vie, un geste.... et sur grand écran ça doit être incroyable.

Excellent moment.

Peut-être ça a vieilli mais du solide comme ça on n'en voit pas tous les jours !

(Quantité de trucs de fous dans ce film, le pied.)

Un an plus tard, je récidive. Je viens de voir La vie passionnée de Vincent Van Gogh. Il y a plusieurs éléments qui me font pencher en faveur du fait qu'il s'agit d'un très bon film. Traversay parlait de quatre étoiles. Je ne décrirai pas nécessairement le film. Je dirai juste que j'ai beaucoup aimé l'interprétation de Kirk Douglas qui y joue un de ses meilleurs rôles. Le frère de Vincent, Théo, est bien rendu à l'écran. Nous sentons la complicité entre les deux frères de façon palpable. Le cheminement de Vincent Van Gogh est circonscrit de façon assez détaillée. Je vous dirais même que l'histoire est relatée sur le mode d'une épopée. Vincent a traversé plusieurs épreuves et ses convictions religieuses allaient trouver un nouveau exutoire dans l'art. L'aspect de la maladie mentale de Vincent Van Gogh est rendu de manière progressive. J'avais de la misère à savoir si c'était de l'épilepsie ou des hallucinations... de ce point de vue, nous voyons que le film a été fait en 1956.

J'étais surpris de voir qu'on faisait déjà des biographies filmées d'artistes à cette époque. Le sujet est revenu en vogue dans la dernière décennie je dirais avec des biographies sur plusieurs artistes et chanteurs, notamment Ray Charles, Bob Marley, Serge Gainsbourg, Dédé Fortin et plusieurs autres que j'oublie ici... Le film a peut-être vieilli un peu, mais la facture est parfaite pour rendre compte de l'époque de Vincent Van Gogh qui évoluait dans le contexte du XIXe siècle.

Au niveau émotionnel, Vincent Van Gogh avait l'air d'être tout un phénomène. L'impression qu'il m'a laissé, c'est qu'il avait besoin de calme pour tempérer ses hallucinations qui arrivaient sans crier gare. L'hôpital ne semble pas avoir été si bénéfique que ça. La peinture l'aidait à cheminer au-travers des difficultés. L'alcool ne l'aidait pas nécessairement, mais le peintre avait une capacité de travail et une vision assez extraordinaire au fil de ce qu'il a fini par apprendre à se nourrir de contacts avec les autres artistes. Le talent, ce n'est pas tout... il faut savoir travailler de longue haleine...

C'est vrai qu'il est plutôt chouette ce film. L'acteur principal est très convaincant. Un Van Gogh différent de celui joué par Jacques Dutronc. Plus nerveux, atrabilaire.
Mais j'ai été moins ému que par le film de Pialat. Ici on retrace la vie de l'artiste plus dans sa globalité, mais j'ai trouvé la présentation des choses moins poignante.

il y a des images assez folles dans le film. je n'ai pas vu le film de Pialat mais le visuel qui joue certains raccords à travers le réel si on peut dire, c'est fort !

(et le duo est imposant).

Je ne sais pas comment était Gauguin dans la vie, mais je n'ai pas du tout accroché à Anthony Quinn pour son rôle. Je trouve qu'il en faisait trop, et que ça ne collait pas. Par contre ce dernier était plutôt taillé pour jouer Zorba, dans Zorba le Grec, adaptation du roman de Kazantzakis par Cacoyannis.

il n'avait pas l'air simple Gauguin, variante sur l'oreille coupée : clic

il en fait des caisses mais il est bon je trouve, il y a une puissance et une folie différente qui font vivre cette autre urgence créatrice qu'il aurait été dommage de minimiser non ?

Je trouve qu'il est difficile de comparer Minnelli et Pialat, tant leurs styles sont éloignés. J'ai été marqué par les deux films, qui parviennent chacun à leur manière à saisir l'intensité de la vie de Van Gogh et de son art. La mise en scène de Minnelli est moins abrupte et l'emprunte d'un classicisme de l'âge d'or hollywoodien est bien présente, mais elle suggère un excès, une démesure par l'expression d'une richesse picturale fiévreuse et ardente.

Comparer les deux films n'a pas grand sens en effet, mais comme Arturo j'ai été infiniment plus sensible à l'esthétique et à la sensibilité du film de Pialat. Mais j'ai de plus en plus de mal avec le cinéma hollywoodien et ses conventions, de l'âge d'or ou pas.