Tetsuya Nakashima

Kamikaze Girls
Tetsuya Nakashima, Japon, 2004



Pendant les vacances je me suis regardé la vidéo de ce film que j'avais vu en salles et dont je guettais la sortie en DVD donc.

Citation :

Fanatique de la période Rococo, des robes à froufrous et d'ombrelle fantaisie, rien ne prédestinait la charmante Momoko à rencontrer celle qui deviendra l'espace d'un été son inséparable amie : l'intrépide Ichiko, chef des Ponytails, un gang de filles en scooters.
Habitant en compagnie de sa grand-mère et de son escroc de père - contrebandier de Versace et yakuza repenti -, Momoko l'introvertie passe ses ternes journées à rêver et à broder. Ses visites dans sa boutique de vêtements préférées sont ses seuls moments de répit.
Son existence paisible va se voir interrompue par l'intrusion subite de l'inquiétante Ichiko. Cette jeune fille dure et grossière va s'immiscer petit à petit dans la vie de la douce et rêveuse Momoko.
Contre toute attente, ces deux jeunes filles vont se lier d'amitié et faire face aux espoirs et aux déceptions de l'âge adulte imminent...

J'ai trouvé cette comédie complètement délirante et colorée vraiment très marrante et divertissante, avec des personnages finalement moins caricaturaux qu'il n'y paraît.
Et en plus j'aime bien la bobine d'Anna Tsuchiya, sorte de Christina Ricci nipponne qu'on peut voir dans Le goût du Thé, et plus récemment le visuellement époustouflant Sakuran, adapté d'un manga sur la vie d'une courtisane, dont je reparlerai.

- Lieu : Japon
- Thème : amitié
- Personnages : 2 filles que tout oppose , une est raide dingue de l'époque rococo à la sauce frenchie , l'autre est membre d'un gang de yakusa filles
- Histoire : Leur amitié , leurs déboires , désillusion etc...
- Intérêt : Plein de couleurs , de la vie, c'est légèrement déjanté et jamais mièvre

Tout à fait d'accord avec toi. J'ai également passé un très bon moment avec ce film. Bonne arme anti-grisaille.

Nezumi a écrit:

Tout à fait d'accord avec toi. J'ai également passé un très bon moment avec ce film. Bonne arme anti-grisaille.

Tu te retiens de sortir avec un fut rouge et une veste rose presque , après ce film

darkanny a écrit:

Tu te retiens de sortir avec un fut rouge et une veste rose presque , après ce film

Rho oui. Et un bonnet brodé et des platform shoes !

N'empêche que le manteau vert brodé de la yakusa est magnifique , je vais essayer de trouver une photo

Avec le coup de la faute d'orthographe dessus, c'est trop rigolo.

Oui, il est spectaculaire son manteau.

darkanny a écrit:

oui mais j'arrive pas à trouver de photos , si tu m'en trouves une (avec le manteau vert ) je t'envoie un paquet de spritz !

Difficile à trouver en effet (à croire qu'une conspiration mondiale vise à m'empêcher d'avoir des spritz ).

Quelques images...




A moins que ce soit le manteau d'Akemi que tu veuilles trouver ? Sinon il faut regarder sur Youtube...

c'est bien celui-là ! en fait je sais pas pourquoi je le croyais vert

Le DVD n'est pas sorti en France, bien sûr (mais au Japon, si).


Confessions (Kokuhaku, 2010). Réalisé par Nakashima Tetsuya.
Ce film a été présenté par le Japon pour concourir aux Oscars en tant que meilleur film étranger. Il n'a pas été retenu. Sortira-t-il un jour en France ?
Nakashima Tetsuya est déjà un peu connu en France comme étant l'auteur de Kamikaze Girls.

Confessions est un film extrêmement formel : les plans sont ultra-pensés, ultra-léchés, les légers ralentis sont quasi-constants (presque la moitié du film, je dirais), avec une voix off qui fait une "confession", la voix changeant (d'où "Confessions" au pluriel).
Ici, nous avons le plan d'un salon :


Autre caractéristique du film : des tons bleu-gris acier.

Au début du film, nous sommes dans une classe. La prof, c'est l'héroïne, si l'on peut dire.
La voici :


Sa classe est passablement dissipée, comme on peut le constater.


Parfois, c'est même pire que dissipé.


Bref, ce sont des chieurs. Notre héroïne a eu un drame personnel dans sa vie. Elle soupçonne deux des ados d'être responsables de ce drame.
Sa vengeance va être... particulière, et mettre en branle une série d'événements qui s'éclairent au fur et à mesure. On trouve certains événements stupides, illogiques, mais ils se justifient rapidement. On se dit : "ah oui, d'accord." Et puis après, on se dit : "oh ! c'est pas vrai !". Car ce qui suit est encore pire en terme de noirceur.
C'est un peu la limite du film : ce n'est pas une démonstration sociologique, c'est une machinerie bien huilée à laquelle on ne croit pas du tout, cette impression étant sans doute renforcée par la mise en scène ostentatoire, qui en met plein les yeux.
Observons la sortie des étudiants japonais en ombre chinoise (scène au ralenti, bien sûr), avec la pluie. C'est très clipesque, mais très beau.


De même que les gouttes tombent au ralenti, observons une scène de boucherie, les gouttes de sang jaillissent également au ralenti.



Les Japonais réagissent en masse face à un individu, c'est bien connu. Ici, tel un banc de poissons.



Même le ciel, dehors, est assez sombre.



Ajoutez à tout cela que le film baigne dans une sorte d'ambiance sonore indéfinissable, qui participe à une certaine tension, mais qui rappelle constamment qu'on regarde un film. Et puis, parfois, une sucrerie qui rappelle un peu Kimya Dawson : notamment les Popoyans.


Bref, une impressions très partagée. L'excès de formalisme fait qu'on regarde fasciné, qu'on cherche à comprendre l'histoire un petit peu emberlificotée, et de plus en plus excessive ("non ! pas possible").
Car, au bout de vingt minutes de film, on se demande franchement ce qui va se passer ensuite. On n'en a pas la moindre idée (en tout cas, moi).
Ca reste un film pas banal, mais un peu trop artificiel et un peu "too much".

Il faudra que je vous parle du film présenté par la Chine, qui n'a pas non plus été retenu, Aftershock de Feng Xiaogang. Ce sera pour un autre jour.

Si ce n'est pas sorti en France le préciser et préciser les langages compréhensibles présents ?

J'ai créé le fil sur le réalisateur du coup.

J'étais persuadée avoir parlé de Kamikaze Girls...

Je vais un peu fouiller dès que j'ai le temps, au cas où, mais en deux mots : extra délirant plein de violence cartoon et de meuf qui se la racontent parce qu'elles en ont !

traversay a écrit:

Vu ce week-end quelques DVD de films récents et néanmoins inédits en France, y compris en DVD :


Confessions de Tetsuya Nakashima (Japon). eXPie en a déjà parlé. Personnellement, j'ai trouvé cette histoire de vengeance d'une enseignante insignifiante et chichiteuse au possible avec ses ralentis grotesques et sa mise en scène affectée.

C'est effectivement une façon de voir les choses. C'est extrêmement artificiel. Ensuite, j'ai trouvé ça quand même beau, j'aime bien les mises en scène affectées, je crois, sans doute en réaction aux trop nombreux films tournés caméras à l'épaule et à la va-comme-je-te-pousse, à la truelle ou au bulldozer.
Mais comme je m'attendais à un film sur un phénomène de société, j'avais été un peu surpris. On ne peut pas dire que le film appartienne au néo-réalisme.