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| Maurice Barrès | |
| | Auteur | Message |
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Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Maurice Barrès Mar 15 Fév 2011 - 21:22 | |
| Maurice Barrès (1862-1923) Je sais que c’est un auteur qui a mauvaise presse aujourd’hui, mais j’ai définitivement décidé de ne pas ma laisser imposer des diktats par des censeurs bien pensants et de me rendre par moi-même compte de la valeur ou pas d’un écrivain. Et beaucoup de gens ont admiré Barrès à une époque, alors je pense que cela vaut le coup de jeter un coup d’œil. Je ne connaissais pas non plus tellement sa vie, sauf quelques détails, la présentation qui suit est une synthèse résumée de l’Encyclopediae Universalis et du Dictionnaire des auteurs. Il naît dans les Vosges dans une famille de bourgeoisie aisée. Deux évènements marquants dans son enfance, d’abord la défaite française de 1870, et l’occupation prussienne, puis l’entrée comme pensionnaire à Nancy, et des difficultés relationnelles avec ses camarades. Il vient en 1883 à Paris où il suit plus ou moins des études de droit, tout en commençant de s’essayer à la littérature, et en se lançant également dans la politique. En 1894-1895 il dirige un petit journal nationaliste La cocarde, « anti-parlementaire et xénophobe, mais auquel collaborent des monarchistes, des socialistes, des anarchistes, des juifs, des protestants ». En 1889 il est élu député de Nancy, fait plus que flirter avec le boulangisme, mais siège à l’extrême gauche de l’assemblée. De 1888 à 1891 il publie les trois romans qui composent Le culte du moi (Sous l’œil des Barbares, Un homme libre, Le jardin de Bérénice) qui lui apportent la gloire, et il est sacré « le roi de la jeunesse ». L’affaire Dreyfus, ses penchants nationalistes prennent un tour plus violent. Il devient clairement l’homme d’un camp, « antisémite et xénophobe, il est l’un des fondateurs de la Ligue de la patrie française en 1898, il se déchaîne contre les dreyfusards et publie… de nombreux textes animés par l’antisémitisme le plus élémentaire ». Pendant la guerre de 14-18, il est un propagandiste zélé de l’effort de guerre, au point de se faire traiter de « pape du bourrage de crâne ». Après la guerre, il fait partie de la Chambre « bleu horizon », mais étrangement appelle en 1921 les jeunes Français et les jeunes Allemands « à se réconcilier et à se consacrer à une tâche commune ». La publication en 1922 de Un jardin sur l’Oronte, suscite la réprobation de la critique bien pensante. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Maurice Barrès Mar 15 Fév 2011 - 21:24 | |
| Du sang, de la volupté et de la mort J’ai choisi ce texte un peu par hasard, je pensais qu’il s’agissait d’un roman, alors qu’en fait c’est un ensemble de textes assez disparates, Idéologies passionnées, peut être à la rigueur considéré comme un ensemble de nouvelles, En Espagne, en Italie, Dans le Nord affiche plus clairement d’être une sorte de journal de voyages, et encore si on peut dire. En fait Barrès fait du Barrès, dépeint ses états d’âme et ses impressions,à partir de sujets qui semblent constituer ses obsessions favorites. On ne peut pas dire que ces textes m’aient séduits, ils sont marqué à mon sens par une grande complaisance de l’auteur vis-à-vis de lui-même, et cela dans un style chargé et artificiel au possible. Un petit échantillon : - Citation :
- Mot de saveur trop forte, sensuel comme un vice, et qui, arraché à une créature de finesse et de grâce qu’enivre la passion, démoralise tout l’être plus que ne feraient vingt ans de débauche. Sous cette noblesse apparente des sentiments sincères, quelle vase où se noient la dignité de l’homme et toute fierté ! L’amour enseigne le désintéressement, certes : mais c’est du meilleur comme du pire qu’il nous détache. Apre et douloureuse simplification ! L’ordinaire des convenances, le crime, les humiliations, les tares physiques, plus rien n’a de sens pour ces deux-là qui désormais ne connaissent qu’eux au monde.
Alors totalement sans intérêt ? Et bien après des débuts difficiles, et des moments où je pensais ne pas en venir à bout, il est apparu dans ces textes quelques lueurs, quelques beautés, d’autant plus agréables qu’inespérées. Un petit extrait sera parlant je pense : - Citation :
- De la petite table où j’écris, par un coin de rideau levé, je vois dans le jardin de mon voisin, un grand arbre, grave et patient sous la neige. Sous ce ciel bas et gris, il paraît immense ; encadré par ma fenêtre, il emplit tout l’univers. Les semaines passent ; mes idées ou mes passions que je rédige auprès de lui s’envolent en petits feuillets pour l’imprimeur, et lui aussi, à chaque saison, il a des apparences nouvelles, des manières d’être dont il se détache. Ses feuillets jonchent les allées.
Alors ces passages me font me poser la question d’une autre tentative, plus tard, d’un livre comme Le jardin de Bérénice. | |
| | | Hank Main aguerrie
Messages : 340 Inscription le : 28/08/2007 Age : 47 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Maurice Barrès Jeu 17 Fév 2011 - 21:16 | |
| Je ne connais Barrès qu'à travers ce qu'en disait Léautaud dans son "Journal littéraire" ou dans les "Entretiens avec Robert Mallet". C'est à dire pas grand-chose, et pas grand chose de positif, parce que sa passion de jeunesse pour Barrès était déjà passée lorsqu'il s'est mis à écrire son Journal, et que ses avis étaient plutôt virulents à l'égard de Barrès, autant de l'écrivain que de l'homme, que Léautaud jugeait capable de toutes les bassesses pour s'attirer les honneurs.
Ce que tu en dis correspond en gros à l'idée que je m'en faisais. Léautaud, en murissant, en était venu à ne plus supporter les phraseurs, et je ne m'étonne pas de son revirement en lisant ta citation. "Le jardin de Bérénice" fait partie des livres qui ont marqué la culture littéraire de Léautaud, il continuait je crois à lui trouver des qualités à la fin de sa vie ; je serais assez curieux de savoir ce qu'il vaut, même si les quelques lignes que j'avais tenté de lire en librairie ne m'ont pas du tout convaincu. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Maurice Barrès Jeu 17 Fév 2011 - 22:12 | |
| C'est aussi Léautaud qui m'a fait finalement me décider pour essayer de lire Barrès, au début du journal il aime quand même encore certains livres, même si rapidement il s'en détourne, et se tourne de plus en plus vers Stendhal. Et comme je le comprends. Et comme on m'a offert il y a longtemps un volume de Bouquin avec plusieurs oeuvres, j'ai essayé. Pas du tout convaincue, mais peut être un jour Le jardin de Bérénice. Mais pas de suite. | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Maurice Barrès Lun 28 Mar 2011 - 9:37 | |
| Le voyage de Sparte - Citation :
- Le voyage en Grèce, au tournant du XIXe siècle, est une figure obligée dans un parcours de lettré : un écrivain digne de ce nom doit aller se dorer au soleil de l'Attique et faire son pèlerinage aux sources de la civilisation classique. Aussi est-ce avec le sentiment d'accomplir son devoir que Maurice Barrès débarque à Athènes en avril 1900. Le Voyage de Sparte est le fruit littéraire de ce périple. Il se présente comme une balade initiatique, une odyssée éperonnée par une quête : celle de l'âme grecque. L'écrivain la cherche à Athènes, mais la beauté froide et morte de l'Acropole le laisse insensible. Après une errance dans le Péloponnèse, c'est à Sparte, entre les montagnes du Taygète et le fleuve Eurotas, dans cette plaine riante où souffle l'esprit, qu'elle se révèle enfin à lui. Ce texte, qui permet de mieux comprendre l'ascendant que ce styliste hors pair exerça sur toute une génération en quête de ferveurs extrêmes, mérite aujourd'hui de retrouver sa place dans les bibliothèques et les esprits.
Je ne connaissais de Maurice Barrès que l’expression La colline inspirée faisant allusion à la colline de Sion, haut lieu spirituel bien connu des lorrains. Ce qui frappe d’emblée à la lecture, c’est un style grandiloquent, lyrique qui très vite m’a étouffée. J’ai trouvé cela désuet, terriblement lointain, et périmé, comme dépassé. Barrès, dans un premier chapitre, évoque longuement Louis Ménard, écrivain et poète, helléniste…J’insiste sur l’adverbe longuement, car ces 18 premières pages ont littéralement plombé ma lecture et campé mon impression générale de lourdeur et de manque de clarté. J’ai beaucoup peiné à lire, et, j’ai plus butiné que lu pour parvenir au terme du livre. Si la Grèce a déçu Maurice Barrès, son voyage littéraire m’a déçue tout autant. Je ne parviens pas à définir exactement les attentes à propos de ce livre, mais d’instinct, je peux affirmer qu’il n’y a pas répondu. « Il est trop certain que la vie n'a pas de but et que l'homme pourtant a besoin de poursuivre un rêve. » | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Maurice Barrès Lun 28 Mar 2011 - 18:19 | |
| Je crois que nous avons des ressentis proches Mimi, ce qui me donne encore moins envie de continuer avec cet auteur. | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Maurice Barrès Lun 28 Mar 2011 - 18:59 | |
| - Arabella a écrit:
- Je crois que nous avons des ressentis proches Mimi, ce qui me donne encore moins envie de continuer avec cet auteur.
Je suis dans le même cas, je n'ai pas envie de persévérer | |
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| | | | Maurice Barrès | |
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