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| John Ajvide Lindqvist [Suède] | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: John Ajvide Lindqvist [Suède] Sam 19 Mar 2011 - 15:36 | |
| John Ajvide LindqvistNous ne savons que très peu de choses sur cet auteur : né en 1968 à Blackberg en Suède, prestidigitateur et ancien comédien de stand-up pendant douze ans, il a écrit son premier roman et unique roman traduit en français à ce jour en 2004. Ayant obtenu un succès phénoménal en Suède avec « Laisse moi entrer », il signe également l’adaptation au cinéma du film « Morse », réalisé par Tomas Alfredson. Film que j’ai trouvé excellent, vous trouverez par ailleurs les avis des parfumés à ce propos par ici. C’est bien évidemment le film - variation intéressante sur le thème vampirique qui nous éloigne fortement de la bit lit traditionnelle ayant cours ces dernières années - qui m’a conduite vers le roman initial.
Dernière édition par sentinelle le Sam 19 Mar 2011 - 15:47, édité 5 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Laisse moi entrer Sam 19 Mar 2011 - 15:38 | |
| Laisse moi entrer. - Citation :
- Quatrième de couverture
- Oskar... Cela provenait de la fenêtre. Il ouvrit les yeux et regarda dans cette direction. Il vit les contours d'un petit visage de l'autre côté de la vitre. Il écarta ses couvertures mais avant qu'il ait eu le temps de sortir de son lit, Eli murmura : - Attends. Reste dans ton lit. Est-ce que je peux entrer ? Oskar chuchota : - Oui. - Dis que je peux entrer. - Tu peux entrer. " Oskar a 12 ans, il vit seul avec sa mère au coeur d'une banlieue glacée de Stockholm. Il est martyrisé par trois adolescents de son collège. Eli emménagé un soir dans l'appartement voisin. Un homme l'accompagnait. Elle sort le soir, semble ne craindre ni le froid ni la neige et exhale une odeur douceâtre et indéfinissable. Une magnifique et sanglante histoire d'amour et d'amitié entre deux êtres désespérément seuls et différents. J’ai eu un peu peur de me lancer dans le roman, l’écriture me paraissant assez fade et le nombre de pages de mon édition comptant pas moins de 700 pages. Je n’en suis qu’au début mais je me suis très vite faite à l’écriture, tant le contenu prime sur la forme finalement. Et il se lit très vite. Je ne livrerai pour l’instant que quelques extraits avant de revenir en parler plus longuement lorsque j’aurai terminé ma lecture. Oskar est un jeune garçon de 12 ans brimé à l’école par ses camarades de classe. L’auteur donne tout de suite le ton : on n’est pas ici pour rigoler. - Citation :
- Il avait levé la main en classe, affirmé son existence et revendiqué qu'il savait quelque chose. C'était interdit. Ca lui était interdit. Ils trouvaient des tas de raisons pour le tourmenter : il était trop gros, trop laid, trop répugnant. Mais le vrai problème, c'était tout simplement qu'il existait, et tout rappel de son existence constituait un crime.
Oskar Eriksson était recroquevilé, un morceau de papier dans une main et sa boule de pisse à l'autre. Il saignait du nez, mouillait son pantalon et parlait trop. Fuyait par tous les orifices. Bientôt, il se mettrait sans doute aussi à faire dans son froc. Cochonou. - Citation :
- Il se leva et quitta les toilettes. N'essuya pas la goutte de sang. Que quelqu'un s'imagine qu'une personne avait été tuée à cet endroit parce que c'était effectivement le cas. Et pour la centième fois
A suivre... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: John Ajvide Lindqvist [Suède] Ven 25 Mar 2011 - 12:26 | |
| Plutôt que de vous citer la quatrième de couverture, peu explicite, je vais vous citer le synopsis du film Morse de Tomas Alfredson, film adapté du roman et qui le résume très bien. - Citation :
- Synopsis : Oskar est un adolescent fragile et marginal, totalement livré à lui-même et martyrisé par les garçons de sa classe. Pour tromper son ennui, il se réfugie au fond de la cour enneigée de son immeuble, et imagine des scènes de vengeance. Quand Eli s'installe avec son père sur le même pallier que lui, Oskar trouve enfin quelqu'un avec qui se lier d'amitié. Ne sortant que la nuit, et en t-shirt malgré le froid glacial, la jeune fille ne manque pas de l'intriguer... et son arrivée dans cette banlieue de Stockolm coïncide avec une série de morts sanglantes et de disparitions mystérieuses. Il n'en faut pas plus à Oskar pour comprendre : Eli est un vampire. Leur complicité n'en pâtira pas, au contraire...
Source : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=138365.html « Laisse-moi entrer » est bien plus qu’un roman de vampires tant il sort des sentiers battus. Lorgnant sans peine vers l’étude sociale d’une banlieue triste et froide de Stockholm où le manque prévaut, c’est bien le manque d’attention des adultes et des parents, le manque de confiance et d’estime de soi, le manque de volonté, le manque de communication, le manque de plaisir, le manque d’amour, le manque de repères et de références familiales, le manque de perspectives d’avenir et le manque de moyens qui sont abordés ici, bien plus que le manque de sang nécessaire à la survie de l’enfant vampire. La peur n’est pas en reste : la peur de l’engagement mais aussi et avant tout la peur de la solitude conjuguée à la peur de l’autre. L’auteur navigue toujours en eau trouble, que ce soit au niveau des sentiments qu’au niveau de l’identité et des tendances sexuelles, la prostitution enfantine et la pédophilie étant abordées sans complaisance. La violence est omniprésente, mais là aussi l’auteur brouille les pistes tant la cruauté n’est pas toujours là où l’on croit : entre celui qui tue pour vivre ou ceux qui torturent pour se défouler et tromper l’ennui, on ne sait plus très bien qui est le plus bestial ou le plus féroce dans cette histoire. L’adolescent entre dans le monde adulte par le biais de la violence semble nous dire John Ajvide Lindqvist, n’hésitant pas à pratiquer le sadisme et l’exploitation de l’autre tant le rapport de force est déterminant dans les échanges : être la proie ou le prédateur, tel est l'enjeu. Un roman souvent glauque et cruel, un roman d’amour mais aussi un roman cafardeux et étouffant tant nous avons l’impression que les personnages sont tous enfermés dans leurs petites cases sans échappatoires possibles si ce n’est la fuite en avant. On gigote beaucoup sans pour autant avancer d’un pas, tout semble si désespérément cyclique et répétitif que seuls l’amour et le don de soi semblent encore constituer la bulle d’oxygène nécessaire à la survie, mais à quel prix… Pour ceux qui ont vu l’excellent film Morse de Tomas Alfredson adapté du roman, n’hésitez pas à lire ce dernier tant il aborde d’autres thématiques « plus dérangeantes » non exploitées dans le film. Il contient plus de noirceurs (horreurs ?) mais apporte aussi des éclairages supplémentaires quant au passé et l’identité d’Eli. Au final, un bon roman qui se lit très vite mais âmes sensibles s'abstenir. |
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