Simon Werner a disparu [Fabrice Gobert]

Simon Werner a disparu


Un campus universitaire, une disparition, des adolescents plein d'hormones, une construction éclatée et circulaire comme dans" Elephant" de Gus Van Sant mais avec une esthétique de sitcom.



Les jeunes acteurs jouent souvent faux et les situations seraient à périr d'ennui s'il n'y avait pas cette construction assez habile (bien que pas franchement nouvelle) qui maintient un peu l'attention mais qui tourne autour du vide. Car l'énigme n'est qu'un prétexte pour observer cette ronde des désirs très modeste entre filles et garçons (avec une vague allusion bien pudique et anecdotique à l'homosexualité de l'un d'entre eux). Dans la salle il n'y avait pratiquement que des gamines, du même âge que les protagonistes, qui s'extasiaient devant les deux play-boys. Je pense qu'il n'y a pas grand chose d'autre à y faire (d'autant que la barbie blonde est un peu pénible).

Vous pouvez sans problème attendre que ça passe à la télé!

Marko a écrit:

Simon Werner a disparu
Vous pouvez sans problème attendre que ça passe à la télé!

Comment tu expliques l'accueil critique, relativement bon ? Même comme simple teen-movie, c'est moyen ?

traversay a écrit:

Marko a écrit:

Simon Werner a disparu
Vous pouvez sans problème attendre que ça passe à la télé!

Comment tu expliques l'accueil critique, relativement bon ? Même comme simple teen-movie, c'est moyen ?

La construction est pas mal mais à côté d'"Elephant" c'est misérable. Un vague côté Twin Peaks aussi. L'intrigue n'a pratiquement aucun intérêt autre que celui de suspecter un peu tout le monde sans conviction. Et surtout ces gamins jouent mal, c'est terrible. Teen-movie franchement moyen. "Les Beaux gosses" c'est bien mieux.

Les critiques ont l'air d'aimer l'"ambition" formelle mais tu verras que c'est très relatif. Je n'ai pas dormi c'est déjà pas mal.


Le seul mystère est que la chef-op Agnès Godard et le meilleur groupe du monde (Sonic Youth) se fourvoient dans cette version arty de Plus Belle la vie (Cahiers du cinéma)

C'est vrai que la musique est pas trop mal.

Bon , je voulais aller le voir , je crois que je vais économiser mon temps , mon argent et mon énergie
Merci Marko , sur ce coup , je te fais toute confiance

darkanny a écrit:

Merci Marko , sur ce coup , je te fais toute confiance

Comment ça "sur ce coup"! Vilaine Bon ok je suis un peu méchant avec Lee Chang Dong en ce moment. Qu'on me pardonne

Les inrocks aime beaucoup "Simon Werner"... Je vais finir par croire que je suis en train de faire un long et étrange rêve.

Marko a écrit:

Simon Werner a disparu


Un campus universitaire, une disparition, des adolescents plein d'hormones, une construction éclatée et circulaire comme dans" Elephant" de Gus Van Sant mais avec une esthétique de sitcom.

Dis comme ça, ça me rappelle Brick, un film pas très connu de Rian Johnson. Sur un campus américain, une parodie de film noir. Le héros teenager se fait taper dessus, il est toujours en avance sur le spectateur de deux ou trois raisonnements, c'est une sorte de Grand Sommeil, j'aime bien. Et dans Brick, en plus, celle qui a disparu, c'est Emilie de Ravin, qui jouait dans Lost... ce qui est bien marrant.

eXPie a écrit:

Marko a écrit:

Simon Werner a disparu


Un campus universitaire, une disparition, des adolescents plein d'hormones, une construction éclatée et circulaire comme dans" Elephant" de Gus Van Sant mais avec une esthétique de sitcom.

Dis comme ça, ça me rappelle Brick, un film pas très connu de Rian Johnson. Sur un campus américain, une parodie de film noir. Le héros teenager se fait taper dessus, il est toujours en avance sur le spectateur de deux ou trois raisonnements, c'est une sorte de Grand Sommeil, j'aime bien. Et dans Brick, en plus, celle qui a disparu, c'est Emilie de Ravin, qui jouait dans Lost... ce qui est bien marrant.

Eh mais ça a l'air sympa ce film. Je vais essayer de le trouver. Il y a même Joseph Gordon Lewitt.

Marko a écrit:

Les inrocks aime beaucoup "Simon Werner"... Je vais finir par croire que je suis en train de faire un long et étrange rêve.

Critikat aime beaucoup aussi.
Lu cet article ce matin : ici
Il m'avait presque donné envie d'aller le voir. Mais vos commentaires ont modéré mon ardeur. Alors, à tenter ou pas ?

La référence à David Lynch est tentante, vous avouerez :

Citation :

Plutôt que Van Sant, la référence de Simon Werner a disparu... serait plutôt David Lynch. Le paysage pavillonnaire à l’américaine de cette banlieue « middle-class », à la fois coquet et morne, semble cacher d’inavouables secrets derrière ses façades interchangeables. En se penchant sur ces pelouses bien tondues qu’aucune haie, clôture ou grillage ne vient séparer, on ne serait pas surpris de découvrir l’oreille coupée qui ferait pendant à celle de Blue Velvet...

Queenie a écrit:

Amore, la bande annonce fait un peu peur, du genre : attention Chef d'œuvre. De superbes images, une actrice bankable chez l'intelligentsia cinéphile, l'Italie (ça revient en force du côté cinéma d'auteur non ?)... bien envie de tenter, mais peur d'en avoir un peu trop.

Oui, vas le voir ! J'ai bien envie d'avoir ton avis sur ce film Il a l'air pas mal...

colimasson a écrit:

La référence à David Lynch est tentante, vous avouerez :

Citation :

Plutôt que Van Sant, la référence de Simon Werner a disparu... serait plutôt David Lynch. Le paysage pavillonnaire à l’américaine de cette banlieue « middle-class », à la fois coquet et morne, semble cacher d’inavouables secrets derrière ses façades interchangeables. En se penchant sur ces pelouses bien tondues qu’aucune haie, clôture ou grillage ne vient séparer, on ne serait pas surpris de découvrir l’oreille coupée qui ferait pendant à celle de Blue Velvet...

Alors là il faut se calmer un peu parce que ce film est vraiment une toute petite chose insignifiante à côté des films de Lynch ou de Gus Van Sant. Des sources d'influence probablement mais avec des petits moyens et avec pas grand chose à raconter. Un vague suspens où les retours en arrière éclairent d'autres pans de réalité qui nous avaient échappé pour jouer avec notre propension à trouver des coupables un peu partout. Donc un petit exercice de style pour s'amuser et pas très bien joué. Les critiques s'enthousiasment un peu vite pour le coup!

Marko a écrit:

colimasson a écrit:

La référence à David Lynch est tentante, vous avouerez :

Citation :

Plutôt que Van Sant, la référence de Simon Werner a disparu... serait plutôt David Lynch. Le paysage pavillonnaire à l’américaine de cette banlieue « middle-class », à la fois coquet et morne, semble cacher d’inavouables secrets derrière ses façades interchangeables. En se penchant sur ces pelouses bien tondues qu’aucune haie, clôture ou grillage ne vient séparer, on ne serait pas surpris de découvrir l’oreille coupée qui ferait pendant à celle de Blue Velvet...

Alors là il faut se calmer un peu parce que ce film est vraiment une toute petite chose insignifiante à côté des films de Lynch ou de Gus Van Sant. Des sources d'influence probablement mais avec des petits moyens et avec pas grand chose à raconter. Un vague suspens où les retours en arrière éclairent d'autres pans de réalité qui nous avaient échappé pour jouer avec notre propension à trouver des coupables un peu partout. Donc un petit exercice de style pour s'amuser et pas très bien joué. Les critiques s'enthousiasment un peu vite pour le coup!

Des références comme Gus Van Sant ou David Lynch m'ont clouées sur place ! En lisant ça, je me suis dit que le film devait être vraiment bon ! Mais c'est vrai que la propension de certains critiques à exagérer leurs propos ou à faire des références inadéquates est aussi très connue.

il faut se méfier de certaines références... marko adore lynch et il le voit beaucoup (je taquine), du coup des fois il en parle aussi pour des films que je peux aimer et je vous assure que c'est super compliqué pour s'y retrouver à essayer de lire entre les lignes

Ah, c'est pour ça qu'il a réagit aussi brutalement à la comparaison de Simon Werner... et des films de Lynch

Marko a écrit:

Simon Werner a disparu


Un campus universitaire, une disparition, des adolescents plein d'hormones, une construction éclatée et circulaire comme dans" Elephant" de Gus Van Sant mais avec une esthétique de sitcom.

Fabrice Gobert, le réalisateur de Simon Werner a disparu ..., est un malin. Se mettre dans la poche une grande partie de la critique avec un film passablement moyen est déjà une performance. Certains s'emballent et citent quelques modèles américains ? Euh, faudrait se calmer, ce cantine movie (oui, on y fantasme beaucoup à la cafét') n'innove en rien et copie beaucoup.

Malin, le cinéaste, parce qu'il nous allèche avec un tempo moderato de thriller, dont la clé, dans les dernières images, est d'une grande banalité. Voulue, évidemment, car Gobert s'en fiche un peu de l'aspect polar de son film, ce qui l'intéresse davantage ce sont les us et coutumes de cette "tribu" de jeunes. Rien de très nouveau sous le soleil, de ce côté là, les thèmes un peu "osés" (drogue, homosexualité, voyeurisme, pédophilie ...) étant escamotés. Très sage, en fin de compte, le film, et diffusable sur TF1 à une heure décente. Quant à sa construction, en 4 récits successifs qui permettent de voir les mêmes scènes sous différents angles, c'est un procédé astucieux, certes, mais qui devient monnaie courante depuis quelques années. Un certain Kurosawa, avec Rashomon (1950) a été le premier à l'utiliser.

Un dernier mot sur l'interprétation. Elle est inégale, très limite à certains moments. La meilleure note ira à Ana Girardot, la fille d'Hyppolite, très bonne en petite bombe anatomique de lycée. On peut lui prédire un bel avenir. Pour les autres, faut voir. Même remarque pour Fabrice Gobert à qui il reste à prouver qu'il n'est pas que roublard et doué pour nous faire prendre des vessies pour des néons qui éclairent la nuit d'un halo mystérieux.

Bon allez, je raye ce film de ma Liste de Films à Voir

(ou comment instaurer la LFV )