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| Robert Bresson | |
| | Auteur | Message |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Robert Bresson Mar 22 Mar 2011 - 15:08 | |
| Robert Bresson est né le 25 septembre 1901 dans le Puy-de-Dôme. Artiste peintre, il délaisse le pinceau pour la caméra et tourne un moyen-métrage en 1934 : Affaires publiques. Ses projets suivants ne voient pas le jour. Il est prisonnier en Allemagne pendant une année, au début de la guerre. Il tourne son premier long-métrage en 1943, Les anges du péché, dont les dialogues sont signés Jean Giraudoux. Beaucoup de ses films ont un rapport étroit avec la littérature : Jean Cocteau co-écrit Les dames du bois de Boulogne ; Bresson adapte deux fois George Bernanos avec Le journal d'un curé de campagne et Mouchette ; il s'inspire de Fedor Dostoïevski pour Une femme douce et Quatre nuits d'un rêveur. En 40 ans de carrière, Bresson ne réalise que 13 films. Cinéaste qualifié de janséniste, il n'utilise que des comédiens amateurs. Il a écrit "Notes sur le cinématographe." Deux fois couronné meilleur réalisateur à Cannes avec Un condamné à mort s'est échappé puis l'argent. Il est mort le 18 décembre 1999 en Eure-et-Loir. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Robert Bresson Mar 22 Mar 2011 - 15:29 | |
| J'ai commencé par détester les films de Bresson. J'ai vu L'argent, à sa sortie en salles, une expérience douloureuse. Je l'ai laissé de côté pendant longtemps, considérant que son cinéma ne me toucherait jamais. Et puis, j'ai revu Un condamné à mort s'est échappé et j'ai découvert Pickpocket. J'y ai pris, goût, sans excès, toutefois. Les anges du péché, Quatre nuits d'un rêveur, Une femme douce : j'ai fait le tour de sa cinématographie. Le dernier que j'ai revu est Au hasard, Balthazar. Je ne l'aime toujours pas, celui-ci. Ce ne sera jamais mon cinéaste préféré, il n'empêche qu'il représente une certaine vision de la chose filmée et qu'il reste l'un des réalisateurs français les plus connus dans le monde entier. Mon classement personnel : Les anges du péché 43 Les dames du bois de Boulogne 44 Journal d'un curé de campagne 50 Un condamné à mort s'est échappé 56 Pickpocket 59 Procès de Jeanne d'Arc 61 Au hasard, Balthazar 65 Mouchette 66 Une femme douce 68 Quatre nuits d'un rêveur 70 Lancelot du lac 74 Le diable probablement 76 L'argent 82
Dernière édition par traversay le Mar 22 Mar 2011 - 15:47, édité 2 fois | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Robert Bresson Mar 22 Mar 2011 - 15:44 | |
| Quelques citations de Bresson : - Citation :
- La cinématographie est une écriture en mouvement avec des images et des sons. Si l'on tient à trouver une analogie, il faut chercher du côté de la musique et non du côté de la peinture car on aboutirait à la carte postale.
- Citation :
- Ce qui est beau au cinéma, ce sont les raccords, c'est par les joints que pénètre la poésie.
- Citation :
- Deux personnes qui se regardent dans les yeux ne voient pas leurs yeux mais leurs regards.
Images : Les anges du péché. Un condamné à mort s'est échappé. Une femme douce. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Robert Bresson Dim 12 Fév 2012 - 13:44 | |
| Dire que tu es tout seul sur ce fil! Je ne l'avais pas encore vu. J'y pense en postant sur Le Cheval de Turin et en évoquant Au hasard Balthazar. Quel génie ce Bresson! On devrait se faire un visionnage en commun (comme les lectures communes par thème) pour évoquer tous ses films... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Robert Bresson Dim 12 Fév 2012 - 16:41 | |
| Je ne les aime pas tous, loin de là. Ceux que je préfère sont ceux que j'ai vu le plus récemment. Surtout Une femme douce. Sans doute le signe que si je les revoyais maintenant un à un, j'y trouverai davantage d'intérêt. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Robert Bresson Dim 20 Mai 2012 - 23:34 | |
| Les affaires publiques (1934) Ce premier et unique court-métrage de Bresson a été retrouvé par hasard à la Cinémathèque de Paris en 1988. Le réalisateur en avait interdit la diffusion et on comprend pourquoi vu la piètre qualité dudit film, à mille lieux du cinéma bressonien. Il s'agit d'une comédie burlesque, pastiche des films de René Clair, dans laquelle deux républiques voisines inaugurent une statue et un paquebot lors de cérémonies qui tournent au désastre. C'est tellement mauvais que cela en devient absurde. Bresson a bien fait de changer de cap, ce type de cinéma ne lui correspondait manifestement pas. Ce n'est plus qu'une curiosité une fois vu l'ensemble des films de l'auteur. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Robert Bresson Sam 9 Juil 2016 - 16:02 | |
| Au hasard BalthazarUne expérience cinématographique un peu aride pour commencer une journée. Loin d'être moche mais sérieusement austère, et d'une austérité qu'on retrouve dans le propos. Les tribulations de l'âne Balthazar comme celles de Marie et d'Arnold peut-être sont un voyage patient au pays de la petite méchanceté commune. Le mélange d'un cinéma ouvertement cérébral (quoique ce n'est que je premier que je vois alors... ) avec une théâtralité sans doute pleinement assumée n'est pas forcément ce qu'il y a de plus séduisant. Néanmoins si je ne me suis pas défait d'une sorte de sentiment de gêne le film évolue, s'éclate pour se densifier, notamment avec le personnage d'Arnold ou visuellement avec une séquence comme la revue de cages du cirque et le film a creusé son impression dans mon esprit. Pas simple mais aussi trop évident, discursif (est-ce ça qui met mal à l'aise ?), pas sans intérêt ni sans atouts en tout cas. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Robert Bresson Sam 9 Juil 2016 - 23:23 | |
| Ce film est merveilleux. Je ne peux pas être tiède avec un univers pareil. Mais ce n'est par pour rien qu'on a créé l'adjectif bressonien! C'est très hiératique mais quelle humanité derrière. Comme tu le dis la scène du zoo est marquante. Mais toute cette parabole un peu christique est d'une pureté absolue. C'est le mot qui me vient à l'esprit. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Robert Bresson Dim 10 Juil 2016 - 2:31 | |
| dans ce que j'ai apprécié c'est le regard porté sur l'attitude du père, une posture de rectitude qui n'amène pas (que) le bien mais surtout remise en cause par Marie dans le sens où il pourrait préférer sa souffrance à sa famille. c'est un blocage qui traverse tout le film mais qui ne se transforme en mots que très tardivement. et c'est en même temps une vision qui cohabite avec les multiples formes de l'endurance et peut-être du pardon qui font le film.
c'est quelque chose qui m'a marqué mais que j'aurais eu du mal à formuler en écrivant mon commentaire tout à l'heure. il y a dans ce film des sens contraires et complémentaires. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Robert Bresson Mar 1 Nov 2016 - 13:30 | |
| Un condamné à mort s'est échappé (1956) Ce film, adaptation d'un récit autobiographique d'André Devigny nous faire rejoindre un jeune homme, Fontaine, lors d'une première tentative d'évasion. Résistant il est prisonnier des allemands. D'abord battu, il est ensuite incarcéré dans l'attente d'une probable condamnation à mort. Une attente inquiète et restreinte, contrainte. Peu de mots sont permis, peu de mouvements et le film suit ces rares moments tout en faisant sentir le poids du reste. Le poids du temps, de la peur, du renoncement qui le dispute à la résilience et à l'espoir. Très sobre et étonnamment factuel, le film n'a rien à envier à un film de prison classique (et il y en a de très bons et pas moches du tout). Plus original le suspens s'avère être celui d'une évasion sans cesse repoussée. Non moins original un enjeu qui semble déplacé ou glisser parallèlement à l'idée de liberté. Ce n'est pourtant pas un accent mis sur le bien et le mal à travers une opposition nazis-résistants, ce contexte reste présent mais comme une ombre dans la toile de fond. C'est particulier. Cette figure de jeune homme doux, mesuré, réservé perdure et persiste, pire risque des geste d'ouverture. Nettement plus accessible qu'Au hasard Balthazar tout en ménageant des silences, c'est un film intense aux ramifications concrètes et complexes. Et j'ai réussi à écouter du Mozart ? | |
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| | | | Robert Bresson | |
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