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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts…
Fils du gérant de la Taverne Duménil, à Montparnasse, Raymond Guérin fait d'abord des stages dans plusieurs grands palaces, où il trouve la matière de son roman "L'Apprenti", puis devient agent d'assurance à Bordeaux. Il y fonde "La Revue libre". Il débute sa carrière d'écrivain avec la publication en 1936 aux éditions Gallimard de "Zobain", un roman épistolaire, suivi de "Quand vient la fin", récit de la vie et de l'agonie de son père. Après la guerre, il publie "Retour de barbarie", un document exceptionnel sur le Paris des belles-lettres pendant l'Occupation, et "Du côté de chez Malaparte", qui relate son séjour en 1950 à Capri chez l'auteur de Kaputt. En 1953, deux ans avant sa mort, paraît "Les Poulpes", roman élaboré durant ses trois années de captivité dans plusieurs stalags. Il meurt en septembre 1955 des suites d'une longue et douloureuse maladie.(Wikipedia)
Citation :
"Du côté de chez Malaparte" fut édité par Jean Forton quand celui-ci, jeune homme, dirigeait une revue, La boîte à clous, dont il rêva un temps de faire une maison d’édition, sollicitant ainsi pour commencer un bordelais qui alors impressionnait par sa puissance, Raymond Guérin, ami de Kurt-Erich Suckert, plus connu sous le nom de Malaparte (parce que Bonaparte était déjà pris…), et qui eut l’idée de raconter quelques jours de villégiature dans la fabuleuse maison de celui-ci, la Casa come me, qui servira plus tard de décor à Jean-Luc Godard et d’écrin à Brigitte Bardot. (Blog. Mollat)
Bibliographie :
Zobain, Gallimard, 1936 Quand vient la fin. Après la fin, Gallimard, 1941. Rééd. coll. L'imaginaire. L'Apprenti, Gallimard, 1946. Rééd. coll. L'imaginaire. La Confession de Diogène, Gallimard, 1947. Rééd. Le Passeur, 1999. La Main passe ou si les mots sont usés, Éd. du Scorpion, 1947. Rééd. La Bartavelle, 1997. Un romancier dit son mot, Corrêa, 1948. Rééd. La Bartavelle, 1997. La Peau dure, Éd. des artistes, 1948. Rééd. La Bartavelle, 1997. Parmi d'autres feux..., Gallimard, 1949. Rééd. coll. L'imaginaire. Fragment testamentaire, Éditions d'Art Vulc, 1950 Empédocle,Gallimard, 1950 La Tête vide, Gallimard, 1952. Rééd. coll. L'imaginaire Les Poulpes, Gallimard, 1953. Rééd. Le Tout sur le Tout, 1983. Le Pus de la plaie : journal de maladie, Le Tout sur le Tout, 1982 Le Temps de la sottise, Le Dilettante, 1988 Humeurs, Le Dilettante, 1996 Correspondance avec Henri Calet : 1938-1955, Le Dilettante, 2005 Lettres à Sonia : 1939-1943, Gallimard, 2005 Du côté de chez Malaparte, La Boîte à clous, 1950, rééd. Finitude, 2009. Retour de Barbarie, Finitude, 2005 Lettres à Déjanire, Librairie La Nerthe, 2006 Représailles : 1944, Finitude, 2006
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Raymond Guérin Mar 12 Avr 2011 - 18:24
Présentation de l'éditeur :
Citation :
Raymond Guérin : 31 allées Damour
"Écrivain inclassable, victime d'une des plus grandes erreurs littéraires de l'après-guerre, Raymond Guérin est mort à cinquante ans. Romancier scandaleux, il reste incompris par son obsession de tout dire et de par une écriture insaisissable qui le portait à changer délibérément de manière à chacun de ses livres. Agent général d'assurances à Bordeaux, il avait commencé comme garçon d'étage au Crillon, à Paris. Prisonnier en Allemagne, sous-officier réfractaire, il rata le Goncourt en 1941. De cette captivité qui le brisa, il revint avec un livre d'une noirceur irrémédiable, Les Poulpes, chef-d'oeuvre de dérision écrit dans une langue dont on n'a pas encore mesuré la profonde originalité. Découvert par Jean Grenier, admiré par Paulhan, Arland et Gide, ami de Henri Calet, Henry Miller, Cartier-Bresson et Malaparte, l'auteur de L'Apprenti a fait exploser les genres littéraires en forgeant une «mythologie de la réalité». Polémiste féroce à La Parisienne, il n'acceptait pas le monde dans lequel il vivait mais surtout ne s'acceptait pas lui-même. Cet ouvrage n'est pas une biographie littéraire au sens traditionnel. Après le succès de La Lutte avec l'Ange, Jean-Paul Kauffmann pousse la porte du 31, allées Damour, s'installe derrière le bureau de Guérin, s'imprègne de son univers et retrace le parcours d'un homme tendre et cassant, qui a voulu incarner de manière pathétique la figure de l'écrivain absolu."
Citation :
Envoûtement
Ce livre est d'abord l'histoire d'un envoûtement. Pour Jean-Paul Kauffmann, la découverte de Guérin commence par la lecture d'un article publié par la revue littéraire Subjectif en 1979. Ce fut le début d'un attachement profond et durable : " Cet attrait, je l'ai subi presque aussitôt. Incompréhensible en apparence. Guérin ne correspondait pas à mes goûts littéraires. En fait, c'est lui qui m'a attrapé. Personne n'en voulait. Après avoir longtemps erré, son ombre s'est attachée à moi. J'aurais pu la chasser. Il a vu le parti qu'il pouvait tirer de moi. Je suis devenu son jouet. Malgré moi, je me suis épris de l'œuvre de Guérin. " Fait curieux, cette ombre m'accompagnait aussi le jour où j'ai acheté ce livre, après avoir franchi le seuil de la librairie Les Lisières, sur la Grand Place de Roubaix. Je venais d'ausculter le bac des soldes dans le secret (et vain) espoir d'y découvrir, parmi les couvertures blanches fatiguées de la NRF, un titre de Guérin. Sur la table des nouveautés, 31, allées Damour m'attendait. Sans nous connaître, ce livre et moi étions faits pour nous rencontrer. Car moi aussi, Guérin m'a attrapé.
Ce cochon a du style, mais on éprouve à le lire un plaisir qui n'est pas dénué de gêne. Il ne nous offre jamais un livre rassurant, sans rugosité. Au fil de ses pages, on tombe vite sur une erreur de perspective, une incongruité ou une obscénité qui mettent mal à l'aise. La lecture de La Main passe, La Peau dure ou La Tête vide ne laisse pas intact. Longtemps après les avoir refermés, leur empreinte ne s'efface pas. Il y a quelque chose qui ne va pas, qu'on cherche obscurément à comprendre après coup. Je sais maintenant que je ne suis pas le seul à avoir éprouvé ce malaise, même si la secte des lecteurs de Guérin n'est guère étendue. Elle s'élargira peut-être un peu si 31, allées Damour lui permet de sortir du purgatoire où il entra de son vivant.
Spoiler:
Ce titre, au fait, peut paraître étrange et demande explication. 31, allées Damour est l'adresse de la maison qu'occupa le couple Guérin, à Bordeaux. Après la mort de Sonia Guérin, en 1975, c'est leur ancienne employée, Juliette Bordessoule, qui hérita des lieux et les a conservés, jusqu'à nos jours, dans l'état exact où ils étaient à l'époque. Jean-Paul Kauffmann raconte l'émotion qu'il eut un jour à s'asseoir derrière le bureau de l'écrivain, où même le vieux cartable en cuir avait conservé sa place. L'ombre de Guérin flotte encore sur ces lieux. Le dialogue entre elle et son visiteur est passionnant. Loin d'afficher une admiration sans réserve, Kauffmann n'hésite pas à dire ses réticences à l'égard d'un homme décrit à la fois comme insupportable, narcissique et profondément malheureux. Comme Dostoeïvski et la plupart de ceux qui ont subi l'épreuve morale de l'esclavage, Guérin " ne se sentira jamais délivré de ces années-là. " La blessure restait ouverte ; il affirmait à propos de son œuvre : " J'y presse le pus de mes plaies ". Son biographe ne cache pas la fascination qu'il éprouve pour son entreprise : parvenir à désigner son malheur, à dire l'indicible.
Arlequin
Ecrivain autodidacte, se qualifiant lui-même de " mosaïste malhabile ", Guérin se comparait volontiers à Arlequin, personnage de la comédie italienne au costume cousu de pièces multicolores dont il revendiquait l'inconstance " comme un champ ouvert à tous les possibles, comme le signe de sa liberté. " En exergue d'un de ses romans, Parmi tant d'autres feux… (1949), est placée une citation de D.H. Lawrence qui donne sans doute la clé de toute son œuvre : " Toujours, toujours, toujours, cette mainmise des autres sur soi. " Plus encore après l'expérience du stalag , " il rejette toute entrave à la liberté de l'individu et revendique l'intérêt privé ". Face au Minotaure qu'est la société, Guérin voulait cultiver l'idéal de Diogène, " mortel adhérant dans la plénitude de sa chair à la vie et aux choses ". Dans ses livres, son ambition est de donner à relire les mythes antiques pour mieux se faire comprendre, mais il échoue sur ce point.
Il se réfère au dieu Hermès, qui s'amuse des multiples manières dont son message est reçu, et donne ce nom au héros de ses trois principaux romans (L'Apprenti, Parmi tant d'autres feux… et Les Poulpes). Mais, remarque Jean-Paul Kauffmann, " l'identification se retourne contre lui. Le dieu aux multiples visages se joue des diverses interprétations que les mortels donnent à sa parole. Que chacun soit persuadé de la bien comprendre ajoute à son plaisir. C'est loin d'être le cas de Guérin. Il n'est pas Hermès, il n'est que Monsieur Hermès."
Amer délice
Ne souhaitant se situer dans un clan ou s'affilier à aucun réseau, " on lui fera payer cher ce refus de s'insérer dans le champ littéraire et idéologique. " Dans Empédocle (1950), à l'heure où la littérature découvre sa responsabilité, il ose avancer que la liberté n'est pas dans l'action mais dans le rêve : " Ce sont les contemplatifs qui possèdent le monde. " Raymond Guérin va rapidement goûter à " l'amer délice d'être incompris ". " A l'image de ses livres, il n'est pas identifiable ", note Jean-Paul Kauffmann. Au final, le portrait qu'il brosse est profondément tragique : " Guérin se refuse à analyser la nature et les causes des catastrophes et des mensonges qu'il dénonce. L'homme est condamné à être le jouet du destin, à contempler interminablement les empiétements de la société sur l'individu. " Meurtri par l'Histoire qu'il voulut ignorer, Raymond Guérin a cherché refuge dans l'écriture, source de jouissance et de compensation, " parce que le poids du monde serait trop lourd à porter en silence ". Mais ce refuge se révèle une impasse : " De sa tour d'ivoire, il contemple le monde et ne se lasse pas de le trouver hideux. " Enfermé dans le ressentiment, Raymond Guérin projettera tout le fiel accumulé au fil de ce qu'il perçoit comme ses échecs dans une chronique vengeresse publiée en 1953-54 dans la revue La Parisienne. Il s'en prend alors avec une grande violence aux figures les plus en vue du milieu littéraire parisien et même à ses amis les plus proches comme Jean Paulhan ou Henri Calet. C'est une âme en peine qu'emportera le cancer du poumon en septembre 1955.
De son œuvre inachevée, ne resterait-il que des cendres ? Hanté lui aussi par des "souvenirs de la maison des morts", par la nécessité de parvenir à exprimer l'indicible, l'intransmissible, Jean-Paul Kauffmann pense que Raymond Guérin n'a pas tout à fait échoué : "Dans cette entreprise, demeure une part inentamable, un noyau profond, incombustible", "un point qui se laisse pas consumer". Face au Minotaure toujours menaçant, Raymond Guérin a encore quelque chose à nous dire. Et les temps se prêtent à ce que les plaintes de l'hôte du 31, allées Damour soient un peu plus audibles...
Phil Fax La Nouvelle Revue Moderne n°9, (juin 2004)
Jean-Paul Kauffmann : 31 allées Damour. Raymond Guérin 1905-1955 Berg International - La Table Ronde (20 euros).
Les chroniques de la NRM
Dernière édition par Constance le Mar 12 Avr 2011 - 20:03, édité 3 fois
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Raymond Guérin Mar 12 Avr 2011 - 18:33
Dans "Retour de barbarie", Raymond Guérin raconte son retour à Paris en décembre 1943 après sa captivité en stalag, et un monde frivole et insouciant auquel il ne s'attendait pas, dans une capitale occupée par les allemands ... se ressentant anachronique dans cet univers où l'argent facile semble couler à flots, où le marché noir permet aux plus nantis de s'alimenter correctement, tandis que le commun survit avec des tickets d'alimentation, alors qu'il porte les stigmates physiques et morales de ses années de souffrance, par bonheur, il y retrouvera Clara Malraux, Albert Camus et Jean-Paul Sartre, Jean Paulhan, Raymond Queneau, et surtout son ami Henri Cartier-Bresson qui fut son compagnon de détention ...
"Je me fais l'effet d'un revenant, d'un fantôme. Je n'ai plus ma place dans ce monde étouffant et fascisé", écrira-t-il à Henri Calet
Citation :
Que de bobards ne nous avait-on pas encore racontés ! Les souliers en fibres, à semelles de bois, les sacs en papier, les tissus artificiels, les ersatz ... oui, peut-être, pour les pauvres, pour les éternels esclaves de la Société. (p.48)
Citation :
Il suffisait d'avoir de l'argent pour avoir tout ce qu'on voulait. Avec cette petite différence toutefois qu'on avait considérablement réduit le nombre de ceux qui "avaient de l'argent". Au moins, comme ça, ils étaient entre eux, entre aristocrates, les salauds ! (p.49)
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Raymond Guérin Mar 12 Avr 2011 - 20:10
Il y a quelques mois, j'ai également lu "Le Temps de la sottise", "Représailles" et, la semaine dernière, "La tête vide", mais j'éprouve le besoin de "digérer" ce dernier tant il est dérangeant et pose question sur la conclusion du narrateur ... j'y reviendrai ...
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Raymond Guérin Lun 23 Sep 2013 - 12:20
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Quatrième de couverture :
"D'un côté, on voit un mari cocu, bafoué, grugé qui, sachant qu'il avait épousé une femme indigne et très inférieure à son milieu, essayait malgré tout de maintenir debout son milieu, essayait malgré tout de maintenir debout son ménage, en reportant son affection sur ses enfants. De l'autre, un mari toujours cocu, sans doute, mais qui ne l'a pas volé ; un mari jaloux, grippe-sou, tyrannique, brutal, sans aucune moralité, cynique (et dans le sens le plus péjoratif qui soit) ; bref, un mari impossible et pour lequel on ne peut avoir que mépris. Entre ces deux portraits, si dissemblables, où est donc le véritable Barcenas ? "
"Paru en 1952, la Tête vide de Raymond Guérin est le dernier roman de l'auteur de l'Apprenti. C'est une enquête policière dont le lecteur aura en main toutes les pièces. Du rapport de la gendarmerie nationale (brigade de Poujastruc), au certificat médical et aux dépositions des témoins, sans oublier les rapports du médecin légiste, il s'agit d'élucider le double suicide (ou meurtre) de Suzanne Barcenas et Gustave Tonnelier, découverts le 2 janvier 1946, avec une balle de 7.65 dans la tête, au lieu-dit La Tourbière, "dans l'attitude ordinaire du coït et en état de rigidité". "Suzon", c'est une coureuse, mariée à un fourreur; son "Gus", c'est un huissier de justice, catholique pratiquant, marié à un glaçon. Raymond Guérin livre ici un roman en kit, dont l'argument est bien moins "la réalité dépasse la fiction" que l'exploration abyssale de la nullité humaine. Le roman se poursuivra avec Claude Pellegrin, érudit de province, romancier raté qui va s'emparer de cette histoire de cocuage aussi médiocre que son quotidien. Il relit les articles dans la presse régionale, obtient des pièces du dossier. Flaubert au petit pied, il va explorer toutes les versions possibles de ce fait divers, jusqu'à être pris lui-même au piège de la "sujétion des sens". Ce roman, peu connu, impitoyablement écrit à la même époque que les premiers Beckett, relève de l'anthropologie et de la désespérance." (WAGNEUR JEAN-DIDIER/Libération)
"Étiemble pensait de La tête vide qu’il "parut trop tôt pour être goûté des Français autant qu’un peu plus tard le sera l’auteur américain d’une entreprise analogue : Truman Capote", de sang-froid" en 1966"
Fin psychologue, Guérin élabore aisément les hypothétiques pensées secrètes des deux héros en les plaçant sous les divers points de vue de ses connaissances, une femme romantique, un journaliste, un médecin légiste, mais je ne m'attarderai que sur la cruelle et cynique considération du hobereau de province déduisant, in fine, que l'huissier avait "la tête vide", puisqu'elle reflète la propre conception de Raymond Guérin sur la passion amoureuse qu'il ne situe qu'au niveau du comportement bestial, excluant toute forme de raison car plaçant l'esprit au-dessus des contingences physiologiques. Ce en quoi il rejoint Bardamu-Céline "- Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des chiens et j'ai ma dignité moi !" La lecture de ce roman permet à chacun et chacune de se faire son opinion : double meurtre commis par le mari bafoué, meurtre de Suzanne Barcenas par Tonnellier suivi de son suicide, ou double suicide, cependant, comme dans tout fait divers sordide mettant en scène un couple d'amants, demeure le mystère des liens qui unissent et poussent parfois des êtres vers un destin tragique.
Extraits :
Extraits :
" Outre ce que la position des corps enlacés avait d'insolite en un tel lieu, en une telle saison, il y avait dans ce groupe, à jamais pétrifié, une rigidité si totale et si burlesque à la fois que j'eus comme un choc au coeur et que je manquai défaillir. Il n'y avait pas jusqu'à la clarté livide du jour finissant qui n'ajoutât à l'étrangeté de la scène que j'avais devant les yeux.[...] Car la vue des corps me fascinait. Je m'approchai davantage. A les toucher." (p.94 et 95)
"Je les revoyais comme je les avais vus, dans la même posture, comme je les reverrai toujours, aussi vieux que je vive. Je reniflais, cherchant si la clairière n'avait pas gardé une odeur particulière, si le parfum de la Barcenas ne s'y était pas imprégné. Du pied, je foulais cette herbe qui semblait me narguer. Et, pendant tout ce temps, mon esprit ne cessait de battre la campagne en quête d'indices qui m'eussent permis de mieux percer à jour les énigmes dont s'entourait encore cet après-midi tragique." (p.99 et 100)
"Non, la mort n'est pas une duperie ! Elle est une consécration, une revanche ! On pourra bien les séparer; les croques-morts pourront bien désenlacer leurs membres raidis pour les mettre en bière; on pourra bien les enterrer loin de l'autre, bah ! Ce qui compte, ce qui restera c'est que leur amour aura été plus fort que la vie et plus fort que la mort, car l'image de leur suprême étreinte, au sein même de la nature complice, aura pu se graver de la sorte à jamais dans les mémoires ... " (p.136)
François Truffaut s'inspira de ce roman pour réaliser "La femme d'à côté", et il fut adapté pour le théâtre par Gilles Chabrier pour le théâtre de l'aquarium : La tête vide
Dernière édition par Constance le Lun 23 Sep 2013 - 12:35, édité 1 fois
GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
Sujet: Re: Raymond Guérin Lun 23 Sep 2013 - 12:32
@Constance : quand il y a du Guérin
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Raymond Guérin Lun 23 Sep 2013 - 12:58
GrandGousierGuerin a écrit:
@Constance : quand il y a du Guérin
Danger : un Guérin peut en cacher un autre ...
GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
Sujet: Re: Raymond Guérin Lun 23 Sep 2013 - 13:01
Constance a écrit:
GrandGousierGuerin a écrit:
@Constance : quand il y a du Guérin
Danger : un Guérin peut en cacher un autre ...
Spoiler:
Tu me tends la perche !
Ca ne ferait Guérin de plus alors
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Raymond Guérin Lun 30 Sep 2013 - 15:16
Depuis plusieurs jours, j'essayais de comprendre ton trait d'esprit et ... eureka !
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Raymond Guérin Lun 30 Sep 2013 - 16:10
Ce nom me disait quelque chose et je m'aperçois que j'avais noté le titre d'un de ses livres, consacré à Malaparte... Je re-note, donc.
GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
Sujet: Re: Raymond Guérin Lun 30 Sep 2013 - 19:25
Constance a écrit:
Depuis plusieurs jours, j'essayais de comprendre ton trait d'esprit et ... eureka !
Tu me rassures ! Mes traits d'esprits sont en général jugés Guérin digestes, ce qui est un comble pour quelqu'un qui a choisi pour pseudo GrandGousier !
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Raymond Guérin Mar 1 Oct 2013 - 12:07
shanidar a écrit:
Ce nom me disait quelque chose et je m'aperçois que j'avais noté le titre d'un de ses livres, consacré à Malaparte... Je re-note, donc.
Guérin a écrit "La tête vide", alors qu'il séjournait chez Malaparte; séjour qui a donné lieu à "Du côté de Chez Malaparte", mais je n'ai pas lu cet ouvrage, peut-être trop analytique pour moi.
GrandGousierGuerin a écrit:
Constance a écrit:
Depuis plusieurs jours, j'essayais de comprendre ton trait d'esprit et ... eureka !
Tu me rassures ! Mes traits d'esprits sont en général jugés Guérin digestes, ce qui est un comble pour quelqu'un qui a choisi pour pseudo GrandGousier !
A présent, je sais qui est le rédacteur des blagues carambar.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Raymond Guérin Lun 6 Juil 2015 - 6:03
Du côté de chez Malaparte
Citation :
Présentation de l’éditeur En mars 1950, Raymond Guérin passe trois semaines chez Curzio Malaparte, à Capri, dans sa célèbre maison, la Casa “Come me”. Du côté de chez Malaparte est le récit de ce séjour. Guérin y consigne ses impressions, ses jugements et les conversations avec son hôte. Le portrait qu’il dresse de l’écrivain italien dessine, en creux, un Raymond Guérin fasciné par la personnalité de Malaparte. Édition augmentée de fragments inédits et illustrée de nombreuses photographies prises par Raymond Guérin lors de son séjour à Capri.
La première fois quand j’ai vu la maison de Curzio Malaparte, j’en suis tombée amoureuse. Comment on ne peut pas le faire ? Quelle architecture extraordinaire, quel emplacement de rêve… c’est une maison de rêve! En tous cas pour moi
Et logiquement quand j’ai vu pour la première fois la couverture de ce livre, je savais que je voulais l’avoir. Voilà, j’ai succombée. Je viens de passer trois semaines aux côtés de Raymond Gurérin, Curzio Malaparte et toutes les connaissances et tous les amis qu’ils ont rencontrés.
Finalement il n’y a que très peu mention de la maison, mais beaucoup de leurs discussions. Ce qui n’était pas plus mal. On apprend beaucoup de Malaparte et c’est presqu’une ‘petite’ biographie de l’auteur italien.
Ecriture fluide et accompagné de beaucoup de photos pour capter l’atmosphère, en tout une lecture agréable.
la page Wikipédia de la maison Malaparte
en 2013 un film publicitaire du parfum Uomo du couturier italien Ermenegildo Zegna a été filmé dans/autour de la maison