DOUZE JOURS EN AUSTRALIE
Qui est le narrateur de ce livre derrière son masque de douleur et de rage impuissante ?
Le portrait qu' il fait de lui est assez déplaisant. A l' entendre, il passe son temps à boire, draguer et remacher sa culpabilité.
Ce qu' on saura de lui, c' est qu' il est incapable de surmonter le deuil de sa fille morte brulée vive.
Et qu' il ne le souhaite pas non plus.
Ce livre n' a rien d' aimable, au contraire. Et j' ai toutes les raisons de croire qu' il est en partie autobiographique.
Ce récit, il le fait au chevet de sa mère hospitalisée en maison de retraite. Elle ne comprend pas ce qu' on lui dit et pendant les douze jours où il se confesse devant elle, elle se contentera de sourire.
Ce qu' il lui raconte surtout, c' est ce qui s' est passé lors du procès de Klaus Barbie, qui' il suivait
en tant que journaliste.
Il y a rencontré une jeune femme et tous deiux vont connaitre un amour essentiellement physique
et empoisonné par le poids de la mort.
Elle a eu un un "fiancé" enfant de 12 ans et qui a été déporté par les allemands. Il n' est jamais revenu et elle a épousé le frère du petit "fiancé".
Elle est venue voir le bourreau nazi pour extérioriser sa haine.
Lui est ravagé par la douleur de la perte de sa fille.
En toile de fond, la présence obsédante de Klaus Barbie, impavide ou absent et de son très biarre
avocat, Me Vergès.
Tittensor a su trouver les mots qui convenaient à ce récit qui se veut anti littéraire.Mais qui est poignant.
Un livre atroce, mais miséricordieux.