traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
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traversay Flâneur mélancolique
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| Sujet: Re: Jérôme Nouhouaï [Bénin] Mer 13 Avr 2011 - 15:56 | |
| Le piment des plus beaux jours - Citation :
- Nelson Kangni est un étudiant en deuxième année de droit. Il partage un deux-pièces avec deux autres étudiants : Jojo, sapeur, obsédé par les filles et l'argent, et Malcolm, intellectuel panafricain. D'ordinaire studieux, le jeune Nelson est perturbé par Josiane, fille d'ancien ministre, beauté fatale. La belle est farouche, et son père vigilant. Tandis que l'affreux Jojo trombine à qui mieux mieux la jeune bonne de la famille da Silva, Malcolm rumine de sombres pensées : les Libanais sont la gangrène du pays, explique-t-il à un Nelson dubitatif, ils sont avides, racistes, sans foi ni loi. Un commerçant libanais est attaqué, battu. La boutique d'un autre incendiée. Un troisième est enlevé, retrouvé mort. Nelson soupçonne Malcolm. Alors que Nelson progresse lentement dans son entreprise de séduction, un groupe clandestin, le Calice noir, revendique les agressions contre des Libanais...
Du sexe (beaucoup), de la politique (pas mal) et des études (un peu), voici de quoi est fait le quotidien de Nelson et de ses amis, étudiants béninois. Le piment des plus beaux jours, le roman de Jérôme Nouhouaï est un mélange détonant de plaisirs immédiats et de préoccupations plus profondes, dans un quotidien marqué par la violence, l'injustice, la place des femmes dans une société machiste et, surtout, la xénophobie, rampante, qui éclate au grand jour quand un groupe terroriste s'en prend aux citoyens d'origine libanaise. L'écriture de Nouhouaï est crue, paillarde, virevoltante, rappelant parfois le style de Mabanckou. L'auteur est roué : derrière la description de la dolce cita insouciante de ses héros, obsédés par leur désir de copuler ad libitum, il dénonce avec virulence une société pourrie jusqu'à la moelle, où le pouvoir corrompt, et prête à se jeter sur n'importe quel bouc émissaire, de préférence étranger, pour venger les inégalités sociales, insupportables. Nul doute que Jérôme Nouhouaï aime son pays mais il ne le ménage pas dans ce premier roman pimenté et cavaleur. | |
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