Miroslav Krleža [Croatie]

Miroslav Krleža (1893-1981)

Né sous l’empire austro-hongrois, il se destine d’abord à la carrière militaire, mais s’enfuit de l’Académie militaire de Budapest et choisit la carrière littéraire. Il s’oppose aux autorités austro-hongroises, après la guerre de 14-18 il critique également la nouvelle monarchie croate, et adhère à sa façon au communiste, en faisant en 1925 le voyage de Moscou.

Récupéré après 1945 par le régime titiste, il devient un écrivain officiel, une autorité incontestée.

Il a beaucoup écrit et dans tous les genres littéraires, poésie, théâtre, essai, nouvelle et roman. Certaines de ses œuvres ont été traduites en Français.

Le retour de Philippe Latinovicz

Un homme d’une quarantaine d’années revient sur les lieux de son enfance, en Croatie. Autrefois mis à la porte par sa mère, il est devenu peintre, vit à Paris, mais n’a jamais vraiment oublié, ni s’est vraiment libéré de ses sensations et souvenirs d’enfance. Il reste sur place sans pouvoir faire grand-chose, sans non plus pouvoir rompre les attaches qui le lient, et il se place dans une sorte d’attente, incapable de partir et de revenir à ce qui faisait sa vie jusqu’à maintenant.

Des belles pages, avec des descriptions fines sur des sensations ou des sentiments diffus, quelques portraits de personnages qui touchent juste. Mais c’est dans la construction romanesque que cela pêche à mon sens. J’ai eu du mal à comprendre ce qu’attendait Philippe, ce qui le rendait incapable de partir. L’histoire de la femme fatale est assez convenue, et la fin prévisible et peu intéressante.
Je me dis que c’est un auteur qui doit être plus intéressant à suivre dans la nouvelle.

Je connais Miroslav Karleja comme on l'appelle ici - un vrai croate d'envergure tres europeenne. Nommination pour le prix Nobel .Je me rappelle avoir lu un livre en deux volumes qui avait le titre "Banquet a Blitva", je vais m'en souvenir plus!

Je me rappelle que son ecriture etait tres interpretable - une metalangue. Et puis, il a beaucoup ecrit sur les Balkans, nous qui y habitons devons le lire - c'est une belle experience litteraire!

J'avais effectivement lu qu'il était considéré comme un écrivain important, pas seulement en Croatie mais dans la plupart des pays des Balkans, c'est pour cela que j'ai voulu le découvrir, mais j'avoue que je n'ai pas été complètement convaincue par ce roman, un peu mal construit à mon avis. Mais je n'ai peut être pas choisi le bon livre.

Meme opinion et je trouve que le stye a mal vieilli. Je me suis beaucoup ennnuyé...
La comparaison avec un contemporain tchèque, Karel Kapc est tout à fait en faveur du second.


De Krleza, il me reste "Enterrement à Thérésienbourg", 90 p.

J'aurais plutôt fait le rapprochement avec Ivo Andric, qui est encore plus proche à mon sens, et je dois dire, les deux auteurs ayant été candidats, que je pense que le comité Nobel ne s'est pas trompé en donnant le prix à Andric. Mais encore une fois je ne connais pas suffisamment Krleza, peut que ses autres ouvrages sont plus passionnants.
Orientale pourrait peut être nous faire des suggestions de lecture ?

Je lisais justement vos posts. Tout a fait d'accord pour le prix Nobel qui est alle chez Andric.

Je vais revoir mes lecture de Karleja de l'epoque, peu d'auteurs pas serbes de l'ex Yougoslavie etaient traduits chez moi et cet ecrivain s'est fait remarquer. Il semblait ecrire comme les ecrivains europeens qu'on lisait en cachette. Mais je dois vraiment retourner plus de 25 ans dans le temps pour voir clair, relire un peu ce qui etait traduit a l'epoque. Je vais en reparler, promis, jure.
Desolee, Bix, je ne connais pas Karel Kapc, mais j'ai toujours eu un faible pour les theques.