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| Caroline Blackwood | |
| | Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Caroline Blackwood Mer 18 Mai 2011 - 14:02 | |
| Caroline Blackwood est née à Londres en 1931 dans une riche famille aristocratique anglo-irlandaise (elle est une héritière Guinness par sa mère). À 19 ans, elle rencontre Lucian Freud avec qui elle s'installe un temps à Paris. En 1953, ils retournent vivre à Londres où ils se marient. Elle fréquente différents cercles d'artistes et écrit pour des revues (Encounter, London Magazine). Après avoir quitté Lucian Freud, elle part pour New York et Hollywood où elle tourne dans plusieurs films. Elle épouse alors le pianiste américain d'origine polonaise Israel Citkowitz, qui lui donne trois enfants. De retour à Londres, Caroline Blackwood rencontre Robert Lowell, déjà reconnu comme un des plus grands poètes du XXe siècle aux États-Unis. En 1970, ce dernier quitte l'écrivain Elizabeth Hardwick pour épouser sa nouvelle muse. Leur relation passionnelle est bouleversée par les tendances maniaco-dépressives de Robert Lowell. Il retourne à New York où il meurt dans un taxi alors qu'il allait rejoindre son ex-épouse, un portrait de Caroline peint par Lucian Freud serré dans ses bras. Caroline retourne aux États-Unis en 1987. Elle continue d'écrire, activité qu'elle a poursuivie tout au long de sa vie, publiant une dizaine de livres. Elle meurt à New York à l'âge de 64 ans. source: éditeurmessage sur le fil "Les familles d'artistes" ici
Dernière édition par kenavo le Mer 18 Mai 2011 - 14:24, édité 1 fois | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Caroline Blackwood Mer 18 Mai 2011 - 14:03 | |
| / Great Granny Webster / Granny WebsterCeci est un résumé que j'ai trouvé, mais il raconte tout le livre, donc, je mets seulement les premières lignes.. ce qui se trouve en spoiler, pour ceux qui veulent encore le lire - ne pas cliquer Caroline Blackwood affirmait que la majorité de ses écrits n’étaient pas particulièrement autobiographiques, à l’exception de Granny Webster, dans lequel elle s’inspire de sa famille. Ce livre, publié en 1977, a été sélectionné pour le prestigieux Booker Prize. La jeune narratrice orpheline de père s’installe chez son arrière-grand-mère, l’avare et glaciale Granny Webster, dans une grande demeure sombre de la banlieue de Brighton, à Hove. Son regard impitoyable d’adolescente révèle la folie noire qui se dissimule derrière les décors des grandes demeures de l’aristocratie. Le personnage de Granny Webster est inspiré par l’arrière-grand-mère de Caroline Blackwood, une héritière écossaise pingre nommée Woodhouse. - Spoiler:
Le portrait qu’en dresse l’auteur est à la fois drôle et effrayant. La seule chose qui intéresse Granny Webster, c’est son coeur. Elle ménage ce dernier autant qu’elle le peut, jusqu’à l’absurde. De fait, la vieille dame évite toute émotion, toute parole inutile et toute nourriture qui pourrait être appétissante. Granny Webster n’a jamais tenté de nouer des liens avec d’autres personnes, préférant vivre seule dans sa demeure glaciale. Granny Webster a été le premier livre de Caroline Blackwood dans lequel elle condamna l’égoïsme absolu d’une matriarche riche et mesquine, d’une sorcière diabolique qui observe sans bouger la ruine de son enfant. Car, la narratrice s’interroge sur sa grand-mère, la fille de Granny Webster, que son arrière-grand-mère n’évoque jamais. C’est Tommy Redcliffe, un ami de la famille, qui dévoile à la jeune fille l’histoire de sa grand-mère. On apprend que, une fois mariée, cette femme frêle était incapable de tenir la maison, qu’elle passait ses journées cachée dans sa chambre, et ses nuits à errer aux abords de la demeure familiale de Dunmartin Hall. Elle ne semblait même plus reconnaître les membres de sa famille. Puis, elle donna libre cours à sa passion pour les fées sans se soucier de personne et se mit à apprendre leur langage. La folie de la grand-mère allant grandissante, la maisonnée tomba dans la décadence. Granny Webster finit par agir, uniquement pour ne pas salir le nom de la famille, et se déplaça pour faire interner sa fille, laissant son beau-fils nourrir une tristesse sans égale. D’autres personnages, tout aussi truculents et affligeants, complètent cette galerie de portraits. Tante Lavinia est un personnage inoubliable. Blackwood s’est inspirée de sa propre tante, Veronica Blackwood. Lavinia est une « jolie-laide » qui raconte des histoires scandaleuses, qui vit au-dessus de ses moyens et est connue pour ses nombreux mariages. Piégée dans l’inexorable vie de plaisirs de la haute société délurée de Londres, elle tente de se suicider dans sa baignoire de marbre. Cette scène devient comique sous la plume de Blackwood, de même que le devient la tentative de viol par le psychiatre à l’hôpital où on emmène Lavinia après qu’elle se soit taillé les veines. Le livre se clôt sur les funérailles de Granny Webster. Les seules pleureuses qui y assistent sont la narratrice (qui revient à Hove pour la première fois depuis quinze ans) et l’ancienne domestique borgne de son arrière-grand-mère, Richards. Le coup de grâce, à la fois comique et horrible, vient lorsqu’un flocon de cendre, tout ce qui reste de la vieille dame , s’engouffre dans l’oeil valide de sa servante dévouée
Et voilà ce que l'éditeur donne comme information: - Citation :
- « Ce livre est semblable à une boîte de chocolats fourrés aux amphétamines. » (Francis Wyndham, Sunday Times, Londres)
« Choquant, brillant et diaboliquement drôle, Granny Webster est le meilleur livre de Caroline Blackwood. Avec la monstrueuse douairière de Hove, et la classe dominante qu'elle représente, Blackwood a trouvé un sujet à la mesure de son style extraordinaire qui mêle l'horreur à la jubilation. » (Jonathan Raban)
« Inoubliable. Granny Webster est le compte-rendu pragmatique - un pragmatisme des plus sinistres - des infortunes d'une famille d'Irlande du Nord. Aussi court que puisse paraître ce livre, l'auteur parvient à y retranscrire l'esprit des époques victorienne, édouardienne, d'avant et d'après-guerre avec un verbe précis et sonore... Une expérience littéraire unique. » (Philip Larkin) En quelque sorte je n'ai pas lu ce livre autant pour son contenu mais à cause de l'auteur! Quelle vie cette femme a eu.. elle m'intéressait.. et voilà que je découvre que ce petit livre (en anglais à peine 100 pages) est non seulement à moitié autobiographique, mais aussi considéré de la critique anglophone comme un chef-d'oeuvre. Et les critiques n'ont pas fait de fausses promesses. Voilà un livre qu'on ne va pas oublier, un personnage qui reste en bonne mémoire, une famille qu'on est contente de n'avoir pas eu, mais qui fait plaisir de rencontrer via la littérature. Un très bon moment de lecture!!
Dernière édition par kenavo le Sam 4 Juil 2015 - 21:22, édité 1 fois | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Caroline Blackwood Sam 4 Juil 2015 - 18:34 | |
| Corrigan Caroline Blackwood
C’est le dernier roman que Caroline Blackwood a écrit, un des seuls à être réédités en ce moment avec Great Granny Webster. En voici le thème :
La vie de Mrs Blunt est bien terne depuis qu’elle est devenue la veuve du colonel. Elle qui avait mené une vie insouciante et infantile avec l’amour de sa vie, s’est repliée sur elle-même et vit comme une recluse dans sa maison du Wiltshire avec Mrs Murphy qui s’occupe d’elle et de la maison. Mais un jour Corrigan apparait sur le pas de sa porte. C’est un homme en chaise roulante qui fait la tournée des maisons environnantes afin de récolter des dons pour Saint Crispin, le foyer médicalisé où il est hébergé à Londres. Corrigan est un irlandais charmeur, beau-parleur et manipulateur et il a tôt fait de mettre en confiance Mrs Blunt. Au fur et à mesure des semaines, Mrs Blunt investit de plus en plus de son énergie et de son argent pour aider le foyer St Crispin, ceci au grand dam de sa fille Nadine.
Caroline Blackwood nous balade avec subtilité d’un bout à l’autre du roman dont l’intrigue est au final un véritable jeu de dupes. Dès que nous croyons tenir l’essence d’un des personnages, une autre vérité se fait jour ajoutant à la complexité du bonhomme ! Un roman intelligent et humain, admirablement construit et où Blackwood transcende les apparences et se joue des clichés. Elle sait nous berner avec art afin de nous faire mieux appréhender l’infinie complexité des rapports humains.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Caroline Blackwood Sam 4 Juil 2015 - 20:58 | |
| Voilà un avis qui donne fichtrement envie !
Edit : Hélas je ne trouve qu'une version e-book pour ce titre...
Dernière édition par Armor-Argoat le Sam 4 Juil 2015 - 21:13, édité 1 fois |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Caroline Blackwood Sam 4 Juil 2015 - 21:07 | |
| - Armor-Argoat a écrit:
- Voilà un avis qui donne fichtrement envie !
Merci Armor, je pense que celui-ci doit encore être dispo dans certaines médiathèque ou alors en occasion sur les sites internet. Le seul roman d'elle disponible en français est Granny Webster que je suis en train de lire. J'avais préparé une bio de Caroline Blackwood mais j'ai vu que kena s'y était déjà attelée. En fait la vie de cette femme est si mélodramatique qu'elle pourrait faire le sujet d'un roman. Je ne résiste pas à l'envie de vous poster quelques photos : Caroline Blackwood à 20 ans. Avec Lucian Freud à peu près au même âge Portrait d'elle par Lucian Freud | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Caroline Blackwood Sam 4 Juil 2015 - 21:18 | |
| cela fait plaisir de voir remonter ce fil - domreader a écrit:
- En fait la vie de cette femme est si mélodramatique qu'elle pourrait faire le sujet d'un roman.
pas un roman, mais une biographie - si tu suis le lien dans mon premier message, il va t'amener sur le fil avec les familles d'artistes, j'avais aussi mis la bio de Nancy Schoenberger, Dangerous Muse | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Caroline Blackwood Dim 5 Juil 2015 - 6:28 | |
| - kenavo a écrit:
- cela fait plaisir de voir remonter ce fil
- domreader a écrit:
- En fait la vie de cette femme est si mélodramatique qu'elle pourrait faire le sujet d'un roman.
pas un roman, mais une biographie - si tu suis le lien dans mon premier message, il va t'amener sur le fil avec les familles d'artistes, j'avais aussi mis la bio de Nancy Schoenberger, Dangerous Muse J'avais vu ton lien, la bio semble intéressante et puis j'ai vu que sa fille Ivana Lowell avait aussi sorti un livre 'Why Not Say What Happened?' sur son enfance, sa mère, etc... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Caroline Blackwood Dim 5 Juil 2015 - 9:35 | |
| ah oui, je note... sa vie était vraiment tellement extraordinaire, faut que j'en lise une de ces biographies un de ces jours | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Caroline Blackwood Lun 6 Juil 2015 - 12:38 | |
| Granny Webster Great Granny Webster Caroline BlackwoodDans ce roman partiellement autobiographique Caroline Blackwood nous fait le portrait de la grand-mère Granny Webster. C’est une femme hors du temps, rigide, puritaine, froide qui vit repliée sur elle-même dans une sorte de grande demeure gothique aux alentours de Brighton. On lui envoie sa petite-fille en convalescence pour quelques mois. C’est l’enfant devenue adulte qui est le narrateur du récit. L’enfant se retrouve très seule dans cette grande maison aux rideaux constamment tirés, il y fait froid et humide car les cheminées sont garnies mais jamais allumées. Les repas sont plus que frugaux car Granny Webster est adepte de l’extrême austérité malgré son immense fortune, d’ailleurs la grande maison ne compte qu’une seule employée de maison borgne et cassée en deux par l’ostéoporose. Granny Webster est toujours habillée de noir, n’aime personne, parle peu et uniquement pour énoncer des vérités. Elle ne sort pas sauf pour quelques allers et retours en Rolls le long de la plage chaque dimanche et ne fait rien de ses journées sinon rester assise sur une chaise en bois très droite. Elle lèguera l’intégralité de son immense fortune à la Society for Euthanasia ! Granny Webster est un personnage étrange et peu attachant qui pourrait sortir tout droit d’un roman gothique. La petite fille devenue adulte revient sur cet épisode et raconte aussi la destinée des enfants de Granny Webster, des vies tragiques dont le sens échappe totalement à leurs protagonistes. C’est un roman court, concis et pourtant particulièrement dense. Les personnages sont incroyables et on a l’impression de traverser plusieurs époques tant Granny Webster fait partie d’un autre monde. Le livre sera en compétition pour le Booker prize mais ne sera pas le gagnant à une voix près, celle de Philip Larkin qui pensait qu’un roman si largement autobiographique ne pouvait pas gagner un prix destiné aux œuvres de fiction. Comme si on pouvait mesurer la part qu’apporte chaque auteur de sa propre vie dans une œuvre de fiction. Ici cela ne pouvait être connu que parce Caroline Blackwood était un personnage connu et membre d’une famille célèbre. Je pense qu’il vaut bien mieux que beaucoup de livres ayant remporté le Booker que l’on a vu depuis. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Caroline Blackwood Lun 6 Juil 2015 - 14:02 | |
| Ça sent le roman idéal pour les vacances ! | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Caroline Blackwood | |
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| | | | Caroline Blackwood | |
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