La pensée du jour

finalement, pas de coran, pas de bible, pas de torah, pas de Dieux et pas de maîtres.

juste des pensées profondes et beaucoup d'ouverture d'esprit...

animal a écrit:

juste des pensées profondes et beaucoup d'ouverture d'esprit...

Les pensées profondes, ça creuse ! Qu'est-ce-que tu manges ?

n'importe quoi, faut croire que je ne creuse pas beaucoup.

J 'adore!

Le silence aura toujours le dernier mot. Les mots, les paroles que nous prononçons ne sont qu' un intermède provisoire et infiniment
bref dans ce bloc de silence qui nous entoure.
Intermèdes qui  sont censés évacuer le vide qui nous définit. Et le peu de réalité de que nous apelons réalité.
Le silence et la solitude font peur. Alors nous meublons.
Mais il arrive un moment où l' on se rend compte que c' est un combat perdu d' avance. Et qu' il serait peut etre plus cohérent de
pactiser avec le silence.
De trouver -en tout cas de chercher- un état, une disposition, qui consisterait à s' alléger. Du poids de la parole et des commentaires,
des dialogues qui ne sont souvent que des monologues superposés, de la tyrannie du commentaire...
De  choisir ce pas de retrait dans notre démarche quotidienne, plutôt que subir la vacuité  ou les répétitions.

Ajouter des mots aux mots me semble souvent désespérant.
Sommes nous vraiment voués à cette obligation sociale ?...
Je ne mets en cause aucune autre attitude. Que ce soit celle qui cherche l' originalité, l' authenticité, l' échange, les liens sociaux.
Ce fut longtemps la mienne.

Mais un libre choix, meme temporaire,  donne, -me semble-t-il-  davantage sens aux autres sens : la vue, l' ouie, le toucher...
C' est un peu  la tendance que j' éprouve en ce moment...
La fatigue que j' éprouve est souffrance, et c' est sans doute ce qui m' incite à choisir un répit, un repos, un refuge. Peut etre ce choix
nécessaire s' avèrera t-il définitif ?

Le silence et la solitude me sont vitales. Parler pour meubler me fatigue, c'est mieux si l'on peut de choisir ses interlocuteurs, et d'avoir des choses intéressantes à se dire.

Philip Roth, dans son roman La tache, évoque avec justesse ce sujet:

Roth a écrit:

« Pour renoncer à la société, s’abstenir de toute distraction, s’imposer le détachement de toute ambition professionnelle et de toute illusion sociale, de tout poison culturel, et de toute intimité séduisante, pour s’astreindre à la réclusion rigoureuse des ermites qui se claustrent dans les cellules, des cavernes ou des huttes au fin fond des forêts, il faut une trempe plus opiniâtre que la mienne. […] Le secret, pour vivre seul ici, loin de l’agitation des imbroglios, des séductions, des attentes, et surtout à l’écart de sa propre intensité, c’est d’organiser le silence ; de considérer la plénitude du sommet de la montagne comme un capital, et le silence comme une richesse qui connaît une progression exponentielle. De considérer ce silence qui vous encercle comme un privilège acquis par choix, et d’y trouver votre seul ami intime. »

ps: je déteste cette question: Tu fais quoi dans la vie?

A comparer avec le célébre :

Citation :

Quand je m’y suis mis quelquefois, à considérer les diverses agitations des hommes et les périls et les peines où ils s’exposent, dans la cour, dans la guerre, d’où naissent tant de querelles, de passions, d’entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j’ai découvert que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s’il savait demeurer chez soi avec plaisir, n’en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d’une place. On n’achètera une charge à l’armée si cher, que parce qu’on trouverait insupportable de ne bouger de la ville ; et on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu’on ne peut demeurer chez soi avec plaisir.

Pascal,

Le silence est d'or!

De belles citations insatisfaisantes. Pourquoi faudrait-il choisir entre  le tumulte et le silence? S'accommoder des deux me semble non seulement accessible mais source d'épanouissement. Les autres et moi. Moi sans les autres.

Ce que j' ai dit, c' est à titre personnel. Mon choix est autant imposé que consenti. Ce n est ni une règle de vie -meme temporaire-
ni une suggestion. Je pense que c' est suffisamment clair pour ne pas y revenir et alourdir mes propos.

Je pense, Marco, que tu vis dans un univers où les souffrances de la pathologie conditionnent les comportements et pas seulement les humeurs, la volonté, bonne ou mauvaise.
Hors les murs aussi, la souffrance existe bien évidemment aussi et on y fait face comme on peut.
La notion meme de plaisir est parfois un luxe hors de portée. Et l' épanouissement personnel une vue de l' esprit.

Mais évidemment, la vie est fluctuente et se doit de tendre à la satisfaction meme au prix de compromis et de chutes en avant.
Ouverte à l' espoir et aux projets.
Amen !

Je réagissais essentiellement aux citations de Philip Roth et de Pascal.

je suis d'accord avec Marko. Les deux sont indispensables à l'homme. Echanger avec quelqu'un enrichi et la solitude peut-être agréable ou meurtrière si elle est imposée. Mais je ne crois pas que l'homme soit fait pour être seul. D'ailleurs il y a une évidente contraction chez les bouddhistes qui parlent de vide intérieur et se retire dans la solitude. Pourquoi alors? Pour explorer ce vide? Je préfère croire que tout n'est que mouvement et construction perpétuelle de la naissance jusqu'à la mort. Et que ce qui n'était que vide au départ ( et encore j'en suis de moins en moins sûr) se construit par l'action et l'échange avec autrui. j'aime de moins en moins la solitude que je trouve stérile.