Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 László Krasznahorkai [Hongrie]

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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyVen 13 Sep 2013 - 15:55

Description de cette "chère" communauté :

Citation :
D'abord il y avait eu le gel, les gerçures aux lèvres et aux mains, le bétail avait été décimé, et puis ils commencèrent à toucher leur paye avec une semaine de retard, mais il n'y avait déjà plus rien à acheter, et tout le monde disait que le magasin allait fermer. Et c'est ce qui arriva. Ceux qui savaient où aller s'étaient enfuis, les autres étaient restés et les querelles, les intrigues avaient commencé, des projets irréalisables flottaient dans l'air, celui-ci savait mieux que celui-là ce qu'il fallait faire, alors bien sûr il ne se passait jamais rien. Et puis ils s'étaient résignés à cette impuissance, ils ne croyaient plus qu'au miracle, comptaient nerveusement les heures, les semaines, les mois, ensuite même cela n'eut plus d'importance, ils passaient leur journée recroquevillés dans leur cuisine et dès qu'ils touchaient un peu d'argent, ils le dépensaient aussitôt au bistrot.
Ah oui, et moi, la fin... je l'ai trouvée trop... expédiée. La "première" fin, je l'ai trouvée facile et frustrante. L'ultime fin est belle, intéressante, mais il manque quelque chose.

Et parfois, Krasznahorkai a ce défaut de nous donner quelque chose, et de le retirer en nous laissant avec un vide dont on ne sait que faire (l'histoire de l'apparition... le changement (ou non ?) d'Irimias... l'état branlant de Futaki...).
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Marko
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyVen 13 Sep 2013 - 16:09

Te voilà prête à voir les 7h40 du Satantango de Bela Tarr? cyclops 
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyVen 13 Sep 2013 - 16:54

J'ai déjà du mal à remettre le film de Tarkovski dans mon lecteur dvd...
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyVen 13 Sep 2013 - 23:14

il a des défauts qui pourraient être des qualités ! (ça ne devait pas être moi pour celui là parce qu'en explorant un accoudoir du canapé j'en retrouve un exemplaire).
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptySam 14 Sep 2013 - 13:18

animal a écrit:
il a des défauts qui pourraient être des qualités ! (ça ne devait pas être moi pour celui là parce qu'en explorant un accoudoir du canapé j'en retrouve un exemplaire).
(ben... ce n'est pas Arabella non plus... alors qui ? T'es sûr que t'en aurais pas acheté un deuxième du coup ?)
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptySam 14 Sep 2013 - 13:22

je pourrais être coupable de mise en circulation d'exemplaire. mais je n'en sais rien du tout sur ce coup là. jypeurien
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyJeu 19 Sep 2013 - 21:22

 - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 Kraszn10
- Au nord par une montagne, au sud par un lac, à l'ouest par les chemins, à l'est par un cours d'eau (Északról hegy, Délről tó, Nyugatról utak, Keletről folyó ; 2003). Traduit du hongrois par Joëlle Dufeuiily. 189 pages. Editions Cambourakis.

Les premiers chapitres sont souvent quasiment composés d'une seule phrase.
Au début, il est question d'un train. On est au Japon, tout près de Kyôto.
Citation :
"[...] lorsque l'on descendait après Shichijo, près de l'ancien site aujourd'hui disparu de Rashômon, dans le quartier de Fukuine, les maisons et les rues étaient soudain différentes, c'était comme si les formes et les couleurs s'étaient subitement effacées, il n'en était qu'à une station mais se sentait hors de la ville, à l'extérieur de Kyôto, et c'est de là qu'il démarra, par des ruelles étroites et labyrinthiques, tournant ici à gauche, avançant tout droit, tournant à nouveau à gauche, le doute aurait dû le gagner, et tel fut d'ailleurs le cas, mais il ne s'arrêta pas pour demander son chemin, n'interrogea personne, au contraire, il poursuivit sa route sans se poser de question, sans hésiter, [...] " (pages 9-10).
Le "il" en question, on l'apprend page 17, c'est le petit-fils du prince Genji. Un homme de faible constitution, engagé dans une quête.

Un tout petit peu plus loin : "l'endroit était désert, comme si une fête ou un drame se déroulait quelque part, mais ailleurs, loin d'ici" (page 10).
C'est une caractéristique du livre : il n'y a quasiment personne. Les lieux sont déserts, comme si tout le monde venait à peine de partir, brusquement, volontairement ou non (enlevé par des dieux, rayé de la surface de la réalité...).

Il emprunte un sentier montant qui longe un mur ; il suit ce mur qui
Citation :
"l'orienta directement vers un pont en bois, léger et délicat, si léger et si délicat qu'il semblait flotter dans les airs, un pont couvert d'un toit fait d'écorce de cyprès, les piles, minutieusement polies, étaient en cyprès également, le tablier, mou, battu par la pluie, se balançait doucement sous les pas et, de chaque côté : le vide et la verdure, de la verdure partout. [...]
Le pont prit fin en décrivant un arc au-dessus de la vallée mais ne marqua aucune rupture, le mur continuait toujours, inchangé, sans ornement, blanchi, un pisé épais et compact, une rangée horizontale de tuiles faîtières bleu turquoise, et tandis qu'il avançait obstinément, à la recherche de l'entrée, il eut le sentiment que cette étrange longueur, que cette cloison immuablement hermétique et uniforme, là, sur sa gauche, n'étaient pas simplement là pour délimiter un immense territoire, mais pour lui faire prendre conscience d'une chose : il ne s'agissait pas d'une clôture, mais de la mesure intrinsèque de quelque chose dont l'évocation à travers ce mur cherchait à prévenir le nouvel arrivant que celui-ci aurait bientôt besoin d'autres unités de mesure que celles auxquelles il était habitué, que celles qui avaient jusqu'ici encadré sa vie." (page 11-13)
C'est bien cela : c'est un peu comme s'il était parvenu dans un lieu magique en suivant un chemin qui l'aurait mené dans une autre dimension, légèrement différente de la nôtre.

Le petit-fils du prince va pénétrer dans ce territoire.
Le voici face à un temple :
Citation :
"[...] au milieu de la cour, quatre paires d'épaisses colonnes en bois d'hinoki poli, sur un haut socle en pierre, soutenaient une double toiture légèrement incurvée en son sommet, deux toits, l'un au-dessus de l'autre, c'était comme si deux immenses feuilles d'automne, aux bords déjà légèrement racornis, étaient tombées l'une après l'autre, l'une au début, l'autre à la fin d'un même instant, et que seule la première était arrivée à destination, et tandis que la première était arrivée et se reposait déjà sur l'édifice de poutres des colonnes, l'autre semblait poursuivre sa descente dans les airs, dans une parfaite symétrie [...]" (page 14).
Il semble qu'un étrange cambrioleur, qui n'aurait rien volé mais mis du désordre, soit passé par ces lieux un peu avant...

Le lecteur, à condition que les longues phrases enveloppantes ne lui fassent pas peur (mais les chapitres sont courts et les pages aérées, le texte passe donc très bien), sera plongé dans un monde en suspension - silence, lieux désertés de présence humaine, étrangeté de l'atmosphère... une sorte de parenthèse hors du temps - et suivra la quête du petit-fils du Prince Genji à la recherche d'un mystérieux "jardin caché". Existe-t-il vraiment ?


Un livre vraiment très beau, mystérieux, souvent fascinant, aux images marquantes.


Bizarrement, et c'est quand même un peu dommage pour un tel texte, on a un "acquis de conscience" (page 118 ; plus tard, page 189, le mot pourtant est bien orthographié), féérique (page 155), et de trop fréquents "eut été". Je ne dis pas que je ne laisse jamais passer de fautes dans mes petits commentaires, mais bon, quand même...


Dernière édition par eXPie le Dim 6 Oct 2013 - 19:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyDim 6 Oct 2013 - 18:04

eXPie a écrit:
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- Au nord par une montagne, au sud par un lac, à l'ouest par les chemins, à l'est par un cours d'eau
Merci de ton commentaire, à ce jour c'est mon livre préféré de l'auteur.
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyMar 3 Déc 2013 - 17:07

 - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 Guerre-et-guerre_w525

Dans la production de cet écrivain (que j'ai découvert en empruntant complètement au hasard dans une médiathèque le SATANTANGO du cinéaste Béla Tarr il y a  quelques années), je ne voyais pas trop comment on pouvait concilier une vision du monde telle qu’elle est décrite dans "au nord par une montagne...", C'est à dire un monde dénué d'une pensé individuelle mais seulement vécu (observé, ressenti) par le stricte minimum, c'est à dire un corps déambulant dans un temple lumineux, qui se tient là sans réelle justification autre que celle de la vérité, disons plutôt la réalité, réalité depuis laquelle semble sourdre une menace, un grondement, mais aussi et surtout la beauté, et l'ambiance maladive de Satantango ou de la Mélancolie de la résistance, par laquelle est décrit un monde à l’image de ses personnages, monde qui n’est que le reflet des êtres prisonniers de la boue des petites ambitions, les petites pensées individuelles de chacun qui se frictionnent pitoyablement dans un cercle noir replié sur lui-même.

Guerre et guerre, le dernière livre de l’auteur est peut être entre ces deux eaux, quelque part entre le monde lumineux, présent, réel, vrai de « au nord par une montagne » et les histoires repliées sur elle-même prés de la boue et de la chair, de ces premiers livres. L’auteur y déploie un style unique, un de ces livres où la forme et le fond sont main dans la main, afin d’entrer en résonance pour se multiplier à l’infinie, et ou sens et esthétique ne sont plus dissociable, ne font plus qu’un.  Une œuvre d’art en somme.

Ainsi, difficile alors de parler du fond sans évoquer la forme, et vice et versa. Le thème de ce livre est surement la destruction de toute entreprise collective, les sociétés, les mythes, les projets, seront anéantis inéluctablement. Il y est aussi question du Beau, du noble et de l’excellence, et puis surtout, de l’incompréhension. L’incompréhension superficielle, celle de la langue qui expulse les mots fabriqués dans le fond de la gorge et dirigés vers  l’oreille de l’autre, et l’incompréhension profonde, celle de l’image intérieur, disons l’image poétique à transmettre.

Les phrases sont longues, et au fil de leur développement, le temps de la narration évolue, les époques se chevauchent, les points de vue se multiplient, les idées se percutent. Les mots qui décrivent les mots, c’est Korim évoquant le parchemin en hongrois à la femme du traducteur qui ne comprend que l’anglais. Le manuscrit de Korim évoque la déambulation au travers de l’histoire de quatre hommes, cherchant la beauté, le noble et l’excellence mais et qui finiront inexorablement par  fuir la destruction et la guerre.

Korim est archiviste de documents historiques en hongrie, et il est tombé par hasard sur un manuscrit spécial, qui raconte la façon dont déambule quatre personnages a travers l'histoire. Korim n'aura de cesse que de vouloir transmettre ce message porté par le manuscrit au monde, alors quoi de mieux que de ce rendre au centre de celui ci, a New York. Il sera hébergé dans l'appartement minable d'un traducteur hongrois et de sa femme, et tentera d'accomplir sa mission.
ainsi, c’est avec la parole incessante de Korim, individu  prisonnier de la boue et des petites ambitions du monde qui l’entoure, et  la poésie qui se dégage a l’évocation en échos du manuscrit, que Kraznahorkai nous montre notre monde en mouvement, notre monde comme une immense roue qui s’écroule sur elle-même à mesure qu’elle avance, et laisse dans son sillage, parmi les décombres, des morceaux de couleurs, et que ce monde, cette immense roue qui s’écroule à mesure qu’elle avançe, peut tenir tout entier dans notre tête,  tête risquant de bruler comme une maison en flamme.

Dans ce livre aussi, il n’est pas question de solutions, de miracles, de remèdes aux états de faits, je crois que Kraznahorkai n’a pas l’ambition de proposer ou de critiquer, mais il offre par son écriture, le  regard qu’il porte sur le monde, un regard solitaire,  fatigué, sensible.

Le regard pénétrant de la tristesse qui observe la beauté voler en éclat.


Dernière édition par HamsterKiller le Lun 16 Déc 2013 - 0:26, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 4 Déc 2013 - 12:27

Quel avis !
Bravo !

Ayant lu Tango de Satan il n'y a pas longtemps, j'imagine très bien l'ambiance et le style littéraire de Guerre et Guerre. Les longues phrases, le rythme lent, les phrases denses, et qui s'imbriquent.

Finalement, ça donne envie de se replonger dedans (alors, bien que reconnaissant beaucoup de qualités et de style à son écriture, j'étais restée à distance).

Aucune impression de "démonstration stylistique" dans ce livre ?
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 4 Déc 2013 - 15:17

Queenie a écrit:
Quel avis !
Bravo !
cheers 
honte 
sourire


Queenie a écrit:

Ayant lu Tango de Satan il n'y a pas longtemps, j'imagine très bien l'ambiance et le style littéraire de Guerre et Guerre. Les longues phrases, le rythme lent, les phrases denses, et qui s'imbriquent.
il y a cette noirceur et ce minable que l'on trouve dans le tango de satan, et en même temps cette esthétique différente proche du "Au nord par une montagne".

Queenie a écrit:

Finalement, ça donne envie de se replonger dedans (alors, bien que reconnaissant beaucoup de qualités et de style à son écriture, j'étais restée à distance).
tant mieux Wink

Queenie a écrit:

Aucune impression de "démonstration stylistique" dans ce livre ?
De "démonstration stylistique" je ne crois pas. Mais effectivement on sent que l'auteur a creusé et travaillé son style (enfin je dis ça mais sans grand recule sur la littérature. j'ai un rapport à la littérature direct, je ne l'ai pas étudié et je n'ai pas envie de l'intellectualiser outre mesure). Mais je crois que ce déploiement de style est conforme au propos. C'est ce que je voulais dire lorsque je raconte que la forme et le fond (esthétique et sens) sont main dans la main. Et donc forcément il faut se prêter a ce jeux particulier de l'écriture, de la littérature, pas tout fait de la poésie, ni totalement philosophique, ni seulement narratif, mais un peu de tout ça à la fois. il est a peu prés sur que certain doivent le trouver pompeux.

en tout cas le style est encore plus prononcé que dans Satantango. Le livre (prés de 300 pages) est découpé en 6 partie chacune découpée en chapitre numéroté (de 1 à n). la plupart de ces chapitres ne sont formés que d'une seule phrase, parfois de plusieurs pages, pouvant embrasser beaucoup de choses a la fois, parfois s'égarant dans des détails, parfois engloutissant l'aurore et le crépuscule en même temps. Le style, le vocabulaire, le temps de la narration même est parfois déroutant. Mais je ne pense pas que ce soit pure démonstration, mais plutôt pour servir le propos. Même carrément, cela fait partie du propos.


Dernière édition par HamsterKiller le Lun 16 Déc 2013 - 0:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 4 Déc 2013 - 18:32

Le genre de livre où il faut avoir 300% de son cerveau disponible pour l'apprécier quoi...
Ce ne sera pas pour tout de suite, j'ai trop de neurones qui traînent partout en ce moment.
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 4 Déc 2013 - 19:24

C'est sur que y'a un coté "pas immédiat" qui demande de faire appel à la "réflexion" en dehors du temps de lecture : Genre "Attend qu'est ce que je suis en train de lire au juste, qu'est ce qu'il veut me dire".

Le bouquin est assez ouvert et peut s’interpréter selon les sensibilités diverses, à condition de s'interroger dessus. Enfin je crois. C'est pas juste une histoire quoi.

A lire quand (ou si) on a envie de ce genre de lecture bien sur.


Dernière édition par HamsterKiller le Lun 16 Déc 2013 - 0:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 4 Déc 2013 - 20:33

Je confirme, sacré commentaire !

HamsterKiller a écrit:
. Le livre (prés de 300 pages) est découpé en 6 partie chacune découpés en chapitre numéroté (de 1 à n). la plupart de ces chapitre ne sont formé que d'une seule phrase, parfois de plusieurs page, pouvant embrassé beaucouop de choses a la fois, parfois s'égarant dans des détails, parfois engloutissant l'aurore et le crépuscule en même temps.
Je pense que ça n'est pas pour moi, hélas ; je me vois mal rester en apnée plusieurs pages durant !
Eh oui, c'est étrange et difficile à expliquer, mais je me suis aperçu que je "respirais" au rythme de la ponctuation du livre que je suis en train de lire.
Avec un ouvrage apparemment aussi dense et complexe, et des phrases de plusieurs pages, je crains de m'asphyxier… Wink
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MessageSujet: Re: László Krasznahorkai [Hongrie]    - László Krasznahorkai [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 4 Déc 2013 - 20:56

Bon pour l'apnée, oui les phrases sont longues et du coup ça peut etre dangereux si tu respires en rythme... Razz 

Par contre, pour "dense et complexe" c'est surement mon commentaire qui est un peu lourd  (si il donne cette impression) et ne rend pas compte de la qualité de l'écriture (de la traduction aussi ?) qui est au finale très fluide. Les phrases bien que super longue se lisent assez facilement.


(Par mesure de précaution, la phrase est tronquée, pour éviter tout risque d'asphyxie. J'ai chronométré, ça devrait passer même avec un faible score d'apnée Very Happy )

(Kasser et Falke sont deux des 4 protagonistes du manuscrit trouvé par Korim)

Partie 3 - Toute la crête - 6 p111 a écrit:

(...) car Kasser fit alors remarquer qu'il n'existait rien de plus beau qu'un coucher de soleil sur les montagnes et la mer, le coucher de soleil, ce merveilleux jeu de lumières dans le ciel s'assombrissant, cette somptueuse incarnation de la transition et de la permanence, la sublime tragédie, poursuivit Falke, de toute transition et de toute permanence, un spectacle grandiose, une merveilleuse fresque représentant quelque chose qui n'existait pas mais illustrait à sa façon l'évanescence, la finitude, la disparition, l'extinction, et l'entrée en scène solennelle des couleurs, intervint Kasser, cette époustouflante célébration du rouge, du lilas, du jaune, du brun, du bleu, du blanc, l'aspect démoniaque de ce ciel peint, c'était tout cela, tout cela, et bien d'autres choses encore, reprit Falke, car il fallait aussi évoquer les milliers de frissons que le spectacle évoquait chez celui qui le contemplait, l'émotion intense qui le saisissait immanquablement, un crépuscule, dit Kasser, incarnait la beauté emplie d'espoir des adieux, l'image éblouissante du départ, de l'éloignement, de l'entrée dans l'obscurité, mais aussi la promesse assurée du calme, du repos, et du sommeil imminent, c'était tout cela à la fois, et combien d'autres choses encore, remarqua Falke, oui, combien d'autres choses encore, renchérit Kasser (...)


Celle ci s'étire encore et encore après, pour aller jusqu’à l'Aurore et avait commencé avant.


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