Le nombre 23.
Walter Sparrow est heureux, dans sa petite vie tranquille : un job d'attrapeur de chien errant, une jolie femme qui fait des gâteaux, un fils intelligent et complice. Puis un jour, deux évènements s'enchaînent, qui semblent dissociés mais qui, en réalité seront liés, et qui petit à petit grignotent sa vie et la bouleversent : il se fait mordre par un chien, Ned, qui lui échappe, et sa femme lui offre un livre écrit par un méconnu Topsy Kretts, et racontant une obsession autour du chiffre 23.
Sa femme a lu ce livre, elle l'a trouvé cool. Sombre peut-être un peu bizarre, mais bien.
Walter lit ce livre, et c'est toute son existence qui bascule : il se trouve des points communs avec le héros. Des anecdotes, des souvenirs, des traumatismes de l'enfance...
Le personnage affirme que le nombre 23 affecte les gens, entraîne leur vie dans une spirale de violence et de mort. Obsédé par ce chiffre, on le retrouve partout, on ne peut plus s'en débarrasser, on a l'impression qu'il nous poursuit, nous force à faire des choses. On devient fou, paranoïaque, violent.
J'ai été bien prise par l'histoire de ce film, par la croyance de ce type sur le contrôle qu'exerce des choses extérieures sur notre vie, sur des mystères qu'une fois approchés, au lieu de nous éclairer, nous détruise.
J'ai bien aimé l'atmosphère, les couleurs, les images. J'avais un peu l'impression de lire un comic. C'était à la fois très onirique, irréaliste, et très ancré dans le sordide des rues, des hôtels.
Jim Carrey tient le film tout seul, les autres sont des seconds rôles, et ne sortent vraiment pas tellement de l'ombre, et il est très bon.
En fait, je suis étonnée de voir de telles mauvaises critiques sur ce film. Certes ce n'est pas un incontournable, mais il tient son histoire obsessionnelle jusqu'au bout, le fait de mélanger deux scénarios (celle du livre et celle de Walter) apporte un rythme et un équilibre/déséquilibre qui permettent de rester attentif à ce qui se passe.
Bon, pas quelque chose de transcendant, mais un thème qui touche au mystique en nous, au pouvoir du Destin, à ce qu'on en fait.
Et ... quand je vois Jim Carrey viré obsessionnel, j'y crois, et je le suis pas à pas pour voir où tout cela va le mener.
La fin est probablement un chouia prévisible, mais ce n'est pas tellement si important que ça. Et pas décevant.