après coup je révise pour mieux réfléchir (
par exemple). Parce qu'il faut admettre que la forme est un peu abrupte :
Le film est un montage sans commentaires d'images d'archives (issues d'un bon millier conservées dans les archives du pays) et de films privés, films de vacances du couple Ceausescu par exemple. Chronologique dans l'ensemble sauf à des moments choisis qui peu explicitement montre des changements. trop petit pour comprendre à l'époque et pas assez instruit aujourd'hui pour tout comprendre j'ai quand même vu quelque chose de surprenant. Une sorte de puissante expression d'un mythe à partir d'images réelles. Avec des visions d'indépendance, de progrès et de dynamisme. L'étrange vitalité approchant celle d'une authentique rock star. C'est l'autre surprise pour un pays
socialiste de voir si ouvertement certaines détentes de luxes et une fiesta rock'n'roll avec les dirigeants et élites du pays. De voir le dictateur aussi bien avec la Chine ou la Corée du Nord que la Reine d'Angleterre. C'est aussi le vertige des fêtes de bienvenue et célébrations des pays comme cette Chine et cette Corée du Nord : le seigneur des anneaux à côté c'est la fête de l'école avec les maternels.
Au long du film on se demande ou ça dérape ou a déjà dérapé tant il y a absence de contrepoint... là c'est l'autre peur du film, pas sur son sens mais sur le sens des images, dérangeant. On sent quand même sur la fin que quelque chose ne va vraiment plus, que ce soit une intervention rejeté au congrès du parti ou des visites de supermarchés qui semblent beaucoup plus froides.
Vraiment étrange tableaux d'une sorte de dictature "moyenne" (le mot est mal choisi) où ce qui ne va pas est complètement présent sans être explicite (il y a aussi l'histoire qui est passée c'est vrai). Un fossé, une séparation qui se construit. Un poil hardcore les 3h (je suis passé par du demi sommeil dans la première heure) mais l'effet est en fin de compte réussi ou l'objectif atteint.
interview d'Andrei Ujica :
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