Anna. Une histoire française. (récit)
Il m’est toujours plus difficile de faire le commentaire d’un livre qui ne m’a pas passionnée.
Mon attention avait été attirée sur celui-ci par une chroniqueuse enthousiaste au cours de l’émission littéraire « Le bateau Livre » sur France5 et aussi parce qu’il bénéficiait d’un commentaire dans Le Monde des Livres.
Le début m’a intéressée et puis je me suis vraiment lassée…
Directement liée à l'Histoire, Rosie Pinhas-Delpuech explore dans ce récit sa propre histoire.
En exergue de son roman:
« Voilà à quoi ressemblent les abîmes de l’histoire. Tout s’y retrouve pêle-mêle et, quand on y plonge le regard, on est saisi d’effroi et de vertige. »
(W.G. SEBALD :De la destruction comme élément de l’histoire naturelle)
Son récit, s'ouvre sur la mort de son père. Un 31 octobre. Rosie Pinhas-Delpuech, malgré sa peine, ne peut s'empêcher de sourire.
« Il est mort une veille de Toussaint, respectant avec zèle jusque dans sa mort les traditions d’un pays où il a vécu plus d’un quart de siècle. Mon père était un amoureux de la France et du français. Cet amour, comme son nom, il me les a transmis à ma naissance. Notre famille toute entière a vécu une histoire d’amour avec la France. L’une d’elles s’est mal terminée. Je suis née au loin, en terre et langue de France imaginaires, sur les cendres encore fumante de cette histoire. »
Rosie Pinhas-Delpuech est née à Edirne, en Turquie.
Pour elle, le turc est la "langue des contes, des premiers sentiments et de leur violence enfantine". Celle d'enfants aussi qui ne portaient pas des noms comme le sien .
"Ma religion, mentionnée sur mon acte de naissance, "musevi", qui signifie mosaïque, s'interposait entre moi et la communauté nationale."
Elle va apprendre le français au lycée Notre-Dame de Sion d'Istanbul.
Beaucoup plus tard, alors qu’elle vit à Paris, Rosie Pinhas Delpuech reçoit sous forme de « documents rangés dans une enveloppe comme des bijoux de famille » trois noms de personnes de sa famille parmi lesquels le nom d’Anna.
« Une histoire lourde dont les survivants, s'ils survivent, mettent des années à lever le secret, quand ils ne l'emportent pas avec eux, laissant sur terre le poids de leur silence. »
« Chargée de ces trois noms, j'ai commencé sans le savoir une nouvelle vie. Au début, je les ai rangés dans un tiroir de mon bureau, au-dessous des passeports, de mes vieilles cartes d'étudiante, de résidente temporaire, puis permanente, de travailleuse immigrée, traces de mon parcours sinueux entre langues et pays, identités administratives et nationalités. Comme s'il y avait un lien entre ces documents et les miens. »
Un jour elle se met en route…pour retrouver l’histoire de sa famille…
Un passage dans un cimetière près de l’Arche de la Défense à Paris…
Un retour à Edirne, en Turquie où elle tente de retrouver l’adresse inscrite sur ses papiers, l’adresse où elle est née. L’histoire de ce quartier…
C’est la première partie du livre et je l’ai dévorée.
La seconde est consacrée à l’histoire de Anna, sa tante. Anna devenue Anne, juive convertie au catholicisme pendant la guerre et qui dénonça les siens pendant l'Occupation.
Rosie Pinhas Delpuech ne raconte pas. Elle reproduit des documents qu’elle avait archivés.
J’ai trouvé cette partie austère et pas évidente à suivre…
Je suis déçue…