Paolo Virzi

La prima cosa bella de Paolo Virzi

Citation :

Été 1971. Anna, jeune mère ravissante et frivole, remporte le concours de beauté d’une station balnéaire. Son tempérament inconséquent et jouisseur rend sa vie de famille quelque peu chaotique. 30 ans plus tard, toujours marqués par cette vie haute en couleurs, Anna et ses enfants, réunis à son chevet, sauront-ils se réconcilier ?

Qui n'a pas la nostalgie des grandes comédies italiennes des années 70, de Nous nous sommes tant aimés, par exemple, pour ne citer que l'une des plus belles ? Les cinéastes transalpins contemporains tentent régulièrement d'en retrouver l'esprit et ... le résultat est rarement, pour ne pas dire jamais, à la hauteur des espérances. Paolo Virzi, peu connu en France (Caterina va en ville, Napoléon et moi), tente sa chance à son tour avec La prima cosa bella. Bingo en Italie, avec pas moins de trois prix décrochés aux David di Donatello et une sélection pour l'Oscar du meilleur film étranger. Un succès compréhensible car cette histoire familiale, italienne jusqu'au bout des ongles de pied, rapproche deux époques, les années 70 justement, et celle d'aujourd'hui, avec un charme indéniable. De là à comparer le film aux meilleurs Scola, ce serait certes abuser, mais pourquoi bouder son plaisir ? Nourri de nombreuses sous-intrigues, La prima cosa bella fait de multiples allers et retours entre passé et présent avec cette idée qu'on doit toujours rendre compte à ses souvenirs et traumatismes de l'enfance. Le ton doux/amer est bien présent et c'est surtout l'interprétation qui fait impression. Micaela Ramazzotti est d'une séduction imparable et Stefania Sandrelli, vieillie, reste magnifique. La nostalgie est bien toujours ce qu'elle a été.

traversay a écrit:

La prima cosa bella de Paolo Virzi

Un succès compréhensible car cette histoire familiale, italienne jusqu'au bout des ongles de pied, rapproche deux époques, les années 70 justement, et celle d'aujourd'hui, avec un charme indéniable.

J'ai d'abord failli lâcher en cours de route devant l'exagération hystérique quasi permanente (très... italienne?) des situations et des émotions. On est dans le "trop" permanent mais pas vraiment dans le mauvais goût non plus. Et je me suis peu à peu laisser prendre au jeu en m'attachant à ces personnages. Je me suis surpris à projeter mes propres souvenirs d'enfance et certaines scènes m'ont ému. L'acteur principal est très bon en Jean-Pierre Bacri à l'italienne. La mère vieillissante est épatante. A l'arrivée cette frénésie est assez contagieuse et permet de faire passer le flux vital de cette histoire de famille finalement assez banale avec ses secrets et ses non-dits mais qui dégage une énergie et une générosité qui font du bien. Pas si mal.

Marko a écrit:

La prima cosa bella de Paolo Virzi

J'ai d'abord failli lâcher en cours de route devant l'exagération hystérique quasi permanente (très... italienne?) des situations et des émotions. On est dans le "trop" permanent mais pas vraiment dans le mauvais goût non plus. Et je me suis peu à peu laisser prendre au jeu en m'attachant à ces personnages. Je me suis surpris à projeter mes propres souvenirs d'enfance et certaines scènes m'ont ému. L'acteur principal est très bon en Jean-Pierre Bacri à l'italienne. La mère vieillissante est épatante. A l'arrivée cette frénésie est assez contagieuse et permet de faire passer le flux vital de cette histoire de famille finalement assez banale avec ses secrets et ses non-dits mais qui dégage une énergie et une générosité qui font du bien. Pas si mal.

J'ai trouvé très touchante cette histoire de famille brinquebalante, réunie autour de la figure centrale de la mère au grand coeur, gentiment déjantée mais soucieuse des siens comme une poule de sa couvée. Bien aimé son rapport aux autres, toujours dans l'excés, pétillante de vie et débordée dans la sienne, capable de s'inventer un monde rayonnant pour préserver l'innocence et cette joie de vivre qui l'habite, même dans ses derniers moments.

Autour d'elle les égos peinent à sortir, et les regards renfrognés du petit garçon lors de cette fameuse élection des mamans en disent long sur sa personnalité à venir. Valério Mastandrea est excellent dans ce rôle de quadra déboussolé, privé de repères fiables et encombré d'un fardeau trop lourd pour lui. J'ai aimé ces retours au passé qui éclairent leur cheminement, jusqu'à ce que tout se mette en place à la scène finale, sobre et apaisante. Un joli petit film qui m'a émue par sa sincérité et l'indéniable jovialité qui en émane! Un bon moment, ne le boudez pas...


Micaela Ramazzotti est vraiment ravissante!

-Folles de joie-



L'action se passe dans une suberbe maison plantée en pleine Toscane, un asile pour félés de la vie. Au milieu des éclats de voix, des rires et de l'agitation des locataires, émerge une femme aux allures de comtesse,  extravagante et autoritaire. Béatrice Morandini Valdirana règne sur son petit peuple. "La basitide appartient à sa famille" nous dit elle et tous doivent se plier a sa volonté :-) Débarque alors Donatella, jeune femme fragile, suicidaire et dévastée par la séparation d'avec son fils. Entre elles, quelque chose d'improbable va se nouer, une sorte de fascination mêlée de tendresse, deux personnalités aux pathologies très différentes mais partageant le même manque d'amour et cette soif de vie plus forte que le reste.

J'ai aimé la folie de Valeria Bruni Tedeschi, ses excentricités, ses gueulantes ( parfois extrêmes ) sa fragilité sur la toute fin. Et la correspondance de ces deux vies écorchées bien que venant de milieux diamétralement opposés. L'actrice qui joue le rôle de Donatella est profondément touchante, avec un jeu beaucoup plus intériorisé. Il y a quelques moments répétitifs mais ils caractérisent bien cet état de dépression et d'enfermement dans lesquels se débattent les deux héroïnes. Quant à la fin, elle est superbe, et même évidente. Un très bon moment de cinéma!