Marie-Thérèse MUTIN est née le 17 novembre 1939 à Cessey-sur-Tille.Institutrice de 1960 à 1995, elle a exercé ce métier avec passion. Marie-Thérèse MUTIN a été élue conseillère municipale et première adjointe au maire en mars 71 à Cessey-sur-Tille. Elle devient maire de son village natal en octobre 1974 à la suite du décès du maire. Elle sera réélue jusqu’en juin 1995 date à laquelle elle décide de ne plus briguer ce mandat .Egalement conseillère régionale PS de 1986 à 1992 puis sur sa propre liste dissidente de 1998 à 2004, Marie-Thérèse MUTIN sera députée européenne de septembre 1997 à juillet 1999.
Mais ce qu'elle a aimé par dessus tout en politique ce sont les responsabilités au sein du Parti Socialiste, notamment en devenant la première femme première secrétaire d’une fédération (la Côte d’Or) en 1977. Entrée au Comité directeur national du PS en 1979, réélue jusqu’à son exclusion en 1998. Membre du Bureau national du PS de 1993 à 1998.Marie-Thérèse MUTIN prolonge son action politique par l’écriture. Elle a créé une maison d’édition Les Editions Mutine en septembre 1995 où elle publie ses coups de cœur. A ce jour les Editions Mutine ont publié 27 auteurs.
Au travers d’une douzaine d’ouvrages, elle explore son monde des “gagne-petit”, des gens sans destin grandiose mais qui essaient de vivre, avec leurs joies, leurs peines, leurs difficultés, dans un monde dur, sans repères, où le fric tient souvent lieu de morale.
De son style clair, concis, débarrassé de toute syntaxe “proustienne”, elle suggère plus qu’elle n’explique. A partir d’anecdotes simples ou de situations banales, elle incite à la réflexion , par la dérision dans ses pamphlets où elle a la dent dure, par l’émotion dans ses romans ou autres contes philosophiques.
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- Citation :
- Entre tous mes tourments entre la mort et moi
Entre mon désespoir et la raison de vivre
Il y a l'injustice et ce malheur des hommes
Que je ne peux admettre il y a ma colère"
Paul Eluard
Née en 1939, institutrice, militante et responsable politique, élue maire, conseillère régionale, députée européenne, fondatrice des Editions Mutine et auteur, Marie-Thérèse Mutin, dans cette Promenade Mutine, conte, avec pudeur, humour ou émotion, un drame, une rencontre, un sourire, une phrase, qui - hasard ou destin ? - peuvent infléchir le cours d'une vie.
Mais la direction sera toujours la même : l'amour et la défense des "gagne-petit".
C’est un bonheur que de pouvoir, s’échapper des grandes maisons d’éditions pour découvrir de petits trésors comme celui-ci.
Avec ce recueil de nouvelles, Marie-Thérèse Mutin, me propose doc une promenade mutine.
Clin d’œil à son patronyme ?
La révolte qui couve, la rébellion qui bouillonne en elle ?
Sans doute les deux à la fois.
De ces 30 textes, courts, parfois très courts se dégagent d’emblée le caractère militant, révolté de son auteur. Au travers d’histoires de vies anodines, de situations banales, Marie –Thérèse met en valeurs les humbles, les héros de tous les jours, ces petites gens au sens noble du terme.
C’est son Histoire que Marie-Thérèse Mutin, nous fait partager : ses joies, ses révoltes, les causes qui lui sont chères, ses combats politiques dont l’origine provient d’évènements si anodins parfois, son métier…
Elle nous apparaît engagée, à l’écoute, toujours là pour aider, tendre une main, soulager un malade, rêveuse :
« Incorrigible utopiste, je continue de rêver à la terre promise. », et lucide à la fois :
« Le rapport de force ! Celui qui mène le monde depuis toujours, que je retrouverai si prégnant, en politique. »J’ai aimé la concision des textes, la précision du vocabulaire, le côté direct sans détour des idées qu’elle exprime. On peut ne pas être toujours d’accord, mais c’est sans ambiguïté.
Dans
noyade, j’ai apprécié le partage d’instants de vie dramatiques, où seul le silence n’a de place. Les mots ne servent à rien, seule la présence apaise. J’ai été touché par ce texte, tout en retenue qui laisse percer le désarroi de Madame le Maire devant la mère…
Un sourire : quelques lignes magnifiques pour l’accueil d’un sourire inconnu.
Habiller les morts : un peu d’humour malgré tout
« Habiller les morts ! Il est quand même plus agréable de déshabiller les vivants. » Sauvé des eaux, une nouvelle qui m’a énormément plu, celle du chat Moïse, sauvé, et qui comme bon nombre d’humain a vite succombé à la tentation de l’embourgeoisement. Un coup de pic élégant à l’encontre de celles et ceux qu’elle a pu rencontrer au cours de ses activités politiques…
Les confidences dignes et sincères sur le manque d’enfant…et conclusion lumineuse
« Je suis une sittelle heureuse ! »Un petit trésor à lire et relire ; une parenthèse heureuse au milieu du reste qui parfois l’est un peu moins.