Julien Gracq

Et voilà, encore quelqu'un tombé sous le charme de Gracq!

Mais comment pourrait-il en être autrement ?

me voilà rassuré

Encore merci Animal.

Au chateau d'argol c'est un bon choix ou je prend un autre à la librairie pour mon prochain Gracq

Tu devrais jeter aussi un coup d'oeil à Un balcon en forêt, c'est un roman magnifique.

C'est lequel ton préféré

Je n'en ai pas lu beaucoup jusqu'à présent mais je pense que c'est justement ce balcon en forêt.
Les essais que j'ai lus sont intéressants et toujours superbement écrits, mais ce roman est un pur chef d'oeuvre.

c'est clair. Le château d'Argol est quand même mieux que pas mal... c'est les seuls lus pour l'instant.

J'ai noté le Château d'Argol depuis un moment, et là je rajoute Le rivage des Syrtes.
En fait ses essais, et leur côté fragmenté, en courts chapitres, conviennent mieux à mon rythme de lecture lent. Mais comme le dit Rivela, on peut interrompre la lecture et la reprendre sans dommage.
Je me rappelle de ces soirées magiques où je lisais Le balcon peu à peu, avec cette atmosphère mystérieuse et toute moussue de la forêt des Ardennes...

Les eaux étroites

Subtil mélange de la concrète expérience d'une promenade sur l'Evre et de l'exposition d'un principe... absolu de la promenade. L'espace choisi est celui de la promenade, celle en barque de l'auteur, un souvenir et l'unité de temps (légèrement condensée) de la lecture. Le temps de la promenade devient donc un temps très vivant et primordial, qui pourrait être répété. La promenade est un présent qui tout en promettant des avenirs est aussi un souvenir et des souvenirs qui se joignent dans ce temps en marge.

On y retrouve les découvertes et les abandons et on pourra facilement se laisser porter par le chemin du cours d'eau comme celui de la pensée au rythme de cette écriture d'apparence alanguie comme pour mieux cacher ses très vivants, frémissants, trésors.

Et ce petit livre partage avec la promenade, l'idée de la relecture au moment d'un hasard qui reste à choisir.

ça se déguste, et ça donne envie de lire (il y a des références)... merci Nezumi

De rien!

Oui, il donne envie de relire (ou lire) plein de trucs. J'avais noté La maison à vapeur de Jules Verne, relire les Chouans de Balzac (un des très rares Balzac qui ne me soient pas tombés des mains, et même le contraire).

De Gracq, j'ai uniquement lu son essai En lisant en écrivant. J'en garde un assez bon souvenir, avec notamment de très belles descriptions des œuvres de Stendhal, ou bien les différences entre personnage fixé et personnage évolutif.

mais Antinea a disparu ?

Un balcon en forêt.
Ce récit se déroule de l’automne 39 à mai 40.
La situation est la suivante la guerre est déclarée à l’Allemagne, à la frontière avec la Belgique face à la forêt il y a la maison forte des Hautes Falizes équipé d’un canon pour repousser l’ennemi. Dans cette maison il y a 4 soldats qui ont la mission d’attendre l’ennemi.
Le lieutenant Grange et le chef de cette équipe.
La guerre est déclarée mais l’ennemi ne se présente pas l’attente est longue, on est avec Grange dans ces promenades autour de la maison forte, et nous sommes en pensée avec Grange dans ces longues heures à contempler la nature, la forêt.
Et cette attente Grange la passe entre sa maison forte et le village proche, des heures de promenades ou il rencontre une jeune femme qui vit dans une maison isolée, de la naitra une relation amoureuse.
Mais le temps avance, le mois de mai approche et l’invasion.

A travers ce récit Gracq nous décrit un entre deux de la vie, dans un monde ni en guerre ni en paix. Un monde en pause.
Cela passe du bonheur de l’homme qui contemple la nature, le bonheur de vivre une histoire d’amour avec une femme, et la préparation dans le calme de la guerre à venir. Pourtant le compte à rebours et lancé.
Gracq avec son récit et avec cette écriture si belle qui est la sienne réussit à nous envouter par ces images qui se dégage de cette histoire, il y a des passages magnifiques de descriptions de la forêt, la nature, la femme. La relation d’amour est décrite avec une sensualité qui donne des frissons. Et quand la guerre arrive on est avec les soldats isolé dans leur maison forte face à l’ennemi pris dans un suspense à nous faire ronger les ongles.
C’est un très beau livre écrit dans une langue magnifique.
C’est un bel équilibre entre rêve et réalité, entre action et imaginaire
C’est un livre qui nous laisse des sensations et des réflexions sur ce que la vie peut nous apporter du meilleur au pire.
Si vous voulez faire l’expérience de vivre ces quelques mois, ces trois saisons, au bord d’une forêt à suivre le destin d’hommes et femmes avant la guerre lisez ce livre.

Tu en parles bien Rivela...tu m'as donné envie en tout cas.

Décidement, entre Nezumi et son parcours sur les pas de Gracq, plus ton commentaire très ressenti, j'ai bien l'impression que je vais succomber moi aussi. Merci à vous!

Merci Rivela pour ce commentaire, qui devrait donner aux parfumés l'envie d'inscrire Un balcon en foret au programme de leurs lectures de 2011. Et Aériale en particulier!