Julien Gracq

K a écrit:

J'aurais aimé pouvoir lire Julien Gracq (en particulier Au château d'Argol et Un balcon en forêt) si seulement... ses romans étaient disponibles en poche ! Pour une raison éditorial qui m'a toujours échappé, Gracq est sans doute un des rares auteurs "classiques" dont les titres ne figurent sur aucun catalogue poche à ma connaissance, ce qui est parfaitement surréaliste. Je respecte la fidelité de Gracq envers son éditeur mais ne pas être édité en poche doit être bien handicapant pour lui. Et pour ses lecteurs !

Tu peux de toutes façons retrouver les ouvrages de Julien Gracq dans les bibliothèques.

Je respecte le fait que Julien Gracq n'ait jamais été édité en Poche...Qu'il ait refusé d'entrer à l'Académie Française...Qu'il ait refusé le Goncourt pour Le rivage des Syrtes en 1951...Qu'il ait refusé toutes les invitations sur les plateaux de télé, etc...

Evene.fr rend hommage à Julien Gracq

http://www.evene.fr/livres/actualite/julien-gracq-mort-deces-rivage-syrtes-1114.php

Julien Gracq est entré comme un cadeau pour Noël, sous la forme d'un petit fascicule jaune, "la littérature à l'estomac" aux éditions José Corti.
Premier plaisir avec ce livre, c'est la prise en main.
Dans cette édition, vous devez découper les pages reliées doubles.
Rien que cette opération, me donne une furieuse envie de lire.
Mon commentaire sur le contenu arrivera plus tard.

bertrand-môgendre a écrit:

Julien Gracq est entré comme un cadeau pour Noël, sous la forme d'un petit fascicule jaune, "la littérature à l'estomac" aux éditions José Corti.
Premier plaisir avec ce livre, c'est la prise en main.
Dans cette édition, vous devez découper les pages reliées doubles.
Rien que cette opération, me donne une furieuse envie de lire.
Mon commentaire sur le contenu arrivera plus tard.

Je partage ce plaisir qu'il y a à découper soi-même les pages reliées doubles...Comme à défaire l'emballage d'un cadeau dont on sait qu'il sera beau...Comme...j'aurais pu choisir une autre comparaison sensuelle mais je ne vais pas le faire...
C'est pourquoi j'ai réagi un peu vivement à la remarque du libraire de K qui lui présente la chose comme un inconvénient en dénigrant, de plus, les sélections, ô combien exigeantes et c'est si rare, des Editions Corti. J'espère , K, que tu n'auras pas mal pris ma suggestion de changer de libraire...

Dans l'hommage Evene que nous a posté Kenavo (merci!):

Pour Gracq le lecteur noue une relation intime avec le livre, presque charnelle, partageant avec lui une histoire qu’il peut achever à chaque moment. Chaque page lue est un moment d’extrême fragilité, l’essence même de la passion, instable mais intense. Et pour matérialiser cette proximité, cette relation, il a tenu en collaboration avec son éditeur Corti à ce que les feuillets ne soient pas massicotés, comme l’a uniformisé le marché, de sorte que le lecteur dût à chaque page découper lui-même à l’aide d’un coupe-papier. A l’ancienne, diront les insensibles. Selon la tradition, apprécieront les vrais amoureux des livres. Voilà pourquoi il abhorrait tant l’industrialisation du marché littéraire, le “bouquin” devenant un objet de consommation, sacrilège ultime.

Sacrilège : j'avoue que "Le Rivage des Syrtes" ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, sans doute à cause du "narré", si je peux dire, auquel je n'ai pas vraiment accroché.

monilet a écrit:

Sacrilège : j'avoue que "Le Rivage des Syrtes" ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, sans doute à cause du "narré", si je peux dire, auquel je n'ai pas vraiment accroché.

Il t'a manqué des dialogues monilet?
Julien Gracq est aussi un auteur "paysagiste"...Et pour apprécier, il faut aussi aimer les longues (mais sublimes! ) descriptions...

Je ne crois pas que ce soit ça. Sans doute le côté onirique qui me rebute.

monilet a écrit:

Je ne crois pas que ce soit ça. Sans doute le côté onirique qui me rebute.

Onirique?...C'est l'impression qui t'est restée?...Moi pas du tout!...

Par contre, c'est le roman de l'attente...Et l'écriture de Gracq met le lecteur dans cet état d'attente...comme le héros lui-même...Je comprends qu'on puisse en concevoir de l'ennui...Mais comme je peux être lente et contemplative, cela m'a beaucoup plu au contraire...

Mes souvenirs sont un peu lointains. Je voulais faire allusion à l'aspect invraisemblable de la narration.

J'espère lire bientôt un de ses livres car je ne pense pas en avoir lu.

je crois qu'il faut que je comble cette lacune (entre autres)

à tantôt

coline a écrit:

Julien Gracq est aussi un auteur "paysagiste"...Et pour apprécier, il faut aussi aimer les longues (mais sublimes! ) descriptions...

Je relève encore ce passage sur Evene. Passage qui me semble caractériser Julien Gracq:

Refusant de se contenter d’embellir, la description raconte chez Gracq. Elle n’est pas une partie du récit, mais sa composante principale, si bien que le lecteur mal averti, tenté de sauter les descriptions, se verrait atteindre irrémédiablement la quatrième de couverture, sitôt le premier feuillet découpé.

Bédoulène a écrit:

J'espère lire bientôt un de ses livres car je ne pense pas en avoir lu.

je crois qu'il faut que je comble cette lacune (entre autres)

à tantôt

Si tu en avais lu, tu t'en souviendrais Bédoulène...Je ne crois pasque cela puisse s'oublier...
Je n'ai découvert Julien Gracq (enfin..."découvert", ce n'est pas exact...je devrais plutôt dire "commencé à lire" ) qu'il y a un peu plus d'un an...L'histoire de mon expérience Gracq est plus ou moins relatée sur ce fil...
Je n'ai lu que Le rivage des Syrtes et La littérature à l'estomac...
Je viens de me commander Un beau ténébreux.
Mais j'ai aussi un ouvrage riche et passionnant sur Julien Gracq (Editions 303. Arts. Recherche. Création).
cliquer ici
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L'annonce de sa mort est peut-être une bonne raison pour tous ceux qui en prendraient l'envie de lire au moins, enfin, un de ses ouvrages.

Le numéro 465 du Magazine Littéraire (juin 2007) lui était consacré. C'est peut-être encore possible de le commander.

Quand le poète Jean Michel Maulpoix parle de Julien Gracq:

cliquer ici

De ce que j'ai lu de Julien Gracq, je retiendrai surtout -en dehors du Rivage des Syrtes-, Lettrines, Les eaux étroites, La presqu'ile (nouvelles) qui mettent particuliérement en valeur ses qualités de styliste et de paysagiste.

Coline a écrit :
Je partage ce plaisir qu'il y a à découper soi-même les pages reliées doubles...Comme à défaire l'emballage d'un cadeau dont on sait qu'il sera beau...Comme...j'aurais pu choisir une autre comparaison sensuelle mais je ne vais pas le faire...
C'est pourquoi j'ai réagi un peu vivement à la remarque du libraire de K qui lui présente la chose comme un inconvénient en dénigrant, de plus, les sélections, ô combien exigeantes et c'est si rare, des Editions Corti. J'espère , K, que tu n'auras pas mal pris ma suggestion de changer de libraire...


Il n'y a pas de mal Mais, en ce qui concerne la remarque de mon libraire, je précise qu'elle concernait les romans de chez Corti en tant qu'objet (d'où son expression "mal fichus") et non pas la sélection des titres de son catalogue. Je me suis sans doute mal exprimé, sorry.
Et puis, je n'ai pas l'intention de changer de libraire et il y a une très bonne raison à cela : je vis dans une région que l'on pourrait qualifier sans snobisme de "culturellement sinistrée" (économiquement aussi, d'ailleurs). Ce qui fait qu'il n'existe pas de bonne librairie digne de ce nom dans un périmètre de 10 km au moins (je n'exagère pas !) et je peux vous dire que ce type fait un boulot remarquable.
Je lui devais bien ces quelques mots.

Maintenant pour ce qui est de cette histoire de pages à découper soi-même, bah, chacun prend son plaisir où il le peut
Je crois, au fond, que je suis trop maladroit pour ce genre d'exercice. J'aurais trop peur d'abîmer l'ouvrage (déjà, avec les posters que les magazines mettent parfois en encart, c'est pas du tout cuit, alors...)