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| Brady Udall | |
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Auteur | Message |
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Sophie Sage de la littérature
Messages : 2230 Inscription le : 17/07/2007 Age : 48 Localisation : Tahiti
| Sujet: Brady Udall Dim 24 Juil 2011 - 22:54 | |
| Brady Udall est un romancier américain né en 1971. Brady Udall grandit dans la petite ville américaine de Saint Johns, en Arizona, au sein d’une famille nombreuse de mormons. Il se consacre très jeune à l’écriture, remportant, à douze ans, un concours de poésie. Diplômé de l’université Brigham Young, il enseigne l’anglais au Brésil, puis en Corée, avant de rentrer aux États-Unis où il suit les cours de créativité littéraire du prestigieux Iowa Writer's Workshop de l’université de l’Iowa. Quelques-unes de ses nouvelles sont publiées dans des magazines spécialisés américains. En 1998, son premier recueil d’histoires courtes, Lâchons les chiens, est salué comme une révélation par des critiques enthousiastes. Le Franklin and Marshall College (Pennsylvanie) lui propose alors un poste d’enseignant en littérature, qu’il accepte. Son premier roman, Le Destin miraculeux d’Edgar Mint, paraît en 2001 et le propulse au rang des meilleurs jeunes auteurs américains de sa génération. Son œuvre est comparée à celle de Dickens ou de John Irving, son style à celui de Raymond Carver. Prenant leur source dans les contrées les plus reculées du Middle West, ses histoires vibrent sur une corde raide, constamment tendue entre l’humour et les drames les plus sombres. Bibliographie1998 Lâchons les chiens, 2001 Le Destin miraculeux d’Edgar Mint, 2011 Le polygame solitaire, | |
| | | Sophie Sage de la littérature
Messages : 2230 Inscription le : 17/07/2007 Age : 48 Localisation : Tahiti
| Sujet: Re: Brady Udall Dim 24 Juil 2011 - 22:58 | |
| LE DESTIN MIRACULEUX D'EDGAR MINT:
À chaque époque son destin, à chacun sa route, à chacun son chemin. Or, le destin d'Edgar Mint, aussi singulier soit-il, colle parfaitement aux années 2000. Imaginez un gamin de sept ans, élevé par une mère apache alcoolique et une grand-mère qui n'ouvre la bouche que pour pousser des cris à l'attention des dieux. Imaginez que ce même gamin se fait rouler sur la tête par la jeep du facteur un brûlant après-midi d'été tandis que sa mère cuve ses bières sous un arbre à canettes. On le croit mort, il est sauvé in extremis par un docteur Mabuse sans scrupule. Heureusement sorti du coma, Edgar commence ainsi sa seconde vie dans un hôpital, côtoyant les autres gueules cassés de la vie et découvrant ses nouvelles facultés émotives et sensorielles. Car si l'accident a laissé des séquelles indélébiles, il a en même temps développé chez l'enfant une formidable acuité à décrypter la frénésie et l'incohérence du monde qui l'entoure. Poursuivi sans relâche par son sauveur de médecin devenu dealer et un complice junky, Edgar se retrouve dans un pensionnat pour jeunes Indiens délinquants, sorte d'antichambre du chaos généralisé. Il n'en sortira indemne qu'en tapant comme un fou sur sa vieille machine à écrire puis en finissant par découvrir la foi auprès de deux représentants de l'Église Mormon ! Absurdités et paradoxes, pourrait-on songer. Mais imaginez un instant que cette histoire soit vraie et vous auriez alors partagé le fabuleux destin d'Edgar Mint, roman trash, poétique, empli d'humour et de fureur, en un mot : génial. --Stelio Paris
A sept ans Edgar Presley Mint se fait écraser la tête par la voiture du facteur. Contre toute attente il survit. Commence alors pour Edgar une vie pleine de tribulations. Il passe deux ans à Saint-Divine, un hôpital peuplé de personnages délirants, il est ensuite envoyé dans un orphelinat puis placé dans une famille d'accueil des plus excentriques. C'est alors qu'il décide de partir à la quête du facteur. (Source Amazon)
J'ai lu ce roman il y a au moins 6 ans, mes souvenirs sont donc très flous. N'empêche qu'il m'en reste un excellent souvenir, et beaucoup de tendresse pour cet Edgar à la vie hors du commun. | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Brady Udall Lun 25 Juil 2011 - 12:49 | |
| un excellent souvenir aussi pour moi | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Brady Udall Sam 30 Juil 2011 - 10:25 | |
| Oui, c'est un bon bouquin, Le Destin Miraculeux, même si je me souviens lui avoir trouvé peut-être quelques petites longueurs quelques fois (il fait plus de 500 pages, quand même). Son recueil de nouvelles (Lâchons les chiens) est bien, aussi, dans la catégorie un peu sinistre à la Carver... | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Brady Udall Mar 30 Aoû 2011 - 19:52 | |
| Le polygame solitaireCela fait 2 mois que je lis de bons livres, romans sympathiques, enrichissants, intéressants, mais cela fait longtemps que je n'avais pas connu un tel plaisir de lecture. J'avais aimé Le destin miraculeux d’Edgar Mint, où Brady UDALL nous faisait une brillante démonstration de sa capacité à comprendre la solitude et l'ironie de l'enfance. Dans Le polygame solitaire, il hausse ce talent au plus haut niveau, et nous fait part de sa vision de la famille, qui est en même temps très personnelle et universelle (très proche de ce que j'en ai). Ces romans familiaux qui montrent à quel point le milieu familial est un milieu invivable, lui qui réunit des êtres que rien ne devrait normalement rapprocher, mais où le miracle de l'amour, des codes partagés, des rituels progressivement adaptés, des concessions raisonnées, permet finalement à chacun de trouver sa place, de s'épanouir, d'enrichir l'autre. Pour moi, comme pour Brady Udall apparemment, la famille est l'ultime et formidable ressource malgré tout ce qu’elle a d'insupportable. Famille je vous hais, famille je vous aime : c'est l'ingrédient principal de ce livre. Le héros, 45 ans, Golden Richards, est à un stade de questionnement existentiel. Sa famille a toujours été son investissement premier, son tuteur personnel, mais l’accumulation des responsabilités, des petits tracas quotidiens, qu'il avait acceptés jusque-là, lui deviennent insupportables après le décès de 2 de ses enfants. Il est usé. Ce sont autorisés Il a des rêves d'égoïsme et de liberté, que sa droiture lui interdit de faire aboutir, et dont l'éclosion l'enferme dans un désespoir secret. On suit aussi l'un de ses fils, Rusty, 11 ans, pas tout à fait dans le moule, et qui de ce fait se croit non- aimé alors qu'il est simplement mal aimé. Grâce au talent de Brady Udall à poser ses personnages, à nous exposer leurs contradictions, leurs faiblesses, leurs envies, à situer avec empathie et humour les situations les plus banales ou plus rocambolesques, le roman serait déjà réjouissant. Il y a des pages hilarantes qui nous racontent comment décoller un chewing-gum prie dans les poils pubiens, faire la chasse aux puces dans une famille nombreuse (j'ai retrouvé mes modestes chasses personnelles contre les poux)… Mais il faut savoir aussi que cette histoire se situe dans les années 70 dans une secte de fondamentalistes mormons. Et que parmi ceux-ci un certain nombre d'hommes sont considérés comme élus et de ce fait poussés (contraints ?) à être polygame et à engendrer le plus d’enfants possible. (Il faut bien noter que ce ne sont pas les vrais Mormons :ceux-ci ne sont plus polygames depuis la fin du XIXe siècle comme cela est rapidement expliqué dans le livre,… mais ce que le 4e de couverture semble ignorer.) Golden est l'un de ceux-là, mari de 4 femmes, père de 28 enfants. On comprend vite comment ses problèmes sont démultipliés, insurmontables et pathétiques. Brady UPDALL décrit plus particulièrement certains des personnages auxquels il s'attache décryptant remarquablement la culpabilité, les petites jalousies, les mesquineries cachées, mais aussi actes courageux, les paroles consolatrices et les mains tendues. Il sait que celle-ci n’atteignent pas toujours leur but, que la vie nous réserve pas que des bonnes surprises, qu'il faut lutter sans fin, que c'est pour ça sans doute qu’elle vaut la peine d'être vécue. Ce qui est passionnant dans le roman de voir comment Udall montre que ses personnages, qui devraient nous paraître totalement incompréhensibles du fait de leur vécu et de leurs valeurs si différente des nôtres, sont en fait très proches de nous avec simplement un décalage dans la façon d'apprécier les choses. Il n'évite pas l'aspect intolérable rigidité et d'intégrisme de ses personnages. Mais les grandes émotions, les sentiments basiques sont la. La vérité est beaucoup plus complexe que ce qu'on pourrait imaginer : l'homme patriarche n'est pas forcément le gagnant, les femmes, quoique n'ayant pas la part belle quand on les regarde avec nos yeux, savent aussi mener leur barque à leur avantage. Dans ce carcan des traditions chacun exprime à sa manière sa personnalité propre. Total, comme chez nous, tout le monde aime, souffre, se bat, essaie de s'en sortir au mieux, se raccroche à cette notion à la fois rebutante et formidable : la famille. Et pourtant, malgré ce credo somme toute bien banal, malgré une obéissance à Dieu et aux règles qui exclue toute critique, Udall ne tombe jamais dans le « bien-pensant », il garde un recul amusé et une décontraction qui sont l’un des charmes du livre. On a pu comparer Brady UDALL, dans diverses critiques, à John Irving, et en effet on retrouve cette empathie pour l'enfance qui se sont abandonnée, qui se sent différente et manque d'amour, lâchée dans le monde pas toujours accueillant et compréhensif des adultes, prête à tout pour attirer l'attention. Mais ici le regard est beaucoup plus tendre, naïf, plein de compassion : il comprend les enfants et leurs déchirements certes, mais il pardonne aux adultes, qui, eux aussi sont de malheureux individus perdus dans un monde trop dur pour eux. C'est donc une histoire totalement banale et proche de nous : celle d'une famille , mais racontée de façon riche, originale, touchante, drôle, palpitante. Je m'arrête dans la liste d'adjectifs louangeurs, mais vous comprendrez que je n'ai qu'un conseil : allez à la rencontre du polygame solitaire et de sa famille, qu'on n'a pas envie de lâcher après la dernière page. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Brady Udall Mar 30 Aoû 2011 - 19:55 | |
| Le polygame solitaire - Extraits En tant que famille, ils partaient à la dérive, leur obéissance à Dieu et leur foi devenaient sujettes à caution, leur père et patriarche était absent par le corps et par l'esprit, et il ne servait pratiquement plus à rien ni à personne depuis trop longtemps, leurs mères se querellait et se révélaient incapables de se faire obéir de leurs enfants qui eux-mêmes se disputaient, se conduisaient mal et rendaient leurs mères folles.
Il n'aurait pas pu fournir une réponse plus juste, plus parfaite, parce que, après tout, c'était une vérité fondamentale sur laquelle ils avaient choisi de régler leur vie : à savoir que l'amour est une matière première illimitée. Il n'est pas soumis au jeu cruel des additions et soustractions, de sorte que le donner à une personne n'implique pas nécessairement qu'on doive l’ôter à une autre. Et le cœur dans sa capacité elle aussi illimitée - même le cœur trouble et mensonger de l'homme devant elle, même cette pauvre chose qui se serrait et battait de manière désordonnée à l'intérieur de sa propre poitrine - peut s'ouvrir à tous ceux qui désirent y entrer à l'exemple d'une maison aux portes et aux fenêtres grandes ouvertes et du cœur de Dieu lui-même, immense, accueillant et sacré, une demeure aux pièces innombrables, remplies d’ une multitude infinie. | |
| | | Sophie Sage de la littérature
Messages : 2230 Inscription le : 17/07/2007 Age : 48 Localisation : Tahiti
| Sujet: Re: Brady Udall Mer 31 Aoû 2011 - 5:21 | |
| Merci Topocl pour ce commentaire qui donne envie; je l'ai ans ma bibliothèque et j'ai effectivement lu diverses critiques qui disaient que ce roman est drôle et d'excellente qualité. | |
| | | Charlie Agilité postale
Messages : 970 Inscription le : 12/01/2010
| Sujet: Re: Brady Udall Mer 31 Aoû 2011 - 8:23 | |
| Moi aussi ce livre me tente bien J'avais beaucoup apprécié Le Mystérieux destin d'Edgard Mint | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Brady Udall Mer 31 Aoû 2011 - 9:12 | |
| Brady Udall est mormon, mais pas polygame. Il explique sa démarche ici | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Brady Udall Mer 31 Aoû 2011 - 12:35 | |
| Moi aussi, il me tente, je le mets sur ma LAL. Merci pour ton commentaire Topocl. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Brady Udall Mer 31 Aoû 2011 - 17:47 | |
| Je le note aussi, j' avais beaucoup aimé les nouvelles de Lachons les chiens. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Brady Udall Mer 31 Aoû 2011 - 21:30 | |
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| | | Stargazer Envolée postale
Messages : 176 Inscription le : 02/09/2011
| Sujet: Re: Brady Udall Lun 5 Sep 2011 - 10:45 | |
| J'ai également beaucoup aimé l'excellent Edgar Mint, je vais aller me dégotter celui-ci ! Merci | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Brady Udall Lun 5 Sep 2011 - 12:33 | |
| moi aussi ! merci de ton avis topocl | |
| | | Ouliposuccion Envolée postale
Messages : 236 Inscription le : 06/09/2011 Localisation : ouzbekistan
| Sujet: Re: Brady Udall Ven 30 Déc 2011 - 9:47 | |
| Le Destin miraculeux d'Edgar Mint
Edgar Mint ou l'histoire d'une vie. Un petit pavé qui se lit d'une traite grace à la plume cynique et audacieuse de Brady Udall , les longueurs sont inexistantes , on est tout simplement plongé dans le monde d'Edgar. Un monde brutal , d'avillissement , d'humiliation et pourtant jamais Udall ne tombe dans le larmoyant , une grande démonstration littéraire qui fait naitre un attachement profond pour ce petit bonhomme non pas par de grandes élocutions , mais par l'émotion qui transpire des lignes de l'auteur . On rit , on sourit , on est touché , triste , outré , un panel de ressentis au fil des pages qui s'entremèlent sans jamais nous lasser. Edgar Mint , c'est le genre de livre dont on redoute la fin , et une fois que celle ci arrive , on taperait presque du pied de déception , on ne veut pas quitter ces personnages , on ne veut pas tourner la page D'edgar et on peine à reprendre un livre.
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| Sujet: Re: Brady Udall | |
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| | | | Brady Udall | |
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