Arrête ta phrase !

Queenie a écrit:

Tu triches Coli, c'est plein de phrases ça !

Mais elles sont tellement courtes... Peut-on vraiment les appeler des "phrases" ?

chrisdusud a écrit:

Glenn Gould s'identifiait non au piano, mais à ce qui était en souffrance à l'intérieur, un peu comme jadis le poisson pêché dans le lac Simcoe contenait l'indicible sous l'irisation de son ventre agité de soubresauts ; un instant, il avait été cette impossibilité, cette détresse. Ou bien, regardant la brillance de son Steinway, le miroitement des touches, et tout ce sombre, cet insondable, c'était le lac lui-même, ses reflets alternés qu'il revoyait, troué par le bruit mort du liège des filets descendus dans l'eau, espérant et redoutant à la fois ce qui allait sortir du noir. "???

Ouais ben aussitôt lue, aussitôt oubliée, et pas envie de revenir dessus !
C'est du bon mauvais passage chris, merci !

colimasson a écrit:

Queenie a écrit:

Tu triches Coli, c'est plein de phrases ça !

Mais elles sont tellement courtes... Peut-on vraiment les appeler des "phrases" ?

Si on excepte ce petit morceau de Beigbeder pas très convaincant, je n'ai rien contre les phrases très courtes. Parfois ça dit parfaitement les choses.


Rien compris à la phrase postée par chris... J'ai mal à la tête à l'idée de la relire pour la comprendre.

chrisdusud a écrit:

Marko m'a aidée à retrouver la fameuse phrase !
A propos d'un livre qui pourrait se rapprocher d'une biographie de Glenn Gould on peut lire :

C'est Marie qui en parle sur le fil de l'auteur et on avait du l'évoquer aussi le soir où ils ont diffusé un documentaire sur Gould à la télé. Cette phrase est très maniérée et très lourde effectivement!

Marko a écrit:

chrisdusud a écrit:

Marko m'a aidée à retrouver la fameuse phrase !
A propos d'un livre qui pourrait se rapprocher d'une biographie de Glenn Gould on peut lire :

C'est Marie qui en parle sur le fil de l'auteur et on avait du l'évoquer aussi le soir où ils ont diffusé un documentaire sur Gould à la télé. Cette phrase est très maniérée et très lourde effectivement!

D'autant que le livre si j'ai bien suivi devait être une biographie qui s'appuyait sur des récits de proches de Glenn Gould. ...

Ceci dit elle ne bat pas la phrase de Queenie dans le premier message : Là c'est vraiment du très très lourd...

mimi54 a écrit:

si c'est du second degré, je n'en saurai rien...car il ne faut pas m'attaquer comme ça dès le début....
Pour me garder comme lectrice, il faut y mettre les formes, parce je jette très vite.je ne suis pas du genre à persister pendant des lustres.....50/80 pages...mais si la première phrase attaque fort comme ça..
circulez, y a rien à voir !!!

Je me retrouve complètement dans ce que tu dis. Je ne suis pourtant pas une petite nature mais par exemple, quand j'ai lu Apocalypse bébé de Virginie Despentes l'année passée, j'ai dû me retenir de ne pas balancer le livre par la fenêtre, dégoûtée que j'étais par tant de provocation d'entrée de jeu.

Par exemple:

Citation :

Quand il attaquait ce chapitre, ça s'entendait qu'il l'aimait. Pas "aimer" au sens de je vais te bouffer la chatte, mais comme quand l'attitude de quelqu'un vous est chère et que chaque souvenir commun est recouvert d'une fine couche dorée.

Je ne vois pas ce que cette chatte vient faire là-dedans. Du coup je ne pouvais pas m'empêcher d'être en colère avec ce livre , que j'ai d'ailleurs fini avec grand peine.
Parler cru d'accord, mais comme pour toi mimi, il faut y mettre les formes pour parvenir à me séduire.

Sinon "les phrases" de Beigbeder ont au moins le mérite de faire rire

Moi aussi, ça m'énerve de lire des trucs que je n'aime pas; ça vient de m'arriver avec Passé sous silence d'Anne Perry.

J'aurais pu vous donner des pages entières de citations ; pas crues, ni provocatrices, mais d'une mièvrerie sans nom.

Sophie a écrit:

Moi aussi, ça m'énerve de lire des trucs que je n'aime pas; ça vient de m'arriver avec Passé sous silence d'Anne Perry.

J'aurais pu vous donner des pages entières de citations ; pas crues, ni provocatrices, mais d'une mièvrerie sans nom.

Allez donnes un bout !

Queenie a écrit:

Sophie a écrit:

Moi aussi, ça m'énerve de lire des trucs que je n'aime pas; ça vient de m'arriver avec Passé sous silence d'Anne Perry.

J'aurais pu vous donner des pages entières de citations ; pas crues, ni provocatrices, mais d'une mièvrerie sans nom.

Allez donnes un bout !

J'aimerais bien voir ça moi aussi...

Allez, quelques extraits choisis, presque au hasard tellement il y en a, de Passé sous silence d'Anne Perry.

"Baigné du soleil radieux de la fin de matinée, dans ce jardin paisible empli de chants d'oiseaux, Monk imagina la jeune femme prenant sa difficile décision."
C'est-y pas digne d'un BC?!

"Elle remarqua qu'il avait troqué ses chaussures contre des pantoufles."
Bien, donc il a mis ses chaussons... Anne Perry est visiblement fétichiste car elle évoque à plusieurs reprises les maux de pieds de ses protagonistes.

En fait l'ensemble est mauvais plus que des phrases isolées.

Sophie a écrit:

"Baigné du soleil radieux de la fin de matinée, dans ce jardin paisible empli de chants d'oiseaux, Monk imagina la jeune femme prenant sa difficile décision."
C'est-y pas digne d'un BC?!

J'avais lu un livre d'Anne Perry qui ne m'avait pas déplu mais je n'y suis jamais revenue. Je crois maintenant que je comprends pourquoi

A ce moment là j'ai failli laisser tomber La famille Lament de George Hagen :

Howard rencontre Julia. Il lui dit qu'il bosse dans les valves, pas très glam. Il rentre chez lui, pensant qu'il aurait du mentir sur son activité.
[quote]Il était temps de rentrer dans la petite chambre miteuse qu'il partageait avec un rameur de l'équipe d'aviron. Un ramuer ! Pourquoi n'avait-il pas dit qu'il était rameur ?[quote]

Et juste quelques lignes plus loin :

Citation :

"Vous n'avez pas l'air de quelqu'un d'ennuyeux.
-Quelqu'un d'ennuyeux ?"
Elle réfléchit un instant.
"Oui, comme un athlète obsédé par ses performances, un joueur de rugby ou un rameur."

Tellement énoooorme.
Genre Signe de l'Amour.
Juste chiant.