Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Na Hong-jin

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Marko
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Marko


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MessageSujet: Na Hong-jin   Na Hong-jin EmptyMar 2 Fév 2010 - 23:48

The Chaser
Na Hong-jin Chaser10


Un film d'une violence (très) éprouvante même si j'ai vu pire (la scène du début dans la maison est quand même gratinée). Violence à peine désamorcée par un ton décalé, mélange d'humour noir, de burlesque et presque de surréalisme, dans ce portrait d'une police coréenne caricaturale, ridicule et impuissante, face à un meurtrier ignoble au visage angélique. Les codes habituels du thriller horrifique sont pervertis. On connait dès le départ le meurtrier, il est rapidement découvert par la police par l'intermédiaire d'un mac, ancien flic qui tentera de se faire justicier dans une course poursuite parfois haletante. L'enjeu étant de savoir si on parviendra à découvrir la dernière victime du sadique avant qu'elle n'agonise (et que le meurtrier soit relâché par manque de preuves même s'il avoue tout avec délectation).

Très franchement, je trouve ça vain, pervers, terriblement glauque, triste à mourir (sans jeu de mots). J'en vois toutes les qualités cinématographiques. J'ai même pensé une fois encore aux giallos de Dario Argento avec cette maison et son jardin macabres, cette jeune fille en robe blanche et au regard terrifié qui va passer un très mauvais moment. Il y a un univers personnel et un travail photographique intéressant. Mais la fin est artificiellement étirée en longueur et bien trop excessive dans sa férocité.

Un film a beau être brillant, quand il montre un spectacle aussi désespérant on se demande à quoi il sert. D'autant qu'il n'est même pas cathartique. Mother plus récemment m'a paru autrement plus riche, plus fort, plus créatif et toucher à quelque chose de bien plus fort humainement.


Na Hong-jin M0020010
Ce type a l'air sympathique? Non, c'est votre pire cauchemar! En tout cas l'un des miens pour un moment...
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Marie
Zen littéraire
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MessageSujet: Re: Na Hong-jin   Na Hong-jin EmptyMer 3 Fév 2010 - 1:02

Citation :
Un film a beau être brillant, quand il montre un spectacle aussi désespérant on se demande à quoi il sert.
A montrer la réalité, peut être?
En fait, la plus grande place est donnée à une critique de la police , et ce n'est pas la première fois dans le cinéma coréen...

J'aime assez ce que dit cette critique
ici
dont j'extrais ceci:
Citation :
A la manière du Memories of Murder de Bong Joon-Ho qui s'inspirait lui aussi d'une histoire vraie, The Chaser utilise cette sombre histoire de meurtres en série pour révéler la société coréenne sous un jour peu avantageux à travers l'incompétence consternante des forces policières, voire leur fumisterie face à la disparition d'une personne socialement désarmée. Quand les préoccupations médiatiques d'une poignée de notables prennent le pas sur la protection du citoyen, les chances de survie des plus démunis s'amenuisent d'heure en heure.

J'ai bien aimé également l'évolution de l'ex flic devenu proxénète.. Au début, s'il veut retrouver les filles, et donc la dernière disparue, ce n'est pas par bonté d'âme, c'est uniquement à cause du manque à gagner. Ce n'est que progressivement, et à partir de la rencontre avec la petite fille, qu'on le voit évoluer. Et ne serait-ce que cette évolution fait que ce n'est pas un film entièrement noir.

Ceci dit, et pour l'anecdote- je floode- j'ai pu constater au cours des années de contact avec les pêcheurs coréens d'une part, japonais de l'autre,quand ils sont blessés sur des bateaux au cours de campagnes de pêche, , la différence de traitement vis à vis de leurs ressortissants! Pour un japonais, quel qu'il soit, on envoie interprète, représentant de la compagnie, et il est retransféré au Japon dès que c'est possible. Le marin coréen est abandonné à son triste sort , et réembarqué sur son bateau, quasi manu militari, et le plus vite possible. La société coréenne n'a pas l'air très tendre vis à vis de ses citoyens, et la répétition de cette critique très vive dans les films qui nous parviennent me semble assez saine! L'histoire racontée ne l'est pas, je suis d'accord, mais elle n'est pas que manipulation perverse.
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Marko
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MessageSujet: Re: Na Hong-jin   Na Hong-jin EmptyMer 3 Fév 2010 - 9:57

J'ai bien vu ce constat cynique et désespérant de l'impuissance de la police qui est ici volontairement caricaturée dans son incompétence. L'impuissance est d'ailleurs l'un des sujets principaux du film. Celle du tueur (en tout cas sexuelle), de sa malheureuse victime, du "justicier" et des forces de l'ordre qui ne sèment que du désordre. Le cinéaste montre la violence omniprésente, de la séquence d'ouverture avec la prostituée qui se fait tabasser dans un hôtel de passe à l'agression suggérée de la petite fille, etc... Mais c'est une charge bien lourdement appuyée et sans aucune respiration, là où Mother montre un peu la même chose mais de façon tellement plus intéressante et émouvante.

J'ai vu aussi les talents de cinéaste dans la construction du film, son rythme, son atmosphère... Et je n'ai pas de problème "moral" avec la violence (même si je parle de perversité) que j'ai souvent regardée et appréciée au cinéma. On peut se laisser entrainer dans ce suspens effrayant et je l'ai d'ailleurs regardé jusqu'au bout évidemment.

Mais il me reste à l'esprit une charge de violence inouïe qui me donne l'impression d'avoir été voyeur de quelque chose de dégueulasse et dont je ne retire aucun plaisir. Je ne supporte plus le sadisme à l'écran. Ce qu'on voit est atroce et sans espoir. Réalité? Certainement puisqu'il y a des tueurs en série qui ont fait bien pire encore. Mais je ne prends pas de plaisir ou d'intérêt à voir des tueurs fictifs faire "comme en vrai". C'est la tendance de ces dernières années de tout montrer avec le maximum de cruauté.

Les films d'horreur fonctionnaient avant, le plus souvent, sur le mode de la catharsis et l'héroïne de Massacre à la tronçonneuse s'échappait de ce cauchemar à la fin. Même Irréversible par sa construction va de l'enfer au paradis perdu. Ou alors la violence était stylisée ou suggérée. Ici on nous retire tout espoir, toute libération et il ne reste que de l'écoeurement et de la tristesse. Quel plaisir retirer à ça? Mais j'ai la même sensation avec Martyrs que je trouve pourtant très impressionnant visuellement.


J'ai trouvé un article pas mal sur la violence à l'écran: Ici

Un extrait qui pourrait s'appliquer à "The Chaser":

Citation :
La violence dès lors est un enjeu politique ayant pour objectif dans son emploi non pas de subjuguer mais au contraire, de choquer pour faire réfléchir et plus encore, de faire constater par le biais de l'image, ce qu'un artiste peut penser de la société dans laquelle il vit et se fond.
Volontairement polémique et ouvertement recherchée comme telle, cette violence suscitera des critiques mais s'avèrera porteuse, car au minimum elle se justifiera par les intentions louables ou non d'un franc tireur qui n'a que faire du consensus et de l'aveuglement positif que réclame la machine médiatique. En somme, osée, à visée citoyenne bien qu'éminemment déstabilisante, elle se fait l'outil d'une pensée critique et radicale, sûrement contestable à tous points de vue mais qui pense que c'est par la forme que le spectateur opérera une réflexion vertueuse ou non sur le fond.
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Queenie
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MessageSujet: Re: Na Hong-jin   Na Hong-jin EmptyJeu 4 Nov 2010 - 17:45

The Chaser.


Comme Marie, je reste très friande de ce genre de film. Je ne comprends d'ailleurs pas trop ta critique Marko... ? Finalement tu lui reproches de ne pas être cathartique ou d'apporter de l'espoir ?
Boarf. A quoi bon.
C'est sombre, ça c'est clair (HuHu).
Les couleurs, les ambiances de pluie, de crasse, de délabrement, de ville, c'est vraiment une part essentielle du film, et parfaitement maîtrisé.

En effet, comme dans Memories of murder, ce film s'attache à montrer l'incompétence d'un système, au milieu duquel un personnage tente de s'extirper. L'évolution du flic-proxénète en proxénète-vengeur est vraiment prenante. Je finissais par courir avec lui au milieu des rues, et à croiser les doigts très forts pour qu'il y arrive.

Maintenant, oui, y'a un chouia de surenchère sur la fin : quand la prostituée manque d'un bol pharamineux, et avec cette scène un tout petit trop longue de confrontation entre le Grand Méchant et Grand Gentil.

Mais ça a très bien fonctionné pour moi, et j'étais de plus en plus stressée. Je pense que c'était l'effet escompté.
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MessageSujet: The murderer   Na Hong-jin EmptySam 23 Juil 2011 - 12:45

Na Hong-jin 19763370

The Murderer de Na Hong-jin
Citation :
Yanji, ville chinoise de la Préfecture de Yanbian, coincée entre la Corée du Nord et la Russie, où vivent quelques 800 000 Sino-coréens surnommés les «Joseon-Jok.» 50% de cette population vit d’activités illégales. Gu-nam, chauffeur de taxi, y mène une vie misérable. Depuis six mois, il est sans nouvelles de sa femme, partie en Corée du Sud pour chercher du travail. Myun, un parrain local, lui propose de l’aider à passer en Corée pour retrouver sa femme et même de rembourser ses dettes de jeu. En contrepartie il devra simplement… y assassiner un inconnu. Mais rien ne se passera comme prévu…

Plus que remarqué avec The Chaser, le coréen Na Hong-jin va encore plus loin avec The Murderer. En clair, ses penchants pour la violence s'y manifestent avec une rage redoublée, au bord de l'écoeurement, même pour des âmes peu sensibles. The Murderer est beaucoup trop long, fait de poursuites spectaculaires, de combats sanglants à la machette, ou tout objet susceptible de tuer. Il y a une frénésie à filmer chez Na, une maîtrise de l'image confondante, mais son film est truffé d'invraisemblances, de rebondissements improbables, avec un héros indestructible, au milieu de mafieux aux desseins aussi noirs qu'impénétrables, créant une certaine confusion, pour être poli, dans un scénario échevelé. Na Hong-jin veut-il se positionner comme le monsieur plus du cinéma coréen (il y a de la concurrence) ? Dans un sens, c'est réussi, si l'on accepte une surenchère gratuite de gore, qui laisse sur le flanc, aussi épuisé que le héros du film. Un peu dégoûté, aussi.

Na Hong-jin 19764736
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