Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Higashino Keigo

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darkanny
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MessageSujet: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyMer 17 Aoû 2011 - 22:32

HIGASHINO Keigo
(Osaka, 04/02/1958 - )
keigo - Higashino Keigo Higash10

Ingénieur, il commence à écrire tout en travaillant comme ingénieur dans l'entreprise qui s'appelle actuellement Denso Corporation "(équipements industriels et systèmes pour le marché automobile", nous dit wikipedia).
En 1985, il remporte le prix Edogawa Rampo du meilleur roman de mystère (cette récompense permet aux écrivains pas ou très peu publiés de se faire connaître) pour Hokago.
Du coup, il quitte son travail et démarre une carrière d'écrivain à Tokyo.
En 1999, il remporte le Mystery Writers of Japan Award (récompense des meilleurs romans policiers) pour Himitsu (adapté au cinéma dans la foulée).
En 2006, après cinq nominations, il remporte enfin le prix Naoki pour Yôgisha X no Kenshin.

En plus de ses romans policiers ou de mystère, il écrit également des essais et des livres pour enfants.
Merci wikipedia.


Dernière édition par eXPie le Jeu 18 Aoû 2011 - 20:34, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyMer 17 Aoû 2011 - 22:32

keigo - Higashino Keigo Higash11

La Maison où je suis mort autrefois. (254 pages, Actes noir - Actes Sud, traduit par Yutaka Makino). Prix Polar International de Cognac en 2010.
Le titre, déjà, est intrigant. Que veut-il dire ?

Le prologue commence ainsi :
Citation :
"Celui qui était autrefois mon père m'a annoncé il y a environ un mois que la vieille maison dans laquelle j'ai vécu enfant allait être détruite." (page 7).
Intrigant, oui.
A la page suivante : "A propos de maison, il y en a une autre que je ne pourrai jamais oublier.
Contrairement à l'habitation traditionnelle de mon enfance, il s'agit d'une petite maison blanche de style occidental. Elle se dresse, solitaire, dans un coin perdu de la montagne où personne ne va jamais.
Songer à cette maison me fait encore frissonner. Ma poitrine se serre sous l'emprise d'une horreur indicible. [...]
J'ai visité cette maison blanche avec une femme. Dans le but d'y trouver quelque chose. Mais ni elle ni moi ne savions ce que nous cherchions. [...]
Aujourd'hui encore, je suis incapable de dire si nous avons eu raison de nous y rendre.
Cela s'est passé il y a deux ans." (pages 8-9).
Tadaaam !

Et c'est le chapitre 1. "Le téléphone a sonné chez moi. C'est ainsi que tout a commencé". (page 11).
Longtemps avant, Sayaka, la copine du narrateur avait brusquement rompu avec lui et s'était mariée.
Ils étaient ensemble depuis l'école.
Sept ans se sont passés, ils se sont revus à une réunion d'anciens élèves de terminale. Et, donc, peu de temps après, Sayaka lui téléphone : elle a un service à lui demander. Ils se revoient, elle lui demande de l'accompagner. Où ça ?
Elle lui tend un papier.
Citation :
"Je dépliai la feuille : un plan sommaire était griffonné à l'encre noire sur du papier à lettres.
Je relevai la tête.
- Qu'est-ce que c'est ?
Les lèvres de Sayaka s'entrouvrirent lentement.
- L'héritage de mon père.
- Il est mort ?
- Il y a tout juste un an. D'un infarctus." (pages 20-21).

C'est un itinéraire, à partir d'une petite gare dans la région de Nagano. Il y a aussi une clef.
C'est bien mystérieux, tout ça !
Citation :
"- Il y a des choses qui me préoccupent dans les agissements de mon père de son vivant [apparemment, les agissements de son père, depuis qu'il est mort, ça ne la préoccupe plus tellement], continua-t-elle posément. Il aimait la pêche, et de temps en temps, les jours fériés, il partait seul, mais parfois c'était bizarre. La veille il ne préparait rien. Il n'achetait pas d'appâts, ne vérifiait pas son matériel. Et il revenait bredouille, sans le moindre poisson. Et ce n'est pas tout : en rentrant, il ne nettoyait pas sa canne à pêche. Alors qu'il n'y manquait pas d'habitude." (pages 21-22).
Hum... étrange !

Et puis, Sayaka demande à notre héros-narrateur s'il a des souvenirs d'enfance. Parce que elle, non ! Tadam ! (va-t-on avoir un truc un poil fumeux, du genre La Maison du Docteur Edwardes, le film d'Hitchcock? Heureusement non). Elle ne se souvient de rien ! Tout cela est encore plus mystérieux...
Et si la raison de son amnésie se trouvait dans cette non moins mystérieuse maison, tiens ! Et si on y allait ?

Là, je fais une parenthèse, un gros plan sur notre héros, qui semble être hors du commun :
Citation :
"Je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit. Mon esprit était resté actif en réfléchissant au lendemain.
Je m'étais réveillé à sept heures du matin" (page 33).
Hum... le narrateur n'a pas fermé l'oeil de la nuit, et pourtant il s'est réveillé à sept heures... Alors : est-ce qu'il s'est endormi au petit matin ? Ou bien dort-il les yeux ouverts, tout en réfléchissant, histoire de ne pas perdre de temps ?
Il est sept heures, donc. Or, notre trépidant héros doit partir à huit heures (pour la fameuse maison). Eh bien, en une heure, il :
- fait des mouvements de gymnastique ;
- prend tout son temps pour se raser et se brosser les dents ;
- lit "le journal d'un bout à l'autre"
- regarde les nouvelles à la télévision.
Eh oui, tout ça en une heure ! Il est vraiment très, très fort. J'ai essayé ce matin, je suis arrivé en retard au boulot.

Précisons que tout le livre n'est évidemment pas comme ça, je cite l'un des très rares passages curieux.

Mais revenons au livre, ma vie n'intéresse personne.
Le style du livre est fonctionnel, disons, mais jamais moche. C'est écrit à la première personne, il n'y a pas de fioritures, c'est efficace.
Et puis, le traducteur a de l'humour :
Citation :
"Un samedi, par ce temps magnifique [...] il y avait partout des voitures de tourisme conduites par des chauffeurs du dimanche" (page 34).
Hé hé, ce genre de blagues, c'est facile, mais ça me fait toujours rire (il m'en faut peu). On aura aussi un "bricoleur du dimanche" (page 157), mais là l'humour est différent, parce que je crois que c'était vraiment un dimanche.

Parlons un peu de l'histoire.
Notre narrateur et son ex-copine vont arriver à la maison.
Et, à partir de là, on va avoir une mécanique bien huilée de découverte d'indices, de supputations, de révélations, de remise en perspective de ce que l'on croyait avoir compris, et le lecteur pris dans l'histoire n'aura pas forcément le temps de tirer toutes les conséquences de ces renversements, il aura considéré comme vrais des éléments qu'il aurait dû remettre en perspective, et tout cela est vraiment bien fait. ("Wouah, c'est pas vrai, il pousse, Higashino... ah... en y réfléchissant bien... je me suis fait avoir !")

Alors, bien sûr, on se dit que si certains indices avaient été découverts dans un autre ordre (ou bien si parfois nos héros étaient un peu plus rapides - car ce ne sont pas toujours des flèches : par exemple, en voyant un réfrigérateur dans une maison abandonnée à la page 52, ils ne l'ouvrent que soixante-dix pages plus loin... non, il n'y avait pas de cadavres dedans), on n'aurait pas eu ces deux cent cinquantes pages que l'on tourne pour savoir ce qu'il en était vraiment : en cinquante pages, ça aurait été fini.
Mais, alors, où aurait été le plaisir de la manipulation ?

Et si le lecteur est vraiment très pressé, il ira directement à la page 158 où se trouve un résumé, au cas où on aurait oublié deux ou trois trucs. Higashino ne veut surtout pas perdre le lecteur, alors il résume un peu par-ci par là.

A un moment, Higashino se trouve tellement bien dans ses manipulations et renversements de perspective que, à un moment, il triche un peu : je veux bien lire un texte écrit à la première personne, mais quand on m'en coupe un bout sans me le dire, et que du coup le narrateur a fait dans mon dos des trucs dont je ne suis pas au courant, ce n'est pas très fair-play. Rappelons que, contrairement à 24 heures chrono (on sait bien - des études sérieuses l'ont prouvé - que Jack Bauer en profitait pour boire un coup, manger un morceau, aller au petit coin et recharger son portable), il n'y a pas de coupure pub. Mais on découvre rapidement ce qu'il a fait, alors ça peut passer.


C'est donc un roman très habile, qui ressemble souvent à un huis clos, à une pièce de théâtre avec deux acteurs seulement. Ce n'est vraiment pas banal.
Et bien que parfois un poil tirée par les cheveux (comme toutes les histoires d'amnésie, peut-être ?) ou légèrement artificielle, l'histoire est avant tout une mécanique de précision qui fonctionne très bien, de sorte que le lecteur se laisse délicieusement manipuler tout en essayant de comprendre (que nous cache-t-on ? qu'a-t-on mal compris ? où nous a-t-on induit en erreur ?).
Deux cent cinquante pages qui se lisent toutes seules : on veut vraiment connaître la suite.


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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyMer 17 Aoû 2011 - 22:33

Je me permets de recopier ici l'avis de Nathria (qui était sur le fil https://parfumdelivres.niceboard.com/t1329p210-les-polars-index-dans-le-premier-message ).

Nathria a écrit:
keigo - Higashino Keigo Keigo10

Keigo Higashino est né en 1958 à Osaka.

keigo - Higashino Keigo La_mai10

La maison où je suis mort autrefois

Ce n’est pas un roman policier comme on pourrait s’y attendre. C'est-à-dire avec une trame traditionnelle : Meurtre(s)-Indice(s)- Coupable(s). L’écriture est plus proche de celle de Masako Bando dans « Les Dieux Chiens » par exemple (Ici) mais sans le côté fantastique. Bien sûr, avec l’écriture japonaise, on voyage toujours entre plusieurs perceptions du monde (réel/imaginaire- présent/passé- identité sociale/identité réelle-…).
C’est ce pourquoi je trouve fascinante l’immersion lente dans l’univers étrange de ces auteurs.
A la mort de son père, Sayaka Kurahashi hérite d’une clef à tête de chien et d’un plan menant visiblement à une maison inconnue de la jeune femme. Sayaka traverse une période difficile. Elle ne semble pas heureuse en couple, sa petite fille est élevée par ses beaux-parents. Elle est incapable de raconter le moindre souvenir, la moindre sensation de sa petite enfance. Elle craint de se rendre seule à l’endroit indiqué. Bien qu’elle n’ait plus de contact avec lui depuis des années, Sayaka décide de faire appel à un ancien petit ami (le narrateur) afin de lui demander de l’accompagner dans la découverte de cette maison mystérieuse.
La maison en parfait état ne semble pas avoir été habitée depuis des années. Cherchant la relation entre cette maison et son père, Sayaka s’interroge sur des objets, des noms découverts. Une impression de déjà vu trouble Sayaka. Le malaise s’installe progressivement à mesure que l’on découvre la personnalité de Sayaka et l’histoire des habitants de la maison.
De la destruction de l’enfance…
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyMar 12 Juin 2012 - 9:45

La maison où je suis mort autrefois

un régal.

pas de cadavre, pas de meurtre, pas d'assassin mais une ambiance ; pas vraiment un polar donc, mais une véritable enquête pour tenter de comprendre comment une femme ayant perdue la mémoire de sa petite enfance va chercher à la retrouver. Par petit bout, en rapprochant les pièces d'un puzzle qui devient de plus en plus complexe et de plus en plus angoissant. Comme le souligne eXPie, l'engrenage est parfait, l'immersion totale, le huis clos impeccable ! Tout est sous contrôle, dirait un autre et c'est bien le cas, le but étant de laisser le moins possible de liberté de penser au lecteur qui peu à peu veut absolument savoir ce que cette fameuse maison blanche et occidentale renferme. Les deux protagonistes sont d'une grande justesse, ce qui rend la lecture particulièrement fluide (lui est physicien, elle est femme au foyer, ni l'un ni l'autre ne semblent très heureux dans leur vie respective mais ils restent tous les deux plein d'égards et d'empathie l'un pour l'autre, ce qui donne un récit très équilibré, dans lequel toute l'intensité est placée dans la maison et dans les indices qu'ils découvrent lentement et tentent d'insérer dans le puzzle, et comme pour tout puzzle, parfois la pièce semble être à sa place et puis finit par ne pa rentrer exactement à l'endroit choisi et il faut donc recommencer, redistribuer les pièces et leur donner une nouvelle forme. Cette forme narrative, très ludique et méticuleuse est un vrai plaisir de lecture.
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyMar 12 Juin 2012 - 21:20

Merci merci merci à, eXPie et Shanidar qui vont me décider in fine à sortir ce roman de ma palette (petite pal)
En plus c'est un cadeau de mon beau frère adoré donc tout concourt à ce que je me précipite dessus.
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyMar 12 Juin 2012 - 21:36

shanidar a écrit:
Cette forme narrative, très ludique et méticuleuse est un vrai plaisir de lecture.
C'est en même temps la limite du livre, d'être ludique. C'est une très belle mécanique, avec la petite artificialité qui va avec (par exemple, le réfrigérateur, ils auraient dû l'ouvrir tout de suite, au lieu d'attendre).
Mais c'est très agréable, on cherche à comprendre comment on est mené en bateau... mais, rien à faire, on est quand même manipulé.
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyMer 13 Juin 2012 - 9:48

en effet, une fois le livre refermé je ne sais pas exactement ce qu'il en reste au bout d'un certain temps, mais au moins il fait passer un bon moment. Je trouve Higashino très fin dans sa manière d'amener les choses, en particulier lorsqu'il parle de maltraitance du point de vue aussi bien des victimes que de ceux qui maltraitent, il met en forme une sorte de résumé humain et technique de ce problème qui fait preuve d'un recul, d'une finesse, d'une 'objectivité' que je trouve très saine. On est très loin de certains livres 'gore' dont on parle de temps en temps (et pas seulement pour les auteurs U.S.) et c'est assez agréable de lire un livre qui devient de plus en plus angoissant et intense sans que jamais n'interviennent des scènes de pures violences. Tout est psychologique et très bien fait.
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyMer 13 Juin 2012 - 10:59

darkanny a écrit:
Merci merci merci à, eXPie et Shanidar qui vont me décider in fine à sortir ce roman de ma palette (petite pal)
En plus c'est un cadeau de mon beau frère adoré donc tout concourt à ce que je me précipite dessus.

Et moi je l'ai noté dans ma LAL.
Mais je note trop de choses en ce moment... Je vais mourir sous mes carnets de LAL !
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyMer 13 Juin 2012 - 12:39

Lu une cinquantaine de pages, c'est pas ce que j'appellerais l'enthousiasme délirant.
Pas mal de détails insignifiants, comme "sa tasse de thé était vide", "je me suis réveillé à 7h" (et comme le dit eXPie qui me fait toujours rire dans ces cas là, le héros dit n'avoir pas fermé l'oeil de la nuit, faut le faire alors.....) et d'autres encore sur l'énumération assez attendue des toiles d'araignée dans la maison bref je ne vais pas m'étendre.
L'impression quand même que ces 50 pages auraient tenu dans 10 d'autant plus que le style est très.....on va dire quelconque.

Mais je continue, en bon petit soldat.
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyMer 13 Juin 2012 - 19:31

darkanny a écrit:
L'impression quand même que ces 50 pages auraient tenu dans 10 d'autant plus que le style est très.....on va dire quelconque.

Mais je continue, en bon petit soldat.
C'est sûr que ce n'est pas un styliste !
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyMer 13 Juin 2012 - 19:41

C'est le moins que l'on puisse dire.
J'ai bientôt fini, ce que je peux dire, au-delà de l'intrigue qui se tient, c'est qu'il y a un lot de phrases insignifiantes qui me stupéfie.

Et je ne suis pas du tout angoissée à la lecture de ce texte qui était quand même un des (sinon le seul) but visé.
Bref grosse interrogation pour moi sur le succès immense de ce livre récompensé par plusieurs prix où on loue une lecture obsédante.....
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyDim 1 Juil 2012 - 21:47

La maison où je suis mort

Que voilà un livre qui démarre lentement ! Sur les 180 premières pages, un homme et une femme, anciens amants, se rendent dans une maison étrange où l'on comprend bien que la femme a vécu dans son enfance des choses tellement marquantes qu'elle les a complètement oubliées, et qu'elles expliquent sans doute son mal-être (à savoir la maltraitance qu'elle exerce vis-à-vis de sa fille). Ça et là sont semés des indices, qui ont la remarquable qualité de s’imbriquer parfaitement les uns dans les autres pour les mener vers des réponses parfois erronées, parfois justes, mais s'arrêter toujours exactement à l'endroit où la solution exacte se trouverait. (un peu curieux, puisqu’à la fin on comprend que cette maison est un puzzle géant destiné à finalement apporter des explications à la jeune femme, que ces réponses soient néanmoins si hermétiques). Pour bien faire durer cette attente, donner un caractère anodin avant l’accélération finale, on croise de nombreux dialogues du genre :
Citation :
Elle poussa un long soupir.
-Excuse-moi. J'arrête.
-Il n'y a pas de réponse à ça.
-Peut-être que non, dit-elle. Pourtant, ajouta-t-elle en penchant la tête je me demande ce qui m’effrayait tant…
-Rentrons, proposai-je en posant ma main sur son épaule. Viens, rentrons.
Elle releva plusieurs fois ses cheveux avant de regarder autour d'elle dans la pièce.
-Tu as raison, rentrons.

Bref, cela n'est pas sans intérêt, on n’a pas une détermination farouche à continuer le livre, mais on se dit que sans doute il sera sauvé par les 70 dernières pages.
Là, en effet, le roman s'accélère :des solutions multiples se proposent , s’enchaînent, se contre-disent et se complètent, des engrenages se créent, des solutions se trouvent, avec toujours le petit détail qui survient au bon moment pour remettre sur les rails. C'est complexe, compliqué, très élaboré, un peu trop compliqué. (Je dois dire, mais c'est ma faute, que les noms japonais ne m'ont pas aidée)

En outre, il se trouve qu'entre la partie lente et la partie rapide le jeune homme fait une découverte, qu’il ne partage pas avec sa compagne, mais pas non plus avec le lecteur, alors que le récit est à la première personne (eXPie en a parlé), et je trouve cela, quand même, un peu gênant comme procédé.

Bref je ne dis pas que ce livre est mauvais, je dirais simplement qu'il ne m'a pas emballée, qu'il a des défauts et finalement peu de vraies qualités pour compenser. Et que ce n'est pas parce qu'il touche des sujets plutôt porteurs : les traumatismes de l'enfance, les secrets de famille, l'inceste, la recherche des origines, que l'auteur peut se permettre de mener son lecteur en bateau.
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyLun 2 Juil 2012 - 11:25

très chouette commentaire topocl, et en effet il y a ceux qui embarquent et ceux qui restent à quai. J'ai bien aimé justement que le texte prenne son temps, je pense même qu'Higashino a un peu fait exprès tous ces dialogues inutiles, histoire de tester la résistance du lecteur et pourquoi pas de donner un grain différent des habituels polars...
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyLun 23 Juil 2012 - 22:01

keigo - Higashino Keigo Higash12
- Le Dévouement du suspect X (Yogisha X no Kenshin, 容疑者Xの献身, 2005). Traduit en 2011 par Sophie Refle.Actes noirs, Actes Sud. 316 pages. Prix Naoki 2005.

Citation :
"Comme à son habitude, Hishigami sortit de chez lui à sept heure trente-cinq. Le vent était plutôt froid pour un mois de mars. Il se mit en route, le menton enfoncé dans son cache-nez, et jeta un coup d'oeil sur l'abri à vélos avant de quitter son immeuble. La bicyclette verte qui l'intéressait n'y était pas garée." (page 9).
Hishigami est prof de maths. Il est génial, mais doit enseigner à des morveux, ou quasiment. Son coup d'oeil à sa bicyclette verte lui fait comprendre que sa voisine, Hanaoka Yasuko, est partie travailler : elle est vendeuse chez un traiteur.
Hishigami va donc y acheter son bentô, rien que pour la voir.
C'est un grand timide, Hishigami ! Sous des apparences un peu frustes - il ne fait pas grand chose pour s'arranger, pris qu'il est par des problèmes de mathématiques très complexes - , il y a un petit coeur qui bat pour sa voisine... et elle ne s'en doute pas !
De son côté, elle est divorcée, et vit avec sa fille. Son ex-mari est un moins que rien, un nul, mais violent. Il va la retrouver. Il arrive ce qu'il arrive, l'ex-mari meurt, et ce n'est pas un accident. Après quoi :
Citation :
"Une main frappa à la porte. Puis une voix masculine appela :
- Madame Hanaoka !
Yasuko ne parvint pas immédiatement à mettre un nom sur la voix. Pourtant, elle la connaissait. Elle était aussi incapable de bouger que si elle avait été ligotée." (page 30).

C'est son gentil voisin, Hishigami. Il a entendu du bruit, il se demande si tout va bien. Yasuko entrouvre la porte. Elle se justifie comme elle le peut, et c'est un passage réussi, car on peut bien sûr le prendre au deuxième degré :
Citation :
"J'ai vu un cafard...
- Un cafard ?
- Oui. Il y en a un qui est apparu et ma fille et moi avons essayé de l'attraper et... je crains que nous ayons fait beaucoup de bruit.
- Et vous l'avez tué ?
- Hein ?... fit Yasuko en sentant son visage se crisper.
- Ce cafard, vous avez réussi à vous en débarrasser ?" (page 31).

Dans cette situation délicate, notre génial prof va aider sa gentille et jolie voisine et sa fille (comme quoi, pour avoir de l'aide dans la vie, mieux vaut disposer d'un physique agréable). Il est génial, il met donc au point un scénario très tordu pour égarer la police...
On suivra l'enquête de la police, les manipulations de notre mathématicien placide, et on finira bien sûr par comprendre en quoi a consisté sa méthode. L'auteur ne nous donnera des informations qu'au compte-goutte, de sorte qu'on ne puisse pas tout comprendre trop tôt.

Alors, on pourra trouver qu'il y avait plus simple pour se sortir de cette situation, mais nous ne sommes pas géniaux, nous !

Côté personnages, ils sont encore un petit peu archétypaux, mais par rapport à La Maison où je suis mort autrefois, Higashino Keigo s'est nettement amélioré. De même, l'écriture : ça n'est pas génial, bien sûr, cela reste généralement plus fonctionnel qu'autre chose, mais ça passe bien, nettement mieux que dans La Maison.

C'est donc un roman très lisible, avec une intrigue intéressante, assez tordue. On pourra penser qu'il est moins original que La Maison, mais ici la mécanique n'est plus à nue, elle est habillée. Le roman se lit très vite, d'autant plus que, comme souvent dans les romans contemporains japonais "populaires", l'auteur nous reprécise bien tout ce qu'il faut pour ne pas être perdu, même quelque chose qu'on a appris dix pages auparavant.

Concernant le texte français, il est tout à fait bien même si à une ou deux reprises il manque un mot ("Qu'est-ce qui plus difficile", page 241). Et puis il y a un passage absurde, à propos d'un téléphone :
Citation :
"Je le laissais sonner, c'est tout. Si j'avais quelque chose d'urgent à lui dire, je lui parlais. Sinon, je le laissais simplement sonner. Je raccrochais toujours après la cinquième sonnerie". (page 259).
Il s'agit bien sûr de la personne qui est appelée qui décroche si elle a quelque chose d'urgent à dire, sinon ça n'a aucun sens : ce n'est pas la personne qui appelle qui va parler alors que le téléphone continue à sonner dans le vide, c'est idiot... On se demande toujours comment les relecteurs peuvent laisser passer des trucs pareils (à moins que ce ne soit dans le texte original, qui sait ?)...
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MessageSujet: Re: Higashino Keigo   keigo - Higashino Keigo EmptyJeu 25 Oct 2012 - 23:01

keigo - Higashino Keigo Higash13

Un Café Maison (Seijo no Kyûsai, 2008). Traduit du japonais en 2012 par Sophie Refle. Actes Sud. 335 pages.
Ayané est mariée avec Yoshitaka Mashiba depuis presque un an. Elle et son mari n'ont pas d'enfant, ce qui, pour lui, n'est pas tolérable. Mashiba s'apprête donc à la quitter. Mais avoir un enfant est-il si important pour lui ?
Citation :
"Oui, c'est important. Je ne peux imaginer ma vie sans. Un mariage sans enfants n'a aucun sens pour moi. L'amour dans un couple s'amenuise nécessairement avec le temps. Si deux personnes continuent à vivre ensemble, c'est pour fonder une famille. Le mariage transforme ceux qu'il unit en époux. Les époux deviennent des parents en ayant des enfants ensemble. Ce n'est qu'à partir de ce moment-là qu'ils sont unis pour la vie. Tu n'es pas d'accord ?
- Pourquoi, ce n'est pas le seul but.
- Mais ça l'est, pour moi." (page 6).

Ayané part quelques jours dans sa famille. Et, tadam ! Le mari est retrouvé mort. Il était seul, chez lui. Il semble qu'il s'est fait un café... et est mort empoisonné !
Mais qui donc a réussi à l'empoisonner, sachant que le poison s'est trouvé dans la tasse, mais n'était pas présent dans le paquet ? Comment Mashiba s'est-il fait son café au juste ? Il semblerait que ce soit sa femme, Ayané, qui l'aurait tué... mais comment donc aurait-elle pu l'empoisonner à distance ?

Pour mener l'enquête, on retrouve Kusanagi, que l'on avait déjà vu dans Le Dévouement du Suspect X, ainsi que le physicien qui lui avait prêté main forte (ou plutôt cerveau fort).

C'est sympathoche, pas complexe pour deux sous et idéal quand on a le cerveau fatigué. La solution de l'énigme sera bien sûr un peu exagérée, un poil tirée par les cheveux, mais le lecteur ne sera jamais perdu, des rappels venant régulièrement pour ne surtout pas égarer même le type du mange du pop-corn en tournant les pages.

Du côté du style, il est purement fonctionnel. C'est bien pratique : on n'est jamais tenté de relire une phrase. Quel gain de temps !
Mais, tout de même, en plus des nombreux paragraphes de rappels, en plus des dialogues un peu creux, il y a des phrases bêtement inutiles.
Un bel exemple, page 274 : une enquêtrice va voir la mère du défunt, Mme Tsukui. Elle est donc à la porte de sa maison, elle appuie sur l'interphone, et à ce moment-là on lit : "Sans doute parce qu'elle l'avait prévenue de l'heure à laquelle elle arriverait, Mme Tsukui ne sembla pas surprise." (page 274). C'est vraiment une phrase stupide, d'un type de bêtise que l'on peut décliner à l'infini : " Sans doute parce que j'ai demandé une baguette chez le boulanger, je ne suis pas surpris qu'il me tende la tende" ; "Sans doute parce j'ai pris rendez-vous chez le coiffeur, ce dernier ne sembla pas surpris de me voir", etc.

A part ça, on a un très moche "Cela fait sens" (page 299). Beurk. C'est dans une discussion, certes, mais enfin, ce que c'est laid !... Ceci dit, peut-être les Japonais ont-ils aussi été contaminés par ce décalque de l'anglais...

Un roman nettement moins original que La Maison où je suis mort autrefois, nettement moins tordu que Le Dévouement du Suspect X.
Une lecture facile, un peu trop, qui se base uniquement sur l'idée du mode opératoire de l'assassinat.
Léger.
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