Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Parfum de livres… parfum d’ailleurs

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 Théophile Gautier

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aden
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyLun 19 Sep 2011 - 20:41

Bon, puisque j'ai un peu de public, je continue rire

Ce que je retiens d'Onuphrius, au-delà de tout ce que j'ai dit sur le contexte littéraire, c'est l'intériorisation du fantastique, comme tu l'as dit. Dès la scène d'ouverture, tous les éléments convergent à rendre illusoire la vision du monde qu'a Onu, en comparaison avec ce que les autres voient, depuis les aiguilles du cadran jusqu'au peluche qui vole dans l'atelier. La griffe qui bouge les dames et le rubis semblent sortir tout droit de son imagination. Néanmoins, comme je t'en parlais la dernière fois, le détail de la queue sous l'habit du dandy, alors qu'Onuphrius est parti, donne du crédit aux visions du jeune artiste. J'ai vu néanmoins un passage qui pourrait donner tout son sens à ce passage :

Citation :
L'imagination d'Onuphrius s'échauffa et se déprava de plus en plus, ses compositions peintes et écrites s'en ressentirent, la griffe ou la queue du diable y perçait toujours par quelque endroit

On peut donc se poser plusieurs questions sur le texte : le narrateur est-il lui aussi atteint par les hallucinations ? Est-ce une simple "goguenardise" de Gautier ? Le conte est-il une transposition textuelle des toiles d'Onuphrius ? Autant de questions qui ne peuvent rester qu'hypothèses !

Et l'autre point important du texte est l'influence des textes sur le personnage : sa vision du monde est médiatisée par les nombreux ouvrages de démonologie qu'il a lus, et d'ailleurs son cauchemar se termine dans la chambre de Berbiguier de Terre-Neuve du Thym, le chasseur de farfadets. Daniel Sansgsue, un critique spécialiste de la littérature excentrique du XIXe s., parle à ce sujet d'une littérature "du second rayon", comme si les auteurs ne pouvaient assumer leurs créations qu'en masquant leur propre entreprise littéraire, qu'ils déclarent eux-mêmes vouée à l'échec. Véronique Avignon-Le Roux, dans un article sur ce conte ("Onuphrius : une mise en scène de la mort de la création"), dit que "Par le moyen du fantastique, le texte pose le problème de la menace stérilisante sous-jacente à la tentation de la fascination littéraire et artistique." et que "Dans le cas précis du personnage d’Onuphrius, faire des vers, loin de consacrer la mort du temps dans l’éternité de la poésie, signifie au contraire l’anéantissement plus complet, la dévoration du cadavre : faire des vers ou pourrir sous terre revient au même, telle est la terrifiante vérité qu’Onuphrius en vient à suspecter dans son cauchemar."

D'ailleurs, la citation que tu donnais (« Il eût été capable, sans cette tendance funeste, d’être le plus grand des poètes ; il ne fut que le plus singulier des fous. Pour avoir trop regardé sa vie à la loupe, car son fantastique il le prenait toujours dans les évènements ordinaires, il lui arriva ce qui arrive à ces gens qui aperçoivent, à l’aide du microscope, des vers dans les aliments les plus sains, des serpents dans les liqueurs les plus limpides. Ils n’osent plus manger ; la chose la plus naturelle, grossie par son imagination, lui paraissait monstrueuse. ») montre bien qu'il vit une existence par procuration, et qu'Onuphrius est victime de son impossibilité d'être.

Voilà les grandes lignes de ce que mon mémoire dit sur ce conte de Gautier Wink
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colimasson
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyMar 20 Sep 2011 - 21:50

Encore merci Onu pour cette explication sur Onuphrius rire

La citation que tu as reprise dans ton message est un de mes passages préférés des nouvelles de Gautier...
J'aime beaucoup le regard pessimiste et sans concession qu'il porte sur l'existence et les aspirations humaines. Comme tu le dis, tout semble voué au pourrissement et à l'échec. Malgré tout, il en ressort une impression de grande beauté, qui ressemble presque à une sérénité ressentie par Gautier lorsqu'il se place devant ce constat. C'est grand.
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyMar 1 Nov 2011 - 20:55

Ah, Théophile Gautier, l'un de mes poètes préférés ! (j'écris bien poètes, car, pour moi, même ses récits en prose relèvent de la poésie). Merci, Onuphrius, pour ces explications.

Je m'intéresse justement aux sources d'inspiration de Gautier. Je crois me souvenir qu'il lisait et appréciait Anne Radcliffe ; pourrait-on dire que les écrits de Gautier marquent la transition entre le roman gothique et le romantisme littéraire en France ?
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MessageSujet: La poésie de Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyVen 11 Oct 2013 - 21:57

L'oeuvre poétique de Théophile Gautier m'a inspiré l'article qui suit.

Celui auquel Charles Baudelaire dédia "Les Fleurs du Mal", "le poète impeccable", "le parfait magicien des lettres françaises" souffre en général auprès du public lettré d'une certaine désaffection que n'explique pas à l'évidence la valeur de son oeuvre poétique.
Certes l'auteur du "Capitaine Fracasse", et du "Roman de la momie" peut d'autant moins rivaliser avec son prestigieux cadet que leurs vers respectifs à un siècle et demi de distance n'ont point la même résonance.
Certes l'élève a dépassé le maître mais quand on lit en 2013 "La comédie de la mort" tant admirée par Baudelaire, il est malaisé, voire impossible de balayer d'un revers de main la poésie de Théophile Gautier.
Dans tous ses recueils, pour peu qu'on veuille bien s'y plonger une heure ou deux, celui-là sème des textes d'une grande tenue littéraire dont quelques-uns notamment, plus inspirés que la moyenne, ont allègrement résisté à l'épreuve des ans.
De temps en temps même, il fait presque jeu égal avec Baudelaire. Après tout "Le pin des Landes" nettement moins célèbre que "L'albatros" n'a guère à rougir devant ce dernier. Pour décrire la condition du poète, force est de reconnaître que Gautier a su trouver non sans style et vigueur des images tout à fait inoubliables.
Son talent, quoi qu'on dise, n'en est pas moins aussi manifeste, aussi patent dans une bonne vingtaine de poèmes où il est aisé de déceler ce que Baudelaire lui doit, non en terme d'influence mais d'impulsion.
Parnassien avant la lettre, Gautier hélas n'est pas sans défauts."L'art pour l'art" brime sa spontanéité, le raidit, le statufie. L'aspect "bien léché" de ses vers fait trop voir l'artisan et pas assez l'artiste. Bien des extraits de "Emaux et Camées" sonnent creux à maints endroits et singent l'esthétique qu'ils prétendent défendre.
On aurait aimé que Gautier quittât son habit un peu étriqué, laissât vagabonder son imagination, bref se montrât mieux disposé à fendre l'armure.
C'est d'autant plus regrettable que lorsque celui-ci laisse aller sa plume et ne la soumet pas à des contraintes excessives, voient le jour des pièces beaucoup moins apprêtées, fortes, dignes d'estime, quelquefois remarquables.
"Ta forme connaît sa splendeur". Cette belle formule glanée au fil de l'exquis poème intitulé "A une robe rose", Gautier eût dû plus souvent la faire sienne.
Son oeuvre y aurait gagné en puissance et en harmonie.

(article Babelio Thierry CABOT)
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyVen 11 Oct 2013 - 22:14

Thierry CABOT a écrit:
Son oeuvre y aurait gagné en puissance et en harmonie.
Dommage que personne ne le lui ait dit !

Bon, c'est bien beau de dire que "Le pin des Landes" n'a pas à rougir devant "L'albatros" (et, effectivement, les arbres à feuilles persistantes ne rougissent pas !), on peut aussi bien les comparer sur pièce, tu ne crois pas ? Ce serait plus convivial qu'un petit copier/coller (même avec des imparfaits du subjonctif)... Mais es-tu ici pour parler avec nous, ou bien pour mettre ton nom en MAJUSCULES ?

Alors voici.


Le pin des Landes
On ne voit en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes
D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc ;
Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
L'homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu'aux dépens de ce qu'il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !

Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.

Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;
Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !
L'Albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime en boitant, l'infirme qui volait !


Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Quand même, Baudelaire me semble bien supérieur, là... Gautier tombe un peu dans le cliché, non ? Le soldat blessé qui veut mourir debout... C'est également plus immédiatement explicite que Baudelaire, la conclusion met vraiment les points sur les "i", au cas où l'on n'aurait pas compris. Baudelaire n'est-il pas plus subtil ?


Dernière édition par eXPie le Ven 11 Oct 2013 - 22:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyVen 11 Oct 2013 - 22:30

Désolé ! Je ne partage pas votre point de vue.
Et j'aime infiniment Baudelaire !
Bien cordialement.

Thierry
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyMar 22 Oct 2013 - 19:10

Je connais mal cet auteur, mais j'ai beaucoup aimé sa Mlle de Maupin, même s'il y a une part assez théorique au coeur du récit. D'ailleurs, je ne l'ai pas encore fini car c'est plutôt dense. Je me suis retrouvée dans ses idées esthétiques.
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyMar 22 Oct 2013 - 21:05

L'oeuvre en prose de Théophile Gautier n'est pas en effet sans intérêt, Tina.
Outre "Mademoiselle de Maupin", je songe entre autres au "Capitaine Fracasse" et au "Roman de la momie".

Dans "L'art romantique", Baudelaire parle de lui en termes fort élogieux :

"Pour parler dignement de l’outil qui sert si bien cette passion du Beau, je veux dire de son style, il me faudrait jouir de ressources pareilles, de cette connaissance de la langue qui n’est jamais en défaut, de ce magnifique dictionnaire dont les feuillets, remués par un souffle divin, s’ouvrent tout juste pour laisser jaillir le mot propre, le mot unique, enfin de ce sentiment de l’ordre qui met chaque trait et chaque touche à sa place naturelle et n’omet aucune nuance. Si l’on réfléchit qu’à cette merveilleuse faculté Gautier unit une immense intelligence innée de la correspondance et du symbolisme universels, ce répertoire de toute métaphore, on comprendra qu’il puisse sans cesse, sans fatigue comme sans faute, définir l’attitude mystérieuse que les objets de la création tiennent devant le regard de l’homme. Il y a dans le mot, dans le verbe, quelque chose de sacré qui nous défend d’en faire un jeu de hasard. Manier savamment une langue, c’est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire. C’est alors que la couleur parle, comme une voix profonde et vibrante ; que les monuments se dressent et font saillie sur l’espace profond ; que les animaux et les plantes, représentants du laid et du mal, articulent leur grimace non équivoque ; que le parfum provoque la pensée et le souvenir correspondants ; que la passion murmure ou rugit son langage éternellement semblable. Il y a dans le style de Théophile Gautier une justesse qui ravit, qui étonne, et qui fait songer à ces miracles produits dans le jeu par une profonde science mathématique. Je me rappelle que, très-jeune, quand je goûtai pour la première fois aux œuvres de notre poëte, la sensation de la touche posée juste, du coup porté droit, me faisait tressaillir, et que l’admiration engendrait en moi une sorte de convulsion nerveuse. Peu à peu je m’accoutumai à la perfection, et je m’abandonnai au mouvement de ce beau style onduleux et brillanté, comme un homme monté sur un cheval sûr qui lui permet la rêverie, ou sur un navire assez solide pour défier les temps non prévus par la boussole, et qui peut contempler à loisir les magnifiques décors sans erreur que construit la nature dans ses heures de génie. C’est grâce à ces facultés innées, si précieusement cultivées, que Gautier a pu souvent (nous l’avons tous vu) s’asseoir à une table banale, dans un bureau de journal, et improviser, critique ou roman, quelque chose qui avait le caractère d’un fini irréprochable, et qui le lendemain provoquait chez les lecteurs autant de plaisir qu’avaient créé d’étonnement chez les compositeurs de l’imprimerie la rapidité de l’exécution et la beauté de l’écriture. Cette prestesse à résoudre tout problème de style et de composition ne fait-elle pas rêver à la sévère maxime qu’il avait une fois laissée tomber devant moi dans la conversation, et dont il s’est fait sans doute un constant devoir : « Tout homme qu’une idée, si subtile et si imprévue qu’on la suppose, prend en défaut, n’est pas un écrivain. L’inexprimable n’existe pas. »
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyMar 22 Oct 2013 - 21:48

Le capitaine Fracasse étant une lecture d'enfance adorée et souvent citée par Proust.

Baudelaire et Proust ne sauraient se tromper sur la qualité d'un écrivain.


Sans nul doute, pour ces 3 là :"L’inexprimable n’existe pas."


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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyMar 22 Oct 2013 - 22:21

Autant que je m'en souvienne, Marcel Proust vouait aussi une grande admiration à Gérard de Nerval. Et fait peut-être plus étonnant, Baudelaire, Verlaine et Rimbaud tenaient en très haute estime Marceline Desbordes-Valmore.
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyMar 22 Oct 2013 - 22:29

Je suis en train de me plonger dans la littérature contemporaine de Proust, et je découvre des tas de gens oubliés, mais leurs écrits ont un charme qui me plaît beaucoup : Marcel Prévost par exemple. J'ai aussi trouvé une vieille édition de Paul Bourget aujourd'hui (Monique).
Cela permet de mesurer le grand écart entre des écrivains officiels, qui ont eu leur heure de gloire (comme la consécration par l'Académie Française) et la VRAIE littérature que nous espérons mettre en valeur sur ce forum. Mais tout n'est pas à snober.
Il faut se dire que nos héros (Baudelaire, Proust,etc...) baignaient dans ces écrits là et parfois y trouvaient leur bonheur (comme Proust avec A. France).
C'est très étonnant.
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyMar 22 Oct 2013 - 22:57

Les points de vue changent quelquefois beaucoup d'une époque à l'autre.

Le destin littéraire de Ronsard est assez curieux. Quasi adulé de son vivant, critiqué au dix-septième siècle pour son talent jugé trop baroque au regard des canons classiques, celui-ci connaît une sorte de long purgatoire avant d'être réhabilité par Sainte-Beuve.
Mais le même Sainte-Beuve, hélas, n'a pas compris grand-chose au langage poétique des "Fleurs du Mal".
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyLun 29 Déc 2014 - 21:20

Le roman de la momie

Nous sommes en Egypte, un jeune lord s'amuse à faire de l'archéologie en compagnie d'un savant allemand. Ils découvrent une tombe inviolée, qui recèle entre autres merveilles, la momie d'une jeune femme, Tahoser. Un rouleau de papyrus, conte son histoire, que le savant va se faire un devoir de décrypter. Les splendeurs de l'Egypte ancien se mêlent à des histoires d'amour, ainsi qu'à la Sortie d'Egypte dans le texte dévoilé.

Ma première lecture de ce livre remonte à très très longtemps, un des premiers livres que j'ai lu en français, dans mes souvenirs juste après Salammbô. C'est d'autant plus troublant, que Flaubert envisageait d'écrire un roman se passant en Egypte antique, et y renoncé suite à la parution du  Roman de la momie, préférant situer son livre à lui à Carthage. Il faut dire qu'au XIXe siècle, le roman historique était un genre noble, et que les plus grands auteurs y ont sacrifié.

Ce qui m'a frappé à cette relecture, c'est la documentation et le soucis du détail historique apporté par Gautier à roman. Les descriptions des intérieurs, des maisons, des personnages, les éléments de religion, trouvent leurs sources dans les livres des spécialiste de l'Egypte de l'époque, sans que cela soit pédant ni lourd. Evidemment, les connaissances ont progressé depuis, mais pour l'époque c'était à la pointe.

En ce qui concerne l'intrigue, c'est très efficace, Gautier dépeint quelques moments clés, allant droit à l'essentiel, le plus signifiant, en peintre presque plus qu'en conteur, ce qui fait que le livre est prenant et intéressant. Le tout dans une très belle langue. Un péplum de luxe en somme.

Il ne me reste plus qu'à relire Le capitaine Fracasse....
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyLun 29 Déc 2014 - 21:50

J'ai eu pour Noël le Bouquins (entre autres). Il est super complet. Ne manque qu'Emaux et camées. Ils auraient pu mettre aussi l'argument de Giselle. Tant pis.

J'ai hâte de m'y mettre. Encore un de ces écrivains que je n'ai pas lus ou presque et que j'idéalise un peu trop... J'espère ne pas être déçu. Vraiment vraiment.
Je n'ai lu à ce jour que La pipe d'opium + Le club des hachichins. Et surtout Le roman de la momie. Que je n'ai d'ailleurs pas aimé. Je n'étais pas dans mon assiette ce jour-là (je m'en souviens très bien) et les descriptions minutieuses m'avaient assommé. Le prologue en revanche est formidable.

J'y crois.
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 EmptyLun 29 Déc 2014 - 21:54

Emaux et Camées m'avait profondément déçu... Je boude l'auteur depuis.
Ses romans ne m'attirent pas beaucoup non plus. Si quelqu'un a un conseil, je suis toujours preneur !
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MessageSujet: Re: Théophile Gautier   gautier - Théophile Gautier - Page 2 Empty

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