Herman Koch [Pays-Bas]

églantine a écrit:

Je crois qu'on va tous céder à la tentation et si on faisait une commande de groupe vu le nombre croissant de Parfumés qui vont se ruer vers la librairie au sus de ce fil , peut-être qu'on aurait un prix ?

Une lecture commune peut-être
Je vais être prudente tout de même, cela sera un emprunt à la biblio plutôt

sentinelle a écrit:

Je vais être prudente tout de même, cela sera un emprunt à la biblio plutôt

Sans vouloir me faire représentant de commerce ou forcer l'achat (c'est en poche), ce livre à pour lui comme l'a si bien souligné Topocl de poser un questionnement sur le type de société que nous façonnons et dans laquelle nous vivons, le type d'individus que nous sommes ou que nous côtoyons.
J'imagine qu'en plus d'échanger ici c'est aussi un plaisir d'échanger autour de soi et donc l'avoir à disposition pour le prêter permet de lancer une discussion.
Mon exemplaire en est déjà à son quatrième lecteur et attendu par deux de plus...

Bah du coup grâce à Topocl je vais le lire. Les réaction d'Harelde me font penser à un ami qui avait lu American Psycho (toutes les marques, style creux etc). Les réponses de Topocl laissait les mêmes intentions chez Ellis. Pas la même histoire donc et certainement pas le même style mais deux livres ayant pour but de déranger et qui dérangent. Certains aiment d'autres non donc cela me séduit.

j'ai oublié de vous dire que j'avais des actions chez Belfond !

sentinelle a écrit:

églantine a écrit:

Je crois qu'on va tous céder à la tentation et si on faisait une commande de groupe vu le nombre croissant de Parfumés qui vont se ruer vers la librairie au sus de ce fil , peut-être qu'on aurait un prix ?

Une lecture commune peut-être
Je vais être prudente tout de même, cela sera un emprunt à la biblio plutôt

Moi aussi je vais le prendre à la bibliothèque. Intéressée mais précautionneuse .

Ils sont vraiment affreux les personnages de ce livre ! Au début, on ne s'en rend pas bien compte, deux couples se retrouvent dans un restaurant super chic ; les deux hommes sont frères et ne s'aiment pas, l'un est politicien et fait semblant d'être très cool, même avec le personnel du restaurant. Comme c'est son frère qui raconte, on ne voit que le côté détestable du personnage. Mais finalement, une fois arrivée à la fin du récit, il fait plutôt pitié, c'était sans doute le moins méchant des quatre. Tout le récit se situe dans le restaurant, avec des descriptions caustiques des plats (chics mais minuscules) et du maître d'hôtel qui vient commenter chaque plat en précisant l'origine des viandes et des végétaux qui ont permis la composition. C'est très excessif, comme tout le reste du roman, assez réjouissant en fin de compte, et écrit d'une manière qui tient en haleine, à la manière d'un polar.

topocl a écrit:

Le diner, deuxième.

Je sais que ce texte est long, trop long et je remercie d'avance ceux qui voudront bien faire l'effort de tout lire (c'était long aussi à rédiger). Au pire, ça m'a bien intéressée/amusée de le faire. (Et merci à la touche brouillon)

N'ayant pas lu le livre, je suis ce fil seulement de temps à autres et je dois dire que j'ai été interpelée par la virulence des critiques négatives, rapides, expéditives, sans concessions.
J'aime beaucoup, en regard, l'obstination de Topocl à argumenter aussi précisément pour défendre ce roman. Sa démarche rigoureuse, son engagement font mon admiration.
Je ne sais pas si je le lirai, mais je le feuilletterai à la première occasion!

Le bruit fait autour de ce livre est le plus sur moyen de m' en tenir éloigné ! Ah le silence des forets profondes !

Igor a écrit:

Et là c'est l'Histoire à rebours qui se met en place. La civilisation, l'amour du prochain, l'humanisme va en prendre un sacré coup. Pour la majorité de cette petite assemblée, plus question de grands sentiments de justice ou d'équité. C'est la sauvegarde du noyau tribal qui prime. On en revient à la caverne et à régler le problème à coups de gourdin. Pour les femmes comme pour les hommes, la défense de la progéniture est devenu l'essentiel.

Bon. Si je m'écoutais, je citerais tout le commentaire initial de Topocl, il colle à mon ressenti comme une abeille à du miel ! J'aimerais beaucoup avoir la même habileté dans la rédaction de mes avis mais, faute d'avoir ce talent, je vais me contenter de citer les passages qui résonnent le plus en moi après ce dîner épicé :

topocl a écrit:

Un somptueux travail de déni scrupuleusement organisé, une absence totale de remise en question, et, caché derrière un prétendu amour filial, une absence totale d’humanité.
[...]
On s’interroge de façon beaucoup plus large sur ce que nous avons fait de notre société, et de ce que notre société nous a fait en retour pour que nous, parents et eux, enfants agissent ainsi. Le drame qui se joue sous nos yeux n’est qu’un effet zoom sur plein de dysfonctionnements plus anodins que nous pratiquons ou côtoyons au jour le jour sans forcément y prendre garde et qui pourraient , peu à peu au final, nous mener là… nous prévient Herman Koch.
[...]
L’idée de nous présenter cette situation de dîner est absolument excellente. Le retournement de ton au fil du livre, racontant ce repas raffiné jusqu’à ce final monstrueux, est mené avec une grande habileté. Il n’y a pas un moment où on se dit « Ah ça tourne » , les petites saloperies quotidiennes s’infiltrent peu à peu pour bouleverser le récit, sans qu’on s’en rende vraiment compte sur le moment.
[...]
Le style n’est pas extrêmement travaillé, c’est le reproche qu’on pourrait à faire à ce livre, mais finalement c’est d’assez peu d’importance, et on y gagne peut-être même en rythme.. Il y a une compréhension de la fragilité humaine, des failles où s’insinue le mal et des extrémités auxquelles elle peut mener qui est assez terrifiante.

Entièrement d'accord !

Néanmoins, je comprends parfaitement qu'on puisse trouver l'apéritif et l'entrée fades et inconsistants. Pour ma part, j'ai apprécié ces mises en bouche, comme Aeriale, je me suis amusée de ces détails. Et, ce sont les prémisses nécessaire à l'explosion de saveurs qui débute avec le plat... Une plongée atypique dans immoralité et l'amoralité. On aime ou on déteste, c'est radical.

Mais la mouvance du livre est, sans conteste, sa plus grande qualité ; ce qu'on prend pour acquis finit sans cesse par se dérober sous nos pieds. Les bases que l'on pense solides ne sont qu'écrans de fumée et rien n'est jamais vraiment acquis avec les invités de ce Dîner.

topocl a écrit:

Et je trouve, pour certains lecteurs qui ne privilégient pas forcément la qualité littéraire, et qui sont curieux, aiment se poser des questions, se confronter à des situations qui sont un réel questionnement sur nos sociétés, [...]. Il pose de vrais questions.

Aeriale a écrit:

Tranchant, sans appel, je trouve que ce livre, même s'il n'est pas d'un style irréprochable, mérite largement qu'on s'y arrête. Merci Topocl de m'y avoir incitée en tout cas, un très bon moment que je conseille aussi aux autres, vous risqueriez de rater quelque chose...

Oui, oui et 100 fois oui !

En revanche, moi, c'est Epi que je dois remercier, le malheur des uns fait le bonheur des autres.



En bref, j'ai tout dévoré, je me suis léché les doigts et j'ai roté un petit commentaire de dix lignes.

(Désolée Harelde, c'était trop tentant )

Kannskia a écrit:

En bref, j'ai tout dévoré, je me suis léché les doigts et j'ai roté un petit commentaire de dix lignes.

Ha ha bravo pour ta chute Kannskia!!

(Et ça soulage un peu de voir qu'on n'a pas si mauvais goût!)

Kannskia a écrit:

En revanche, moi, c'est Epi que je dois remercier, le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Je suis contente qu'il ait fait une heureuse, du coup je ne regrette plus de l'avoir acheté

Aeriale a écrit:

Ha ha bravo pour ta chute Kannskia!!
(Et ça soulage un peu de voir qu'on n'a pas si mauvais goût!)

Euh... tu sais Aeriale, je ne suis vraiment pas sûre d'être une preuve de bon goût

Epi a écrit:

Je suis contente qu'il ait fait une heureuse, du coup je ne regrette plus de l'avoir acheté

Et moi je ne regrette pas de m'être portée volontaire

J'ai mis ton exemple en bonne place sur l'étagère et à chaque fois que je passe devant, je vois un petit bouledogue



p.s : je trouve dommage qu'en première page, des éléments de l'intrigue soient révélés, ça m'aurait un peu gâché le plaisir personnellement...

Spoiler:

Le Dîner


Mon avis est très partagé. Tout n’est pas à jeter dans ce dîner. J’ai trouvé par exemple que la structure était intéressante : les différents moments du repas qui accompagnent la révélation, le plat qui constitue évidemment le morceau de résistance. J’ai apprécié également certains éléments satiriques comme la critique des grands restaurants et du snobisme qui accompagne leur fréquentation. C’est un peu facile et peu original mais cette critique de mœurs et la façon dont l'auteur rentre dans les détails sont amusantes.


Cependant, le style (car c’est tout de même mal écrit) gâche un peu le plaisir de la lecture. De plus, le texte tourne vite en rond, il est très répétitif (même si c’est fait pour montrer que les personnages évitent le sujet dont ils ont peur de parler, cela devient lourd très rapidement). Les nombreux retours en arrière sont également pesants (j’ai eu, à chaque fois, du mal à revenir au restaurant , et à continuer à m’intéresser au déroulement de la soirée). D’ailleurs, j’ai commencé à me lasser à la page 100 (au moment où les digressions et les retours en arrières deviennent importants). Et puis, la fin est vraiment trop outrée à mon goût.

Merci pour ton avis argumenté .