Désinformation?

Moreira, Paul : "Les nouvelles censures : dans les coulisses de la manipulation de l'information".
Moreira est journaliste d'investigation dans la presse écrite, à la radio et à la télévision.
Résumé électre :
A une époque où l'actualité règne sans partage sur les écrans, les ondes et dans les consciences, P. Moreira montre que jamais l'information n'a été aussi manipulée. Il met à nu les techniques de manipulation de l'information et de gestion de l'opinion employées par les pouvoirs : politique, militaire, médiatique, financier, industriel ou sportif.

Citation :

À une époque où l'actualité règne sans partage sur les écrans, les ondes et dans les consciences, jamais l'information n'a été aussi manipulée.
De toute éternité, les hommes de pouvoir ont contrôlé la circulation de l'information.
Toujours et sous tous les régimes ils ont censuré les vérités qui mettaient en péril leur domination. Pour empêcher l'information de circuler, on bâillonnait le messager. Soumise aux bouleversements des modes de communication, la méthode s'est révélée improductive. La censure brutale attire l'attention et multiplie l'impact de l'information qu'on veut cacher. Aujourd'hui, on s'arrange pour que citoyen n'entende pas ce qu'il est en train d'écouter...

Avez vous lu l'édito de Philippe Val dans le Charlie Hebdo du 6 juin? Pas mal vu...

Non, et je n'arrive pas à le trouver en ligne...

Le même Philippe Val qui a écrit : « Internet nous est vendu comme un réseau prétendument d’information. Mais, à part ceux qui ne l’utilisent que pour bander, gagner en bourse et échanger du courrier électronique, qui est prêt à dépenser de l’argent à fonds perdus pour avoir son petit site personnel ? Des tarés, des maniaques, des fanatiques, des mégalomanes, des paranoïaques, des nazis, des délateurs, qui trouvent là un moyen de diffuser mondialement leurs délires, leurs haines, ou leurs obsessions. » :?:

Citation :

e même Philippe Val qui a écrit : « Internet nous est vendu comme un réseau prétendument d’information. Mais, à part ceux qui ne l’utilisent que pour bander, gagner en bourse et échanger du courrier électronique, qui est prêt à dépenser de l’argent à fonds perdus pour avoir son petit site personnel ? Des tarés, des maniaques, des fanatiques, des mégalomanes, des paranoïaques, des nazis, des délateurs, qui trouvent là un moyen de diffuser mondialement leurs délires, leurs haines, ou leurs obsessions.

Ah bon, il a écrit ça? Où, quand, pourquoi ( j'aime pouvoir juger des écrits dans leur contexte....)?
Ceci dit, je comprends tout à fait que l'on n'aime pas Philippe Val!

Babelle, Charlie Hebdo n'est pas en ligne.. Je ne sais plus où j'avais lu qu'actuellement, un tel hebdomadaire ne pourrait plus se créer. Je le pense volontiers, et pourvu justement qu'il subsiste ,au moins dans la presse écrite, quelques possibilités de liberté de ton.....
Bon, en fait, c'est parce que je pensais à la liberté de la presse, que j'en parlais, et aussi à cause de ce qu'il disait sur la préparation par les médias de notre nouveau régime . Là, il est vrai que cela a été très bien mené. a l'américaine!
Quelques extraits!

....

.. la civilisation tient debout grâce à un système de redistribution,de péréquation, d'égalité des droits, d'aide aux démunis, d'aménagement des voies de recours pour les vies brisées,etc. Les idées qui président à ce mouvement général, c'est ce que Sarkozy appelle la"pensée unique". Il n'a pu être élu, et, de surcroit, ne peut jouir d'une cote de popularité indiscutablement haute que dans la mesure où la mentalité générale a inversé la tendance. Il a réussi à convaincre les pauvres que les plus pauvres d'entre eux sont des feignasses. La devise du sarkozysme, pour paraphraser Archimède, pourrait être: tout pauvre plongé dans l'eau exerce une pression de bas en haut qui permet au plus riche de mieux respirer.

Tout le progrès social est venu d'un regard porté du bas de la société vers le haut et d'une contestation des écarts astronomiques entre le maharaja et le mendiant, écarts qui, à terme, ne servent personne. Le mendiant parce qu'il en crève, et le maharaja parce qu'il est condamné à la jouissance paranoïaque de ses biens, dans une solitude peuplée de poignards.
Une très longue négociation, nourrie par ce regard de bas en haut, a permis, dans cette région du monde, de mettre dans la loi l'égalité des chances, quels que soient l'origine, la condition sociale, le sexe, la sexualité, l'âge...
Et voici que le regard s'est inversé: il circule désormais du haut vers le bas.Ce n'est plus à la puissance que l'on demande des comptes, c'est à la faiblesse. Ce n'est plus à celui qui jouit de la profusion qu'on demande justice, mais à celui qui n'a rien, ou très peu.Le coupable, celui dont le châtiment propitiatoire conjurera les malheurs de la société, ce n'est plus Thénardier, c'est Cosette.

Toute la civilisation n'est qu'une manière d'aller contre les les lois que Darwin a observées dans la nature: l'élimination des faibles au profit des individus les mieux pourvus. La pire des doctrines que l'homme puisse s'approprier, c'est le darwinisme social: transposer à la société les lois de la sélection naturelle. Le darwinisme social pourrait se résumer ainsi: pour éliminer la pauvreté, il faut éliminer les pauvres. Evidemment, cela suppose une société moralement préparée. Car il est beaucoup plus facile d'aboyer sur le mendiant qui passe que de négocier avec le pouvoir. Il y a quelque chose de religieux dans l'idée que celui qui échoue est coupable. Dieu, dans son infinie sagesse, sait ce qu'il fait. Aux Etats-Unis, la culpabilité de celui qui est dans la merde est une idée que les sectes protestantes ont contribué à répandre avec succès. Dans ton malheur, il y a une justice, tu expies quelque chose, Dieu l'a voulu et il a ses raisons. Etre solidaire de toi, ce serait chercher à contredire Dieu. Plutôt te laisser crever, donc.

Flatter ces comportements, c'est dire: il n'y a as de honte à ne penser qu'à sa gueule. Allez y!! Crachez votre haine, votre jalousie! Laissez vous aller au ressentiment, à l'envie. La Fontaine a très bien décrit le sarkozysme dans " Les Animaux malades de la peste": c'est le plus humble de tous, l'âne, qui ne prélève dans le champ que la largeur de sa langue, le responsable de tous les maux. Il est pelé. Il est galeux. Le sarkozysme, c'est ce qu'il y a de pire dans une cour de récré: c'est le malheur au vaincu, c'est la faute ajoutée au dénuement, c'est la honte ajoutée à la faiblesse, c'est la culpabilité ajoutée à la douleur, c'est le ridicule ajouté à la fragilité. C'est "on a toujours besoin d'un plus petit que soi pour se venger de nos propres médiocrités."

Ce bon sens sarkozien, brutalement anti-intellectuel, c'est le plus court chemin d'un con à un autre. Reagan et Thatcher avaient compris quelque chose d'essentiel: on peut sans crainte fragiliser la situation des plus pauvres. Loin de nous en vouloir,ils se boufferont entre eux. Certes, pour arriver à ce résultat, il faut aussi que le niveau culturel rase les pâquerettes, voire les fauche. Il faut que toute une partie de la société se TFunise. De ce côté là, très bon boulot de la trash-TV. Rien à dire.

C'est parfaitement cohérent avec la vision générale de la valeur humaine. ......C'est quand même un sacré tour de force d'avoir transformé les 5 à 10 millions de personnes touchées par le chômage et la précarité en "profiteurs". La France a voté contre le RMI! L'immigré qui touche des indemnités de chômage, voilà l'ennemi public numéro 1.

La supression d'un poste de fonctionnaire sur deux, qui consiste aussi à supprimer un profiteur sur deux, a fait un triomphe pendant la campagne auprès des décérébrés qui oublient qu'un jour ou l'autre ils feront la queue aux urgences en pissant le sang. Ils y expireront en regrettant qu'il n'y ait pas eu le double de fonctionnaires pour les soigner deux fois plus vite, cequi les aurait sauvés. Je ne sais pas si le bon sens sarkozien incite les mous à retrousser leurs manches - car la haine des flemmards n'a jamais été l'exclusivité des bosseurs- mais je suis sûr qu'il encourage la plus dangereuse des flemmes: celle qui fait renoncer à l'effort de transposer à soi ce qui arrive aux autres avant de penser quoi que ce soit.

Charlie Hebdo 6 juin 2007

La citation précédente est apparue dans Charlie Hebdo du 17/01/01.

Le problème avec Philippe Val, c’est qu’il dit un peu tout, en se répandant dans tous les médias, et qu’il fait souvent son contraire…pour vendre ses écrits…


Quelques liens pour en juger :

Contexte de ma citation : Cliquez ici

Retournement de position : Cliquez ici

Censure : Cliquez ici

Course à la vente de son livre : Cliquez ici

Sa découverte d’Internet : Cliquez ici

Sa notion de la solidarité : Cliquez ici

J’arrête là mais je crois que cet individu a un problème de chevilles (et de tête) qui enflent…le spécialiste type du « Faites ce que je dis mais pas ce que je fais… » où seul l’emballage sent bon…

Alors là, cher et intègre Sous marin, j'ai 2 solutions.....soit construire une réponse argumentée en reprenant tous les motifs de bisbille entre ceux qui détestent Philippe Val , et tous les écrits que tu me cites ( j'avais déjà lu tout cela, ce n'est pas nouveau.....), soit le négliger parce qu'après tout je m'en fous un peu et te répondre spontanément.
C'est ce que je vais faire
Qu'il ait les chevilles qui enflent, c'est très vrai, on l'a vu partout pour le procès des caricatures, avant les élections etc. Et j'ai lu son bouquin, et c'est vrai que c'est assez léger. Sympathique mais léger.
Mais lui faire un procès d'intention à ce point , là je dis non!
Et ceci pour avoir suivi ses éditoriaux depuis bien des années.....Il y a une démarche chez lui que j'aime bien, c'est justement qu'il s'interroge, et qu'il revient sur ce qu'il a déjà dit , soit pour se féliciter d'avoir vu juste , soit pour le remettre en cause. Et ceci dépasse de beaucoup pour moi le fait qu'il la ramène un peu trop quelquefois , et là où quelquefois il n'est pas vraiment armé pour le faire.Mais c'est un parfait autodidacte et j'aime les gens comme lui, qui n'ont pas suivi le cursus classique ,loin de là, c'était un saltimbanque au départ , et qui arrivent encore à surnager.
Et d'autre part et surtout, parce qu'après tout, personne ne t'oblige à aimer un personnage particulier ( mais par contre, pour le dénigrer, il faut un peu plus de recul de lecture que des articles vengeurs , et des paroles énervées sur internet en 2001, époque où il est vrai que certains forums de discussion étaient extrèmement curieux à lire et la proie de délires de tous ordres, ça faisait vraiment peur à lire- je pourrais d'ailleurs actuellement te recommander d'en lire un régulièrement,le premier forum d'actualité sur MSN, j'ai tenu quelque temps puis basta,les modèles y sont Pinochet, Salazar et Bush, Sarko c'est un moindre mal puisque Le Pen, hélas )
Oups, où en étais je? ah oui!! Surtout donc, si nous voulons qu'il subsiste une presse un peu libre, il faut des gens comme cela. Et des gens comme cela qui se mouillent, et qui obligatoirement entrent dans le système actuel. Parce que sinon, plus personne ne lira leurs journaux. Et s'ils disparaissent, ils ne pourront jamais être recréés....

Si les personnes de l’establishment, soi-disant de gauche, n’étaient pas si nombreuses à dire gauche blanc et à faire droite noir, il est plus que certain que Sarkozy ne serait pas notre président. Et la liberté qu’il revendique pour une élite lui, il la refuse à la plèbe aux autres…

PS: L’intégrité est une qualité tant qu’elle ne tourne pas à l’intégrisme.

Citation :

L’intégrité est une qualité

oui..C'est quelquefois un luxe,aussi!
Tiens, Sous-marin, je vais faire comme Coline et te conseiller de lire ce ( ces) portrait(s) d'homme(s) intègre(s) et loyal( aux) dans Train de nuit pour Lisbonne.. . Ils devraient te plaire.

J’ai noté le titre et plein d’autres aussi, je regarde à la médiathèque régulièrement…
L’intégrité n’est pas un luxe mais elle a un prix, plus ou moins élevé suivant l’époque et l’environnement...quand nous arrivons à un prix qui nous est insupportable de payer, nous transigeons tous ou nous nous enfuyons…mais certains oublient leurs convictions, en tout cas ce qu’ils proclament l’être, au moindre petit « bobo »…

Le portail Actualités de mon moteur de recherches me taquine :
ce matin je lui clique sur "Culture", et voici, dans l'ordre, ce qu'il me régurgite :

Citation :

- MARSEILLE (Reuters) - Le truand marseillais mis en examen.
- Chantal Goya se fait épingler par le fisc.
- La sex tape d'Eva Longoria était un canular.
- William et Kate Middleton sont surpris quittant une boîte de nuit à l'aube.

>Bien fait pour moi : je n'ai pas acquis la sagesse et la patience nécessaires à l'élaboration minutieuse de mes sources d'information et comme chaque fainéante qui se respecte je me contente de cliquer, de cliquer...
Que de temps perdu!
Pourtant, je suis sûre de ne pas être la seule à faire cette expérience. Et c'est aussi révoltant, aussi cruel sinon plus, que de voir Epouses et concubines ou les films d'Ozu en VF! Non?

- Heureusement, de temps en temps, je me tourne vers quelques valeurs sûres (de celles où l'info se construit avec une certaine éthique et collectivement, en me rendant ICI :
http://www.agoravox.fr/

Je propose donc qu'ensemble, nous affichions nos liens les plus pertinents, ceux vers lesquels actu & culture ne se réduisent pas à de la purée d'étouffe-info.
Merci pour vos contributions

Babelle a écrit:

- Heureusement, de temps en temps, je me tourne vers quelques valeurs sûres (de celles où l'info se construit avec une certaine éthique et collectivement, en me rendant ICI :
http://www.agoravox.fr/

Un bon site, qui mérite des visites régulières...

En fait je crois qu'il faut prendre la définition de l'information. Parce que qu'est-ce que l'information au final?
Un contrôle, je crois qu'en définissant l'information comme contrôle Deleuze ne se trompe pas.

https://www.dailymotion.com/relevance/search/deleuze/video/xx6dr_gilles-deleuze-lacte-de-creation_events

Ça n'est pas immédiat, mais la conférence à de toute façon un intérêt plus que certains.


Je ne pourrais pas le définir aussi bien que lui. Mais tout de même je prendrais le cas de ce qui est le sondage. Qu'est-ce qu'un sondage? C’est une ellipse, un questionnement d'éviction. Le sondé est choisis, référencé cadré, tout le monde n'est pas sondé.

D'ailleurs si on s'interroge sur la notion de panel, inhérente au sondage, on s'aperçoit qu'il ne s’agit que de présélectionné une réponse déjà par définition imprécise dans sa réponse, puisque sélective, mais surtout exclusive à un quota.

Je crois que le paroxysme de la crétinerie à été cette année pendant les élections. Je veux dire quand même un à deux sondage par jour, ce n'est plus donné une tendance, mais la créer.

Là on peut citer Bourdieu Dans sur la télévision, ou il reprend très bien la notion de digestion de l'information. Il prend l'exemple lors des émeutes, premier soir aucune revendication, les médias émettent des hypothèses. Deuxième soir des revendications, les hypothèses des médias.

De même pour l'interprétation d'une information, vous avez peut être suivi la politique sur Août cet été. La réponse final était donné par la majeur partie des personnes, étonnant tant la diversité de prononciation du début était grande...

Bref, information contrôle. Information architecture iconologique. Information acontexte. Information digestion.

bon, ça doit être le fil que je cherchais. Je ne suis pas friand de ce genre de documentaire (avec ambiance sonore et poignée de trucs chocs) mais ce n'est pas inintéressant :

un documentaire (us) "orwell se retourne dans sa tombe" sur les liens... la main-mise des grands groupes sur les médias et leur relation avec le pouvoir... avec retour sur les élections américaines et les comptages en floride et pas mal d'autres choses...

par ici

la video suivante est la dernière partie...

la page où vous avez tous les morceaux sous la patte