kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Jorn de Précy [Nature] Lun 19 Sep 2011 - 14:26 | |
| Biographie de l'auteurJorn de Précy (1837-1916), jardinier-philosophe anglais d’origine islandaise, a influencé en profondeur l’art des jardins anglo-saxons du xxe siècle. Lié à des artistes comme William Morris, il fréquenta les milieux radicaux et socialistes de l’Angleterre victorienne. Il a créé le jardin de Greystone (Oxfordhire), aujourd’hui disparu. Dans ce lieu presque ensauvagé, décrit comme une “ jungle de beauté”, il vivait en compagnie de son jardinier, Samuel Bloch. Historien des jardins Source : Editeur | |
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kenavo Zen Littéraire
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| Sujet: Re: Jorn de Précy [Nature] Lun 19 Sep 2011 - 14:26 | |
| Le jardin perdu - Citation :
- Présentation de l'éditeur
Première traduction française du précis sur l’art des jardins de Jorn de Précy, une des voix les plus énigmatiques et originales de l’Angleterre victorienne. A la fois traité fondateur, manifeste existentiel et réflexion sur le rapport de l’homme à la nature qui préfigure les théories contemporaines de l’“écologie profonde”, cet essai rappelle que jardiner est avant tout une façon d’être au monde. Mais il affirme également que le jardin est devenu un lieu de résistance, en rupture avec la société de masse dominée par l’économie. Qui est Jorn de Précy ? On sait peu de choses sur cet Islandais mystérieux et solitaire, né en 1837. Il aurait quitté très jeune son pays pour visiter l’Italie et la France, et plus précisément leurs célèbres jardins. Il se serait ensuite établi en Angleterre, pour façonner patiemment, durant près d’un demi-siècle, son célèbre “ jardin sauvage” de Greystone. En 1912, à la fin de sa vie, il rédige ce précis, qui est bien davantage une réflexion sur le rapport de l’homme à la nature et une biographie jardinière qu’un traité technique. Il y expose ses idées sur les jardins mais aussi ses observations sur les mutations sociales d’une époque où se manifestaient les prémisses de la modernité : la perte du spirituel, le matérialisme triomphant, l’urbanisation et la dégradation des paysages. Au fil d’un récit où le lecteur voit défiler les grands jardins de l’époque, des jardiniers et des philosophes amis de l’auteur, Précy laisse apparaître peu à peu sa vision du monde : comment renouer avec la nature, comment comprendre et respecter l’esprit d’un lieu, comment, pour citer Hölderlin, “habiter le monde en poète”. Chez Jorn de Précy, le jardin devient un espace propre à sauver l’homme des fléaux modernes, seul apte à le ressourcer et à lui faire prendre conscience du fait qu’il appartient à cette Nature qu’il prétend dominer. Tour à tour badin, mélancolique, ironique, féroce et touchant, ce texte frappe par sa stupéfiante actualité. Les idées de Jorn de Précy parlent de notre monde contemporain et semblent paradoxalement très en avance sur leur temps : la solitude de l’homme-masse, la prolifération des “non-lieux”, le nomadisme de l’individu moderne… En matière de jardins, Précy semble anticiper sur les pratiques “écologiques” d’aujourd’hui, de même que sa conception du wild garden préfigure des théories contemporaines comme le “jardin en mouvement” ou le “jardin planétaire” de Gilles Clément. Depuis sa sortie en 1912, ce court et brillant essai circule presque clandestinement en Angleterre. Qu’est-ce qu’il me reste encore à dire après cette sublime présentation, qui en plus dit tout vrai ! J’ai souligné la moitié du livre, tellement ce texte m’a parlé. Et je ne suis vraiment pas trop jardin ! Jardins de Sceaux - Citation :
- .. c’est dans un parc conçu par le jardinier André Le Nôtre que j’ai saisi consciemment, pour la première fois, la précieuse singularité du jardin
. Mais c’est bien plus qu’un livre sur les jardins - Citation :
- .. la ville s’est affranchie peu à peu de son territoire, jusqu’à devenir un monde en soi. Une création entièrement artificielle, autonome, ennemie jurée du monde naturel. Elle n’est désormais composée que d’espaces froids, inhospitaliers, tous semblables les uns aux autres, au point qu’on aura bientôt du mal à distinguer les quartiers modernes de Londres de ceux de Manchester ou de Berlin. Ces endroits anonymes, ineptes, faits pour la foule et non pour l’individu, ne sont que des substituts de ce qu’étaient autrefois les lieux de la vie humaine. Ils découlent d’une idée abstraite, et donc déshumanisante, de l’homme.
Giardino Giusti - Citation :
- Il ne s’agit pas simplement de préserver les beaux paysages des assauts de la modernité, mais de modifier en profondeur notre relation au vivant, jusqu’à considérer la planète entière comme un vaste jardin. Car, si le jardin est le seul lieu où le rêve d’une relation harmonieuse entre homme et nature est encore réalisable, pourquoi ne pas élargir les frontières de cette utopie à l’échelle de la terre ?
Pour ceux qui veulent lire ce livre, je ne conseille pas de cliquer sur le spoiler bien que j'ai trouvé déjà sur des sites internets cette information parfois on a l'impression que les premiers lecteurs de nouveaux livres veulent vraiment jouer au trouble-jeu pour ceux qui découvrent après eux..- Spoiler:
On découvre à la fin du texte: - Citation :
- Note de l’éditeur
Depuis sa sortie en 1912, ce court et brillant essai circule presque clandestinement en Angleterre. Faut-il s’étonner que ce texte soit resté méconnu en France jusqu’à nos jours ? Sans doute. A moins que son « traducteur », fin connaisseur de l’art des jardins anglais du XIXe siècle, n’en soit le véritable auteur… Sur ce je dois dire que d’après les recherches faites sur internet, ce Jorn de Précy est en effet un personnage très peu connu, encore moins son texte du ‘Lost Garden’. Je présume donc qu’on a à faire avec un texte de Marco Martella, qui ne m’a quand même pas pris un iota de mon sentiment de la lecture : on passe un très bon moment avec ce livre
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