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 Fédor Dostoïevski [Russie]

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Marko
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Marko


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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptyLun 29 Nov 2010 - 9:38

Harelde a écrit:
Marko a écrit:
 - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 Kramsk11
Celui-ci illustre la couverture d'Anna Karénine. La version poche Folio Classique si je ne me trompe pas.
sourire
Cette "Femme inconnue" pourrait représenter la plupart des héroïnes des romans de Dostoïevski.

Il y a aussi celle-ci sur la couverture du 2e volume des Frères Karamazov chez Babel: L'enfant juif insulté (qui rappelle forcément Ilioucha)

 - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 Insult10
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Harelde
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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptyMar 30 Nov 2010 - 16:28

Le Crocodile

4e de couverture :
Eléna Ivanovna veut voir le crocodile exposé dans la grande galerie marchande de Pétersbourg. Emballés, Ivan, son mari, et un ami (le narrateur), l'accompagnent. L'animal repose pitoyablement dans une baignoire, par 20cm de fond. Eléna s'en lasse, mais elle ne s'en est pas détournée depuis plus de trois minutes qu'un cri la fait se retourner. Le crocodile avale son mari !
Rien ne lui est épargné de ce processus de déglutition, aussi pénible du reste pour eux que pour l'animal. Ce dernier, en effet, avale Ivan, le régurgite, le ré-avale pour le roter dans la seconde qui suit. Ainsi de suite jusqu'à n'en laisser plus le moindre bout dehors ! Eléna veut aussitôt faire "ouvrir" le monstre. Mais ce n'est pas si simple : dans la société cultivée de Pétersbourg, les animaux jouissent d'un droit moral qui interdit de les torturer abusivement. D'autant qu'il est trop tard. Et puis, il ne s'agit pas d'un vulgaire saurien mais d'un crocodile de rapport, d'une propriété privée ! On ratiocine, lorsque s'élève des entrailles de l'animal la voix d'Ivan ! Ce dernier n'est pas mécontent de l'aventure. Il imagine aussitôt le moyen de s'enrichir en exploitant au mieux la situation, et d'enrichir du même coup la Sainte Russie, qui en a bien besoin ! Palabres interminables… Dans une totale liberté d'écriture, Dostoïevski nous livre une nouvelle hilarante. L'occasion pour lui de saluer l'avènement économique de la petite bourgeoisie russe.


Un récit absurde qui m’a rappelé La Métamorphose de Kafka. L’absurde n’est pas un genre que je goûte particulièrement. Les débuts du récit m’ont donc un peu rebuté. Mais rapidement, Dostoïevski pousse si loin son histoire que le ridicule de chaque détail qu’il force l’admiration du lecteur. La fonction publique, dont l’aide est immédiatement sollicitée, discute, ergote, coupe les cheveux en quatre et tourne l’évènement dans tous les sens possible et imaginable pour trouver une échappatoire et ne rien faire. Tous les personnages mis en scène se félicitent et la vie s’organise fébrilement autour de l’évènement et des retombées pécuniaires qu’il ne doit pas manquer d’engendrer. Ivan le premier qui se trouve très bien allongé dans le ventre du crocodile et fier de sa notoriété subite.
Une critique acerbe de la société cupide et intéressée qui rejoint celle dressée par Gogol dans les Ames mortes.
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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptyMar 30 Nov 2010 - 17:01

Harelde a écrit:

Un récit absurde qui m’a rappelé La Métamorphose de Kafka. L’absurde n’est pas un genre que je goûte particulièrement. Les débuts du récit m’ont donc un peu rebuté. Mais rapidement, Dostoïevski pousse si loin son histoire que le ridicule de chaque détail qu’il force l’admiration du lecteur. La fonction publique, dont l’aide est immédiatement sollicitée, discute, ergote, coupe les cheveux en quatre et tourne l’évènement dans tous les sens possible et imaginable pour trouver une échappatoire et ne rien faire. Tous les personnages mis en scène se félicitent et la vie s’organise fébrilement autour de l’évènement et des retombées pécuniaires qu’il ne doit pas manquer d’engendrer. Ivan le premier qui se trouve très bien allongé dans le ventre du crocodile et fier de sa notoriété subite.
Une critique acerbe de la société cupide et intéressée qui rejoint celle dressée par Gogol dans les Ames mortes.

Ce que tu en dis évoque beaucoup l'univers satyrique des nouvelles de Gogol effectivement!
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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptySam 4 Déc 2010 - 0:44

Les frères Karamazov, Livres V et VI: La parabole du "Grand inquisiteur" et l'enseignement du staret Zossima

 - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 Tentat10

Ces deux parties sont un moment particulièrement fort et complexe du roman. Le récit du "Grand inquisiteur", inspiré de la tentation du Christ dans le désert et inventé par Ivan (athée convaincu), est très célèbre et a fait l'objet de nombreuses études rassemblées notamment dans ce livre:

 - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 51xmqp10

Ce thème du Grand Inquisiteur étant de nouveau inspiré de Schiller qui évoquait un récit approchant dans Don Carlos.

Dostoïevski y expose ses conceptions sur le rapport de l'être humain à la spiritualité, à la liberté, son dilemme et sa foi ébranlée par le silence de Dieu face aux situations de souffrance, le pouvoir potentiellement aliénant exercé par l'église qui exploite les 3 besoins de l'homme jugés fondamentaux et répondant aux trois tentations du Christ par Satan dans le désert.

 - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 Ivan_k10  - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 Tentat11

La quête du miracle plutôt que celle de Dieu, le besoin de soumission à une autorité et "le besoin de réunion universelle". Besoins que le Christ a su rejeter au nom de la liberté mais qui selon l'inquisiteur a condamné l'homme à souffrir en étant alors privé de la possibilité d'une rédemption... Je serais bien incapable de développer davantage tellement cette réflexion a de nombreuses implications (notamment théologiques et philosophiques) qui m'échappent en partie et que je laisse aux spécialistes. Mais si certains peuvent m'éclairer de leur lumière je suis preneur...

Plus accessible est la seconde partie où le staret Zossima expose avant de mourir son cheminement vers la spiritualité. Son enseignement décline différentes variations autour des thèmes du crime (ou de la faute) et du châtiment, de la culpabilité et de la rédemption par l'expression de la vérité. Il évoque notamment l'anecdote d'un homme qui a commis un crime resté impuni et qui est rongé le reste de sa vie par sa culpabilité, ne trouvant d'apaisement qu'en révélant sa faute alors même que personne ne le croit.

 - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 Friant10

Il dénonce le vide spirituel d'une époque éprise de scientisme et qui privilégie l'individualisme et la quête insatiable de plaisir au "progrès spirituel de la collectivité fraternelle". Son propos est d'une actualité universelle toujours très vive même si ses conclusions quant à la nécessité de la transmission de la foi ne constituent pas forcément la partie la plus convaincante. C'est en tout cas son credo. Ou du moins celui du staret car il est manifeste que le point de vue de Dostoïevski lui-même doit se trouver au point de rencontre de ces deux visions, celles d'Ivan (via l'inquisiteur) et celle du staret... C'est la dualité qui déchire potentiellement, selon lui, chaque être humain.

Pour refaire le monde à neuf, il faut que les gens eux-mêmes se tournent psychiquement sur un autre chemin. Avant qu'ils ne deviennent tous les frères les uns des autres, il n'y aura pas de fraternité. Jamais les gens, par aucune science, par aucun intérêt, ne sauront se diviser sans mal dans leur propriété et dans leurs droits. Ce sera toujours trop peu pour tous, ils continueront toujours à murmurer, à jalouser, s'exterminer les uns les autres. Vous demandez quand cela adviendra, mais, ce qui doit se clore d'abord, c'est la période de l'"isolement" de l'humanité. - Comment ça, de l'isolement?" je lui demande. Eh bien, de celui qui règne partout en ce moment, et surtout en ce siècle, où nous sommes, mais il ne s'est pas encore achevé tout entier et son terme n'est pas encore échu. Parce que chacun s'efforce d'isoler son visage le plus possible, chacun veut ressentir en lui-même la plénitude de la vie, et pourtant le résultat de tous ces efforts, au lieu de la plénitude de la vie, c'est seulement le suicide le plus plein, parce qu'au lieu d'une définition pleine de son être on tombe dans l'isolement total. Parce que tout le monde dans notre siècle s'est séparé en unités, chacun s'isole dans son terrier, chacun s'éloigne des autres, se cache, et cache ce qu'il possède, et finit par se repousser lui-même des autres hommes et par les repousser. Il amasse, dans l'isolement, sa richesse et il pense: comme je suis fort en ce moment, comme je suis à l'abri du besoin, et il ne sait pas, le fou, que, plus il amasse, plus il s'enfonce dans l'impuissance suicidaire. Car il est habitué à ne compter que sur soi seul, et à séparer du tout en tant qu'unité, il a appris à son âme à ne pas croire en l'aide des hommes, à ne croire ni aux hommes ni à l'humanité, et tout ce qu'il fait, c'est trembler de voir se perdre son argent et les droits qu'il se sera acquis. Partout, de nos jours, l'esprit de l'homme commence à ne pas comprendre avec ironie que l'individu est réellement à l'abri du besoin non pas dans son effort isolé et personnel mais dans la collectivité humaine dans son ensemble. Mais il ne manquera pas d'arriver que cet isolement terrible arrivera à sa fin, et que tout le monde comprendra d'un coup à quel point leur isolement les uns des autres peut être contre nature. Telle sera l'influence du temps, et ils s'étonneront d'être restés si longtemps dans les ténèbres, et de ne pas avoir vu la lumière. Et c'est alors que viendra le signe du Fils de l'homme dans les cieux... (p.546/547)

et plus loin:

Et quel est le résultat de ce droit à multiplier ses besoins? Chez les plus riches, l'"isolement" et le suicide spirituel, et, chez les pauvres la jalousie et le meurtre, car, les droits, certes, sont donnés, mais les moyens de satisfaire ces besoins, eux, on ne les indique à personne. Ils assurent que, plus le monde évolue, plus il se réunit, plus il se forme en communauté fraternelle du fait qu'il raccourcit les distances, qu'il transmet les idées par les airs. Hélas, ne croyez pas en une telle unité des hommes. En comprenant la liberté comme une multiplication et une satisfaction rapide de leurs besoins, ils déforment la nature, car ils font naître en eux la multitude de désirs absurdes et stupides, d'habitudes et de lubies des plus ineptes. Ils ne vivent que pour s'envier les uns les autres, pour satisfaire leur chair et leur vanité. Avoir des dîners, des sorties, des équipages, des grades et des domestiques esclaves, ils le considèrent comme une nécessité si impérieuse qu'ils seraient prêts à y sacrifier leur vie, leur honneur et leur humanité, rien que pour assouvir cette nécessité, et,même, ils iraient jusqu'à se tuer s'ils n'avaient pas les moyens de l'assouvir. Pour ceux qui ne sont pas riches, nous voyons la même chose, mais, pour l'instant, la satisfaction des besoins et l'envie des pauvres sont étouffées par l'alcoolisme. Pourtant, bientôt, au lieu du vin, ils boiront du sang, c'est à cela qu'on les mène. Je vous demande: un tel homme est-il libre? (p. 564/565)

A ce stade, le roman acquiert une dimension philosophique qui fait décoller le récit même si la puissance de réflexion côtoie parfois en même temps des raccourcis et des partis pris contestables ou presque caricaturaux (en tout cas c'est l'impression que j'ai ressentie par moment). C'est très étonnant. Mais l'ensemble est d'une force saisissante.
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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptySam 4 Déc 2010 - 22:13

Merci beaucoup pour tes commentaires passionnants : j’aurais bien aimé en parler avec toi au lieu d’essayer pauvrement de réagir ici.

Donc, je vais essayer de dire quelques idées qui me viennent à l’esprit concernant spécialement ce chapitre dernier, autour du « Grand Inquisiteur » et puis le Starets Zossima. Ce sont plutôt quelques idées lancées qu’il faudrait développer avec de l’imagination…

Pour moi aussi ce sont des moments forts du roman, et je dis bien : les deux histoires, aussi bien de celui, Ivan, que tu appelais « l’athée » que de celui qui gravite autour du novice, Aliocha, l’image du croyant. Et c’est là, dans cet ensemble et parallélisme possible chez Dostoievski, que se trouve justement toute sa grandeur.

Dès qu’on commence à vouloir éliminer soit l’un soit l’autre, on se trompe sur le compte de l’auteur, n’est-ce pas, et de l’homme tout court (dans sa pensée).

De l’athée – pour simplifier un peu -, Ivan, Aliocha dira, après justement qu’il avait terminé son histoire du Grand Inquisiteur, « mais tu crois donc ! ». C’est qu’il sait que la foi ne signifie pas absence de doute ou justement absence de questionnement autour de la question du mal ! C’est paradoxalement le contraire. L’homme révolté, éveillé peut être dans ce perspectif là un chercheur de justice, d’absolu. Et on pourra bien prendre les paroles de Dostoïevski qu’il est un enfant du doute. Mais que ce doute est justement le revers de la même médaille. La foi a à traverser ces questions pour mûrir.

De l’autre coté il ne faudrait pas béatifier, innocenter Aliocha avant l’heure. Bien qu’il semble être l’image même de l’innocence, il se situe dans l’atmosphère (cf. le starets Zossima) qui a bien dit que « tous sont coupables de tout ». C’est une phrase très mystérieuse et qui fait au premier coup d’œil mal ou semble « moralisante ». Dans l’univers russe ce n’est pas d’abord une culpabilité d’un acte isolé, mais plutôt l’affirmation d’une communion universelle qui unit toute l’humanité, aussi bien dans le bien que dans le mal. Cette coresponsabilité est signe d’unité, d’amour, pas d’abord de « faute, de péché ». Ainsi Aliocha dira plus tard (tu l’as eu ce passage ?) qu’il aurait bien pu être le « responsable ». Par ailleurs, dans le roman, il y a l’affirmation qu’il a manqué à plusieurs reprises à être là où il fallait être. Il aurait pu « prévenir le désastre »…

Ce que je veux souligner là aussi c’est que souvent, quand on parle de « foi » ou « doute » ou « absence de foi », on se trompe de contenu. Au moins chez l’auteur russe, et aussi dans la bonne tradition mystique, la foi n’est pas un savoir qui exclurait le doute. Le doute en fait partie intégrale.



Marko a écrit:


Dostoïevski y expose ses conceptions sur le rapport de l'être humain à la spiritualité, à la liberté, son dilemme et sa foi ébranlée par le silence de Dieu face aux situations de souffrance, le pouvoir potentiellement aliénant exercé par l'église qui exploite les 3 besoins de l'homme jugés fondamentaux et répondant aux trois tentations du Christ par Satan dans le désert.
La quête du miracle plutôt que celle de Dieu, le besoin de soumission à une autorité et "le besoin de réunion universelle". Besoins que le Christ a su rejeter au nom de la liberté mais qui selon l'inquisiteur a condamné l'homme à souffrir en étant alors privé de la possibilité d'une rédemption... Je serais bien incapable de développer davantage tellement cette réflexion a de nombreuses implications (notamment théologiques et philosophiques) qui m'échappent en partie et que je laisse aux spécialistes. Mais si certains peuvent m'éclairer de leur lumière je suis preneur...

Bien sûr on pourrait bien y voir un coup justifié contre le pouvoir de l’église : l’auteur place l’événement dans un contexte de l’Inquisition en Espagne. Notant en passant qu’il évoque l’église catholique tout en étant orthodoxe…
Mais ce qui m’a passionné toujours, c’était l’affirmation qu’il s’agissait alors bien de « besoins de l’homme », comme tu le dis. Cela nous semble bien loin, mais à y penser un peu plus, on se demande si on n’est pas souvent dans des cas pareils. Ce que je mettrais à l’autre bout de l’exigence du Christ, c’est… la gratuité. Gratuité de le suivre. Et alors refus de se servir d’appâts pour déresponsabiliser l’homme. Car dans cette anthropologie là, il s’agit sous le Grand Inquisiteur bien d’un espèce de salut, mais c’est le salut par l’autorité et la dictature : on donnera de quoi occuper et nourrir la foule, tout en la tenant comme des enfants (à voir comme l’image le rejet de responsabilité dans les tyrannies du XXième siècle p.ex.). Evidemment on aura un Christ tout autre : silencieux, aimant. La fin de cette histoire est sublîme…


Marko a écrit:


Plus accessible est la seconde partie où le starets Zossima expose avant de mourir son cheminement vers la spiritualité. Son enseignement décline différentes variations autour des thèmes du crime (ou de la faute) et du châtiment, de la culpabilité et de la rédemption par l'expression de la vérité. Il évoque notamment l'anecdote d'un homme qui a commis un crime resté impuni et qui est rongé le reste de sa vie par sa culpabilité, ne trouvant d'apaisement qu'en révélant sa faute alors même que personne ne le croit.

Cette variation autour des thèmes du crime, de la faute, de la culpabilité sera aussi une façon – à mon avis centrale – d’aborder les quatre( !) personnages de frères ! Car en fait, chacun à sa façon est une expression d’un degré de participation plus ou moins active, volontaire, involontaire etc.

Dans cette perspectif la question centrale n’est pas juste « Qui l’a fait ? », mais y-t-il quelqu’un qui serait complètement en dehors de tout cela ?

N’oublions pas que juste avant d’écrire ce livre, Dostoïevski et son ami Soloviev ont visité le monastère d’Optina et ils ont rencontré le starets Ambroise qui a fait sur eux une impression très forte.


Marko a écrit:

Il dénonce le vide spirituel d'une époque éprise de scientisme et qui privilégie l'individualisme et la quête insatiable de plaisir au "progrès spirituel de la collectivité fraternelle". Son propos est d'une actualité universelle toujours très vive (…)


Oui, quand j’ai relu ces passages cités sur l’isolement, le vide etc. cette année, il m’a semblé lire un très bon essai sur la situation de l’homme et de la société d’aujourd’hui ! Bien sûr on pourra débattre si la « solution », comme Dostoïevski la pense, implique certains faits ou pas. Peut-être on ne peut pas le suivre dans ses intuitions de croyant ? Mais cela ne devrait pas empêcher de se poser en face ces questions ! Et il me semble que beaucoup ne se les posent pas!

A chacun de voir s’il est vraiment possible de s’imaginer un pardon ou cette fraternité universelle sans certains fondements, sans un Autre…





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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptySam 4 Déc 2010 - 22:47

Je suis heureux que tu viennes m'apporter ton ressenti. Comme tu le suggérais il y aurait tellement à débattre et à comprendre que ce qu'on peut en dire sur ce forum ne peut qu'être limité et il faudrait en discuter de vive voix à chaud!

J'ai bien conscience que Dostoïevski ne clive pas artificiellement athéisme et foi, bien et mal, scientisme et spiritualité... Les personnages sont toujours déchirés, leurs conceptions du monde sont poreuses et Aliocha peut tout autant être agent de destruction que Dmitri ou Ivan (et Smerdiakov qu'il ne faut effectivement surtout pas oublier) sont capables de clairvoyance et d'actes généreux ou tout au moins qu'ils peuvent apparaitre très émouvants eux aussi bien sûr. Le croyant doute et l'athée aussi forcément. Mais ils me semblent illustrer chacun à sa façon autant de perceptions du monde qui pourraient coexister chez Dostoïevski lui-même ou chez chacun de nous en même temps. On peut tous tour à tour être un peu Aliocha, Dmitri, Ivan ou même Fiodor (j'espère pas trop quand même !! rire ). C'est ce qui me fascinait déjà dans L'Idiot, le fait qu'un personnage puisse apparaître dans un chapitre condamnable ou révoltant et se révéler tout autre un peu plus loin. Ils sont juste humains, paradoxaux, et Dostoïevski rend tout cela incroyablement vivant sans juger. Ils pourraient sembler des stéréotypes et tout se métamorphose progressivement. Même Zossima apparaît particulièrement complexe à partir du moment où il confie ses propres fautes passées.

On a l'impression en lisant l'enseignement de Zossima de plonger dans un des Evangiles mais en y apportant un regard plus contemporain, une synthèse adaptée au monde moderne (celui de l'industrialisation et du scientisme justement). C'est peut-être un peu écrasant pour quelqu'un qui ne se sent pas forcément proche de ces débats théologiques mais il leur donne une dimension métaphysique universelle qui peut toucher chacun. J'avoue malgré tout me sentir complètement secoué à l'issue de toute cette partie qui demande une concentration assez intense et qui laisse tellement de questionnements en suspens. Puis le récit reprend ensuite son cours... à suivre!



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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptySam 4 Déc 2010 - 23:35

Un livre qui pourrait vos interesser, c' est La Poétique de Dostoievski de Maikhail Bakhtine.
Bakhtine était un historien de la littérature et qui a écrit sur Rabelais et Dostoievski, notamment.

Bakhtine a qualifié le roman de Dostoievski de polyphonique. Il tente de montrer que chaque personnage de Dostoievski parle en son nom et non en celui de l' auteur. De façon autonome.
Ainsi, ces personnages, tous différents, confrontent leurs leurs pensées, leurs idées et éventuellement leurs idéologies, de façon spécifique et parfois meme complètement opposée.

Je simplifie beaucoup mais, je crois qu' il s' agit pour Bakhtine de montrer que Dostoievski innovait
en mettant en scène des personnages qui pouvaient etre autres que la simple projection mentale
de l' auteur.

Meme si ce n' est qu' une hypothèse, je la trouve interessante. Surtout appliquée à des romans
comme l' Idiot, Les Possédés et Les Frères Karamazov.
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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptyDim 5 Déc 2010 - 0:33

bix229 a écrit:

Ainsi, ces personnages, tous différents, confrontent leurs leurs pensées, leurs idées et éventuellement leurs idéologies, de façon spécifique et parfois meme complètement opposée.

Oui les personnages ont une existence et une singularité très fortes. Ils sont d'ailleurs très élaborés et complexes. Mais je suis frappé par les correspondances qu'on retrouve d'un roman à l'autre. Les personnages tout différents soient-ils remplissent certaines fonctions similaires, illustrent des aspects contradictoires ou antagonistes de certains débats idéologiques. Chaque chapitre représentant une thématique donnée. Les histoires de coeur tournent autour des mêmes problématiques et les débats moraux ou théologiques sont similaires. Il y est à chaque fois question de transmission de la pensée du Christ, de crime et de châtiment, de faute et de pardon, de damnation et de rédemption... J'y vois des variations sur des thèmes voisins qui sont eux-mêmes autant d'illustrations modernes de récits bibliques auxquels il se réfère constamment. Et même si chaque personnage a son autonomie et n'est pas seulement une facette de Dostoïevski lui-même, qu'il parle en son propre nom, il reste malgré tout le messager d'une pensée de son auteur. Et peut-il en être autrement d'ailleurs? Dans un récit polyphonique, la superposition des voix qui se succèdent ou dialoguent ensemble ne finit-elle pas par en faire une seule (certes rendue bien plus complexe par la multiplicité des points de vue)? Mais je suis certainement influencé par ma perception de la polyphonie à travers la musique ou le cinéma (je pense à la fois à l'écriture contrapuntique d'une oeuvre musicale ou à un film comme "La Ligne Rouge" où les différents soldats expriment leur pensée à travers une voix off pour finir par n'exprimer qu'une seule souffrance commune et les mêmes interrogations métaphysiques malgré la multiplicité de leurs visages et de leurs personnalités.
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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptyDim 5 Déc 2010 - 1:55

Marko a écrit:
Harelde a écrit:
Marko a écrit:
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Celui-ci illustre la couverture d'Anna Karénine. La version poche Folio Classique si je ne me trompe pas.
sourire
Cette "Femme inconnue" pourrait représenter la plupart des héroïnes des romans de Dostoïevski.

En fait Babel a utilisé le visage de cette femme inconnue pour la couverture du Joueur de Dostoïevski.
D'une manière générale Babel a pas mal utilisé Kramskoy pour ses couv. ^^

(Je passe fugitivement... Mais quand on parle de Dosto, je peux pas m'en empêcher. :))

(Commentaires très intéressants Marko. Wink)
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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptySam 11 Déc 2010 - 1:17

Le Petit Héros
 - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 97827412

Petite parenthèse récréative pendant ma lecture des Frères Karamazov, cette belle nouvelle d'une soixantaine de pages a été écrite par Dostoïevski alors qu'il était en prison en attente de jugement en 1849. Je vous la recommande vivement si vous ne la connaissez pas déjà.

Un enfant de 11 ans passe ses vacances d'été dans la demeure d'un riche parent excentrique qui organise des réceptions fastueuses dans la province de Moscou. Il va découvrir ses premiers émois amoureux sans comprendre encore la nature des sentiments éprouvés. Il va surtout observer le monde des adultes et les faux-semblants de leurs relations, devenant le témoin d'une relation adultère entre un certain Monsieur N. et une jeune femme malheureuse, Madame M., mariée à un homme arrogant et possessif (dont on nous dit qu'il était jaloux moins par amour que par orgueil...). Il y a aussi une autre jeune femme blonde qu'il perçoit au départ comme "persécutrice" parce qu'elle s'amuse à ses dépens et le met mal à l'aise devant les autres. Il sera amené à réaliser à deux reprises des actions le transformant en "petit héros" notamment dans un final très réussi.

Je me suis régalé à la lecture de cette nouvelle qui s'attarde, contrairement à ses grands romans qui se recentrent sur les dialogues, autant sur le paysage et les atmosphères que sur la psychologie mouvante de ses personnages. Les deux femmes, dont l'enfant découvre la complexité, sont à la fois séduisantes et énigmatiques. Sa propre intelligence du coeur lui permettant de comprendre ce qui se cache derrière les apparences.

Ce petit héros rejoint les figures d'enfance qui m'ont marqué, de la petite Maisie ou de L'élève d'Henry James au messager de Leslie Poles Hartley (surtout sa version cinématographique par Harold Pinter et Losey à laquelle j'ai pensé un peu).

 - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 011
Le Messager de Joseph Losey

Extrait:

Mais, parmi toutes ses amies, celle qu'elle préférait et distinguait le plus était une jeune dame, une lointaine parente, qui se trouvait alors également dans notre compagnie. Il y avait entre elles une sorte de lien raffiné, un de ces liens qui peuvent naître parfois quand se rencontrent deux caractères souvent opposés l'un à l'autre, mais desquels l'un est plus sévère, plus profond et plus pur que l'autre, alors que cet autre, empli d'une haute humilité, se juge lui-même avec noblesse et se soumet amoureusement à lui, sentant toute sa précellence, et enfermant, comme un bonheur, son amitié au fond même de son âme. C'est alors que commence ce tendre et noble raffinement dans les rapports de ces caractères: l'amour et la condescendance d'un côté, l'amour et le respect de l'autre, un respect qui touche à une espèce de peur, voire à une crainte pour soi-même aux yeux de celui à qui l'ont tient si fort, et un désir jaloux, avide, à chaque pas de la vie, de s'approcher toujours de son coeur.
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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptyLun 13 Déc 2010 - 9:51

J'ai aussi beaucoup apprécié le Petit Héros.
Oui, pour ton parallèle avec l'élève de James. Sauf que dans mes souvenirs, l'élève est bien plus mature et pose un regard plus lucide, moins candide sur le monde des adultes. Le petit héros est plus enfant.
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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptyLun 13 Déc 2010 - 11:09

Harelde a écrit:
J'ai aussi beaucoup apprécié le Petit Héros.
Oui, pour ton parallèle avec l'élève de James. Sauf que dans mes souvenirs, l'élève est bien plus mature et pose un regard plus lucide, moins candide sur le monde des adultes. Le petit héros est plus enfant.

Oui même s'il comprend finalement l'essentiel et agit en conséquence... Ce qui me frappe surtout c'est le fait que Dostoïevski ait constamment recours dans ses romans à ces deux figures de femmes qui sont tantôt amies tantôt ennemies et qui représentent deux aspects de la féminité presque stéréotypés. L'une plus sensuelle et facétieuse, la femme espiègle et un peu inaccessible qui mène les hommes par le bout du nez, et l'autre plus noble et maternelle, la femme indulgente qui patiente et qui souffre, le plus souvent, de l'inconstance des hommes. On voit les mêmes dans L'Idiot et dans les frères Karamazov. J'imagine bien Dostoïevski comme ce petit héros qui observe ces femmmes imprévisibles et tente de comprendre le mystère de leurs motivations. Voit-il la femme idéale aux confluents de ces deux caractères?
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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptyLun 13 Déc 2010 - 11:20

Je ne crois pas avoir déjà recontré la seconde femme dans Dosto.
Je n'ai, pour le moment, trouvé que des femmes jouant avec les hommes.
Le plus beau cas étant Pauline dans Le Joueur.
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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptyLun 13 Déc 2010 - 11:57

Harelde a écrit:
Je ne crois pas avoir déjà recontré la seconde femme dans Dosto.
Je n'ai, pour le moment, trouvé que des femmes jouant avec les hommes.
Le plus beau cas étant Pauline dans Le Joueur.

Dans Les frères Karamazov, Katérina Ivanovna a des comportements hystériques parce qu'elle souffre de voir Dmitri fasciné par Grouchenka mais elle veut lui pardonner, l'attendre, le protéger. Ce faisant elle fait souffrir Ivan à son tour puisqu'il l'aime de son côté. Mais c'est l'éternel problème de l'amour comme projection narcissique. Ce qui échappe donne des envies de conquête et ce qui est acquis risque de lasser rapidement (c'est d'ailleurs ce qu'Ivan explique à Katérina). Ils passent tous leur temps à se courir après les uns les autres rire Par contre une constante est l'hystérie qui a fait dire, probablement à tort, que Dostoïevski était misogyne alors que les hommes ne sont pas en reste! Mais l'intérêt de ses personnages est d'aller au-deà de ces clivages un peu artificiels. Ils sont seulement changeants et évolutifs, jamais forcément là où on les attend, surtout victimes de leurs émotions.
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MessageSujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie]    - Fédor Dostoïevski [Russie] - Page 18 EmptyLun 13 Déc 2010 - 13:43

Aurs-tu terminé Les frères Karamazov avant de commencer Crime et Châtiment ?
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