Écrivain marocain et économiste vivant à Amsterdam
Né à Oujda (Maroc oriental) en 1958, Fouad Laroui est choisi à 10 ans pour aller au Lycée Clémenceau, le lycée français de Casablanca.
Il a onze ans quand son père disparaît. « Je suis la dernière personne à l'avoir vu. C'était le 17 avril 1969. Il est sorti de la maison pour aller acheter le journal, et nous ne l'avons plus revu. Je n'en ai jamais parlé à personne, puis quand j'ai commencé à écrire, certains de mes personnages disparaissaient… » (extrait d'un entretien avec Christine Rousseau, Le Monde, 12 mars 2004) Son père a disparu dans les geôles de Hassan II.
Il passe ensuite par des grandes écoles françaises (Mines, Ponts et Chaussées). Il en sort ingénieur et se voit confier la direction d’une mine de phosphate. Fouad Laroui avait tout pour devenir un notable marocain et faire fortune comme beaucoup de ses congénères. En 1989, il quitte tout et part pour l’Europe, obtient un doctorat de science économique, enseigne l’économétrie à Amsterdam, puis à York… se partage entre Londres et Paris. En 1996, il publie son premier roman qui le ramène à ses racines marocaines vues avec toute la distance de celui qui a vécu en exil. Devenu homme de lettre, Fouad Laroui est aussi chroniqueur à Jeune-Afrique.
Ses romans écrits en français connaissent un grand succès au Maroc pour sa façon de se moquer des blocages et des pesanteurs de la société marocaine. Il le fait avec humour et sans discours politique trop explicite. Ses œuvres n'ont jamais eu de problème avec la censure, ils figurent généralement parmi les meilleures ventes au Maroc.
« Aujourd’hui, directeur d’un unité de recherche à l’université d’Amsterdam, après avoir vécu et travaillé dans de nombreux pays d’Europe, il est probablement le véritable premier écrivain européen puisqu’il publie aussi bien ses romans en français à Paris que ses poèmes en néerlandais à Amsterdam Tu n’as rien compris à Hassan II est le titre d’une nouvelle qui résume parfaitement le regard que Fouad Laroui porte sur l’humanité… » (Julliard)
« J’écris pour dénoncer des situations qui me choquent. Pour dénicher la bêtise sous toutes ses formes. La méchanceté, la cruauté, le fanatisme, la sottise me révulsent. Je suis en train de compléter une trilogie. Les dents du topographe avait pour thème l’identité. De quel amour blessé parle de tolérance. Le troisième qui vient de paraître sous le titre Méfiez-vous des parachutistes, parle de l’individu. Identité, tolérance, respect de l’individu : voilà trois valeurs qui m’intéressent parce qu’elles sont malmenées ou mal comprises dans nos pays du Maghreb et peut-être aussi ailleurs en Afrique et dans les pays arabe. » (extrait d’un article de Fouad Laroui pour le Magazine littéraire, avril 1999).
Poète, il a composé en neerlandais un recueil (Verbannen woorden) qu'il juge « trop intime » pour être traduit en français.
(Sources: bibliomonde)
Son oeuvre Les Dents du topographe (Julliard, 1996) -
De quel amour blessé (Julliard, 1998)
Méfiez-vous des parachutistes (Julliard, 1999)
Le Maboul (Julliard, 2000)
La fin tragique de Philomène Tralala (Julliard, 2003)
Tu n'as rien compris à Hassan II (Julliard, 2004)
De l’islamisme. Une réfutation personnelle du totalitarisme religieux (Robert Laffont éditions, Octobre 2006)
L'Oued et le Consul (Julliard 2006)
Le jour où Malika ne s'est pas mariée (Julliard 2009)
Une année chez les Français (Julliard 2010)
La vieille dame du Riad, julliard 2011
La vieille dame du riad -Julliard-250 pages
- Citation :
- Sur un coup de tête, François et Cécile abandonnent Paris pour aller s’installer à Marrakech. Quel choc quand ils découvrent, dans une petite pièce au fond du riad qu’ils viennent d’acquérir, une très vieille femme semblant installée de toute une éternité. Personne n’est en mesure d’expliquer sa présence. Elle ne dit mot et ne semble pas disposer à quitter les llieux. Que faire ? Petit à petit, la simple présence de cette mystérieuse inconnue oblige le couple de français à revoir toutes leurs certitudes.
Une vielle porte d’un bleu Majorelle bien connu à Marrakech en guise de couverture est une invitation au voyage, et il ne m’a pas fallu longtemps pour pousser la porte et rentrer !!!
Plusieurs sentiments se succèderont durant la lecture de ce roman ; lecture rapide, tant l’écriture est limpide, et le rythme soutenu.
Le début m’a amusée, la première partie est truffée d’humour et de clichés, certes assez visibles, mais pas poussées à l’extrême pour en devenir méchant (selon moi, en tout cas.).Je me suis plu à lire et à observer d’un œil distancié ce couple de parisiens un peu utopistes bien décidé à tout plaquer pour un riad à Marrakech ; non ce n’est pas celui dont tout le monde parle …
L’irruption de la vieille dame m’a quelque peu laissée perplexe ; tout cela me parait bien peu crédible. Mais bon, continuons.
La seconde partie, L’histoire de Tayeb, arrive une peu rapidement. Bien sur, si l’auteur, tout à coup se met à nous parler de l’histoire du Maroc au travers de Tayeb, c’est qu’il a peut être ses raisons ; que ce Tayeb va peut-être expliquer la présence de cette vieille dame dont personne ne veut. Si plusieurs séjours au Maroc ne m’avaient pas laissé de bonnes bases historiques, j’aurais trouvé cette partie un peu indigeste, et surtout inutile.
Bien entendu, tout cela a un sens. En tout cas, j’ai fini par y donner un sens, le mien, en tout cas. Si tout cela en effet peut paraître improbable, et en tout cas, il faut surtout y voir une fable dans laquelle finalement, chacun fait un chemin vers la culture de l’autre.
Bien que cela n’aura pas pour un impact durable, j’ai apprécié l’évolution de ce couple partie en conquête, et qui d’une certaine façon va se remettre en question, et remettre en question ses choix de vie.
Un court roman qui convient parfaitement à une vilaine journée d’automne, pour faire rentrer chez soi un peu tout l’exotisme du grand sud marocain ; et c’est déjà pas si mal.
lu dernièrement je n'ai pas pensé à ouvrir le fil