Jean-Claude Kaufmann est sociologue. Directeur de recherches au CNRS il scrute les détails les plus fins de notre vie quotidienne et démontre avec humour que rien, jamais, n’est anodin. Partant de l’analyse concrète, il perce à jour l’évolution de l’individu ou le comportement du couple dans notre société. Une démarche originale suivie avec curiosité par un très large public. Ses livres sont traduits en quinze langues.
Le sac, un petit monde d'amour- JC Lattès (Mars 2011)-252 pages
- Citation :
- Le sac n’est pas un objet ordinaire. En plongeant dans ses profondeurs, ce livre nous révèle un univers immense et fascinant où le cœur de l’intime et les vérités secrètes croisent les images de soi qu’on rêve d’afficher. On y met un peu tout et n’importe quoi à la va-vite, et ces gestes sont aussi naturels et spontanés que sont agaçants les efforts en sens inverse pour trouver les clés ou le téléphone qui s’y cachent.
Accessoire de mode, le sac n’a pourtant rien d’accessoire. Jean-Claude Kaufmann nous explique pourquoi il est l’un des lieux privilégiés où se fabrique l’identité. Ce n’est pas un hasard si certaines parviennent à raconter leur vie au travers de leur sac et de son contenu. Quant aux petites choses qu’il recèle, même les plus dérisoires ont beaucoup à dire. Il n’est pas rare, par exemple, qu’on y trouve des cailloux ! Et on aurait bien tort de se moquer. Car là se nichent mille pépites de sentiments et d’émotions. Jean-Claude Kaufmann n’en doute pas un instant : entre tendresse et passions, le sac est un vrai petit monde d’amour qu’il nous propose de partager.
« Regardons. Il est très rare qu’une femme n’ait pas de sac. Le sac est à la femme ce que la coquille est à l’escargot. Sauf que la coquille, on sait ce qu’il y a dedans. Et que les escargots se ressemblent. Pour les femmes……. »Le sac n’est pas pour moi un accessoire de mode fétiche. Comme beaucoup j’en ai des tas, mais jamais le bon. J’en ai de toutes les formes, et de toutes les tailles, mais il manque toujours Celui dont j’aurais besoin précisément à ce moment-là !!!
Je ne craque pas pour un sac comme je craque pour les collants, la lingerie, ou les chaussures, certes, mais comme toute femme, je ne sors -presque-jamais sans mon sac. Mais à bien y réfléchir, j’ai eu une fois un coup de foudre pour ce beau petit sac rouge, moi qui ne porte pas souvent de rouge, dans une petite boutique de l’ile St Louis à Paris.
Connaissant Jean-Claude Kaufmann pour avoir lu il y a quelques années La femme seule et le prince charmant, et Premier matin, et avoir apprécié l’accessibilité de ces livres, je me suis laissé tenter une nouvelle fois à la faveur d’une rencontre à une fête du livre.
Il ne s’agit pas d’une étude sociologique concernant le sac à main, mais d’une mise en forme rédigée d’un certain nombre de témoignages de femmes à ce propos ,que l’auteur avait sollicitées par le biais d’une annonce dans un célèbre mensuel de psychologie.
Sur le fond, j’ai trouvé cela intéressant, souvent émouvant ; bien des sacs "racontent" les drames de vie ….Le sociologue n’est jamais très loin, et il éclaire en un rien de temps tel ou tel comportement.
Sur la forme, Jean –Claude Kaufmann a su rester accessible sans céder à la facilité de langage. Les chapitres sont courts, ce qui permet de fractionner à souhait sa lecture, sans avoir l’impression de perdre la bandoulière…
« Le sac n’est pas qu’affaire d’image et d’identité. Après le temps fort de l’achat, il est introduit dans l’ordinaire des gestes et des petits secrets, des repères habituels et des commodités. »Si je ne me suis pas reconnue dans tous les dires de ces dames ; si je n’ai pas un rapport fusionnel avec mon sac, je reconnais bien volontiers avoir souri, et opiné du chef à lire certaines confessions, ou certains inventaires…..Si mes premiers sacs étaient de taille riquiqui, plus l’âge avance, plus mon sac prend du volume…et plus il se rempli…Cela rassure, parait-il…
Comme l’ont fait Sabrina, Apolline, Joy, Valmontine et tant d’autres, j’ai vidé mon sac…..